De plus en plus de productions commencent à s’inspirer très largement de Dark Souls au niveau de sa difficulté totalement sadique, et c’est justement le cas du studio Deck 13. Effectivement, Lords of the Fallen était qualifié comme tel, et il en va donc de même pour The Surge. Se déroulant quant à lui dans un univers totalement futuriste cette fois-ci, cette nouvelle licence made in Deck 13 est-elle un Dark Souls futuriste totalement réussi ?
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ToggleWarren et sa première journée cataclysmique au sein de CREO !
Quand on commence à lancer le jeu, The Surge nous met directement dans son ambiance avec une cinématique nous parlant justement de CREO, cette fameuse entreprise considérée comme une véritable aubaine pour l’humanité et ses exosquelettes réalisant des prouesses impressionnantes. Justement, notre bon vieux Warren s’engage dans cette fameuse société, le bougre étant malheureusement handicapé, et voulant à tout prix retrouver l’usage de ses jambes. Seulement voilà, au cours de sa fameuse opération, tout ne se passe pas comme prévu visiblement, et notre protagoniste se réveille en extérieur, sans savoir ce qu’il est arrivé au personnel de la société CREO.
C’est le point de départ de l’histoire de The Surge qui, il faut bien le dire, n’est finalement pas des plus originales pour le coup. Pour faire simple, on s’aperçoit assez rapidement que la trame scénaristique reste des plus génériques. L’intrigue repose tout simplement sur des détails que nous avions déjà vus dans un bon paquet de jeux, et il faut avouer que vous passerez très vite outre la narration, pas suffisamment intéressante malheureusement. Même certains personnages que vous rencontrerez au fil du jeu se révèlent être creux, un peu comme la fin en queue de poisson, et qui amènera sûrement une suite sait-on jamais.
En jouant à The Surge, ce ne sera certainement pas pour son scénario donc, mais notez néanmoins qu’il existe des possibilités de dialogues avec les divers PNJ du jeu que vous croiserez au cours de votre périple. Cela peut amener par ailleurs à des quêtes annexes pas forcément trépidantes mais qui ont le don d’exister toutefois, ou tout simplement pour en apprendre un peu plus sur eux. Une chose nous aura gênés sur ces possibilités de dialogue, c’est qu’il est parfois hallucinant de voir que l’on peut poser les mêmes questions aux PNJ – de « qui êtes-vous ? » en passant par « que se passe-t-il ici ? » etc… -, et que cela ne mène en aucun cas à un quelconque embranchement… Dommage, cela aurait pu être sympathique sur un jeu de cette trempe…
Un autre point qui nous a malgré tout un peu déçus, c’est le background de The Surge, qui aurait mérité mieux. Le soft nous fait traverser sept zones au look futuriste certes, mais restant peut-être un peu trop dans l’industriel tout le long du jeu. On sera aussi surpris de s’apercevoir que certaines zones se répètent un peu en terme de teinte, même si le level-design est assez soigné de ce côté-là avec ses divers passages secrets pour trouver des armures rares par exemple. En revanche, la direction artistique reste malheureusement un peu fade et c’est dommage, car il y avait moyen de creuser pour proposer quelque chose de plus chatoyant sur le côté artistique du soft. Néanmoins, nous avons apprécié ce petit côté glauque que dégage le soft à certains endroits, ce qui n’est pas plus mal finalement.
Un p’tit air de Dark Souls dans la difficulté et le gameplay, avec quelques subtilités !
Comme les développeurs avaient pu le laisser entendre lors de la Gamescom, The Surge est effectivement dans la veine d’un Dark Souls, que ce soit dans le gameplay voire même dans sa difficulté à proprement parler. Le titre de Deck 13 propose dans un premier temps une maniabilité franchement agréable, avec comme toujours la possibilité de réaliser des attaques horizontales ou verticales sur vos ennemis. Un système de lock est également à disposition pour verrouiller vos adversaires, ce qui est en soi assez pratique lorsque vous êtes en plein combat. Petit bémol sur ce dernier cependant, c’est le ciblage qui n’est pas vraiment optimal. Effectivement, le système de verrouillage cible uniquement les parties de l’ennemi en question, et il faudra pour le coup appuyer sur la touche L2 pour changer d’adversaire. Niveau ergonomie, on a vu mieux, tout comme le système d’esquive en se baissant ou en sautant qui s’effectue en maintenant L1+le joystick droit orienté en haut ou en bas…Heureusement que le système de dash pour l’esquive est présent, car c’est ce dernier que vous abuserez le plus souvent pour vous sortir de situations périlleuses.
Pour ce qui est des combats maintenant, il s’agit d’une bonne surprise dans The Surge. Ces derniers se révèlent être assez dynamiques, mais surtout assez tarabiscotés qu’on se le dise, à la façon d’un Dark Souls en somme. Les combos s’enchaînent assez naturellement et il faudra faire attention évidemment à la barre d’endurance, comme dans un Dark Souls une fois encore. D’ailleurs, pour vous donner une idée de la vitesse des combats, on est globalement au niveau d’un Dark Souls plutôt que d’un Nioh concernant le feeling des armes blanches, et le plaisir de jeu est clairement instantané.
La particularité de The Surge qui plus est, c’est qu’il est possible de cibler les parties du corps de vos ennemis afin d’avoir une chance sur deux de les découper lors de l’exécution, et de choper la partie que vous voulez looter. Par exemple, en démembrant le bras d’un ennemi où il y a son arme, vous récupérerez l’arme et son protège bras, et ainsi de suite. Pour justement démembrer la partie de l’ennemi que vous voulez précisément, il suffira de réaliser une exécution. Pour cela, il faut que votre jauge d’énergie se remplisse suffisamment lorsque vous frappez votre adversaire, afin que la touche carré apparaisse, et que vous la mainteniez enfoncée pour réaliser l’exécution. La plupart sont plutôt stylées d’ailleurs et varient en fonction des armes, mais dommages que certaines se répètent un peu cependant. Il faut savoir également que vous pourrez également utiliser un drone pour des attaques à distance, et qui pourra également vous protéger avec un bouclier lorsque vous l’améliorerez.
Concernant justement la difficulté, elle est assez élevée, mais avec un point en particulier qui nous a chagrinés. La première bonne chose reste l’I.A., plutôt réactive en soi, que ce soit les divers ennemis que vous croisez comme les boss. En effet, ces derniers ne vous laisseront pas la moindre chance, et sont ultra agressifs lorsque ces derniers vous voient. On appréciera également la grande variété d’ennemis plus ou moins dangereux à affronter. Le point qui fâche pour le coup, c’est tout simplement le placement abusif des ennemis dans la plupart des recoins. En principe, dans un jeu comme Dark Souls, c’est souvent à soi-même que l’on doit s’en prendre car vous n’avez pas forcément adopté la bonne stratégie, ou que vous n’avez pas forcément fait attention à la barre d’endurance pour esquiver un coup. Mais là, c’est plutôt au jeu qu’on s’en prend assez facilement, dans la mesure où sur quasiment la totalité des zones, vous allez avoir pas mal d’ennemis cachés dans des coins prêts à vous bondir dessus si vous passez par là… Mettre des pièges à la rigueur pourquoi pas, mais faire ce genre de chose systématiquement, ça devient lourd et cela fait du coup une possible mort facile à cause de ce procédé un peu répétitif. Ah oui, et comme un Dark Souls, si vous mourrez, vous devrez récupérer vos pièces détachées là où vous êtes mort, sauf que vous devez les choper avant que le timer n’atteigne zéro. Soit un bon moyen de presser le joueur si ce dernier ne veut pas voir ses pièces détachées dûment gagnées partir en fumée.
Côté contenu, The Surge propose à boire et à manger. En premier lieu, le titre de Deck 13 se dote de pas moins de sept zones à explorer ce qui reste un chiffre plutôt sympathique. Mais là où le bât blesse, c’est du côté du nombre de boss à affronter, au nombre de cinq seulement. Qui plus est, on ne pourra qu’être assez déçus par le design des boss, pas forcément si impressionnants que cela, si ce n’est à la limite un ou deux boss qui restent en soi bien sympas à affronter. En sus, The Surge se dote de pas mal d’armes high tech à manier – d’ailleurs, il est possible de monter leur niveau de maîtrise à chacune pour leur donner des bonus de dégâts -, comme différentes armures à looter dans le jeu. Pour le reste, notez tout de même que le jeu se boucle en environ 25h de jeu, si vous vous amusez à explorer de fond en comble les zones, tout en avançant en ligne droite dans le soft. Une durée de vie satisfaisante en somme.
C’est mon noyau énergétique à moi !
Mis à part l’aspect quand même un peu stratégique de The Surge car il ne faut vraiment pas foncer dans le tas pour progresser, il faut bien évidemment améliorer votre personnage à un moment donné. Et bien, la production de Deck 13 s’offre donc une sorte de QG un peu à la manière des feux de camp de Dark Souls, où vous pourrez améliorer votre protagoniste, et qui fera bien évidemment réapparaître tous les ennemis si vous refaites le plein de santé. Dans cette sorte de station, vous pourrez parler à certains PNJ que vous aurez sauvés, utiliser un terminal de communication, ou bien encore une station médicale et un établi.
Pour commencer, nous avons donc cette station médicale, qui vous donne la possibilité de vous recharger en injection vitale en l’occurrence, mais vous donnant pour le coup la possibilité d’améliorer votre noyau énergétique. Pour l’upgrader, il suffira simplement d’utiliser des pièces détachées, soit ce que vous récoltez sur les ennemis une fois ceux-ci terrassés et faisant penser aux âmes que vous chipez dans Dark Souls. Bien entendu, plus votre noyau aura d’énergie, plus vous aurez du coup la possibilité de vous équiper d’armures et d’implants, car ces derniers consomment de l’énergie sur votre noyau énergétique.
En sus, sachez que ledit noyau pourra vous permettre de surcharger des interrupteurs pour que vous puissiez progresser. Vous serez d’ailleurs forcés par moment de revenir sur certaines zones et surcharger certains interrupteurs qui sont d’un niveau supérieur à 55 pour vous permettre de récupérer des nano noyaux – on y reviendra plus tard -, ou d’avancer dans une autre zone tout simplement. A noter également que vous pourrez améliorer votre exosquelette en cours de jeu, qui vous donnera surtout beaucoup plus d’implants à assigner sur votre exosquelette, surtout si vous avez suffisamment d’énergie sur votre noyau. Pour les implants d’ailleurs, vous pouvez les ramasser sur les ennemis comme sur les diverses zones et d’un niveau de 1 à 5, dont vous pourrez les assigner directement à votre exosquelette, ce qui vous donnera des bonus d’endurance, de santé, avoir plus de pièces détachées quand vous tuez des ennemis, et j’en passe. Ce système est en soi bien foutu certes, mais dommage que les développeurs ne soient pas partis sur un système de compétences, qui aurait été beaucoup plus pertinent, car il y avait mieux à faire pour exploiter cette idée d’implants.
Mis à part ce système de station médicale relativement claire et concise, vous avez forcément un établi. Là, on part sur quelque chose de classique car avec les pièces détachées et quelques pièces cassées que vous aurez récupérées sur le membre tranché de l’adversaire humain ou robotique, vous devrez fabriquer la pièce d’armure en question. Par la suite, une fois cela fait, vous pourrez également améliorer les armes, voire même les pièces d’armures par le même procédé, et il sera au passage possible de les améliorer quatre fois maximum, voire cinq si jamais vous trouvez des nano noyaux disséminés dans des interrupteurs à surcharger de niveau supérieur – 55 à 80 en général -, qui vous aideront à rendre vos armes et armures encore plus puissantes pour le coup. En gros ça reste classique, mais assez efficace. Il est assez regrettable toutefois qu’il ne soit pas possible de détruire certaines armes, comme c’est le cas avec les armures ou implants en double, histoire de récupérer quelques pièces détachées…
The Surge tient-t-il la route musicalement et graphiquement ?
Si on le compare aux productions actuelles, The Surge reste assez correct graphiquement parlant. Le titre de Deck 13 n’est visuellement pas vraiment moche, mais pas une claque non plus. Les textures du soft sont assez convaincantes, même si on pourra reprocher à ses dernières d’être un peu trop pixelisées au niveau des armures de notre personnage, chose qui nous a un peu déçus sur ce point-là. Quelques petits bugs viennent aussi entacher un peu l’expérience avec quelques ennemis qui se coincent parfois dans les décors, ou encore quelques petits bugs d’affichage, notamment sur la version PS4 que nous avons testé. Mais au-delà de ça, le jeu reste un exemple de fluidité avec quasiment du 60 FPS constant, avec toutefois quelques légères baisses qui se font rares. En somme, tout est là pour faire de The Surge un bonne expérience, avec des graphismes qui resteront justes corrects mais sans plus et avec des animations, des jeux de lumières et d’ombres satisfaisants, en comparaison aux standards actuels.
Pour finir avec la bande-son de The Surge, les musiques sont dans un premier temps pas si exceptionnelles que nous aurions pu le penser. En effet, même si elles se laissent écouter, celles-ci deviennent très rapidement oubliables et pas vraiment épique, même si celles-ci collent assez bien au background dont se dote The Surge. Le doublage français est qui plus est de très bonne qualité paradoxalement, avec un jeu d’acteur qui nous a surpris.
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