Disponible depuis le 1er octobre dernier, Throne and Liberty a su séduire les joueurs avec un MMORPG objectivement sublime visuellement, mais surtout accessible sur les consoles de dernière génération. Nous avions eu l’occasion de l’essayer durant sa phase de bêta et cette fois-ci, nous pouvons le juger via une expérience authentique avec les autres joueurs. Bien qu’il possède des qualités indéniables, certains aspects du titre font qu’il ne sera pas forcément taillé pour tout le monde.
Conditions de test : Nous avons joué une trentaine d’heures au titre sur PC. Nous avons atteint le niveau 50 et effectué la plupart des activités disponibles.
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Throne and Liberty, développé par NCSoft, est disponible en Corée depuis décembre 2023. Ce MMORPG a suscité un engouement notable au sein de la communauté, mais également des inquiétudes avant sa sortie en Occident. Après Lost Ark et New World: Aeternum, deux autres MMORPG édités par Amazon Games, Throne and Liberty propose une expérience en ligne ambitieuse, mais plus accessible que les exemples cités.
Ce titre free-to-play vise à rassembler une large base de joueurs, une stratégie judicieuse pour un jeu centré sur le contenu de guilde, le PvP et le PvE en monde ouvert. Throne and Liberty adopte de surcroit une approche traditionnelle du genre, plaçant les interactions sociales au cœur de l’expérience. Contrairement à des titres comme Final Fantasy XIV ou New World: Aeternum, il est difficile d’envisager, à long terme, une progression en solitaire, même si le jeu permet de se grouper avec des inconnus lorsque nécessaire.
Il demande un certain investissement dans les activités quotidiennes, les événements temporaires et les activités de guilde. Bien que cette direction, qui tranche avec d’autres titres cherchant à ratisser le plus large possible, soit appréciable, Throne and Liberty reste un MMO qui ne conviendra pas à tout le monde. Heureusement, son modèle free-to-play vous permet d’y consacrer quelques heures sans risque pour évaluer si le gameplay et cette dimension sociale vous plaisent. En outre, le jeu propose une quête principale qui facilite la prise en main des différentes mécaniques et activités, avec un rythme plutôt confortable.
Le scénario et les différents personnages ne sont pas très marquants, mais restent agréables à suivre grâce à une direction artistique soignée (quoique légèrement générique), une mise en scène réussie lors des cinématiques, et des graphismes de qualité, particulièrement sur consoles. Vous avez également le choix entre un doublage en anglais, coréen ou japonais, ce qui apporte une vitalité certaine à l’aventure. En plus des dialogues, une narratrice vous détaille constamment les évènements et éléments du lore que vous venez d’explorer. L’avantage est que vous êtes libre d’ignorer cet aspect ou de vous y plonger si cela vous intéresse vraiment.
Tab target ou action ?
Avant de démarrer votre quête, le jeu propose un outil de création de personnage assez complet. Cependant, vous ne disposez d’aucun choix de race ou de classe. Ici, votre classe est déterminée par les armes que vous portez. Bien que Throne and Liberty conserve la sainte trinité des MMO (tank, DPS, soin), c’est la personnalisation de votre style de jeu qui le distingue le plus de ses concurrents. Le jeu propose un total de sept types d’armes : arbalète, dague, grande épée, arc, bâton, épée et bouclier, et baguette. Vous pouvez équiper deux armes simultanément, combinant leurs compétences pour créer vos propres séries de combos.
Lors de la bêta, nous avions opté pour le duo arbalète/dague, un excellent compromis entre attaques au corps à corps et à distance selon les situations. Cette fois-ci, nous avons privilégié la magie avec un duo bâton/baguette. Ce combo s’est révélé très puissant, permettant de se soigner et d’affaiblir les ennemis grâce aux sorts de la baguette, tout en infligeant de lourds dégâts avec les sorts offensifs du bâton. L’un des plaisirs du jeu réside dans la liberté de combiner n’importe quelles armes, même celles qui ne semblent pas logiquement compatibles, pour exploiter leurs compétences spécifiques et créer des rotations particulièrement efficaces.
Certains n’apprécieront pas le système de Tab Target, désormais moins en vogue par rapport à l’action pure. Toutefois, le gameplay possède ses atouts et ne manque pas de dynamisme. Chaque arme dispose d’une compétence défensive unique, active pendant quelques secondes, qui réduit les dégâts reçus. Cependant, si vous parvenez à l’utiliser avec un bon timing, vous pouvez non seulement parer et annuler les dégâts, mais également infliger automatiquement des dégâts grâce à une attaque de suivi. Ce système, bien qu’il n’invente rien, reste plaisant à maîtriser à mesure que l’on progresse en niveau.
À côté de cela, le système de déplacement est très agréable (même si nous avons constaté quelques bugs et rollbacks avec le grappin), permettant de se transformer en animaux pour courir, voler ou nager. En outre, le système de voyage rapide s’avère particulièrement satisfaisant grâce à des portails bien placés sur la carte et une vitesse de déplacement quasi instantanée.
Très cuisine, Très pêche
Throne and Liberty propose un monde ouvert visuellement attrayant, avec des biomes variés bien connus, mais sublimés par de très beaux graphismes. La profondeur de champ est impressionnante, et les donjons possèdent un certain charme grâce à leur architecture soignée. Cet univers vivant est également rempli d’événements dynamiques influencés par la météo et l’heure de la journée, offrant ainsi toujours quelque chose à faire. Cependant, cela peut s’avérer frustrant, car il est souvent nécessaire d’être présent à des moments précis pour en profiter. Certaines quêtes annexes exigent d’ailleurs de participer à ces activités temporaires pour être complétées.
Cela nous a tout de même donné deux ou trois moments où la progression était très lente, alors que, la plupart du temps, la quête principale permet de gagner énormément d’expérience de manière assez fluide. Malgré tout, le véritable problème de Throne and Liberty se pose lorsque l’on atteint le niveau 50 et que l’on accède au contenu endgame. Bien qu’il propose des activités PvE comme des donjons ou une tour permettant de défier des boss en solo, la majeure partie du jeu repose sur les quêtes de guilde (le siège de château est d’ailleurs arrivé le 17 novembre dernier), le PvP, les contrats, les expéditions et les donjons en monde ouvert pour dépenser les points accumulés au fil du temps.
En résumé, vous passerez le plus clair de votre temps à farmer pour améliorer votre équipement, participer à des activités de guilde, faire du PvP et explorer des donjons. On regrette l’absence d’un système de métiers complet, car seules la cuisine et la pêche permettent réellement de casser la routine. À moins que NCSoft n’ajoute du contenu pour combler ces lacunes, vous risquez d’abandonner le jeu une fois le niveau 50 atteint.
Pay to Win ?
Vient enfin la question du Pay to Win, qui a suscité des inquiétudes parmi les fans avant la sortie du jeu. Dans Throne and Liberty, il existe deux types de monnaie : le Sollant et le Lucent. Le Sollant est une monnaie classique obtenue en tuant des ennemis, en accomplissant des quêtes, etc. Vous utiliserez le Sollant pour améliorer ou fabriquer de nouveaux équipements, augmenter le niveau des compétences ou acheter des consommables auprès des marchands.
Le Lucent, en revanche, est une monnaie premium achetée avec de l’argent réel. Dans ce cas précis, NCSoft joue sur un fil ténu. Certes, il est important de générer des revenus pour maintenir le contenu du jeu, mais certains joueurs risquent de mal percevoir ce système, qui offre avant tout un gros gain de temps. Le Lucent peut également être obtenu en accomplissant certaines activités ou en revendant des objets rares à l’hôtel des ventes, où d’autres joueurs dépensent leurs Lucent. C’est à ce niveau que les débats autour du Pay to Win se concentrent.
En ce qui concerne la boutique, où vous dépensez également de l’argent réel, rien d’aberrant n’est à signaler. Elle propose un battle pass avec une version gratuite et une version payante. Vous y obtiendrez une poignée de matériaux d’amélioration, des livres de progression de compétences, et quelques cosmétiques. Rien de bien méchant, et tout peut être farmé en dehors du pass, à l’exception des cosmétiques. En dehors du battle pass, les achats se limitent à des skins, des teintures, des parchemins de changement de nom et des transferts de serveur.
Le véritable problème réside dans l’hôtel des ventes, qui permet, en théorie, d’obtenir le meilleur équipement possible en achetant un grand nombre de Lucent, alors que d’autres joueurs doivent farmer énormément de temps pour les acquérir. Encore une fois, le jeu doit bien entendu générer des revenus, mais ce système pourrait ne pas être bien accepté par tous les joueurs.
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