Il existe des titres, comme celui-ci, qui même si le genre gestion 2D peut en rebuter certains, nous emportent dans leur univers et nous proposent quelque chose de foncièrement différent. This War of Mine fait partie de ces jeux là et même s’il est encore loin de la perfection, il a su captiver un large public sur nos chers PC avec sa première itération. Estampillée The Little Ones, cette nouvelle mouture n’est ni une suite directe ni une préquelle de l’épisode éponyme mais revisite celui-ci en y intégrant une composante et non des moindres : les enfants. Et vous allez vite comprendre que l’arrivée de nos p’tits bouilles enfantines aura vite un impact important sur notre aventure. Découvrons This War of Mine The Little Ones, son histoire, ses détails, ses choix….
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Prenant place dans une guerre fictive, tirant ses inspirations du siège de Sarajevo, une guerre qui nous changera des adaptations régulières des Guerres Mondiales, This War of Mine: The Littles Ones nous emmène dans les confins des conflits, hors des jeux et sentiers habituels où nous verrons la brutalité des faits. Et si les habituelles adaptations nous mettent dans le rôle d’un soldat, le titre de 11 bit studios, lui, nous partage le point de vue de gens et d’autres, d’adultes et d’enfants face aux horreurs et à l’ambiance pesante de la guerre.
Ce regard éloigné n’est que bénéfique pour la série. Et si le fait de s’éloigner du champ de bataille est un pari plus que risqué, force est de constater qu’avec la première version du titre, les développeurs ont su très bien gérer la chose, rangeant le titre aux côtés de Valiant Hearts, un magnifique opus vu par des gens et d’autres et non d’un soldat du terrain. Un point de vue éthique et moral et non nerveux comme on peut le voir dans les jeux de tir habituels.
Somptueux mélange entre la survie et la gestion, le soft reprend toutes les mêmes bases que sa première itération sur PC mais mettra en avant ce que subissent les enfants, leurs ressentis, leurs émotions mais aussi leurs prouesses, leurs difficultés et leurs faiblesses face à ce monde ensanglanté. Parce que oui, ne l’oublions pas, les enfants restent des enfants, jouent, s’amusent, découvrent et ont besoin d’apprendre et de se cultiver, peu importe la période dans laquelle ils vivent.
Il est difficile de réellement définir cette nouvelle version. This War of Mine, premier du nom, n’est sorti que sur PC alors que The Little Ones, apportant son lot de contenu supplémentaire et cette nouvelle intrigue, débarque sur PlayStation 4 et Xbox One. Si le tableau en garde le même fond, il est à la fois compliqué de ne pas les comparer mais tout aussi délicat de parler du même jeu, la donne étant complètement différente avec l’arrivée des bambins.
Jeux d’enfants
La ville dans laquelle vous vous trouvez est assiégée et la situation continue de se détériorer au fil des jours, au point même où trouver un simple toit devient compliqué. Parce que s’il n’y aura aucun affrontement direct avec les forces armées, les incidents et pilleurs eux, subsistent bien et profitent de la vision quasi apocalyptique pour essayer de se détacher et régner sur la cité.
C’est dans ce scénario tellement désespéré que vous devrez contrôler un petit groupe de survivants qui tenteront malgré eux, de survivre et de rester en bonne santé. C’est là que la partie survie intervient, et davantage sur le fond que sur la forme : Ainsi, vous devrez trouver de l’eau, vous alimenter, mais également vous reposer, faire face au manque de ressources, trouver un toit et surtout, garder le moral et votre équilibre.
Vous remarquerez bien assez vite que suivre le simple déroulement des faits ne suffit pas. Vous devez anticiper, prévoir quelques maigres provisions pour la journée du lendemain, si ce n’est la nuit qui approche, faire face aux imprévus et au moral qui se détériore. Bref, serrez les dents, et tenir jusqu’à un éventuel cessez-le-feu aura tout d’une longue quête épique et surtout, haletante.
On en vient bien vite à la principale composante du soft : la tension, la pression, l’ambiance générale qui y règne.
Quand tout est noir
Si bien sûr le gameplay, que nous étudierons juste après y est pour quelque chose, ce n’est pas le seul ingrédient qui fera de This War of Mine: The Little Ones une excellente recette. L’ambiance générale qui y règne nous plonge directement dans un environnement sombre et un sujet délicat à traiter.
La composante survie est ainsi réellement mise en avant, obligeant le joueur à se sentir constamment oppressé par un éventuel manque. Les personnages pouvant mourir ou partir, on se sent tenu par une certaine obligation morale, ne pouvant laisser nos protagonistes au sol ou en dépression en ces temps de guerre. La présence de choix cornéliens n’y aide pas : Vous serez régulièrement confrontés à des décisions importantes que vous ne pourrez esquintés et qui pourront avoir une tournure dramatique si vous n’optez pas pour la bonne solution. Pire encore, certains de vos survivants y pourront tout simplement trouver la mort.
Notons également que ce sentiment d’immersion et cette aventure palpable est soutenue par une direction artistique de haute volée et une magnifique bande-son. Les décors s’enchaînent avec de somptueux tableaux en 2D et une patte visuelle efficace, soutenue par des musiques qui collent bien au thème. Ce qui est dommage, c’est que si le fond est sublime, l’interface parfois trop brouillonne vient gâcher le plaisir des yeux. Des bulles masquées, des objets qui peinent à être révélés, des décors qui en cachent d’autres..
Viens, partons. Ne revenons plus.
Côté gameplay, nous incarnerons au début de notre aventure, un petit groupe de survivants qui posséderont chacun leurs propres caractéristiques et leur propre histoire. Si cette dernière instaure le background de notre personnage et la mentalité qu’il pourra opter, les capacités quant à elles pourront vous aider au fil de votre épopée : comment utiliser une arme, savoir cuisiner des plats ou soigner vos amis, des compétences de base mais qui pourront sauver et aider votre groupe plus d’une fois.
L’objectif principal sera bien évidemment de survivre le plus longtemps possible. Et votre « séjour en enfer » sera découpé par phase, ces phases correspondants au cycle jour/nuit. Si lorsque l’obscurité pointe son nez, il vous sera difficile d’utiliser les enfants à bon escient ou de sortir sans embuscade, le jour sera particulièrement propice aux tireurs embusqués ou aux attaques massives. Le but sera bien évidemment de sortir et explorer de nuit à l’aide d’un adulte et de gérer son abri la journée afin de préparer à manger ou d’écouter ses partenaires – parce que oui, il est important de garder une certaine cohésion dans l’équipe.
Quand la nuit approche, vous pourrez ainsi choisir une action pour chacun de vos survivants : Soit partir en expédition nocturne, soit protéger la maison et la défendre en cas d’attaques de pillards, soit tout simplement vous reposer et faire attention à votre santé. La carte des lieux s’affichent alors, vous laissant choisir ce que vous souhaitez faire et proposant les différents lieux à explorer avec le taux de risque et les objets pouvant être ramassés. Cependant, le côté répétitif se fait ressentir. Et non pas au niveau de l’histoire ou des choix qui nous tient en haleine, mais au niveau des objectifs. Chaque jour, c’est généralement la même chose et le peu de variétés sur le plan des actions peinent un peu.
Dans cette partie exploration, vous devrez aller fouiller d’autres lieux – principalement des maisons et agir dans l’ombre pour voler les ressources des autres. Vous pourrez ainsi voler tout impunément un innocent tout comme le tuer ou le laisser tranquille. Vous pourrez aussi tenter de négocier avec, au risque de vous faire surprendre ensuite. Mais quoiqu’il en advienne, et comme dit précédemment, les choix auront une conséquence directe : soit sur la vie des autres – ennemis ou amis, représailles possibles, soit sur votre santé mental et l’esprit de votre groupe. Préférez-vous attaquer des enfants et les blesser ? Êtes-vous prêt à voler les vivres de personnes âgés pour la survie de vos compagnons ? Bien des choix moraux qui auront des incidences sur les personnages mais aussi – et surtout, sur vous en tant que joueurs.
Une présence enfantine et tout change
Mais au-delà des choix, qui étaient déjà présents dans la version PC, la plus grande nouveauté ici, sera la présence des enfants. Si quelques interrogations se feront en escapades – sans les plus jeunes, il arrivera souvent que les enfants soient là et vous devrez à plusieurs reprises prendre des choix cruciaux devant eux, parfois même jusqu’à décider de la vie d’autrui.
Mais si je vous parle d’un aspect bien négatif et plutôt sombre ici, ce n’est pas si noir : vous vous perdrez souvent à utiliser vos matériaux pour créer un jouet à ces derniers, allant parfois même à joueur avec, à vous balader et à rester en leur présence pour leur remonter le moral, leur expliquer telle ou telle chose. Et malgré la situation désespérée, vous ferez tout pour le faire rire, préserver son innocence et décocher le moindre sourire pour le rendre heureux.
Cette édition Little Ones impose désormais un enfant par foyer. Si vous n’aurez pas la possibilité d’en avoir plus, vous serez cependant contraints d’en avoir un dans votre foyer. Et vous devrez rapidement choisir qui sera son protecteur, un adulte, avec lequel il aura le plus d’affinités. Ce rapport est crucial et capital pour votre aventure puisque quand notre jeune ira mal, c’est vers lui qu’il se tournera ou posera ses questions. Cette relation est donc capitale et pourra avoir des conséquences directes.
Notons également que si vous pouvez entamer l’aventure avec des personnes et un scénario plus ou moins déjà imposés, vous pourrez également écrire votre propre histoire dans un autre mode, vous permettant de choisir vous même votre groupe de survivants.
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