Après le succès de Wasteland 2, le studio InXile Entertainment, fondé par Brian Fargo, s’est mis au développement de Torment : Tides of Numenera. Se basant sur Planetscape : Torment, production de Black Isle studios de 1999, le titre se veut un RPG doté d’une vue isométrique inspiré cette fois de l’univers de Numenera, un jeu de rôle papier de science fantasy.
La science fantasy, est un sous-genre de la science-fiction où est incorporé des éléments de fantasy dans un univers de SF ou inversement. Ainsi dans le monde de Numenera des éléments de fantasy viendront s’ajouter dans un monde de science-fiction, se déroulant sur terre un milliard d’années dans le futur. Le monde est désormais régit par le Dieu changeant, poursuivi par sa nemesis, le très cthuluien l’Affliction.
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Tout fraîchement arrivé dans ce nouvel univers, vous incarnerez Le Dernier Reliquat, fils du Dieu changeant, et devrez partir à sa recherche avant que l’affliction détruise tout sur son passage. Vous vous retrouverez donc tel un amnésique, dans ce monde peuplé d’inconnus. Après avoir choisi son sexe, vous aurez la possibilité d’incarner trois classes : les glaives, ce sont des guerriers utilisant de lourdes armes ; les jacks, se rapprochant des rôdeurs ; et les nanos, des sorciers pouvant utiliser les différents éléments du monde l’entourant. Les différents endroits du monde de Numenera sont sublimes et utilisent très bien le moteur graphique mis en place par Pillars of Eternity, et la direction artistique réussi d’ailleurs parfaitement ce mélange de science-fiction et fantasy, avec des design assez proche de ce que pouvait faire un dessinateur comme Moebius.
Chaque classe possède bien entendu ses spécificités, et votre création de personnage vous permettra de plus de choisir parmi les différentes statistiques. Divisé tout d’abord en 3 statistiques principales, la puissance, la célérité et l’intellect. Vous aurez de plus le choix à des compétences, permettant de vous spécialiser. Ces statistiques vous seront utiles en combat bien entendu, mais surtout lors des dialogues et différentes actions à réaliser. En effet, chaque action vous demandera un effort, et tel un lancer de dé dans un jeu de rôle, vous effectuerez un essai sous un certain pourcentage. Avant de faire la tentative, vous pourrez donc utiliser un ou plusieurs points à puiser dans la jauge correspondante, et vous devrez alors trouver une auberge pour recharger les-dites jauges.
Dès le début de l’aventure, on peut voir que Torment : Tides of Numenera est une véritable transposition d’un jeu de rôle papier en jeu vidéo. Déjà dans sa vision de la gestion de votre personnage. Comme dit précédemment, chaque action nécessite un jet aléatoire sur le pourcentage, réutilisant ainsi la mécanique de lancer de dé, mais de plus l’idée même de réaliser une bonne partie des actions de cette manière montre la volonté du jeu de de rapprocher de cette vision du gameplay très classique et dol school. En effet là où un Tyranny ou Divinity ne montrera pas ce jet de pourcentage, tel un Baldur’s Gate, Torment propose lui une transposition littérale du jeu de rôle papier.
Il vous faudra en cas d’échec lors d’un dialogue utiliser ou non un effort dans un des domaines précis, correspondant aux trois statistiques principales. Si ce système s’avère efficace dans la première partie du jeu, elle s’avère être au final obsolète passée la ville principale. En effet, si vous êtes bien entourés, et que vous vous dotez d’une équipe efficace, vous aurez un pourcentage dans une caractéristique proche des 100 % dans tous les domaines très rapidement.
De la science du dialogue
S’il y a une chose que l’on ne peut retirer au jeu, c’est sa qualité d’écriture. En effet, durant les 30 heures de jeu que propose le titre, chaque dialogue est une véritable réussite, permettant au joueur investi d’être complètement plongé dans le monde de Numenera. On saluera d’ailleurs l’effort de localisation des développeurs, le titre étant disponible dans de nombreuses langues, dont le français, permettant une appréhension parfaite de l’univers. Le doublage est également de qualité et c’est un véritable plaisir d’entendre des voix, mettant véritablement en avant le jeu.
Par contre, les personnes allergiques aux surplus de dialogues risquent de faire une overdose, car le jeu est quasiment uniquement constitué d’échanges verbaux. Toujours dans l’idée que le jeu est un jeu de rôle transposé, on voit que l’aspect prise de décision par le dialogue est la plus grande arme du titre. Chaque choix aura une conséquence dans vos quêtes, et l’évolution de votre personnage.
Car en dehors des choix que vous devrez faire, ce sont ces dialogues qui pourront vous faire découvrir tous les aspects de cet univers. Que vous allez voir le membre d’un culte, comme votre partenaire, vous pourrez apprendre à chaque ligne de dialogue. Une personne voulant ainsi faire le jeu de façon très rôle play prendra ainsi énormément de plaisir. Pour notre part on pourra pour le coup reprocher un jeu peut-être trop sérieux, mais néanmoins cohérent dans son ensemble. En effet, le ton du jeu reste très sérieux pendant toute la durée du titre, au point où les lignes de dialogues sont entrecoupées d’annotations sur l’état du personnage. On retrouve ainsi une véritable écriture issue du jeu de rôle papier.
Une progression déstabilisante
Le jeu, dans son déroulé scénaristique, vous propose de visiter la ville de Sagus. Véritable hub, il sera le décor de votre début de partie. Entre quêtes annexes et principales, vous vous baladerez dans les différents quartiers de la ville et ses souterrains. Il est dommage de voir qu’une fois cette zone quittée, le jeu devient un peu plus dirigiste. Néanmoins, on pourra être surpris de voir une telle variété en termes de quêtes annexes. En effet, vous pourrez par exemple jouer les inspecteurs, mais aussi les voleurs ou encore infiltrer des souterrains, en quête de destructions ou de découvertes.
Il est intéressant de voir que l’ensemble de ces quêtes et des différents dialogues impliqueront ainsi différents choix moraux qui auront pour ma part de véritables conséquences. Si vous parlez un peu trop à tout le monde de certaines choses, vous pourriez vous retrouver confrontés à de mauvaises rencontres, car vous faites un peu trop facilement confiance. Il est au final vraiment dommage de voir que passée la grosse dizaine d’heure de jeu, Torment perd véritablement en saveur, et on se retrouve finalement avec un goût d’inachevé. Les quêtes deviennent expéditives, la progression trop facile car notre personnage devient trop puissant pour effectuer les différentes actions, et le peu de présence d’affrontements provoque une lassitude car on se retrouve au final par réaliser la même chose sans arrêt.
Petit point sur la version PS4
Nous devions faire un point sur la technique de la version console du titre, tout simplement car il s’est avéré au final être une des pires expériences de jeu sur la console. En effet, en attendant un patch corrigeant les différents problèmes, le jeu est incapable de proposer 30 fps constant sur la console, vous donne des freezes à chaque changement de tableau (demandant également des temps de chargement plutôt long), mais également dès que l’on veut aller dans l’inventaire ou n’importe quel changement d’interface. Il est choquant de se retrouver avec une telle version commercialisée et il l’est d’autant plus lorsque l’on sait que les développeurs ont sacrifié une partie du contenu (au moment de la sortie du jeu) pour effectuer ce portage console. Nous mettons donc un carton rouge à InXile Entertainment pour ce choix.
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