Ces dernières années, CD Projekt Red a su se faire une belle réputation grâce à la série The Witcher. Avec un troisième opus acclamé par la critique, la licence a propulsé le studio polonais sur le devant de la scène. Par ailleurs, nombre sont les joueurs qui attendent impatiemment leur prochaine grosse sortie : Cyberpunk 2077. Mais aujourd’hui, nous ne sommes pas là pour parler de ces grosses productions dont tout le monde ne sait que dire si ce n’est que du bien. Non, nous sommes là pour vous parler d’un autre titre un peu moins ambitieux mais tout aussi intéressant : Thronebreaker : The Witcher Tales.
Si les combats endiablés de Geralt avaient su faire chavirer votre cœur de gamer, il ne sera plus question de batailler contre les diverses créatures peuplant le monde de notre sorceleur préféré. A la place, les développeurs de CD Projekt Red nous proposent une aventure originale et intrigante qui mêle de somptueux visuels à des mécaniques de gameplay tirées de Gwent, leur jeu de cartes à collectionner. Bien loin des prouesses graphiques et techniques de The Witcher 3, ce Thronebreaker : The Witcher Tales fait-il malgré tout partie de ces jeux qui feront la bonne réputation du studio basé à Varsovie ? C’est ce que nous allons tenter de savoir ensemble.
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ToggleThronebreaker : The Witcher Tales, c’est avant tout un scénario original
La première chose que l’on remarque lorsque l’on lance ce jeu, c’est qu’il est bien différent de ce à quoi nous avions été habitués avec Geralt. En effet, il n’est plus du tout question de combattre épée à la main mais bien d’échanger des coups via de nombreuses cartes. Plus question non plus de préparer avec attention diverses décoctions afin de venir à bout des monstres, votre unique intérêt résidant autour de ces fameuses cartes.
Vous incarnerez la Reine Meve, dirigeante de Lyria et de Rivia au beau milieu de l’invasion Nilfgaardienne. Soucieuse du bien de son peuple, la reine souhaite s’opposer à l’expansion de l’empire malgré la complexité de la tâche. Revenant d’une campagne militaire, Meve et ses troupes sont prises au beau milieu d’une invasion de leurs terres. Par ailleurs, moult des prétendus alliés de la reine se trouvent être des traitres qu’il faudra parvenir à identifier afin de les évincer de votre entourage. Un choix stratégique très important puisqu’il révèle l’une des forces indéniables du titre.
Il n’est plus du tout question de combattre épée à la main mais bien d’échanger des coups via de nombreuses cartes.
En effet, Thronebreaker : The Witcher Tales va proposer toute une dynamique de choix aussi bien ficelée que ce que nous proposait The Witcher 3 à l’époque. Bien que le personnage que vous aurez le loisir de diriger jouira de sa propre personnalité, vous aurez de l’influence sur ses décisions. Et, puisque l’on parle de CD Projekt Red, il est logique que ces choix auront un impact non-négligeable sur le développement général de votre histoire. Si certaines répercussions sauront se faire ressentir dans les minutes de jeu suivantes, certaines ne tomberont qu’après plusieurs heures d’avancée. Les choix resteront souvent cantonnés aux phases de dialogues mais contribuent fortement au sentiment d’immersion et de participation du joueur.
Et, si cette impression de pouvoir et de responsabilité en menant vos troupes à la bataille vous intéresse profondément, sachez que vous pourrez le faire durant vingt à trente heures de jeu. Une durée de vie plutôt remarquable pour le scénario d’un jeu du genre. De quoi proposer moult rebondissements, ainsi qu’une intrigue soignée et détaillée suffisamment pour que chacun puisse en comprendre le ressort. Par ailleurs, cette durée de vie couplée à une architecture liée à vos choix vous permettra de vivre une expérience plus ou moins personnelle et originale vis-à-vis des autres joueurs.
Une mise en scène parfaite, avec une direction artistique de qualité
Durant votre progression dans l’aventure, vous pourrez accompagner Meve dans des décors toujours différents. Chaque lieu a pu profiter d’un travail peaufiné et avec un intérêt tout particulier pour la variété. Ces environnements ouverts vous donneront également la possibilité de rencontrer de nombreux personnages. Bien entendu, le support visuel de ces cartes pourrait rappeler à bon nombre d’entre vous les visuels issus d’un art-book. Mais ne vous inquiétez pas, il s’agit bel et bien de lieux où vous pouvez vagabonder et découvrir pléthores d’éléments avec lesquels interagir.
Au niveau des personnages, le choix s’est porté sur du cel-shading leur permettant d’avoir chacun leur propre identité visuelle. Par ailleurs, les cut-scenes proposées pour les phases de dialogues permettent de profiter du travail de qualité de l’équipe ayant bossé sur le projet.
Pour en revenir aux zones, ces dernières seront pour vous la chance d’explorer, mais aussi d’effectuer diverses missions annexes en plus de collecter quelques ressources (nous vous en parlerons plus tard). Ces zones seront également le théâtre de nombreuses batailles qu’il vous faudra remporter. En outre, il est plaisant de voir que le jeu jouit d’une envie de proposer du contenu, notamment avec des quêtes secondaires intrigantes et à la qualité semblable à la trame principale. Si certaines peuvent se résoudre en un claquement de doigt, d’autres demanderont un peu plus de temps et de réflexion. Ainsi, chaque quête annexe propose un supplément d’histoire captivante tout en permettant au joueur de recevoir quelques ressources bien utiles pour son évolution.
Il est plaisant de voir que le jeu jouit d’une envie de proposer du contenu, notamment avec des quêtes secondaires intrigantes et à la qualité semblable à la trame principale.
Par ailleurs, votre attitude face à ces quêtes secondaires forgera aussi votre progression. En effet, ne pas les réaliser aura des conséquences différentes de si vous vous étiez jeté corps et âme dedans. De la même manière, agir avec dédain n’aura pas la même influence sur vos relations avec certains personnages que si vous faisiez preuve de compassion. Tout cela a de quoi proposer une expérience riche et personnelle à chacun, même si les grandes lignes de l’histoire ne s’en trouveront pas modifiées pour autant.
Histoire qui vous demandera aussi de collecter quelques ressources de base, comme l’or, le bois ou des troupes afin d’avancer. Néanmoins, les développeurs n’avaient pas l’envie de vous demander de farmer pour autant et le jeu vous allouera lui-même le strict minimum afin que vous puissiez avancer à chaque tournant décisif. Le plaisir de parcourir la carte, d’effectuer les quêtes secondaires, ainsi que de voir votre armée se façonner et grandir à votre manière prendra vite le dessus sur tout le reste, et vous collecterez très souvent bien plus de ressources que ce dont vous avez besoin.
Manque de challenge mais diablement addictif
Suite à vos petites phases de promenade et de récolte de ressources, vous aurez aussi droit à quelques combats bien réalisés et surtout primordiaux pour le développement de la narration. Ainsi, Thronebreaker propose l’intégration des mécaniques de Gwent dans une histoire qui, on le rappelle, reste très bien écrite. Si les mécaniques du jeu de cartes peuvent sembler surprenantes, elles s’harmonisent assez bien avec l’intrigue qui prend le temps d’installer correctement toutes les bases nécessaires à savoir jouer correctement. Tout est fait pour que chacun puisse apprendre les facettes de chaque carte tout en mettant au point sa propre stratégie.
De plus, les unités proposées sont variées et possèdent un ensemble d’aptitudes propres que chacun peut apprendre à utiliser à son gré. A vous de décider de valoriser des combos dévastateurs en unissant vos cartes via leurs compétences ou de favoriser la force unique de chaque carte pour elle-même. Par contre, vous aurez la quasi-obligation d’utiliser tous les types de cartes si vous souhaitez sortir victorieux de chaque situation. Votre deck devra donc vous permettre de vous adapter à ce qui vous fait face. Et, comme pour aller plus loin, les développeurs se sont intéressés à proposer des adversaires originaux et fonctionnant avec une mentalité et un style de jeu différent des autres. Une forme de challenge et de surprise s’immisce donc à mesure que vous progressez.
Si les mécaniques du jeu de cartes peuvent sembler surprenante, elles s’harmonisent assez bien avec l’intrigue qui prend le temps d’installer correctement toutes les bases nécessaires à savoir jouer correctement.
Mais le tout ne s’arrête pas là puisque de nouvelles règles peuvent s’ajouter à celles déjà existantes à chaque combat. Très contextualisées, ces règles permettent de faire évoluer le jeu de Gwent alors que vous évoluez vous-même. Processus effectué intelligemment, il amène malgré tout un sentiment de facilité pour celles et ceux qui maîtrisent déjà les règles du jeu de cartes. De plus, cela diminue l’intensité et l’attention avec laquelle vous réfléchirez à la construction de votre deck puisque chaque adversaire ne se montrera que peu résistant face à vos assauts. Vous pourrez néanmoins compter sur les puzzles du jeu afin de vous proposer un challenge plus conséquent.
Enfin, n’oublions pas que Thronebreaker est aussi un moyen de vivre des événements importants pour la licence The Witcher, mais avec un point de vue différent et grandement rafraichissant. Il ne constitue en rien une simple introduction au jeu Gwent et se montre comme une expérience palpitante qui propose son propre développement et ses propres caractéristiques.
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