Electronic Arts n’a pas eu peur de proposer deux FPS à gros budget en cette fin d’année 2016 avec un court délai de sortie, et de plus, la concurrence est rude. Si Titanfall avait brillé qu’à moitié lors de sa sortie exclusive en 2014 sur les plateformes Xbox, de nombreuses choses y ont été reprochées, notamment une fameuse campagne solo absente qui aurait été tout à fait acceptable. Une guerre entre humains en temps modernes équipés de tenues similaires à l’exosquelette, doté d’une technologie avancée, le tout accompagné par des mechas, ça vous tente ?
Rassurez-vous, Titanfall 2 est désormais disponible depuis octobre 2016 avec le même studio en charge du développement, Respawn Entertainment, fondé par d’anciens vétérans du fameux studio Infinity Ward. Si le côté multijoueur est toujours mis en avant, une campagne solo a également été promise et tout autant bien mise sur le devant de la scène. De ce fait, il est tout à fait possible d’envisager ce second opus comme un premier, qui marque le début d’une franchise à potentiel qui finit par s’exploiter comme il se doit. Alors, Titanfall 2, réussite ou erreur ?
Sommaire
ToggleUne campagne très bien rythmée
Si la concurrence a un faible pour les tenues exosquelettiques et les robots à foison dans un univers entièrement fictif et spatial, Titanfall 2 propose presque la même chose dans un contexte moins poussé, plus crédible et plus en adéquation avec notre temps. En premier lieu, qu’on se le dise, Titanfall 2, c’est un mélange parfaitement maîtrisé entre Crysis pour le côté exo et armes technologiques, Transformers pour le côté mechas et affrontements ainsi qu’Halo pour de nombreux levels design forts ressemblants et légèrement pour le bestiaire (juste un peu). Réunissez ces trois critères et voilà l’œuvre dont nous allons vous parler.
Ainsi, le jeu nous plonge dans la peau d’un soldat, Jack Cooper, servant la milice et rêvant de devenir un jour Pilote, un grade qui est réservé à ceux ayant l’habilité et l’expérience de diriger un Titan. Ces Titans, eux, ne sont pas que de simples machines. Ce sont également des compagnons de haute fidélité à son pilote respectif et sont dotés plus ou moins d’un tout petit niveau sentimental, disons en fait qu’ils savent évaluer le pilote et créer un lien solide pour mener à bien les batailles. Alors que l’on vous mettra en premier lieu dans un tutoriel évaluant vos capacités pour ainsi définir votre niveau de difficulté, vous serez aussitôt plongés au cœur de la guerre dans un affrontement entre Milice et IMC, avec en prime des créatures appelées « rôdeurs » qui font partie de la faune de la planète Typhon – là où vous commencerez votre mission. Vraiment, le graphisme et le level-design sont les premiers éléments à particulièrement souligner, c’est beau. C’est très beau, et j’ai été agréablement surpris sur la façon dont l’histoire a été menée dès le début, avec l’intensité des combats dès les premiers instants. De plus, le 1080p/60fps est de mise et c’est donc visuellement un plaisir.
Nous sommes donc plongés dans un conflit d’Humains et Méchas face à une faction ennemie et des rôdeurs hostiles. Ahh, voilà où ça pêche : la faune ne se limite qu’aux rôdeurs, qui ne sont pas si présents que ça au final. Pas d’autres créatures à l’horizon, du moins, aucune autre n’est une menace. Bref, l’IMC s’est installé sur cette planète Typhon dans le but d’y récolter un maximum de ressources au point de la transformer en un désert pour la confection de ses robots militaires, tandis que la Milice souhaite les empêcher d’atteindre leur but. S’enchaînera ainsi donc un conflit qui mènera vers une guerre opposant la force de deux factions, allant jusqu’à des menaces de destruction d’autres planètes…
Excellent, mais pas à la hauteur des piliers de cette fin d’année
Dès le début, vous finirez par arriver à un moment crucial, une attaque dévastatrice qui détruira littéralement une grande partie de votre faction, échouée sur un coin de la planète. Seul survivant, vous vous relèverez difficilement avec votre simple équipement de soldat jusqu’à parvenir à celui du capitaine Lastimosa, qui a la faculté de proposer tout ce qu’un pilote sait faire. A partir de ce moment commence votre véritable aventure. Ce dernier, mourant, vous lègue son Titan avec qui vous construirez un lien relationnel assez étroit, BT7274 (que l’on appellera simplement BT), qui vous demandera de terminer la mission dont seul le capitaine était au courant. Grâce aux transmissions enregistrées dans le casque du capitaine, BT sera en mesure de les décrypter et de vous accompagner dans cette mission sauvetage des ressources de la planète Typhon.
Ce Titan a tout autant d’importance dans l’aventure que Jack Cooper, le soldat que l’on incarnera. Il est également le premier Méchas conçu par la milice, et possède de nombreux atouts dont un essentiel : son adaptation rapide et efficace à toutes sortes de situations. Il existe plusieurs sortes de Titans, et chaque équipement et architecture ne sont pas compatibles avec les autres. Ici, BT est universel et aura la faculté d’obtenir l’équipement des machines que vous éliminerez dans le jeu, ce qui vous offrira donc accès à 8 classes de Titans à utiliser en combat. Ces classes sont tout juste excellentes et très bien variées, puisqu’on y retrouve armes à énergie, lance-grenades, mitrailleuses, ainsi que des facultés comme des boucliers enflammés, drones et tout un tas d’arsenal, ainsi qu’une compétence « ultime » pour chacune de ces classes. Celles-ci étant toutes prédéfinies, il ne vous sera en revanche pas possible de les modifier. Bref, BT est tout bonnement polyvalent, intelligent et excelle dans ce qu’il exerce.
Du côté de notre cher Jack Cooper, on y retrouve un personnage qui ma foi, se révèle intéressant sans être ultra charismatique, mais a sa petite pointe de naïveté et d’innocence en tant que jeune Soldat, et montre une certaine part d’humour parfois vis-à-vis de son camarade mécha. Ce dernier ne pouvant pas décrypter toutes les formes d’ironies d’un humain, il arrive que parfois les échanges soient un peu confus, faute à la conception d’un Titan étant exclusivement dédié au combat. On ne va pas se leurrer, ça donne quelques fois un résultat plaisant, et l’humour ne prend pas une énorme place dans le jeu, ce n’est donc pas lourd.
Hormis cette anecdote, Jack sera également pourvu de facultés dédiées aux Pilotes, grâce à la tenue empruntée sur le cadavre de son capitaine. Ainsi soit-il, il prendra toutes les facultés présentes dans le premier Titanfall, et qui font l’essence vitale du jeu à savoir le gameplay vif, vertical et rapide. Courir sur les murs, effectuer des doubles sauts, armure, invisibilité, Jack devient un autre homme et automatiquement compatible avec BT.
Ce genre de FPS dont on est fan
S’il y a une chose que j’ai particulièrement retenue et appréciée dans Titanfall 2, c’est la diversification des missions et des situations. Non, nous n’avons pas le choix de monter quand on veut dans BT, non, BT ne nous épaulera pas tout le temps, non, nous ne parcourrons pas que des terres mortes et battues, eh oui, le jeu a un bon rythme. Sans être véritablement exceptionnel, c’est cependant une excellente première expérience dans une campagne dédiée de Titanfall. Le moment alléchant pour ma part, ce sera lorsque l’on débloquera un téléporteur temporel qui nous permettra d’alterner entre deux époques au même endroit, ce qui nous permettra d’activer des mécanismes et d’altérer avec le temps. On y retrouve avec cela des combats différents en une fraction de seconde, l’un contre l’armée du passée, l’autre avec les débris des machines restantes et des rôdeurs de la planète. Le tout, en appuyant juste sur L1/LT.
Plus on avance dans le jeu, plus le lien de l’Homme vers la Machine de BT 7274 s’établit et on arrive à s’identifier au personnage de Jack, qui réalise son rêve de devenir Pilote et d’avoir son Titan. En plus de cela, il n’a finalement pas n’importe lequel, et il doit faire preuve de courage afin de continuer la mission de son capitaine en gardant les pieds sur Terre afin d’honorer sa mémoire. Nous traverserons ainsi des péripéties auxquelles Jack et BT feront face avec la plus grande prudence, et où le jeu aura cette saveur que l’on apprécie qui est de mener l’histoire avec une simple trame principale sans trop de complexité, avec un début et une fin.
Afin d’animer un peu plus cette campagne et de nous identifier un peu plus au personnage de Cooper, Respawn a eu la bonne et intéressante idée de donner la possibilité au joueur de choisir ce que l’on veut dire à BT par le biais d’un menu très simple à deux possibilités, qui n’aura aucune répercussion sur l’aventure mais qui établira un autre lien entre vous, le joueur et BT dans le jeu. Bref, c’est du tout bon pour la trame scénaristique et les liens perçus entre le joueur et le jeu. Au passage, on note la présence de personnages issus du premier volet, comme le commandant Blisk, doublé par Joey Starr en français ou Barker.
Les deux protagonistes sont attachants, petite mention supplémentaire pour notre Titan
De par la simplicité scénaristique de la campagne, il est également louable de noter que Titanfall 2 propose un récapitulatif bref et très précis entre chaque chapitre, ce qui pourra plaire à ceux qui ont souvent la tête ailleurs ou de reprendre l’aventure après une longue pause.
Pour conclure sur le mode campagne, nous vous informons de la présence de nombreux passages où le joueur sera confronté à du jeu plateforme, possibilité offerte par la tenue avancée de notre protagoniste, et certains passages de casse-tête avec quelques armes aux attributs spéciaux (comme le fameux téléporteur temporel ou bien l’arme à énergie qui activera/désactivera des mécanismes). Des boss seront également de la partie, cinq au total, et viendront rythmer la campagne et découper les chapitres, il s’agira de plusieurs soldats haut placés dans l’armée de l’IMC qui ont l’ordre de vous éliminer, avec leur Titan respectif. Enfin, la campagne contient 9 missions que l’on aura terminé en 7 petites heures, la faute à une IA ennemie assez déplorable en mode difficile, et c’est dommage. Cela dit, la montée en puissance et le final de ce Titanfall 2 reste dans la norme et fera ressortir quelques émotions lorsque l’on prend connaissance de ce qu’il se passe. Il manque peut-être cependant un autre combat, que nous ne vous divulguerons pas !
Le multijoueur remis sur un piédestal
Si la concentration des développeurs a été mise à l’épreuve pour la première fois dans Titanfall 2, le multijoueur en ligne ne fait pas exception à la règle et surpasse son prédécesseur, pourtant pleinement focalisé sur ce mode. Dans un premier temps, on salue les Happy Hours qui viennent conférer des bonus de partie à un « réseau » de joueurs (un réseau vous est attribué automatiquement à votre arrivée et a son heure prédéfinie). Ces réseaux sont une sorte de « guilde » réunissant aléatoirement ou en fonction de votre choix des joueurs.
A premier abord du multijoueur, et ça nous l’avions déjà aperçu lors de la bêta, c’est que l’interface générale est légèrement brouillonne, d’un coup d’œil on a du mal à s’y faire et à se repérer dans ces menus assez désorientés sans compter l’apparition justement de ce système de « réseau » qui réunit tout un tas de joueurs que l’on ne connaît même pas. Vous aurez donc l’option de choisir les classes et personnaliser votre pilote ainsi que celles de votre Titan séparément, parmi un choix plutôt vaste et intéressant, et dont un système de paiement par des points acquis en jouant viendra s’implanter.
Par personnalisation, je vais peser mes mots en disant que celle-ci est juste rayonnante dans le sens où il est possible de modifier l’esthétique de ses armes ainsi que ses tenues parmi une petite centaine d’éléments. Chaque élément de personnalisation sera du camouflage en majorité, et offre de jolis résultats visuels n’allant pas dans l’excès de proposer des couleurs très vives et fluorescentes. Le jeu reste sérieux ! Vous devrez ainsi les débloquer en réalisant un certain quota de kills ou de conditions, ou bien en dépensant vos points. A noter que votre Titan pouvant également être personnalisé, pourra aussi porter des stickers pour son cockpit. Des armes et atouts inédits – comme le grappin dont on regrette son absence dans le solo, font leurs apparitions dans ce mode multijoueur.
Un multijoueur extrêmement riche et nerveux !
On se retrouve ainsi avec 10 modes de jeu au lancement, en plus de la présence de matchs privés pour jouer avec vos amis. Honnêtement, il me tarde de vous parler de ce mode tout simplement excellent qui est la Chasse aux Primes, qui devrait grandement se faire une magnifique place dans le domaine de l’eSport. Comme vous aurez probablement pu le tester dans la bêta, ce mode vous permet de jouer contre une équipe adverse en 5v5, et vous devrez éliminer des ennemis contrôlés par l’IA ou contre les joueurs adverses pour récolter de l’argent et le rapporter à votre base à un moment donné. Attention, toute mort fera perdre définitivement vos gains, ce qui obligera un jeu stratégique et du sang-froid !
Neuf cartes sont au rendez-vous et se révèlent globalement de taille moyenne et adaptées au combat terrestre, aérien et titanesque. Le plus important là-dedans, c’est que tout le contenu additionnel à venir est promis comme étant gratuit, signifiant que Titanfall 2 ne sera vendu qu’en une seule fois, et ça, c’est beau. Préparez-vous à recevoir plus de cartes, d’armes et de modes de jeu tout le long de sa vie !
Nous vous parlions de classe d’armes plus haut, mais elles ne sont pas si lambda qu’elles en ont l’air. En effet, vos atouts principaux seront l’esthétique et la spécialité de votre personnage, qui sont comptés au nombre de sept, et il en va de même pour le choix des classes de Titan comptés au nombre de huit. Niveau killstreak, il n’y en a tout simplement aucun puisqu’à proprement parler, ce sera plutôt un système de progression permanente (une sorte de charge d’attaque ultime durant votre partie) à utiliser une fois le pourcentage requis atteint. On peut même choisir sa cutscene d’exécution, plutôt cool !
Bref, pour ce Titanfall 2, Respawn a mis le paquet et corrige les erreurs du premier opus exclusif aux machines Xbox One et 360. On y retrouve ainsi un arsenal un chouïa limité (max 4 armes par catégorie, certaines comme les fusils n’en ont que deux) mais qui compense avec l’arsenal des Titans, ainsi que des atouts à y déposer et des accessoires relativement nombreux pour couronner le tout. On peut par exemple attribuer un chargement rapide, transport de plus de munitions, visée plus rapide pour une arme en plus d’y conférer un viseur laser et même un compteur de kill comme on peut retrouver sur Counter Strike !
Vous l’aurez compris, Titanfall 2 prend le contenu du premier volet et l’étoffe en plus de le dynamiser plus que ce qu’il ne l’était pour proposer des parties toujours plus envoûtantes et intenses. La progression prend un tout autre intérêt grâce à de nombreux seuils de déblocages bien poussés pour enrichir vos objectifs et vous tenir en haleine de nombreuses heures supplémentaires en multijoueur.
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