Annoncé en début d’année par 2K Games, TopSpin 2K25 est disponible depuis le 23 avril pour les possesseurs de ses éditions Deluxe et Grand Chelem et ce vendredi 26 avril pour tout le monde sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One et Xbox Series X|S. Développé par Hangar 13, studio californien derrière la saga Mafia, ce titre suscite un réel engouement auprès du public, et ce pour plusieurs raisons.
Dans le cas où vous l’ignorez, TopSpin est toujours considérée comme LA licence référence parmi les jeux de tennis et cela faisait environ 13 ans qu’aucun nouvel épisode n’avait vu le jour malgré le succès qu’elle a connu à l’époque. De plus, si des franchises comme AO Tennis, Tennis World Tour et Matchpoint – Tennis Championships lui ont succédé, ces dernières ne sont jamais parvenues à minima à égaler sa renommée ou même son niveau de qualité. Quant à Tiebreak, la nouvelle production de Big Ant Studios et Nacon lancée en accès anticipé quelques semaines auparavant, il est encore trop tôt pour savoir si elle atteindra ou non cet objectif.
Alors, après toutes ces années à attendre et espérer son retour, TopSpin 2K25 est-il LE jeu de tennis que tout le monde rêve d’avoir entre les mains depuis si longtemps ? Réponse dans ce test.
Conditions de test : Test réalisé par l’intermédiaire d’une édition Grand Chelem numérique fournie par l’éditeur et tournant sur une PlayStation 5 équipée d’une manette DualSense et branchée à un téléviseur LCD 42 pouces de résolution 4K (HDR désactivé). Notre session a duré environ 13-14h, temps nécessaire pour faire le tour de ce que le titre avait à proposer dans le cadre de ses différents modes de jeu (Académie TopSpin, MyCareer, Exhibition, Exhibition en ligne…), le tout majoritairement en difficulté Normal. Avant de poursuivre, notez que le point de vue exposé dans cet article est celui d’une personne n’ayant jamais touché à TopSpin par le passé. Ses seules « références » en matière de jeux de tennis sont les suivantes : Roland Garros 2005: Powered by Smash Court Tennis (PS2), AO Tennis (PS4), Tennis World Tour 2 (PC) et Matchpoint – Tennis Championships (PC). Voyez cela comme une première approche de la licence. Bonne lecture à toutes et à tous !
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ToggleUn gameplay grand public qui frôle la perfection
Principal aspect des jeux de tennis sujet à divisions et critiques ces dernières années, le gameplay est le plus gros point fort de TopSpin 2K25. Grâce à sa prise en main, simple et facile à comprendre, et une expérience de jeu aussi profonde, précise et « réaliste » que possible, le titre coche presque toutes les cases pour convaincre et séduire un large public.
Coups à plat, slicés, liftés, décroisés, lobs, amorties, volées, frappes et/ou services contrôlés, puissants ou avancés, touches spécifiques pour se repositionner rapidement sur le terrain et monter au filet, gestion du timing, de la puissance, de notre placement et de l’endurance… la palette d’actions à notre disposition est complète et suffisamment bien huilée pour ne pas être trop frustré en cas de fautes ou d’erreurs de notre part, y compris lors des premières heures de jeu. En affichant toutes les informations nécessaires à l’écran, nous savons en permanence pourquoi nous perdons ou gagnons un point.
Ajoutez à cela une grande quantité d’animations différentes dans l’attitude des joueurs et des joueuses, dont les fameux coups signatures des stars de la discipline inclus au roster, et il est évident que les développeurs se sont investis pour nous offrir le meilleur en termes de sensations de jeu. C’est fort agréable, surtout que ça se traduit régulièrement par un rythme des échanges varié chez les Messieurs et chez les Dames, en Simple comme en Double, et sur toutes les surfaces (dur, terre battue et gazon).
Sincèrement et au risque de nous répéter, nous prenons beaucoup de plaisir à jouer et, si nous devions vraiment citer un ou deux défauts qui touchent de près ou de loin au game design, nous pointerions du doigt la sous-exploitation des technologies embarquées par la DualSense (utilisation du haut-parleur et des vibrations gadget, pas de gâchettes adaptatives) et le comportement de l’IA. Si, dans l’ensemble, nous avons l’impression qu’elle oppose une bonne résistance sur le court, elle est également parfois victime de réels moments d’égarements ou d’absences.
Un contenu de lancement soufflant le chaud et le froid ?
En prenant en compte le soutien d’un éditeur d’envergure comme l’est 2K Games aujourd’hui et l’amour du public pour la série TopSpin, nous étions en droit d’espérer que le contenu de TopSpin 2K25 serait de taille XXL et de qualité premium. Toutefois et même si nous comprendrons que certains et certaines d’entre vous puissent nous trouver très durs sur ce point, nous n’avons pas le sentiment que c’est le cas. Nous pensons même qu’il manque d’ambition.
Côté casting, « seulement » 25 joueurs et joueuses pros, dont des légendes de la balle jaune, sont présents à l’image de Roger Federer, Serena Williams, Carlos Alcaraz et Maria Sharapova. C’est pas mal mais où sont Rafael Nadal, Novak Djokovic, Jannik Sinner, Alexander Zverev, Stéfanos Tsitsipás et Aryna Sabalenka pour ne citer qu’eux ? Certes, Hangar 13 a d’ores et déjà prévu d’en ajouter à l’avenir, et gratuitement a priori, sauf que nous ignorons qui, combien et surtout quand. Pour ce qui est des courts, il y en a près d’une cinquantaine, dont plusieurs sous licences officielles tels que les quatre terrains principaux des tournois du Grand Chelem, Indian Wells, Monte-Carlo, etc.. C’est mieux mais nous aurions voulu en avoir davantage (Suzanne-Lenglen, Simonne-Mathieu…).
Concernant les modes de jeu, là encore, les développeurs n’ont pas fait de folies. Outre les traditionnels matchs d’Exhibition personnalisés contre l’IA, l’Académie TopSpin, portée par des consignes claires et des tutos vidéos intelligemment conçus et commentés par l’iconique John McEnroe, rassemble une trentaine d’exercices intéressants à faire pour comprendre tous les rouages du gameplay.
De plus, à défaut d’inclure le online entre amis day one, les multijoueurs Exhibition en ligne (parties amicales), Circuit 2K (parties classées avec des joueurs et joueuses pros) et Circuit International (tournois classés avec nos avatars) devraient avoir les épaules suffisamment solides pour gonfler la durée de vie du titre sur le long terme et à condition de posséder un abonnement au PS Plus bien entendu. Nous les avons tous essayés et les quelques rencontres disputées avec le crossplay activé se sont déroulées sans accrocs d’ordre technique.
Maintenant, attardons-nous sur MyCareer. Dépourvue de toute forme de « scénarisation », mis à part éventuellement un podcast audio et une messagerie qui n’apportent pas grand-chose, elle nous invite à percer sur les circuits professionnels Masculin ou Féminin dans la peau de notre propre avatar. Visage, nez, yeux, vêtements, morphologie, raquette, sac, animation du service, du coup droit et du revers… l’éditeur de création et de personnalisation du studio californien est relativement complet pour le genre des jeux de sport. Ensuite, c’est du classique. Nous devons participer à des sessions d’entraînements, des événements spéciaux et des tournois.
Dans quels buts ? Gravir les échelons des « classements ATP/WTA », améliorer notre statut en remplissant des objectifs précis et acquérir diverses récompenses (XP, VC – nom donné à la monnaie in-game -, coach et membres du staff, résidences secondaires pour limiter l’épuisement à chaque voyage…), le tout en faisant attention à ce que notre niveau de fatigue ne soit pas trop bas. Dans le cas contraire, nous nous exposons à des blessures légères ou graves susceptibles de nous éloigner des terrains pendant plusieurs mois. C’est sympathique car ces fonctionnalités et idées ont toutes leur place ici. Malheureusement, ce n’est pas assez pour empêcher la redondance et la lassitude de prendre le pas sur le plaisir de jouer au bout d’une ou deux saisons seulement.
L’enchaînement mensuel Entraînement/Événement spécial/Tournoi est trop répétitif et ne réussit jamais à compenser l’absence d’un vrai calendrier offrant davantage de liberté et de profondeur à l’expérience. Les défis à relever pendant les événements spéciaux ne sont pas toujours très inspirés. Les tableaux des tournois et le classement mondial ne sont pas très grands (maximums de 32 participants dans les Grands Chelems et de 80 places dans les hiérarchies Hommes et Femmes). Quant au système de statut, il peut potentiellement nous interdire de disputer des compétitions majeures malgré une très bonne, voire une excellente position sur le circuit. Bref, les limites du mode apparaissent bien trop vite.
Cerise sur le gâteau, une boutique, des pass saisonniers et des microtransactions sont de la partie. Rassurez-vous, sauf erreur de notre part, le modèle économique nous semble équilibré pour ne pas nous et vous contraindre à sortir la carte bancaire en plus de la fois où vous achetez le jeu. Il y a suffisamment de matière pour débloquer du contenu ou améliorer les stats de nos avatars uniquement en jouant.
Mais, bien que cela ne soit pas surprenant pour une production 2K ou pour un jeu de sport commercialisé de nos jours, c’est toujours agaçant de voir ce type de politique apparaître dans un produit tarifé officiellement à minimum 70€, d’autant plus qu’il faut forcément opter pour l’édition Grand Chelem à 120€ afin d’accéder sans surcoûts aux season pass qui rassemblent énormément de récompenses (boosts d’XP et de VC inclus). Pour les possesseurs des autres éditions, cela vous coûtera 10€, pour le premier tout du moins. Libre à chacun et chacune d’apprécier ou non ce genre de pratique.
Une réalisation ne faisant pas très next-gen
Pour conclure ce tour d’horizon de TopSpin 2K25, difficile d’être élogieux concernant sa réalisation générale. Sans être catastrophique, elle manque à nouveau d’ambition et se montre perfectible sur plusieurs aspects. Par exemple, la modélisation de la quasi-totalité des visages est indigne d’un titre sortant en 2024, la mise en scène est assez pauvre, que ce soit avant, pendant et à la fin d’un match, et l’ambiance sonore dégagée par la foule se contente du minimum syndical la plupart du temps. D’ailleurs, si les développeurs pouvaient l’empêcher de manifester son « enthousiasme » avant qu’un échange ne soit vraiment terminé, ce serait sympa car c’est une situation qui arrive trop souvent.
Honnêtement, c’est dommage parce que le titre affiche un rendu visuel qui est agréable à l’œil dans l’ensemble et pour une production cross-gen. Jouer sur terre battue, en indoor, en fin de journée ou de nuit procure même une immersion graphique particulière et la gestion de la luminosité est bonne. Cependant, nous sommes plutôt loin du niveau de qualité technique que nous attendons d’une version PS5. Au moins, pas besoin de forcer les joueurs et les joueuses à choisir entre privilégier la résolution, le framerate ou une alternative entre les deux dans ces conditions. C’est déjà ça, non ?
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