La série des Total War occupe une place de choix dans la sphère du jeu vidéo sur PC. Étant seulement destinée à nos ordinateurs, la série reste cependant un jeu de niche. Si tout cela sera peut-être amené à changer, il était impossible de passer à côté du fait que A Total War Saga : TROY était gratuit le jour de son lancement sur l’Epic Games Store. Mine de rien, cela a tout de même fait son petit effet.
A Total War Saga : Troy est une relecture de la célèbre guerre de Troie, racontée dans le célèbre récit de L’Illiade. Le jeu jongle entre ce qui fait sa force depuis un peu plus d’une décennie et les nouveautés ajoutées dans ce titre, tout en essayant de ne pas rebuter les néophytes effrayés à la vue de ces nombreuses fonctionnalités et de cette interface très chargée. La nouvelle campagne va-t-elle plaire aux fans de la première heure ? Les nouveaux joueurs seront-ils happés ? Vous saurez tout à la fin de ce test.
Conditions de test : Nous avons testé A Total War Saga : Troy sur une session d’environ 15h. Le jeu a été testé sur un PC équipé d’un Intel Core i5-4670k de 3.40 GHz, de 16 Go de RAM et d’une GTX 1060.
Sommaire
ToggleUn peu de contexte
Les Total War Saga sont des Total War qui ne font pas partie de la série dite « principale ». Cette sous-licence reprend les mécaniques fondatrices de la licence, mais apporte des nouveautés et des mécaniques de jeu propres à la trame historique narrée dans le jeu. Total War Saga est donc une sorte de spin-off un peu plus « narratif » que la licence principale.
Le but de cette piqûre de rappel n’est pas de faire ce qu’a fait Homère avec son épopée, en revanche il est important de bien définir le contexte. L’Iliade est sûrement l’un des conflits armés les plus connus au monde. Cette guerre débute lorsque Pâris le fils de Priam alors Roi de Troie enlève son amante Hélène de Sparte, la femme du roi spartiate Ménélas. Toute la Grèce se lève alors contre les Troyens, réunissant au passage les « Avengers » de l’époque comme le légendaire Achille, Ulysse et Agamemnon (entre autres).
Lors du lancement de votre campagne, vous pourrez d’ailleurs décider dans quel camp vous vous positionnez : les Grecs ou les Troyens. Le jeu réutilise ici la mécanique dite de « l’antagoniste », à savoir qu’à un moment donné une faction va vous déclarer la guerre. Vous ne pourrez absolument rien faire en termes de diplomatie avec cette faction, vous condamnant à une guerre ou la seule issue possible est la victoire ou la défaite.
Ensuite, vous pourrez carrément choisir votre héros. Le jeu reprend ici une mécanique propre à Total War Warhammer 1 et 2, à savoir que votre héros est à la tête d’une faction, mais aussi un personnage comprenant de nombreuses mécaniques qui lui sont propres. Pour Achille par exemple, vous allez devoir gérer son humeur, mais aussi le fait qu’il doit être considéré comme une légende vivante par la populace. Il vous sera donc demandé de combattre l’armée de tel ou tel héros ennemi. Une mécanique qui se trouve être intéressante et qui amène un objectif supplémentaire pour le joueur.
Les ressources, le nerf de la guerre
La première chose qui frappe lorsque vous lancez une campagne sur A Total War Saga : TROY est la présence de pas moins 5 types de ressources. Si vous n’avez pas joué à Total War Three Kingdoms et que le dernier Total War que vous avez abordé est un Warhammer ou un Rome 2, cela pourrait être un brin déconcertant.
Les ressources occupent une place importante dans cet opus, comprenez par là que la nourriture est la plus courante (et importante) d’entre toutes car elle permet notamment de nourrir votre faction. Le bois et la pierre servent à construire des bâtiments, la pierre étant destinée pour les constructions plus prestigieuses. Enfin le bronze sert à recruter des unités plus puissantes alors que l’or est la ressource la plus rare et s’utilise pour enrôler des unités mythiques ou effectuer des prières.
Vous allez passer beaucoup de temps à gérer les ressources de votre faction. Chaque cité possède sa ressource unique, ce qui, vous l’avez compris, signifie que vous allez devoir conquérir des territoires non pas pour votre soif de victoire, mais surtout afin de combler votre manque de telle ou telle ressource. Sinon, vous pourrez toujours conclure des pactes commerciaux afin de récupérer celles qui vous manque. Il est loin le temps des Total War où l’aspect économique était régi par une seule ressource et où vous deveniez le « roi du pétrole » en quelques tours.
L’aspect commercial est donc très important dans A Total War Saga : TROY. Le jeu prend ici une dimension stratégique assez intéressante faisant écho à un vrai jeu de plateau. En revanche, difficile de dire que cela est le meilleur moyen pour attirer de nouveaux joueurs…
L’antiquité grecque mariée au gameplay
Avec A Total War Saga : TROY, Creative Assembly réaffirme son savoir-faire en matière de retranscription d’époque historique après avoir excellé pour celle de la Chine. Comment aborder l’époque de l’antiquité grecque sans intégrer la mythologie et les dieux ? Pas de problème, l’aspect mythologique est bien évidemment présent dans A Total War Saga Troie. Le jeu arrive avec un système de « volonté divine » où le panthéon grec possède une part importante.
Cet ingénieux système représente 7 dieux grecs qu’il va falloir honorer. Pour cela rien de plus simple, construisez des temples et effectuez des hécatombes pour augmenter votre faveur envers un dieu. Ces derniers vous le rendront et vous donneront des bonus globaux non négligeables et pourront aussi vous accorder leurs bénédictions durant une bataille.
Lorsque vos faveurs seront élevées, vous pourrez même recruter des unités légendaires. Zeus vous donnera par exemple l’accès au recrutement du Minotaure. Les prières donnent quant à elles des bonus rapides, mais néanmoins efficaces. Ce stratagème peut parfois être décisif et intéressant avant les grandes batailles. Il est aussi important de souligner la qualité de la carte de campagne, aspect toujours réussi dans les différents Total War.
Guerre Totale
Autant le dire tout de suite, il n’y a pas de réelles évolutions dans l’aspect bataille en temps réel. Le jeu se contente d’appliquer ce qui marche depuis quelques années. La présence des héros amène malgré tout un vent de fraîcheur sur le titre, même si ce système n’est pas nouveau et existe depuis Total War Warhammer. Votre héros possède son propre équipement et ses propres compétences, on retrouve aussi un système RPG déjà utilisé dans Total War Three Kingdoms.
Vos personnages vont donc prendre de l’ampleur au fil de votre campagne. Comme dans quelques anciens Total War, vous pourrez envoyer vos héros dans la mêlée, ces derniers sont des unités bien puissantes n’ayant pas peur de foncer tête baissée dans le combat. Une nouvelle mécanique appelée « l’aristie » fait son apparition. Cette mécanique se caractérise par un buff global que vous pourrez lancer pendant un combat et qui vous permettra de renverser le cours d’une bataille.
Des soucis redondants
Un Total War est toujours un jeu qui possède quelques « couacs », cela fait maintenant quelques années que les joueurs sont habitués aux mêmes problèmes à chaque sortie d’opus.
L’intelligence artificielle du jeu n’est pas toujours au top, que ce soit celle de la carte de campagne ou celle de la carte de bataille. La diplomatie et le comportement des factions sont encore une fois discutables. Il est possible qu’une faction amicale vienne piller nos territoires, que des factions nous demandent des sommes astronomiques de ressources pour nous bouder si elles essuient un refus. Bref, la diplomatie reste comme dans chaque Total War un élément qui peut parfois s’avérer frustrant.
Malgré une direction artistique de grande qualité nous immergeant rapidement dans le mythe de la guerre de Troie, il est malheureusement impossible de passer à côté de la technique un peu datée du jeu. Cela fait quelque temps que les Total War ne sont pas vraiment à jour au niveau des graphismes. Difficile de leur reprocher cela quand on sait qu’afficher autant de soldats en 3D est déjà un petit exploit en soi. Cependant, rassurez-vous, le visuel reste agréable et les batailles seront toujours aussi épiques.
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