Après le très furtif Spirit Roots, petit platformer destiné aux supports mobiles et également premier jeu du studio, Fireart Games a accouché le 28 janvier 2021 de TOHU. Toujours en 2D, exit les plateformes et place cette fois à l’aventure point’n click, en souhaitant conserver une patte mignonne et colorée.
Vendu au prix de 12,99€, le titre indé édité par The Irregular Corporation est disponible en dématérialisé sur PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch et PC, ce qui est un pas en avant pour les développeurs vis-à-vis de leur précédente création. Est-ce que cette marche supplémentaire se concrétise par une réussite ? C’est ce que nous allons voir ensemble.
Conditions de test : Nous avons testé TOHU en version 1.01 sur PlayStation 4 Pro (notée version 0.99 à l’écran titre). L’aventure a été terminée au bout de 6-7 heures de jeu.
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ToggleAlerte sur le poisson-planète
Sur l’une des nombreuses planètes en forme de poisson d’une galaxie peu commune, une menace mystérieuse débarque et sème la destruction. Afin de préserver les lieux et ses habitants d’un danger naissant, une petite fille et son alter ego robotique Cubus partent à l’aventure en traquant l’étrange personnage encapuchonné qui semble préparer de sombres desseins.
Ni une ni deux, vous voilà plongé dans le vif du sujet en commençant par sortir d’une pièce désordonnée et être par ailleurs introduit d’emblée à l’une des principales mécaniques de gameplay de TOHU : la possibilité de switcher entre la fillette et Cubus. Celle-ci peut parler aux différents personnages du jeu, est suffisamment petite pour s’infiltrer dans des endroits difficiles d’accès et bénéficie d’une certaine agilité afin de se hisser sur des caisses et autres plateformes gravissables.
Cubus, quant à lui, se situe plutôt à l’opposé puisque, plutôt imposant, il met à profit sa grande force et est donc en mesure de soulever des objets lourds, soit pour dégager le passage, soit pour les placer à d’autres endroits où ils se rendront davantage utiles. Nos deux héros font donc preuve d’une certaine complémentarité, ce qui s’avèrera très utile dans cette aventure qui se rythme par des casse-têtes en tout genre.
Ces derniers offrent d’ailleurs la bonne surprise d’être variés, livrant certains classiques tels que la reconstitution d’un miroir, une série de câbles à couper où il faudra bien entendu sectionner les bons ou encore une potion à préparer avec le dosage adéquat, à des énigmes plus originales, comme récolter des insectes lumineux afin de redonner son éclat à une lampe, prendre part à un bras de fer avec vous-même ou réussir à faire ressembler un lézard à un dragon.
Une expérience de jeu agréable malgré quelques cahots
Cela étant, soyez rassurés, bien qu’il existe quelques exceptions, nous sommes loin des solutions capillotractées que l’on peut retrouver à l’intérieur d’un Grim Fandango ou d’un Day of the Tentacle. La difficulté proposée se veut d’ailleurs progressive et plutôt bien dosée, sans jamais avoir à s’arracher les cheveux pour avancer. Les casse-têtes restent donc en grande majorité abordables et, même si jamais vous finissez par coincer, des indices sur la marche à suivre peuvent à tout moment être consultés.
Attention, l’aide n’est pas totalement gratuite puisqu’il faut au préalable déverrouiller le cadenas protégeant ce conseil via un mini-jeu de rythme au timing pas toujours évident. Intéressant de prendre le parti que tout coup de pouce souhaité se mérite, mais probablement pénible à la longue pour celles et ceux qui comptent en bénéficier souvent.
De toute manière, le jeu étant relativement linéaire, la solution n’attend jamais bien loin et, au pire, vous aurez souvent à naviguer entre deux ou trois écrans maximum. Un avantage pour ne pas se retrouver perdu, mais il est quelque peu dommage que l’intrigue ne se déroule pas sur quelques planètes simultanément, avec la possibilité d’un voyage libre entre elles, vu les curiosités que cette galaxie poissonneuse semble receler.
Côté jouabilité, on regrettera l’inévitable imprécision à la manette, où il demeure parfois délicat avec celle-ci de positionner le curseur précisément, surtout lorsque certaines actions se cliquent à quelques pixels près. De cette manière il peut arriver, certes assez rarement, de passer bêtement à côté d’une solution en ayant manqué la toute petite zone où cliquer. Rien de bien grave mais la frustration peut parfois pointer son nez.
Toutefois, nous avons pu nous retrouver face à un vrai blocage définitif où la résolution correcte d’une énigme ne nous a pas fourni l’objet qui était censé arriver dans notre inventaire. On salue alors la présence d’une sauvegarde libre applicable sur 18 slots différents, dont un réservé à l’Auto Save, afin de remonter suffisamment loin en arrière et ainsi de ne plus être confronté à ce bug. En attente de connaître l’état de la version commercialisée, nous vous conseillons quoi qu’il arrive de régulièrement sauvegarder sur des slots distincts, histoire de ne pas vous retrouver dans une situation similaire.
Un périple pittoresque et enchanteur
Cela étant, il ne subsiste rien qui puisse entacher l’atmosphère générale du titre qui, comme nous le mentionnons au sein du titre, se révèle à la fois pittoresque et charmante, ce qui fait mouche. Elle se matérialise d’abord au niveau des décors, souvent garnis d’une foultitude de babioles dessinant des structures de fortune, et allant de la maisonnette avec jardin jusqu’à une grotte souterraine où vous pourrez voyager à travers le temps, en passant par un intérieur où les escaliers s’entremêlent dans tous les sens, pour ne citer que ces zones-là.
Ces environnements n’offriraient d’ailleurs pas le cachet proposé s’ils n’étaient pas peuplés de personnages tout aussi folkloriques. Au cours de votre périple, vous rencontrerez pêle-mêle un négociateur véreux qui vit dans une baignoire, un samouraï vigile sur échasses, un moustique géant accro au café ou encore un mammouth anxieux. Soit pour vous donner du fil à retordre, soit désireux d’être aidés en proposant une récompense en retour, les autochtones vous amuseront assez souvent par leur look abracadabrant.
Que dire également de la faune, dont la plupart des bestioles la constituant font l’objet d’éléments cliquables et qui iront ainsi tout droit au sein de votre collection, affichée à l’intérieur du carnet. Là encore, l’inventivité des développeurs donne lieu à de curieux croisements tels que l’escargot-minuteur, l’araignée-cadenas, la chenille-accordéon ou bien le papillon-cloche. Vous pouvez alors tenter de trouver un maximum de ces créatures et apprécier leurs petites animations dédiées.
La touche finale de ce charme omniprésent est évidemment appliquée par la musique de Christopher Larkin. Si Hollow Knight a eu le succès mérité que l’on connaît, les talents du compositeur n’y sont pas étrangers et même si, toutes proportions gardées, TOHU ne connaîtra sans doute pas le même plébiscite, le bon souvenir qu’il risque de laisser à celles et ceux souhaitant s’y essayer passe par sa bande-son ô combien agréable.
Tantôt d’une douce mélancolie, tantôt plus apte à faire parler son penchant guilleret voire malicieux, quand elle n’est pas emplie de mystère, la musique habille parfaitement l’univers dans lequel nous sommes plongés tout au long de la demi-douzaine d’heures proposées.
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