Développé par le jeune studio berlinois Paint Bucket Games et édité par Handy Games, une filiale de THQ, Through The Darkest Of Times est un jeu que très peu de joueurs ont vu venir. La promesse du jeu est simple : nous plonger dans le quotidien difficile de résistants berlinois. Pour cela, le jeu va donc nous faire vivre une période noire de l’histoire en retraçant les événements qui se sont déroulés en Europe et plus particulièrement à Berlin entre 1933 et 1945.
Conditions de test : Nous avons terminé Through The Darkest Of Times en 6h de jeu. Le jeu a été testé sur un PC équipé d’un Intel Core i5-4670k de 3.40 GHz, de 16 Go de RAM et d’une GTX 1060.
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ToggleUne promesse tenue
Autant le dire tout de suite, la promesse du studio allemand est respectée. Il n’existe pas de superlatifs qui pourrait décrire la force d’écriture de ce jeu. L’intégralité de son ambiance est réussie, Through The Darkest Of Times est poignant, fort mais aussi très difficile d’un point de vue moral.
Le studio délivre avec cette œuvre un puissant message et veut montrer que les Allemands étaient nombreux à lutter contre ce régime malgré les horreurs perpétrés par le régime nazi durant cette période. Le jeu veut juste rappeler qu’ils n’avaient seulement pas les armes…
Ce récit est notamment bien servi par une direction artistique très personnelle. Tous les visuels de Through The Darkest Of Times nous raconte quelque chose, ses visuels nous parlent, on a même l’impression que les personnages bougent alors qu’en fait non. L’aspect bande dessinée est aussi très présent avec ses teintes noires et blanches, on note aussi une grosse utilisation du flou. On se prend rapidement d’affection pour ses personnages aux visages attachants et voir certains disparaître devrait normalement rendre triste le joueur.
Pour tenir cette promesse d’immersion dans la ville berlinoise et dans cette période noire de l’histoire le studio devait aussi gérer l’aspect sonore du titre. Les bruitages sont juste parfaits, ils ont la force de pouvoir rendre cette aventure plus immersive que jamais. Les musiques d’époque sont parfaitement choisies, elles apportent un certain réconfort entre deux phases de narrations parfois dures moralement.
Un gameplay bancal
Through The Darkest Of Times possède un gameplay simple, bien adapté et qui s’allie parfaitement avec cette période et cet univers. Cependant on ne va pas tourner autour du pot longtemps. Même si le gameplay de Through The Darkest Of Times est intelligemment pensé, il devient néanmoins rapidement répétitif, pas intéressant et qui plus est il n’apporte rien au récit.
La création de Paint Bucket Games utilise une mécanique de missions sur lesquelles on envoie des résistants pour combattre l’oppression : sabotage, distribution de tracts, espionnage, soutien de grèves… Tous les moyens sont bons pour combattre l’oppression nazie.
Apres une brève création de personnage les missions commencent à être réparties sur une représentation de la ville de Berlin. Chaque résistant possède des statistiques, comme par exemple celle de Discrétion, Force et Empathie. Un résistant possède aussi un métier et une idéologie, tous ces paramètres permettront de définir la réussite ou non d’une mission.
Le joueur peut posséder un maximum de cinq résistants. Le jeu détient aussi un système de recherches par les autorités. En effet, si l’un de nos personnages a effectué trop de missions à la suite, il a plus de chance de se faire attraper par la Gestapo ou la police. On pourra bien évidemment tenter de récupérer nos personnages à travers une mission ou bien d’attendre qu’il revienne, mais cette stratégie ne marchera pas toujours.
Si ces différentes mécaniques semblent pour le moins cohérentes, elles sont néanmoins assez simples. Le studio ne s’est pas réellement « mouillé » pour proposer un gameplay recherché, mais il propose tout de même quelque chose de simple et de diablement efficace. On ressent plus le gameplay comme un ajout, comme s’il était une contrainte et non pas la force première de leur production. Cependant, il a le mérite de parfaitement coller avec l’univers et l’ambiance du titre.
Un système de cheminement est donc en place, dans le sens où des missions ou/et certaines ressources débloquent d’autres missions jusqu’à débloquer une « Mission Ultime ». Cette « Mission Ultime » est cependant très difficile d’accès. Le jeu se divise en chapitres et faire effectuer des missions à ses résistants nécessite d’avancer le temps in-game d’une semaine.
Vous l’avez compris Through The Darkest Of Times possède un gameplay relativement détaché de son histoire malgré quelques « connexions » qui nous parviennent lors des phases Visual Novel, phases qui apparaissent lorsque le joueur avance le temps in-game d’une semaine. Si ces événements influencent un peu notre carte et nos différentes missions sur la ville allemande, elles ne changent pas tellement l’histoire de notre personnage.
Une narration exemplaire
Ses phases de visual novel, parlons-en d’ailleurs. Car ces phases-là représentent ce que fait de mieux Through The Darkest Of Times mais aussi pourquoi elles lui donnent cet aspect d’expérience narrative complète et réussie. Cet aspect narratif parfaitement construit prendra parfois le dessus sur la partie gameplay du titre. Il n’est pas impossible que lorsque vous jouerez au titre, vous vous débrouillerez pour terminer rapidement les phases de gameplay, afin d’accéder aux phases narratives, phases qui représentent toute la richesse du jeu.
Ces phases narratives et les différentes situations proposées par le jeu vont vous rendre mal à l’aise mais aussi vous pousser à la réflexion. Il est assez perturbant de se mettre à la place de notre personnage et de devoir parfois dans la douleur prendre une décision que vous regretterez peut-être. Lorsque vous verrez un personnage juif se faire passer à tabac devant vous, que ferez-vous ? Irez vous l’aider en prenant le risque de vous faire embêter par la Gestapo et d’augmenter les chances de vous faire connaître par les autorités ? Ou tournerez-vous les talons pour éviter une confrontation ?
Nombreux sont les dilemmes auxquels vous allez devoir faire face dans Through The Darkest Of Times. Et force est de dire que ce qui se déroule à l’écran devrait normalement vous atteindre jusqu’au plus profond de vous-même. En fin de compte nous sommes tous des humains libres et égaux en droits, et voir le sort réservé pour certaines personnes devrait vous fendre le cœur. Il est rare de ressentir ce genre de situation dans un jeu vidéo.
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