Dans les productions totalement déjantées, il y a un certain Toss!. Il s’agit du tout premier jeu du studio suédois Agera Games. Le développeur est pour le coup épaulé par un éditeur assez connu qui n’est autre que Vertigo Games, producteur entre autres de la franchise Arizona Sunshine. Avec un esprit mignon et déjanté où un singe doit terminer moults parcours tarabiscotés, force est de constater que Toss! est un soft qui nous fait passer un petit moment sympathique certes, mais ô combien frustrant sur la durée.
Conditions de test : Nous avons joué à Toss! durant un peu plus de quatre heures, en nous arrêtant sur la septième zone sur les neufs disponibles. Le titre a été testé sur PlayStation VR2.
Un univers captivant, pour un pitch très en retrait
Pour un titre orienté plateforme, Toss! n’a rien de transcendant sur son histoire, qui sert logiquement de prétexte. Grosso modo, un robot vous montre que votre vaisseau s’est écrasé, et vous devrez récupérer chaque morceau de ces derniers en parcourant les neuf zones, divisées en 10 niveaux chacun afin de rentrer chez vous. Vous l’aurez vite compris, le titre d’Agera Games n’a pas pour vocation de captiver le joueur avec sa narration, peu engageante. Néanmoins, la durée de vie présente dans le soft est plus qu’honnête puisqu’elle peut vite avoisiner le double de ce qu’on a pu le tester, avec ses 75 niveaux.
Autant dire que dans sa narration inexistante, Toss! se rattrape quand même dans sa durée de vie, comme sur sa direction artistique. Le style graphique cartoon nous offre quelque chose de coloré et le chara design dans son ensemble, est vraiment très mignon. Cela rend le tout finalement très attrayant. On regrette juste une certaine redondance dans les décors en arrière-plan, qui changent très peu à chaque monde que l’on parcourt, ce qui est fort dommage.
La technique de Toss! est elle aussi en dents de scie. Sauvée par un habillage artistique clinquant, force est d’admettre que l’on sent une certaine faiblesse dans les textures et les effets en général. C’est trop simpliste et peu détaillé, et nous aurions aimé avoir notre protagoniste entièrement modélisé pour le coup. Ceci dit pour une production VR, cela reste honnête sans que l’on saute au plafond.
Un petit mot rapide sur la bande-son, qui fait le boulot. Dans son ambiance légèrement techno, force est d’admettre que Toss! offre un sound design qui colle bien avec son univers. Dans l’absolu c’est plutôt bon comme les bruitages, qui sont dans la norme.
Aussi challengeant que frustrant
Toss! dans son gameplay pur, nous propose de la plateforme plutôt efficace à première vue avec une sauce parkour. Autrement dit, vous devrez vous balancer de point d’accroche en point d’accroche, jusqu’à arriver au bouton de fin de parcours que vous devez tapoter pour le valider. Dans un premier temps, se balancer comme un singe en mimant le geste est plutôt prenant, fun parfois, et le tracking est pour le moins correct.
Mais plus on avance, et plus le titre d’Agera Games se révèle assez (voire trop?) difficile. Se lancer à la manière d’un singe n’est à terme pas aussi chirurgical que l’on aurait voulu, et la précision quand il s’agit de s’agripper aux arbres, tuyaux ou aux murs est littéralement discutable à certains moments. Ces petits éléments viennent perturber de manière significative l’expérience de jeu comme les quelques bugs de collisions ou le tracking, qui viennent aussi jouer les troubles-fêtes. D’ailleurs, on se demande pourquoi les développeurs n’ont pas ajouté quelques options d’accessibilité pour les novices sur ce type de jeu.
Toutefois ne soyons pas mauvaise langue, car Toss! parvient à surprendre grâce à un certain renouvellement bienvenu dans les parcours à effectuer. Effectivement, de nouveaux pièges viennent continuellement se greffer à chaque nouveau monde, ce qui accroîtra la difficulté d’une part, tout en vous demandant une certaine rigueur et adresse d’autre part. Bien entendu, cela n’enlève en rien à la difficulté retord de Toss!, mais aussi des divers problèmes soulignés plus haut qui ternissent l’expérience pourtant fun à la base.
On revient au passage plus en détails sur la précision de notre lancer, bancal. Pour ce faire, nous devons pousser nos bras vers l’arrière, comme si nous prenions de l’élan pour voir notre singe s’élancer afin de tenter d’agripper le point d’accroche. En théorie cela doit fonctionner sans problème, mais dans la pratique, force est de constater que notre petite boule de poil ne s’élance pas toujours comme on le souhaite, et il peut arriver qu’il saute trop fort ou faiblement.
Tout ceci contribue logiquement à de la frustration sur le long terme, surtout lorsqu’on arrive presque à la toute fin du parcours à valider. Cependant, on saluera le gameplay qui reste quand même simple dans sa prise en main, tout en proposant au moins un certain challenge, bien que déséquilibré.
Dans les rares bonnes surprises, il y aura au moins la possibilité de finir les niveaux entièrement avec des objectifs secondaires. Chaque parcours vous demandera aussi de finir les niveaux en récoltant tous les morceaux de banane, ou en finissant le parcours en un temps record. Cette petite subtilité est intéressante car elle contribue à la rejouabilité, notamment pour les amoureux du 100%.
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