Plus de deux ans après le remake (désastreux) de Secret of Mana, Square Enix revient avec un nouveau remake d’un épisode de la saga, à savoir Trials of Mana, aussi connu sous le nom de Seiken Densetsu 3. Reste à savoir si cette itération va finir d’enfoncer la série, ou au contraire redorer son blason. Éléments de réponse dans ce test.
Conditions de test : Test réalisé sur PlayStation 4 sur une partie d’environ 30 heures de jeu réalisées en difficulté normale avec un groupe constitué d’Angela, Riesz et Kevin.
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Il y a bien longtemps, la Déesse Mana forgea l’épée de Mana pour châtier les Bénévodons, créatures maléfiques. Une fois scellées dans 8 Pierres de Mana, la paix revint sur le royaume. Affaiblie, la Déesse se changea en arbre et sombra dans un profond sommeil.
Aujourd’hui, les forces du mal semblent se réveiller et comptent bien prendre le contrôle du monde. Alors qu’une terrible guerre débute afin de déstabiliser les différents Royaumes, le Mana commence à disparaître et l’Arbre Mana à se flétrir.
Tel est le contexte posé par ce le soft. L’histoire peut sembler relativement classique, voire même basique… eh bien c’est le cas, et même le petit twist de milieu de jeu n’y change pas grand-chose. Cela étant dit, il faut bien garder à l’esprit qu’il s’agit d’un remake se voulant fidèle à l’original qui, rappelons-le, a environ 25 ans. Rien de choquant donc, et il faut bien avouer que ce côté old school possède un certain charme. On nous envoie tout simplement à l’aventure, et ça marche.
Si cette base est donc assez classique, elle est tout de même accompagnée d’éléments intéressants. En lançant votre première partie, il vous faudra choisir une équipe de 3 personnages parmi une liste de 6 héros et héroïnes. Selon vos choix, les prologues, les épilogues ainsi que certaines scènes clefs et combats de boss ne seront pas les mêmes. Cette idée est plutôt sympathique et ajoutera de la rejouabilité à un titre qui nécessite déjà 25 bonnes heures en normal. Il faut aussi savoir que la fin du jeu débloquera de nouvelles choses à faire totalement inédite à ce remake, que nous n’avons pas le droit de détailler ici.
Petite parenthèse : sachez que, bien qu’il s’agisse théoriquement du troisième épisode de la série, il n’est pas nécessaire d’avoir joué aux deux opus précédents pour aborder cette « suite » puisqu’en dehors de quelques références qui ne parleront qu’aux fans, l’histoire et les personnages sont tout neufs.
Terminons cette partie dédiée à l’histoire en abordant brièvement la mise en scène. Sur ce point le remake ne brille malheureusement pas, celle-ci se révélant trop souvent plate avec des plans sans saveurs et des animation limitées, qui n’offrent pas au récit le dynamisme qu’il mériterait.
De l’action et du RPG
Côté gameplay, le soft prend la forme d’un action-RPG dans lequel vous contrôlez un personnage à la fois, avec possibilité de passer librement d’un protagoniste à un autre quand vous le souhaitez d’une simple pression de la gâchette (même hors combat) afin de réaliser des combos à base d’attaques simples mais rapides ou puissantes mais lentes. Si alterner entre les membres de l’équipe n’est pas votre truc, vous pourrez toujours personnaliser le comportement de vos coéquipiers dans le menu stratégie. A tout cela s’ajoutent quelques subtilités comme la présence de quelques combos, d’une esquive ou encore d’attaques chargées permettant de briser l’armure des ennemis les plus résistants.
On trouve aussi des attaques spéciales (équivalent des magies) nécessitant des PM et des compétences de Classes (vos coups les plus puissants) qui consommeront vos AC, ces petites particules qui se récupèrent sur les monstres que vous frappez avec des attaques puissantes.
Ces compétences se révèlent particulièrement intéressantes puisqu’elles offrent ce qu’on appelle le risk and reward (risque et récompense) en permanence. Prendre des risques en plaçant plus d’attaques lentes/chargées augmentera drastiquement la quantité de particules AC qui tomberont sur le terrain, vous permettant de lancer plus souvent les attaques en question. Cela force le joueur à être particulièrement agressif et à ne jamais trop se reposer sur ses lauriers, même contre des ennemis basiques.
Vos magies, quant à elles, existent en deux catégories : les actives et les passives. Les premières s’utilisent en temps réel tandis que les autres sont comme des équipements vous octroyant des bonus passifs. Il vous sera nécessaire de faire des choix parmi toute la liste disponible, ce qui déterminera l’orientation de vos personnages. Seront-ils spécialisés en soutien tactique en augmentant les statistiques du groupe, ou bien préféreront-ils utiliser des sorts de soin ?
Les possibilités de builds sont assez nombreuses et chaque personnage a ses spécificités, mais ça ne s’arrête pas là puisqu’un système de Classes est aussi de la partie. Concrètement, réunir des conditions particulières permettra à vos personnages d’évoluer en changeant de classe. A chaque fois que cela est possible, deux embranchements se présenteront à vous : celui de la lumière et celui des ténèbres. Ce choix découlera vers des classes différentes qui ne se construisent pas exactement de la même façon, il faudra donc bien réfléchir aux synergies de groupe que vous voulez créer au sein de votre équipe. Pas de panique si le choix ne vous sied finalement pas, puisqu’il est possible de revenir en arrière une fois certains objets récupérés.
Ce système est une vraie réussite puisqu’il renouvelle constamment l’expérience en offrant de plus en plus de possibilités, via le déblocage de nouveaux pouvoirs franchement bienvenus pour varier un gameplay assez basique (mais néanmoins fun). Tout cela sera d’ailleurs nécessaire pour venir à bout des Bénévodons, ces créatures surpuissantes représentant les meilleurs combats du jeu. Petit bonus, le changement de Classe vous offre de nouvelles tenues assez… classes.
Concernant la difficulté du titre, celle-ci se révèle particulièrement simple durant les deux premières heures de jeu. Heureusement, les choses se corsent peu à peu, jusqu’à proposer un challenge à la hauteur de vos personnages qui deviennent de plus en plus surpuissants. D’étranges pics de difficulté ont malgré tout été constatés à quelques moments du périple. Rien de bien grave, mais néanmoins à souligner puisqu’il faudra alors farmer un peu (ou changer de difficulté, le jeu offrant des choix allant de débutant à difficile).
Un monde d’aventures
Vous l’aurez compris, Trials of Mana est un hybride entre le jeu d’action et le RPG, et ce dernier genre implique très souvent une structure bien particulière. Pas de déception ici, puisque le jeu offre pas mal de d’exploration avec beaucoup de zones et de villes variées avec la possibilité de revenir (presque) où bon nous semble, quand bon nous semble, et ce de plus en plus facilement au fil de l’histoire.
Si la première moitié d’aventure est assez dirigiste, la seconde moitié apportera un souffle de liberté appréciable dans l’ordre d’accomplissement de vos objectifs et dans le nombre de lieux visitables. Le seul petit bémol vient des temps de chargement, plutôt nombreux et assez pénibles, surtout en fin de jeu quand on se promène beaucoup.
Vos pérégrinations seront accompagnées de jolies musiques, quoique tournant assez vite en rond, seule ombre au tableau. Prenez notes que, contrairement au remake de Secret of Mana, les versions remaniées des musiques de cet opus sont réussies et vous éviteront tout saignement auditif. Si elles ne vous conviennent malgré tout pas, il est toujours possible de passer l’OST en version originale même en pleine partie.
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