Si le test de The Division est arrivé bien tardivement par rapport à sa sortie – et c’est le même tarif pour la plupart de nos confrères, c’est pour la simple et bonne raison que les possibilités du soft sont bien nombreuses et qu’avec une expérience avant tout menée sur le multijoueur, on ne pouvait vous proposer un test pertinent sans avoir passer des dizaines et des dizaines d’heures dans les rues de New York, les serveurs n’étant disponibles que peu de temps avant la commercialisation du titre.
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ToggleUn jour j’aurai New-York au bout des doigts
Attendu comme le Messie par beaucoup d’adorateurs de jeux de tir et de nouvelles expériences multijoueur, The Division fait malheureusement partie de ces titres qui font couler beaucoup d’encre à leur sortie. Et les raisons sont simples : On l’attend de pied ferme alors les joueurs sont divisés, entre surprise et déception. Il a été dévoilé avec de somptueuses captures alors beaucoup pointent du doigt un downgrade graphique. Et c’est un jeu signé Ubisoft, alors Ubisoft… c’est le mal. Il se fait comme d’habitude lyncher avant même sa commercialisation, de peur que le Day-One ne soit que ridiculement stable et parsemé de bugs. Mais soit, nous ne sommes pas là pour débattre sur ces quelques points. Nous, on veut aller à New York.
Nous plongeant dans l’incroyable Ville qui ne Dort Jamais, le dernier-né de la franchise Tom Clancy’s est un somptueux mélange entre le TPS habituel et quelques mécaniques du RPG, le tout, axé sur le multijoueur. Indirectement, cela nous fait penser à d’autres pionniers du genre comme Warframe ou plus populaire ces derniers temps, Destiny qui reprennent eux-aussi, des mécanismes similaires. Si vous vous retrouverez dans un environnement riche, propulsé par des missions et une campagne qui peuvent se faire solo, vous comprendrez vite que jouer seul, c’est cool, mais vite ennuyant et que là où le titre puise sa force, c’est bien évidemment dans son aspect coopératif. Mais ça, nous en reparlerons un peu plus tard.
Déchue, la belle New York garde tout de sa splendeur dans ces paysages post-apocalyptique
Prenant place dans l’incroyable ville de New York, vous comprendrez peu à peu que celle-ci n’est plus que ruine et désolation. Un virus a en effet ravagé la population, divisant ses survivants en plusieurs groupes et paralysant totalement l’économie de la cité. Un tableau d’horreur soutenu par une ambiance bien menée, les cadavres gisent à même le sol, de nombreuses zones sont contaminées, la nature reprends le dessus à certains endroits tandis qu’à d’autres, on se retrouvera avec un cimetière de voitures, d’arsenal et de technologie laissés à l’abandon. L’anarchie règne et cela se sent. Plus aucune règle, plus aucune loi, vous prendrez la place d’un agent de la Division, une unité spéciale destinée à remettre un peu d’ordre dans tout ce tumulte.
Si l’ambiance et l’univers post-apo y sont très bien retranscrits, on notera également que le scénario en lui-même reste bien intéressant : Il n’a simplement aucune réelle mise en valeur. Elle est digne d’un Tom Clancy’s, un roman de gare, une histoire presque clichée puisant ses inspirations de faits peu originaux. Mais si celui-ci peut devenir intéressant pour le joueur qui prendra le temps de s’y intéresser, de collecter les éléments nécessaires et de s’imaginer dedans, la trame scénaristique se voit plomber par une narration hachée et un peu trop volatile, dans le sens où le joueur devra prendre des informations au compte-goutte, ci-et-là des missions imposées et qui ne comportent aucune véritable retombée.
Un jour Chat, Un jour Rat… Un jour Agent
Envoyé par le gouvernement dans cet univers sombre, votre agent pourra avoir plusieurs facettes. Une fois propulsé après une cinématique d’ouverture de toute beauté, vous aurez la possibilité de styliser votre personnage via un menu de personnalisation un peu léger. Parce qu’avouons-le, lorsque l’on propose un système de personnalisation, autant y inclure pas mal d’éléments, celui-ci n’ayant que peu de choix et de possibilités. Beaucoup de profils vont rapidement se confondre et il est dommage de proposer un système comme celui-ci sans le pousser davantage. Autant y mettre un sélecteur prédéfini avec plusieurs archétypes même de l’agent et puis voilà. Ou nous proposer un personnage unique, quitte à ce que celui-ci ait le même charisme qu’une moule péruvienne.
Mais soit, passons, si l’on ne peut qu’être déçu de la pauvreté de cet élément, bien d’autres rattraperont le coup une fois que vous serez sur place, notamment dès lors que vous serez propulsé, manette en main, dans les quelques premières minutes du jeu. Très rapidement, on se sent pris au dépourvu, directement immergé dans cette ambiance malsaine et pesante qu’incombent les ruines de Big Apple.
Mené par plusieurs cinématiques et quelques missions d’introduction, notre agent prendra rapidement ses marques tout comme vous, la maniabilité étant plutôt facile à prendre en main. Les différents contrôles sont assignés de manière intuitive et les divers menus, que l’on découvrira au fil de son avancée et des compétences débloquées, sont plutôt ergonomiques et l’on pourra aisément parcourir les options et informations listées, bien que celles-ci peuvent paraître nombreuses au début.
Vous serez ainsi propulsé en plein Brooklyn avant de faire votre première escale en direction de Manhattan, et vous remarquerez bien assez vite que la carte proposée est incroyablement grande. S’il faut faudra assurément des dizaines d’heures pour tout découvrir, vous vous perdrez à plusieurs reprises à vouloir tout parcourir, chaque ruelle, chaque recoin. Les quartiers sont divisés en plusieurs zones et si le déplacement rapide sera autorisé plus tard, il est également sujet en fonction de votre avancée, celui-ci nécessitant d’avoir repris tel ou tel QG ou planque et d’y être installé.
Une technique… divisée ?
Si New York est bien fractionnée en plusieurs districts, chacun d’entre eux aura ses propres spécificités, outre bien sûr, des paysages différents. Selon votre niveau, vous pourrez accéder à tel ou tel endroit, et si bien sûr vous pouvez profiter d’une bonne partie de la map proposée au début, vous rebrousserez rapidement chemin après plusieurs morts… Parce que oui, comme dans tout jeu à composante RPG en monde ouvert, si vous n’avez pas les compétences et le niveau requis… Laissez tomber.
The Division intègre ainsi des mécaniques du jeu de rôle intéressantes. Si la comparaison avec Destiny est inévitable, on remarquera tout de même que le système est bien plus poussé. On ressent bien mieux la différence de niveaux, là où le titre de Bungie avait du mal à départager les joueurs à son lancement. De plus, votre personnage évoluera en fonction de l’expérience acquise, vous permettant d’obtenir de nouvelles capacités, de nouveaux talents et bien évidemment, équiper de nouvelles armes et armures. Torse, Sac à dos, arme secondaire, beaucoup d’éléments sont pris en compte et vous octroient des attributs, parfois mineurs, parfois majeurs, vous permettant d’obtenir un bonus parfois non négligeables.
Un système de loot est aussi de la partie mais l’on ne s’y attardera pas : il est en toute logique très ressemblant à ce que l’on peut retrouver dans tous les MMORPG, à savoir une classification de la valeur (objet rare, épique…), un niveau nécessaire pour s’en équiper et plus l’ennemi sera puissant et important, au mieux il vous lâchera un arsenal intéressant. Et si l’on retrouve la pléiade de composants lâchés après avoir mis à terre ses adversaires, la plupart pourront être revendus à des marchands situés aux divers points de ravitaillement.
Mais l’on va doucement revenir sur le système de compétences. Si ces dernières ne feront pas trop parties de votre paysage au début de l’aventure, dû notamment au fait que les talents et capacités se débloquent doucement, on sent tout de même qu’à haut niveau, celles-ci peuvent faire la différence. Choisir le bon arbre et le développer convenablement peut sincèrement faire de vous, un excellent agent, qui de plus est, pourra davantage s’axer sur des dégâts direct, l’utilisation de sa bombe collante ou encore du bouclier balistique. Et en partie multijoueur, les différentes classes peuvent très bien se compléter, vous permettant d’opter pour telle ou telle stratégie avec un angle de vue intéressant.
Si t’as pas d’amis, prends un fusil !
De plus en plus de titres s’axent désormais sur une expérience multijoueur au centre de tout et c’est inéluctablement le cas de The Division. Présenté comme un « MMOTPS », il se joue exclusivement en ligne, et si vous pouvez bien sûr parcourir les vastes rues de New York seul, vous allez très clairement… vous ennuyer, pour ne pas dire autrement. Et c’est une chose à savoir : le soft est très clairement centré sur l’aspect coopératif et si vous n’êtes pas un aficionados de jouer avec des amis – ou d’autres joueurs, vous vous risquerez d’être déçu. Certaines missions vont s’avérer compliquées, les quêtes vont vous paraître répétitives et une certaine lassitude va doucement s’installer au fil des heures jouées. Et puis, faut l’avouer, les objectifs ne varient pas tellement et entre une IA pas si fofolle que ça et cette sensation d’être toujours poussé à jouer en matchmaking, l’expérience solo est bien amoindrie.
A contrario, si jouer seul est à oublier, la partie coopérative est géniale si ce n’est excellente. Les serveurs semblent plutôt stables – en tout cas, une semaine après son lancement, et si la recherche de groupe peut paraître un peu longue, on optera rapidement pour jouer avec ses amis ou ses collègues habituels. La difficulté semble alors mieux dosée et l’on se sent tout de suite bien mieux intègre et immergé à l’univers que nous proposent les p’tits gars de chez Massive Entertainment. Et ça, c’est cool.
La Dark Zone, un lieu de tension sans égal où la moindre erreur peut causer votre mort
Indirectement lié au jeu de groupe, The Division propose une zone de rassemblement un peu spéciale… Placée en plein milieu de New York, la Dark Zone, de son petit nom, est sans aucun doute l’un des plus gros morceaux du titre. C’est un peu le lieu ultime où les joueurs se rassemblent pour accomplir divers objectifs, une zone PvP particulièrement intéressante de par sa dimension stratégique mais également, par les nombreux équipements que vous pourrez ramasser. Les armes et armures que vous pourrez obtenir seront bien meilleures mais il ne suffira pas simplement de les approcher, il faudra également survivre et réussir à rejoindre un point d’extraction pour en être le détenteur.
Cette Dark Zone est sans aucun doute le centre névralgique de The Division. C’est fun, c’est nerveux, c’est tendu, tous les ingrédients pour passer du bon temps y sont présents et s’il est encore une fois complètement déconseillé d’y aller seul, parcourir cet endroit anarchique avec son clan et son petit groupe a quelque chose de véritablement jouissif.
Un tableau post-apocalyptique de bel augure
A vrai dire, difficile de trouver de gros points noirs au titre. Si celui-ci est clairement moins amusant seul, c’est aussi parce qu’Ubisoft révoque et insiste sur le fait que The Division, est un titre axé sur la coopération et l’on ne peut en aucun cas lui reprocher d’avoir fait son choix. Cependant, on pourrait sans doute lui trouver quelques petits défauts.
Si l’on fait fi des vieux démons que l’on connait tous désormais avec l’éditeur français, à savoir un Day-One particulièrement sujet à controverse et un downgrade graphique par rapport à ses présentations précédentes, on notera que le tableau est ici loin d’être catastrophique. Certes, on peut dénoter quelques soucis et problèmes récurrents, comme les serveurs un peu en peine au lancement et quelques soucis de textures et collisions mais le titre reste tout de même particulièrement beau. S’il est loin d’être la claque que l’on peut se prendre avec la cinématique présentée à l’E3 2013, les décors post-apocalyptique que nous propose The Division sont tout de même remarquables, sublimée par cette ambiance pesante et une direction artistique assumée et réussie.
Bien que le game design reste limité dans sa recherche de structures et des différents plans amenés, notamment aux séquences de gunfights plutôt classiques, on soulignera tout de même que l’on est dans un monde ouvert. Une jolie prouesse donc que d’amener la technique à ce niveau tout en gardant cette sensation d’immersion.
Par contre, un point m’a tout de même bien titillé : au début de votre aventure, sans spoiler, lorsque vous vous dirigez vers Manhattan, une cinématique se lance et l’on a ainsi le droit à quelques effets visuels, notamment avec un personnage blessé. Triste à dire mais les coupures de caméra ne rendent pas la situation réaliste du tout et l’on ne sait pas trop si ce sont des scènes coupées exprès ou si ce sont des clignements des yeux particulièrement mal fichues. Aussi, des soucis de son se font ressentir au même moment, où à chaque clignement des yeux, le bruit ambiant se coupe brusquement, cassant totalement le rythme de ce qui se passe. On ne sait pas trop alors pourquoi le personnage ne parle plus d’un coup, et pourquoi les bruits environnants – un moteur, cesse aussi nerveusement. M’enfin, c’est un détail allez-vous me dire, mais ces quelques soucis de synchronisation se répètent assez souvent tout au long de votre épopée, et s’ils sont généralement à peine perceptible, c’est bien dommage pour un titre de cette envergure.
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