Alors que nous avions pu nous essayer à l’Early Access en mars dernier, The Solus Project est sorti récemment et offre enfin l’intégralité de son contenu. Débarqué sur PC et Xbox One, le titre de Teotl Studios se présente comme un jeu de survie narratif prenant place dans un univers SF qui ne manque pas de charme. Dans ce test de la version PC, voyons si le titre a fait des progrès depuis son Early Access qui nous avait laissé un sentiment plutôt positif, avec quelques réserves néanmoins.
Sommaire
ToggleSurvivre en territoire hostile
Dans cette aventure divisée en plusieurs chapitres, l’histoire nous met dans la peau d’un des derniers survivants de l’humanité, en 2115. Le système solaire et la Terre étant menacés, des colonies partent en mission vers la planète Gliese-6143-C, dont les caractéristiques sont suffisamment proches de celle de la terre et permettraient à l’humanité de se repeupler. Alors à bord d’une navette spatiale en orbite autour de l’astre, une attaque en provenance de celui-ci vient endommager le vaisseau, ce qui pousse notre héros à le quitter en urgence à bord d’une capsule de sauvetage. Arrivé en catastrophe sur la fameuse planète, il faut vite reprendre ses esprits et apprendre à survivre.
Précisons pour commencer que The Solus Project présente exactement les mêmes possibilités de gameplay que nous vous décrivions dans l’aperçu, abordons celles-ci rapidement. On débute avec une sorte de petit moniteur tenu en main gauche et visible en permanence, une fois que l’on baisse légèrement la tête. Celui-ci-ci indique les conditions environnementales avec, par exemple, la force du vent, la température, et d’autres éléments. Il est également possible de consulter ses attributs vitaux, comme notre température corporelle, nos points de vies, notre niveau de faim, de soif, de fatigue, etc.
The Solus Project maintenant disponible sur PS4 et PlayStation VR
En théorie, ces caractéristiques sont d’une importance capitale et il faut garder un œil attentif en permanence afin de rester en vie. Comme vous l’avez sans doute deviné, si l’une des caractéristiques vitales tombe à zéro, c’est la mort assurée. Il faut donc prendre l’habitude de porter le matériel nécessaire afin de subvenir à ses besoins assez rapidement. Il faut également tenir compte des indications météorologiques de l’appareil et qui influencent directement notre état de santé. Ainsi, s’il pleut, on se mouille et notre température peut chuter assez rapidement si l’on ne se réchauffe pas assez vite. L’heure est aussi un élément à prendre en compte, sachant les nuits peuvent être extrêmement froides. La meilleure solution reste alors de trouver une grotte pour s’abriter, se réchauffer et reposer.
Vous l’avez compris, il est nécessaire de tenir compte des conditions environnementales plutôt hostiles afin de survivre au mieux. Si se reposer rétablit les points de vie, il est primordial de dormir aux endroits les plus adéquats, sous peine de se réveiller sous la pluie, la neige, etc. Il n’est pas non plus rare de partir en expédition et d’essuyer une pluie de météorites, garantissant la mort si vous ne vous abritez pas rapidement. Ajoutons aussi que la qualité du sommeil est aussi déterminante par rapport aux points de vie que vous pouvez récupérer.
Un bricoleur intergalactique en devenir
Tous ces aspects survie sont sur le papier très intéressants, et l’on se dit que les différents éléments à prendre en compte semblent plutôt réalistes. Seulement voilà, l’on prend vite ses marques et la survie n’est pas vraiment un très gros challenge en soi, une fois que l’on sait quels objets garder ou pas, et si l’on sait se tenir à quelques règles de survie relativement basiques. Savoir si l’aspect survie est suffisamment poussé est une donc question plutôt délicate. En effet, S’agissant d’un jeu d’exploration et de survie, mais disposant également d’un aspect narratif, le fait qu’elle ne soit pas vraiment compliquée peut s’avérer être une qualité, pour peu que les autres aspects du titre soient suffisamment intéressants.
L’aspect survie, loin d’être insurmontable, est également accompagné d’un système de craft pas fort original. En ramassant quelques objets (tuyaux, plantes, racines, bouteilles d’eau…), il est possible de se fabriquer différents objets, indispensables à la survie. Par exemple, il est nécessaire de rapidement se créer une torche à l’aide d’un tuyau et de racines préalablement coupées avec une pierre tranchante que l’on aura d’abord pris soin d’aiguiser. Le système est assez simple à utiliser, quoiqu’un peu déroutant au début. Pour fabriquer un objet, il faut cliquer dessus afin de voir si l’on peut sélectionner un objet combinable avec lui.
Ce système un poil simpliste n’a pas vraiment évolué depuis l’early access, et même si ce n’est pas une énorme surprise, c’est dommage. Celui-ci n’est effectivement pas le plus ergonomique qui soit, bien qu’il ne soit pas non difficile à utiliser. L’on pourra trouver à redire sur le système manque évident de combinaisons et d’interactions possibles entre les objets. Même s’il s’agit avant tout d’un jeu de survie qui est principalement conditionné par le craft, celui-ci fait le job minimum et n’est pas là pour proposer une myriade de créations possibles, bien qu’il aurait pu être mieux poussé. Il s’agit surtout de principalement de mettre au point des objets de première nécessité pour survivre afin, surtout, d’explorer et d’avancer dans le scénario.
Ajoutons que des énigmes pointent également le bout de leur nez mais n’opposent pas une grande résistance. Celles-ci n’ont de plus rien de très original. Elles seront surtout le prétexte à l’utilisation d’un disque de téléportation, permettant d’atteindre des endroits inaccessibles à pieds. Ce système est plutôt sympathique mais il est dommage qu’il n’ait pas été mieux exploité. Il aurait par exemple été agréable que le level design soit mieux adapté à cette fonctionnalité.
Une bonne immersion mais une exploration qui manque d’intérêt
Comme dans l’early access, l’immersion est particulièrement agréable et l’on apprécie d’évoluer sur cette planète où les secrets ne demandent qu’à être mis au jour. L’environnement est toujours aussi vivant, ce qui contraste plutôt bien avec la sensation de solitude qui se dégage pendant l’exploration. Les décors fourmillent de petits détails accentuant clairement la crédibilité de cette planète, surtout lorsque l’on tombe sur la faune et la flore locale. L’exploration se montre elle aussi plutôt agréable, avec son lot de découvertes insolites, telles que des traces d’une civilisation extraterrestre, marquée par la présence de stèles, gravures ou dessins racontant leur histoire. Ceci permet alors de découvrir en douceur l’univers mis en place par Teotl Studios ! Avancer permet aussi de retrouver la trace de quelques-uns de nos compagnons d’infortune, que l’on apprend à connaitre via des morceaux de journaux qui ont été répartis un peu partout sur la carte. Même si l’idée n’est pas nécessairement mauvaise, on ne peut pas dire qu’elle se démarque par son originalité, surtout quand l’on tient compte du fait que ces personnages ne soient pas vraiment dignes d’intérêt.
Côté réalisation, le bilan reste assez similaire à ce que nous avions dans notre aperçu : on note assez peu de bugs, ce qui est déjà une bonne chose, mais le titre ne se montre pas vraiment à la hauteur. Les textures sont un peu floues, la modélisation manque de détails… On aurait apprécié un meilleur travail de ce côté, ce qui aurait permis d’accentuer l’ambiance au maximum. Mais ne boudons pas notre plaisir : étant donné les moyens du studio, le résultat reste assez satisfaisant. Dans tous les cas, ce petit point noir n’enlève rien à l’immersion et à la crédibilité de The Solus Project. Nous soulignions d’ailleurs que les paysages étaient somptueux… et ils le restent. Le seul problème est qu’après plusieurs heures de jeu, on a souvent l’impression de voir les mêmes choses… dommage. Nous aurions effectivement pu espérer une plus grande variété environnementale différant davantage de ce que nous pouvions voir dans les deux petites heures qui nous étaient offertes au cours de l’accès anticipé.
Pour l’ambiance sonore, le bilan reste toujours aussi positif dans la mesure où celle-ci sert avec brio l’immersion. Il est effectivement assez agréable de profiter des différents sons produits par l’environnement, d’une crédibilité plutôt appréciable. Malgré que The Solus Project ne soit aucunement un jeu jouant avec le trouillomètre, il n’est pas impossible de ressentir un certain stress (surtout au début) au détour d’une caverne par exemple, où il peut arriver d’entendre cris et autres bruits environnementaux.
L’exploration, bien que sympathique par moment, n’offre quant à elle pas énormément d’innovations dans ses mécaniques de progression. Le plus fréquemment, il s’agit de suivre le marqueur de quête et d’enchainer les objectifs. D’ailleurs, l’on regrettera le fait que, même s’il s’agit de la caractéristique première d’un jeu d’exploration, la marche est beaucoup trop présente. En conséquence, cela rallonge artificiellement la durée de vie qui pousse dans la dizaine d’heures. Elle aurait peut-être mérité d’être moins diluée, ce qui aurait évité certains moments quelque peu ennuyeux. Bien heureusement, le scénario ne manque quant à lui pas de charme. L’intrigue sera par ailleurs le principal argument qui nous poussera à avancer malgré l’ennui suscité par l’exploration, bien que l’ensemble ne soit pas passionnant de bout en bout, avouons-le. Finissons enfin sur un élément qui n’était pas présent dans l’early access : la traduction française. Pour un jeu narratif, cela semble indispensable et nous avons été plus que ravis lorsque nous avons appris qu’elle était présente. Malheureusement, cette dernière est calamiteuse, étant bourrée d’erreurs en tout genre… quand seulement c’est traduit ! Il est vraiment dommage qu’elle n’ait pas fait l’objet de plus de soin.
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