Nous sommes passionnés par le mystère. Depuis toujours, les faits divers passionnent et sont le fond de commerce le plus rentable du journalisme, mais également de la littérature. Agatha Christie fait partie des auteurs les plus connus au monde, avec des romans tels que les Dix Petits Nègres ou Le Crime de l’Orient Express. The Raven propose de vous plonger dans l’univers de l’auteur afin de proposer un point’n’click vous faisant voyager à travers les hommages autour d’une enquête où vous incarnerez l’officier Zellner. A noter que le jeu rentre dans cette catégorie des jeux hybrides entre point’n’click et aventure, tels que l’on a pu voir avec la dernière adaptation de Sherlock Holmes, The Devil’s Daughter, dont la critique est disponible sur le site.
Agatha, où es-tu ?
C’est au bord d’un certain Orient Express que vous démarrerez l’aventure. Après avoir rapidement fait la rencontre de l’inspecteur Legrand, vous vous retrouverez aussitôt impliqué dans une affaire entourant le cambriolage ayant eu lieu précédemment au British Museum. Vous ferez rapidement la rencontre de différents personnages qui vous suivront durant l’ensemble de votre aventure. Une aventure riche en voyages, où vous vous retrouverez à Venise ou encore au Caire.
Initialement sorti en tant que jeu épisodique, The Raven se divisait en trois parties, correspondant aux trois actes principaux de l’histoire. A l’occasion de ce remastering, les trois chapitres sont rassemblés ici en un seul jeu, l’ensemble étant juste divisé en chapitre, donnant ainsi une durée de vie avoisinant les quatre heures pour chaque épisode, dépendant bien entendu du temps que vous passerez sur les énigmes du jeu. Le rythme est par moment plutôt bien géré, avec quelques moments de bravoure, mais au final, on passera beaucoup de temps à errer.
The Raven prend quant à lui la forme d’un point’n’click pour le coup un peu bavard. Ici, vous parlerez plus que vous ne résoudrez des puzzles. Ce qui est dommage, c’est que l’écriture ne permet pas vraiment de vous impliquer dès les début dans ce polar. On vous raconte une histoire plus qu’on vous invite à en vivre une, on le voit par exemple avec le fait que les choix de dialogues sont écrits comme une pensée du personnage et non une question que l’on poserait à l’interlocuteur. Du coup, on n’a jamais l’impression de nous intégrer dans le jeu, et ce n’est pas le manque de challenge et de réflexion lors des séquences d’énigmes qui va aider. C’est simple, soit l’ensemble est une facilité déconcertante, soit on va buter pendant plusieurs minutes car le jeu ne nous aura pas donné l’information. Il faut par exemple allumer à un moment une torche, et le rhum ne donne pas une flamme assez puissante. La solution n’est donnée à aucun moment car même dans les dialogues et pensées contextuelles du personnage avec son environnement, on ne peut jamais déduire qu’il faut récupérer de l’huile auprès d’un endroit précis pour pouvoir allumer la flamme voulue.
Un jeu peu attirant techniquement
Là où le bas blesse, c’est dans sa réalisation. Déjà par son doublage, où l’on sent que les acteurs ne sont à aucun moment impliqués dans les personnages qu’ils incarnent. Cela ne permet à aucun moment de s’impliquer dans l’histoire qui nous est montré. En restant dans l’aspect sonore du titre, les musiques sont également plutôt classiques et ne dénotent pas vraiment.
Le gros du travail du remastering concerne la gestion des lumières du titre et on peut dire que sur cet aspect-là, The Raven a un rendu plutôt agréable à l’œil. Les lumières font un vrai plus dans l’ensemble du jeu et de son rendu même si certaines scènes sont pour le coup trop sombres et empêchent à la visibilité de la scène.
Mais pour le coup c’est le seul point positif du jeu sur cet aspect-là. Les caméras ne sont pas super bien placées, et l’ensemble n’est pas aidé par les déplacements du personnages qui est très lourd, et il est difficile de se mouvoir et d’aller où l’on souhaite. Il aurait été intéressant d’effectuer un système de jeu similaire à ce que l’on retrouve dans les remastering de titres LucasArts, où l’on utilise un pointeur pour se déplacer et interagir avec l’environnement. On peut comprendre vu que les éditions PS3 et Xbox 360 utilisaient déjà ce système de déplacement.
Au final, si vous avez déjà joué ou essayé le titre de 2013, peu de raisons pour vous de retenter l’aventure. Pour les amoureux du genre, il peut être une alternative intéressante si vous avez déjà joué à l’intégralité des point’n’click, mais on vous conseille plutôt d’aller vers les jeux issus de l’univers de Sherlock Holmes qui sont beaucoup plus sympa à jouer.
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