Démarrée il y a déjà seize ans par Creative Assembly avec Shogun, la saga des Total War fait depuis longtemps le bonheur des amateurs de stratégie. Renommé pour son mélange de stratégie au tour par tour, et surtout pour ses combats en temps réel d’une ampleur rarement vue, c’est pourtant la première fois que l’on sort du carcan historique. En effet, avec l’univers Warhammer, c’est un premier pas pour le studio dans un monde d’heroic-fantasy, et pas des moindres. Sans plus attendre découvrons le vieux monde et ses guerres incessantes dans ce Total War : Warhammer !
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ToggleWelcome to the Old World !
Pour celles et ceux n’ayant jamais entendu parler de la licence de Games Workshop – si vous vivez dans une grotte depuis vingt ans c’est possible, petite présentation de ce fascinant monde. Peuplé de nombreuses races, aux aspirations et coutumes différentes, le Vieux Monde est le théâtre de nombreuses histoires. Initialement créé pour servir de base au jeu de rôle Warhammer Fantasy Battle, l’univers a depuis été développé par de nombreux supports, des livres aux jeux vidéo. Pour vous faire une idée plus concrète, on a droit à un monde qui puise ses inspirations chez Tolkien, mais aussi sur l’Europe du XVIème siècle, comme le montre le niveau technologique des humains, et leur façon de gouverner.
Les races sont très variées et l’on va faire un petit point loin d’être exhaustif. Dans le très classique on aura bien entendu les humains en deux factions distinctes, l’empire et les brétonniens, mais aussi les nains d’une fierté indestructible, les peaux vertes regroupant orques et gobelins bestiaux, et les elfes présents en trois familles, elfes sylvains, hauts elfes et elfes noirs. Mais en plus de ces poncifs, qui ont toutefois droit à un développement plutôt original, on pourra également compter sur les forces du chaos. Eux aussi ont plusieurs factions, les démons du chaos, les nains du chaos et les guerriers du chaos, mais aussi les skavens, des hommes-rats mutants. On aura aussi droit à des morts-vivants avec les comtes vampires et les rois des tombes, des hommes-lézards et d’autre monstruosités.
Tout ce petit monde a généralement beaucoup de mal à s’entendre, tous très différents et pas foncièrement ouverts à une vie calme et paisible. Les guerres sont innombrables et sans fin, et certaines factions entretiennent des animosités séculaires avec un voisin précis. C’est le cas des nains et des peaux-vertes par exemple, ou des hauts elfes et des elfes noirs. Le climat est donc rêvé pour faire un jeu de stratégie, mettant en avant les conflits armés, comme Total War.
Seulement quatre factions dans le jeu ?
Certes, cela peut faire peur, voir rebuter à première vue, mais ne faisons aucun jugement hâtif pour le moment et rentrons dans le détail. Dans le jeu de base, on pourra choisir de faire une campagne avec l’empire, les nains, les peaux vertes ou les comtes vampires. Il faut aussi ajouter les guerriers du chaos, réservés aux précommandes et proposé en DLC gratuit pendant la première semaine. Après ce temps-là ils seront donc payants. On ne va pas vous mentir, cette stratégie commerciale est loin d’être à notre goût, d’autant plus que le chaos est présent comme adversaire dans la campagne et qu’il aurait donc dû être fourni d’office, en plus d’être l’une des races les plus populaires de la franchise. Et il y a de forte chance que d’autres races soient également proposées en DLC payants par la suite, même si pour le moment nous n’en savons rien et que même le prix des guerriers du chaos n’est pas connu.
Mais sinon faut-il bouder Total War : Warhammer pour son manque de races jouables ? La réponse est définitivement non. Bien que les précédents Total War proposent un choix plus vaste, de nombreuses factions n’étaient qu’une copie l’une de l’autre, même les différentes unités présentaient beaucoup de similitudes en terme de design et de capacités. Ici rien de tout ça, le gameplay change du tout au tout selon votre choix de départ. Tout comme l’esthétique, qui respecte la franchise Games Workshop avec sérieux et des modèles 3D exclusifs à chaque race. Un parti pris de la part de Creative Assembly, mais qui en fait l’épisode le plus varié pour ce qui est de la diversité des unités.
Comme tout bon Total War, on découvrira des types de chair à canon différents. On a le droit à de classiques fantassins, pouvant être redoutables, à l’instar des orques noirs extrêmement solides, de la cavalerie, que ce soit à dos de chevaux ou de sangliers, toujours prête à prendre à revers et charger les bataillons peu attentifs. Le jeu à distance est également possible, que ce soit des archers, des arquebusiers ou bien de redoutables canons nains. L’artillerie est toujours aussi puissante, surtout chez les nains et l’empire, avec des monstres de puissance pouvant décimer des dizaines voire des centaines d’ennemis lointains. Mais pour la première fois, on a aussi des escouades volantes !
Un vent de nouveautés souffle sur le champ de bataille, et au-delà
Et oui, que ce soit les gyrocoptères nains, les griffons impériaux ou les chauves-souris géantes, le ciel s’ouvre à vous. Non content d’apporter un plus stratégique indéniable, ces nouvelles recrues bénéficient d’un visuel particulièrement réussi. C’est aussi le cas pour les différents monstres immenses – et coûteux il va de soi. La fameuse arachnarok, les géants colossaux, il y en a une quantité respectable pour tous. Ces forces de la nature rendent les combats jouissifs. Impossible de ne pas esquisser un sourire après avoir fait voler une dizaine de lanciers impériaux en un seul coup.
En parlant de puissance brute, les héros, qui remplacent désormais les généraux, sont encore mieux lotis. Auparavant accompagnés d’une escouade, ils sont maintenant représentés seul à l’écran. Mais ils disposent de statistiques très élevées, et il n’est pas rare de pouvoir tuer un bataillon entier avec l’un d’eux. Mais ce n’est pas tout, avec chaque niveau gagné on pourra aussi avancer dans l’arbre de talent de ceux-ci. Variés selon les factions et les types de héros, ces arbres de talents permettent de vraiment personnaliser ses grands guerriers, et carrément de les équiper de montures terrestres ou volantes. Certains sont des lanceurs de sort, autre nouveauté de cet épisode, dont l’éventail là encore est très varié. Les terrains disposent donc d’un pool de magie, plus ou moins grand, que l’on peut voir en début de bataille. Des terrains particulièrement réceptifs à l’énergie magique apparaissent mêmes sur la carte de campagne, repérable grâce à un vent bleuté au-dessus du terrain. Encore un élément stratégique à prendre en compte, et c’est tant mieux.
Pour couronner le tout, on pourra trouver différentes pièces d’équipement pour nos différents leaders. Que ce soit une nouvelle arme, une armure ou un casque, toutes apportent des bonus passifs, rendant encore plus dangereux nos personnages. On pourra les trouver grâce à nos différents combats ou via des quêtes. Simplissimes, celles-ci vous demandent généralement d’aller occire une armée mal éduquée, ou de reprendre une position stratégique précise. C’est toujours une mécanique bonne à prendre qui dynamise un peu les parties.
Parler ? Non nous on préfère taper !
Passons sur la partie gestion du jeu, se déroulant pendant la face sur la carte de campagne en tour par tour. Comme depuis Rome II, le monde est divisé en provinces, elles-mêmes séparées en plusieurs villes. Une fois toutes ces cités sous votre contrôle, vous pourrez passer un décret s’appliquant à la région dans son ensemble. On pourra alors booster notre production permettant d’agrandir les villes, ou bien de réduire le coût de recrutement ou de construction, ou encore de réduire le mécontentement de la population. Dans chaque ville, on pourra construire quelques bâtiments, qu’ils soient dédiés à l’aspect militaire, à votre économie, ou bien aux technologies.
L’économie est d’ailleurs beaucoup plus simple que dans les précédents opus de la série. Il est très facile d’avoir suffisamment d’argent pour faire tout ce que l’on souhaite. Le jeu est donc fluidifié dans son coté martial, ce que les amoureux de combat apprécieront mais laissera sur le carreau les amateurs de gestion. Un peu décevant il faut l’avouer, on rappellera tout de même que ce n’a jamais été le point fort des Total War, on reste loin d’un 4X ou d’un Grand Strategy dans l’esprit.
La diplomatie est toujours présente, et on pourra toujours faire alliance avec certains de nos voisins. Mais là encore on assiste à une simplification du système. Bien que des sous-factions soient présentes en plus des différentes races, on n’atteint pas les plus gros roster de la franchise. Mais c’est surtout les options disponibles qui se retrouvent lésées, tandis que l’intelligence artificielle ne tentera pas grand-chose comme négociation. On arrive aussi à des moments incongrus, voire impossible pour l’univers Warhammer, comme des races ennemies jurées en paix. Un petit bémol pour les fans de Games Workshop, tandis que les afficionados de Total War trouveront eux un système dénué de profondeur.
Une technique impressionnante
La réalisation technique d’un épisode de la franchise a toujours été un élément important. Forcément, on ne voit pas toujours un moteur graphique capable de faire tourner des batailles en temps réel avec des milliers d’unités à l’écran. Alors que Rome II initiait un pas en avant dans le détail des textures, mais aussi des animations, il souffrait d’une optimisation déplorable. Très gourmand niveau processeur, il mettait la plupart des bécanes à genoux devant les combats les plus massifs. Ici, on est beaucoup mieux loti, grâce à un moteur qui utilise enfin les processeurs multicœur correctement.
On retrouve des unités très détaillés, bien qu’aucune grosse révolution n’intervienne depuis Attila. C’est surtout le respect de la direction artistique de Warhammer qui fait plaisir à voir. Un soin tout particulier à également été fait sur les animations, fluides et qui – couplées avec le moteur physique, donne des charges de griffons, ou de géant, extrêmement percutantes. Un vrai bonheur à voir et l’option de suivre l’un de nos bataillons et celles d’enlever le HUD seront appréciées à leur juste valeur. Finalement assez gourmand – ce qui est logique au vue du rendu, il reste plus recommandable que ne l’était les précédents épisodes. Petit regret malgré tout sur l’absence de sang, un monde aussi violent que celui-ci ne peut pas sans passer.
Musicalement on reste dans ce que l’on peut attendre d’un univers de d’heroic-fantasy, sans qu’aucun thème marquant ne vienne traverser la bande originale. Par contre les bruitages sont très réussis, entre les cris des différentes unités et les chocs des combats, de quoi assurer une bonne immersion. A noter qu’une VF de qualité est disponible, ce qui n’est pas le cas de partout de nos jours.
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