1999, Babe 2 sort en salle, Ricky Martin chante Living La Vida Loca. Mais 1999 c’est aussi la sortie du premier épisode de Tony Hawk’s Pro Skater, un jeu vidéo qui allait marquer le jeu vidéo et la place du skateboard dans le jeu vidéo. Sorti sur Nintendo 64, Dreamcast mais surtout PlayStation, le jeu était le condensé parfait de l’univers du sport extrême : l’aspect impressionnant et jouissif des tricks, les skaters les plus connus de l’époque (Tony Hawk et Rodney Mullen en tête), et une bande-son, entre rock, punk, ska, metal ou encore hip-hop.
Tony Hawk’s Pro Skater, premier du nom, fait partie de ces jeux qui ont très clairement marqué les joueurs, car il arrivait à être accessible à tous, proposant une marge de progression très poussée, et avait un « je ne sais quoi » de mojo, représentant à la perfection l’esprit du skate dans les années 90, où la popularité de la pratique était sans pareil.
20 ans plus tard, et après une quinzaine de jeux et 5 ans d’absence, la licence fait son retour avec Tony Hawk’s Pro Skater 1 + 2. Un jeu entre remaster et remake, compilant le contenu des deux premiers titres de la série iconique. Mais est-ce uniquement cela ?
Conditions de test : A l’occasion de ce test, nous avons joué à Tony Hawks’s Pro Skater 1+2 sur PlayStation 4 pendant une vingtaine d’heures, finissant à 100% l’ensemble des niveaux avec notre personnage créé. Nous avons également passé un peu de temps sur le créateur de skatepark, et joué en multijoueur local à une bonne partie des modes de jeu disponibles. Il nous reste encore pas mal de contenu à débloquer avec les nombreux défis, et refaire les niveaux avec chaque skater pour monter leurs statistiques.
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ToggleOn ressort sa board, on visse ses trucks, on met les roues et c’est parti !
Qu’est-ce donc que ce Tony Hawk’s Pro Skater 1 + 2 ? A mi-chemin entre le remaster et le remake, le jeu propose, avec un tout nouveau moteur graphique et physique, le contenu du premier et second épisode de Tony Hawk’s Pro Skater. Deux jeux sortis respectivement en 1999 et 2000 sur les consoles de l’époque. Le principe de base est simple : vous incarnez un skater et vous avez deux minutes pour accomplir une liste de mission à effectuer dans un niveau. C’est le mode arcade principal de la série, que l’on retrouve ici sous le nom de Skate Tours.
Tony Hawk’s Pro Skater 1 + 2 vous propose donc de revivre de façon actualisée cette expérience et cette (re)découverte du feeling à la Tony Hawk de la pratique vidéoludique du skateboard. On avance tout seul, on peut tourner à gauche, à droite, freiner, puis utiliser un bouton pour le ollie, un bouton pour les flips, un pour les grabs et pour finir un pour les grinds. Le jeu vous demandera ainsi de faire des combinaisons de position de stick ou des touches fléchées avec ces boutons pour effectuer la technique.
Qui dit jeu d’arcade dit jeu dynamique et pêchu, mais surtout scoring ! Et pour cela, il y a de nombreuses techniques de skateboard utilisées pour lier les tricks et créer des combos ravageur. On retrouve tout d’abord le manual, une technique nous faisant rouler en équilibre sur deux roues seulement, qui va permettre la liaison entre plusieurs tricks au sol.
On retrouve aussi le revert, nous faisant tourner de 180° au sol la planche, permettant de faire tous les liens possibles, d’en l’air au sol par exemple. D’autre techniques telles que le wallplant (rebondir sur le mur par appui) ou le wallride (on va poser notre planche quelques instants sur le mur) sont également de la partie. Le but est donc d’enchaîner les tricks, utiliser des liaisons pour augmenter le multiplicateur.
Le multiplicateur augmente pour chaque trick effectué, et il sera possible de changer de position sa planche en plein grind par exemple pour ajouter un point au compteur multiplicateur par exemple. Une jauge nommée spéciale va d’ailleurs se remplir si vous enchaînez de gros tricks et des petits combos, débloquant ainsi les tricks spéciaux propre à chaque skater (pouvant être totalement personnalisés), permettant d’avoir donc un score beaucoup plus gros.
Ceci résume en quelques mots le système de Tony Hawk’s Pro Skater 1 + 2. On se retrouve du coup en terme de feeling manette en main entre ce que nous pouvions retrouver sur un Tony Hawk’s Pro Skater 3/4 et ce que l’on pouvait avoir sur la série des Underground. Un choix plutôt judicieux car c’est un très bon équilibre en terme de jouabilité, permettant aux joueurs de retrouver quelque chose d’assez connu, tout en restant plutôt actuel avec une belle ouverture en terme de possibilité de combos. Il sera donc à votre responsabilité de bien équilibrer, improviser tout cela.
Un level design tantôt bien retravaillé tantôt faiblard
Mais un bon jeu estampillé Tony Hawk fonctionne également en grande partie sur son level design. En effet, on peut avoir le meilleur game system pour un jeu d’arcade, mais si on ne retrouve aucun gap, aucun enchaînement d’un secteur à l’autre du niveau, il sera compliqué de pouvoir faire de bon score. Et sur ce point-là, il y a du très bon comme du moins bon.
Commençons par ces nouvelles versions des cartes de Tony Hawk premier du nom, qui, connues de tous, souffrent d’un élément : les changements effectués dans Tony Hawk’s Undergroud 2. Car oui, si on retrouvait en bonne partie ces cartes dans le mode arcade du jeu, elles avaient subi une modernisation en terme de level design pour coller notamment au gameplay qui lui, avait également grandi.
Un des exemples les plus parlants est l’iconique niveau de l’entrepôt. Si le level design est vraiment bien respecté par rapport à celui du premier, on se sent au final quasiment à l’étroit, avec un bowl manquant, la seconde partie du niveau, ajoutée par la suite, proposant un skatepark complet dedans, manque également à l’appel. On comprend bien que le jeu étant une version modernisée du premier, cela semble logique de reprendre cette base, et bien, malgré la taille du niveau par lui-même agrandi, on se retrouve avec peu de gap, et une carte où l’on en fait rapidement le tour.
Certains niveaux du premier sortent tout de même du lot comme le centre commercial qui fonctionne extrêmement bien comme cela, aussi bien visuellement qu’en terme de rapidité de jeu avec les mécaniques actuelles. Concernant les cartes du second épisode, on voit que celles-ci souffrent beaucoup moins de l’âge. La raison est simple : Tony Hawk’s Pro Skater 2 ajoutait comme grosse nouveauté le manual dans le jeu. Logique donc que les cartes se retrouvent donc déjà plus grarnde à l’origine et avec un parcours moyen du joueur mieux pensé pour ces longs combos.
Au niveau des objectifs du mode Skate Tour, on retrouve à l’exactitude ce que l’on trouvait à l’époque à l’emplacement prêt. C’est d’ailleurs pour cela que l’on a du mal à dire que Tony Hawk’s Pro Skater 1 + 2 est un remake complet du jeu tant il essaie tout de même de proposer une expérience très proche de l’original, en le modernisant. Les amoureux des premiers jeux aimeront donc retrouver ces objectifs, mais les amateurs des versions revisitées dans les Underground par exemple auraient adoré retrouver les objectifs tels que les lettres COMBO à obtenir en un seul combo, qui ferait totalement sens avec le game system proposé ici.
Un plaisir de jeu de tout instant
Tout ceci n’empêche dans tous les cas en rien un plaisir très difficilement dissimulable de jeu. Toute personne ayant un tant soi peu joué à un jeu de la série retrouvera très rapidement ses marques, ses combos automatiques et s’amusera à parcourir l’ensemble des niveaux. Pour le coup, pas besoin de faire l’ensemble des objectifs des niveaux avec chaque personnage. Il suffira de le faire une fois, et d’y revenir avec ensuite les différents skateurs pour obtenir les différents points de skill pour les améliorer.
Le choix du cast dans Tony Hawk’s Pro Skater 1 + 2 est d’ailleurs à l’image du jeu : on retrouve de façon classique tout ce que l’on trouvait dans ces deux jeux, avec un petit ajout de quelques skaters de la nouvelle scène. On retrouve d’ailleurs énormément de personnalisation autant pour chaque skater que pour votre propre skateboarder que vous aurez l’occasion de créer. On retrouve une très grande partie des marques de skateboard connues de tous tels que DC, Element, Independant ou encore Vans…
Vous vous demandez sûrement combien de temps le jeu vous tiendra en haleine et pour cela, tout dépendra de ce que vous cherchez dans ce Tony Hawk’s Pro Skater 1 + 2. Si vous souhaitez juste faire le mode skate tours, remplir les objectifs et faire monter votre personnage, le jeu vous tiendra en longueur pendant une dizaine d’heures ou moins dépendant de votre skill. Mais si vous ajoutez à cela l’ensemble des défis proposés par le jeu, vous permettant de débloquer personnages cachés, cosmétiques…
Ajoutez à cela le mode multijoueur local et en ligne (jusqu’à huit) avec de nombreux modes tels que le fameux trick attack, et on retrouve tout ce que l’on peut rechercher dans un jeu Tony Hawk. Tout ? Non, il reste bien entendu le créateur de park, lui aussi rempli à rebord de possibilités qui, s’il aurait besoin d’un petit patch pour régler quelques soucis de collision et de pose d’objets, sera, comme très souvent dans la série, un éditeur immanquable pour les amoureux de création.
Et nous n’avons même pas parlé de la bande-son, reprenant une bonne partie de ce que l’on retrouvait dans les deux premiers épisodes, tout en ajoutant en plus, une trentaine de chansons de groupes et artistes actuels. Encore une fois, Tony Hawk’s Pro Skater 1 + 2 se trouve à la lignée entre un respect total du jeu d’origine, tout en proposant une modernisation de l’ensemble. Et ensuite ? Et bien c’est une question que l’on peut se poser tant ici, Vicarious a effectué un travail assez colossal, permettant très facilement à Activision de lancer la licence vers différents horizons.
On pourrait d’un côté avoir d’ici quelques semaines l’annonce d’un Season Pass amenant par exemple le contenu du 3e Tony Hawk’s Pro Skater dans ce jeu. Activision pourrait tout aussi annoncer dans quelques mois un remaster également de la duologique Underground en se basant sur ce moteur. La troisième solution pourrait être un season pass avec uniquement des cartes venant de chaque jeu iconique de la licence. Dernière possibilité, la mise en chantier d’un tout nouvel épisode, ce qui pourrait amener donc plus loin cette transition vers la modernité entamée dans cet épisode.
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