Tout d’abord il convient de se rafraichir la mémoire sur les précédentes productions du studio. Bound by Flame empruntait pas mal à la série des souls et proposait un action/RPG intéressant mais loin d’être réussi pour autant. Le cas de Mars : War Logs est un peu différent, pas tant dans ses mécaniques de combat, mais surtout dans son univers original.
En effet, à part les Red Faction dans un autre style, peu sont les jeux à avoir pris la conquête martienne, ou plus généralement la vie à sa surface comme toile de fond. C’est donc avec une certaine impatiente que l’on attendait The Technomancer, mais finalement, redore-t-il le blason de Spiders ?
Sommaire
ToggleLa vie sur Mars, ce n’est pas la joie !
La planète rouge a été colonisé il y’a déjà un moment, et les humains se sont bel et bien installer sur ce gros caillou désertique. Tout roulait relativement bien jusqu’au jour où toute communication et échange avec la terre ont été coupées. Et là, ce sont les corporations présentent sur place qui ont pris le pouvoir. Vous le voyez venir, ces puissantes corporations ne sont pas du genre à proposer une couverture sociale à chacun ou à faciliter la vie de la populace. En plus de ça, des rivalités ont éclatées entre-elles, et les luttes de pouvoir n’en finissent pas.
Sous leur tutelle, les habitants se sont vus regroupés dans des villes sous dômes. Pour les malheureux n’ayant pas eu cette chance, ce sont les radiations de la surface qui les ont transformé en mutants. Un sort bien peu enviable, ceux-ci sont bien sur détestés par la majorité. Les habitants ont également été séparés selon leur rôle dans la société, abandonnant leur nom de famille pour celui de leur occupation. Une manière de ne pas se tromper sur la personne à qui l’on s’adresse, tout en reniant un peu plus l’individualité au bénéfice des leaders corporatistes.
Vous incarner donc un Technomancer, répondant bien entendu au nom de Mancer, Zachariah Mancer. Cette élite du corps militaire dispose d’un entrainement à toute épreuve, mais aussi et surtout d’un pouvoir très utile. Vous et vos pairs peuvent donc manier l’électricité, plutôt classe n’est-ce pas ? C’est en tout cas à la toute fin de votre formation que commence le jeu, vous apprenant le secret que signifie vraiment votre caste. Un univers passionnant pour tout fan de science-fiction !
Un petit air de jeu BioWare
Ce pitch fort prometteur sera l’occasion de découvrir un scénario très intéressant, proposant des sujets variés et des dilemmes moraux en tout genre. C’est d’ailleurs grâce à des dialogues à choix multiples que vous vous forgerez votre propre histoire. Malgré tout, on aurait apprécié un travail un peu plus sérieux en ce qui concerne les doublages, loin d’être de la qualité des productions Bioware ou des aventures de notre chère sorceleur. C’est bien dommage et plombe certains passages qui auraint pu, sans être mémorables, nous tenir en haleine.
Mais c’est aussi le système de compagnons qui fait beaucoup penser aux séries Mass Effect et Dragon Age. Presque dès le début de l’aventure, vous aurez l’occasion d’être escorté par deux acolytes, vous aidant au combat mais ayant aussi leur mot à dire dans certaines situations. Un atout certain que les précédents jeux du studio ne possédaient pas. On trouvera facilement notre chouchou dans la galerie de personnages proposés, et les affections dans le groupe évolueront en fonction de nos choix. On équipera donc les plus utiles d’entre-eux avec autant de soins que nous-même.
Par contre la possibilité de donner des ordres à nos ouailles, tout comme leur comportement au combat en règle général, est brouillon, pour ne pas dire, à la masse. S’ils peuvent éventuellement servir de bouclier humain, n’espérez aucune stratégie de leur part. Pire, il se bloque parfois dans les décors, jusqu’à ce qu’un ennemie charitable mette fin à leur crise de folie passagère. Heureusement, comme il est de coutume dans le genre, ils se relèveront sans problème à la fin de la joute, près à mordre à nouveau la poussière au prochain combat. Au final, ce sera surtout à notre personnage de faire la différence donc.
Le combat pour la survie
Les combats sont d’ailleurs eux aussi assez imparfaits. On peut changer à tout moment de style de combat, parmi les trois disponibles. Un couteau et un pistolet seront les armes de prédilection du roublard. Assénant des coups rapides avec sa lame, tout en maîtrisant les adversaires trop ambitieux d’une balle bien placée. Le style plus classique du gardien, composé d’un bouclier et d’une masse permettra de parer les coups. Plus robuste que tout autre, celui-ci fait également des dégâts plus que respectable. A n’en pas douter le plus facile à jouer. Enfin on trouve notre petit préféré, le guerrier. Armé d’un bâton de combat, et d’un gant aidant à contrôler notre pouvoir électrique, il dispose de coups de zones, d’une bonne allonge, et d’éclairs bien pratiques.
Cela semble plutôt complet dit comme ça, mais c’est la finition qui laisse à désirer. En effet certains coups censés toucher l’adversaire ratent mystérieusement leur cible et la caméra peine à suivre la cadence. Et comme tout joueur le sait, rien de plus rageant que de mourir à cause d’une caméra instable, de ne pas voir l’ennemi pourtant à trois mètres de notre protagoniste. Attention tout de même, si l’on semble dur sur le sujet, on est quand même loin des difficultés rencontrées dans Bound by Flame fort heureusement ! C’est surtout un sentiment de légère imprécision qui laisse un arrière-goût mitigé sur les rencontres, loin derrière les fulgurances d’un Bloodborne ou d’un The Witcher 3.
Des petits ralentis bien sentis sont aussi de la partie. Se déclenchant, presque, toujours au moment opportun, ceux-ci permettent d’admirer les esquives bien chorégraphiées dont est doté The Technomancer. C’est également très utile pour réussir ses contres-attaques, et pour voir les mécréants préparer les leurs. Les animations ont d’ailleurs fait un sacré bon en avant depuis les précédentes productions estampillées Spiders, bien que l’on n’atteigne pas le niveau des triples A actuels.
L’aventure en petit format
Mais le principal reproche que l’on pourra faire, c’est sur les zones proposées par le jeu et leurs utilisations. Suivant un classique schéma de donneur de quêtes, le soft nous fera parfois faire des aller-retours peu réjouissants. D’autant plus que les endroits nettoyés avec soin par votre petite équipe se trouveront repeuplés sans cesse, vous forçant à refaire des dizaines de fois les mêmes combats. Surement pas le meilleur choix pour faire apprécier les environnements.
Ceux-ci sont d’ailleurs assez labyrinthiques, parfois sans raisons apparentes. C’est loin d’être choquant car malgré tout, la direction artistique, pas transcendante, fait bien le boulot. Et c’est toujours un plaisir de découvrir un nouvel environnement. Malheureusement leur nombre laisse, lui, à désirer. Un reproche qui va de pair avec la durée de vie, s’élevant à une trentaine d’heure si l’on fouille les moindres recoins, et que l’on épuise la majorité des choix de dialogues. Face à la concurrence ça fait mal, même quand on sait que le budget des développeurs n’est pas le même.
Un manque de moyen qui se voit aussi sur les graphismes. Assez brouillons, ceux-ci font vraiment pâle figure et ne pourront pas soutenir la comparaison avec les derniers titres sur le même créneau. Mais la relative fraîcheur de l’univers dépeint pourra faire passer la pilule, à moins d’y être réfractaire. La bande son par contre est bien réussie, sublimant à merveille certains instants. Bon il arrive aussi qu’elle s’emballe sans raison, ou qu’elle s’arrête brusquement, mais dans l’ensemble c’est du tout bon.
La quête du level-up est-elle là ?
Pour ce qui est de l’arbre de talent, il est relativement classique. Sans être ce qu’il y’a de plus poussé, on prendra plaisir à distribuer nos points à chaque montée de niveau. Divisé en quatre branches, une pour chaque position de combat, plus une réservée à nos pouvoirs foudroyants, il sera possible d’y dépenser un point par niveau. Un autre arbre plus limité permettra également d’avoir d’autres bonus, plutôt basés sur les statistiques de base, tel que la force, l’agilité ou le charisme. Le tout fonctionne parfaitement, et bien que le jeu encourage à piocher à tous les râteliers avec ses différentes positions de combat, il est tout à fait possible de se spécialiser.
Un système de craft est également disponible pour tous les apprentis MacGyver. En ramassant tout un tas de choses aux quatre coins de la carte, tout en pestant devant votre inventaire éternellement plein, il sera possible de faire un tas de chose utile. On pourra par exemple améliorer nos armes et armures avec des améliorations, qui changent en plus leur apparence. Ou alors se concocter des mines et se la jouer trappeur de l’extrême.
On trouvera également différentes armes au grès de nos pérégrinations. On est relativement déçus du manque de variété de celles-ci, mais c’est au final loin d’être une critique majeure, les améliorations permettant de personnaliser tout ça. Le crochetage, un indémodable, se passe de mini-jeu ici ce qui n’est pas plus mal. Si vous avez la compétence requise ça s’ouvre, sinon le conteneur reste scellé. Finalement cette ensemble fonctionne de manière homogène et, sans grande originalité il est vrai, nous propose un menu complet et plaisant.
Pour finir signalons quelques défauts peu importants. Les sous-titres sont parfois à côté de la plaque, bien que racontant dans le fond la même chose, ils changent du tout au tout par moment. Certaines animations sont inutilement longues, comme le fait de grimper ou de descendre d’une corniche, laissant le personnage au ralenti pendant quelques secondes. Et enfin, les PNJ non donneurs de quêtes ne donnent en aucun cas une impression de vie, avec un comportement des plus robotiques, et parfois complètement incongrue.
Cet article peut contenir des liens affiliés