Suda 51 fait partie de ces auteurs du jeu vidéo dont ses œuvres sont immédiatement reconnaissables. Avec un style définitivement punk, le japonais enchaîne les projets et les licences sans se prendre la tête, et avec une indépendance quasi-totale grâce à son studio Grasshopper Interactive. Si certains l’on découvert en 2005 avec Killer7 sur Nintendo GameCube, une bonne partie du public le connaît grâce à son jeu suivant, paru sur Nintendo Wii, No More Heroes.
Cela tombe d’ailleurs bien car après avoir enchaîné les projets multiples et variés, Suda Goichi revient aujourd’hui avec le personnage de Travis Touchdown dans un nouvel épisode appelé Travis Stike Again : No More Heroes. Alors, on lance la cartouche ?
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ToggleMais où était passé Travis Touchdown ?
Travis Strike Again : No More Heroes prend place sept ans après les événements de No More Heroes 2. On retrouve donc Travis Touchdown, à la retraite, en exil dans une forêt aux abords d’une ville dans le sud des États-Unis. Alors qu’il est retrouvé par The Badman, un ex-baseballer pro venu se venger du meurtre de sa fille, les deux personnages se retrouvent être transportés dans une console nommée la « Death Drive MK-II ». La console, demandant d’utiliser un certain Death Glove, possède un pouvoir bien à elle : celui qui arrive à trouver et venir à bout des six jeux, prenant la forme de Death Ball, aura le droit à un vœu.
Nos deux personnages vont donc se retrouver plongés dans un véritable roadtrip à la recherche de ces boules – non pas de cristal – mortelles, leur faisant explorer également la psyché de sa créatrice, le Dr. Juvenile. En effet, chaque Death Ball est unique et correspond à un jeu différent de la game designer. Et c’est bien là que réside le concept du jeu : vous faire jouer à des jeux différents, tout en vous racontant un road trip.
En terme de narration, Suda Goichi a tapé très très fort par rapport à d’autres jeux, au point d’être aujourd’hui une de ces œuvres les plus personnelles. Tout dans le titre de Grasshopper transpire la passion du jeu vidéo, et pas uniquement des œuvres de son créateur. Travis Strike Again : No More Heroes est une véritable lettre d’amour au jeu vidéo indépendant et plus spécifiquement celui édité et distribué par Devolver. Cette lettre d’amour se trouve par exemple dans la personnalisation de notre personnage, avec un choix de tee-shirts issu du monde du jeu vidéo indépendant. Quel plaisir d’incarner Travis Touchdown avec un tee shirt de Papers, Please ou Hotline Miami !
L’histoire et la narration de ce Travis Strike Again : No More Heroes sont une vraie force.
Travis Strike Again : No More Heroes se divise donc principalement en deux phases : celles de dialogue et celles de gameplay. Le titre de Grasshopper divise clairement ces deux aspects et rythme ainsi le jeu. Si on parle de l’aspect narratif, il est principalement raconté tel un jeu d’aventure textuel que l’on pouvait trouver sur micro-ordinateur. C’est ainsi que le jeu s’amusera à nous conter l’histoire avec beaucoup d’humour méta. Le titre joue énormément sur sa condition de jeu, nous faisant aller par moment dans de grands délires de jeu dans le jeu dans le jeu. Tout cet aspect est une véritable force du titre, mais, en est-il autant du gameplay ?
Tape, esquive et tape
Comme nous vous l’avons expliqué, le concept du titre est de proposer six expériences de jeux uniques. Ça, c’est que l’on trouve sur le papier. En réalité, s’il y a un univers et un level design vraiment différent, le jeu reste globalement similaire d’une expérience à une autre. Grasshopper respecte ici l’ADN même de la série originale en proposant un beat them all et des affrontements de boss nerveux, le gameplay ayant tout de même évolué.
En lieu et place, on retrouve des capacités, personnalisables et dont on peut s’équiper. Vous pourrez ainsi créer une zone de soin, un mur de défense ou encore un éclair surpuissant. Ces pouvoirs sont déblocables grâce à des cartouches, trouvables un peu partout dans chaque jeux. Comme vous incarnez deux personnages, il n’est pas possible que les personnages aient en même temps les mêmes pouvoirs, il faudra donc dans le cas d’une partie en coopération s’allier et choisir les techniques de chacun afin de pouvoir combiner l’ensemble. Certaines techniques seront d’ailleurs uniquement disponibles pour Travis ou Bad Man.
Une routine va ainsi se créer au fur et à mesure : on arrive dans un lieu/arène, on affronte un certain nombre d’adversaires de plus en plus puissants, on avance, on retape, etc. La différence vient alors du level design d’un jeu à un autre, venant troubler notre expérience et cette routine. On peut ainsi se retrouver dans un jeu très linéaire à une exploration de manoir en passant par la visite d’une banlieue américaine. L’aspect douce folie reste présent de bout en bout du titre et c’est ce qui en fait une œuvre unique. Le jeu joue d’ailleurs avec cette routine en proposant des mini-boss semblables : des moutons ! Vous pourrez également retrouver des stands de ramen et il est même possible d’utiliser certains cheat codes à des endroits spécifiques afin de regagner de la vie ou débloquer un objet special. De nombreux passages cachés sont présents afin de vous permettre par la suite de débloquer davantage de contenu.
Jusqu’où ira Travis Strike Again : No More Heroes ?
Concernant les boss du jeu, ils sont encore une fois parfaitement bien pensés et vous demanderont vraiment d’apprendre les différents patterns sous peine de mourir tout simplement. Si le jeu propose énormément de toilettes pour sauvegarder, une fois vos deux vies écoulées, c’est le game over le plus simple et retour à la dernière sauvegarde avec une vie unique.
Cependant, et on ne va pas se le cacher, si vous n’accrochez pas aux premiers instants du jeu, il sera difficile de rester manette en main. Le jeu ne vous prend pas par la main et sa proposition reste pour le coup assez extrême : soit vous adorerez soit vous détesterez. La marque de fabrique de Suda51 en quelque sorte.
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