Trine fait enfin son retour avec Trine 4 : The Nightmare Prince, qui sortira officiellement le 8 octobre prochain sur PC, PS4, Xbox One et Switch. Mais il faut bien avouer que quatre ans auparavant, les fans avaient été plutôt déçus par un certain Trine 3 : The Artifacts of Power. Sa durée de vie maigrichonne, sa prise de risque de mélanger 2D et 3D ou encore son système de progression discutable passaient vraiment mal chez les mordus de la licence.
Autrement dit, le choix du modèle early access choisi par Frozenbyte à l’époque n’a absolument pas été bénéfique à ce troisième volet. Mais bref, tout ceci semble être très loin derrière le studio, qui a entendu les retours des joueurs pour ressortir donc un quatrième opus. Trine 4 : The Nightmare Prince effectue désormais un retour aux sources en proposant de la 2.5D, comme les deux premiers titres de la série. Finalement, est-ce une réussite incontestable ?
Conditions de test : Nous avons terminé Trine 4 : The Nightmare Prince en 10h de jeu en mode normal. Le soft a été testé sur PC avec les paramètres à fond sur une GTX 1080 à 8Go de ram, 16go de ram, ainsi qu’un Intel Core i5 cadencé à 3.8 GHz.
Sommaire
ToggleA la rescousse de The Nightmare Prince !
La première chose qui fâche quand même dans le titre de Frozenbyte, ce sera sa narration. Il faut savoir dans un premier temps qu’il n’agit pas d’une suite à proprement parler à Trine 3 : The Artifacts of Power. En effet, il s’agit là d’une nouvelle aventure totalement inédite. Nous retrouvons une nouvelle fois dans cet épisode Pontius le chevalier, Zoya la voleuse ainsi que l’inimitable Amadeus le magicien.
Nos trois héros sont cette fois-ci appelés par l’académie astrale où étudiait Amadeus autrefois, afin de retrouver le prince Selius. Le bougre a disparu de l’académie, et souffre de rêves d’une profonde noirceur qui sèment la pagaille dans la réalité. Afin d’arrêter tout ce tintamarre, nos trois protagonistes vont devoir le retrouver, et enfin mettre fin à cette folie. En dehors de nos trois personnages toujours aussi enchanteurs et avec quelques répliques sympathiques en cours de partie, l’histoire est loin d’être sensationnelle.
S’il y a bien quelques cinématiques pour narrer le tout comme il faut, le tout manque quand même un peu d’intérêt et de liant. De plus, le prince Selius manque de charisme, et reste clairement le prince insupportable et naïf de service. La fin est elle aussi prévisible et décevante. Néanmoins on pourra au moins s’attendre peut-être à de nouvelles aventures de nos héros dans un nouvel opus. En revanche, on appréciera un chara design soigné, et quelques rencontres sympatoches dans notre périple qui nous fera passer la pilule.
Là ou Trine 4 : The Nightmare Prince excelle une fois de plus, c’est dans sa direction artistique. Depuis le premier Trine, Frozenbyte ne cesse de nous impressionner avec ces décors tout bonnement oniriques, féeriques et surtout magiques. Le titre nous offre des panoramas vraiment variés, et nous avons l’impression d’être face à un habillage artistique mélangeant Trine 1 & 2, pour un résultat fantastique. On passera d’un manoir, à des environnements verdoyants en passant par des échappées enneigées de toute beauté.
Y’a pas à dire, le soft impressionne encore dans sa direction artistique, qui n’a au final que très peu de ratés. En effet, on pourra juste lui reprocher de s’offrir tantôt des environnements qui se répètent un peu. Mais au-delà de ça, force est de constater que le soft n’a que très peu de fausses notes dans ce domaine-là, parfaitement maîtrisé de bout en bout. De même pour le level-design, bien construit jusqu’au bout, et proposant un cheminement tantôt vertical, tantôt horizontal pour varier l’expérience et le plaisir de jeu.
Un gameplay toujours alléchant et avec une construction maîtrisée
La formule 2.5D restera pour toujours la marque de fabrique de la licence, et Frozenbyte semble l’avoir bien compris après le contrasté Trine 3 : The Artifacts of Power. Le studio refait donc un retour aux sources assumé pour le meilleur en adoptant de nouveau cette perspective qui avait fait les beaux jours de la série. Nous aurons concrètement ce cheminement en ligne droite à parcourir dans chaque niveau, avec évidemment des secrets à découvrir comme des trésors qui s’incorporent sur le menu du jeu, ou bien des lettres cachées.
Bien évidemment, Trine 4 : The Nightmare Prince nous offre comme ses aînés de la plateforme à gogo, des énigmes mais aussi des combats. Concernant d’abord le côté purement plateforme, il est aux petits oignons. Nos personnages sont plutôt souples dans les sauts, et chaque personnage aura sa façon de progresser dans les 18 différents niveaux qui s’offriront à vous.
En, clair, nous aurons Zoya armé de son grappin ou encore Amadeus et la possibilité d’invoquer des caisses, des boules métalliques ou encore des planches. Tout est bien huilé, et il serait d’ailleurs dommage d’y jouer solo. Effectivement, tout ce qui fera la sel du jeu est d’y jouer en coopération, qui est tout bonnement grisant au possible. Notez que vous pouvez y jouer en classique de 1 à 3 joueurs, comme illimité jusqu’à quatre joueurs. La différence étant qu’en illimité, vous pourrez prendre deux Amadeus par exemple, chose impossible sur le mode basique.
Si l’aspect plateforme est une merveille, sachez que les énigmes le sont tout autant. Comme nous avons pu le notifier dans notre preview notamment, ces dernières sont plutôt intelligentes, cohérentes, et véritablement complexes. Si celles-ci paraissent faciles au début, elles se complexifient par la suite. En plus, les puzzles se renouvellent sans cesse avec de nouvelles mécaniques de gameplay à chaque niveau, et dont les éléments comme le feu, l’électricité, ou encore la glace, sont au service du gameplay.
En effet, vous devrez parfois vous retrouver à orienter la lumière sur un interrupteur, réorienter l’eau sur un moulin à eau, utiliser des portails de téléportation pour progresser, et j’en passe. Très franchement, le titre n’est pas avare en variété sur les énigmes, qui se renouvellent sans cesse et peuvent se résoudre de différentes manières.
Il faudra clairement un peu plus se creuser la tête pour passer à tel endroit, et ainsi atteindre le prochain tableau. Tout bien amené, comme le fait que certaines énigmes pour récupérer les trésors demandent plus de réflexion, et sont basés sur la coopération pure.
Si la plateforme et les énigmes sont grisantes, c’est un peu moins le cas sur les combats. Dans chaque niveau, il y aura en effet des moments où vous tomberez nez à nez avec les diverses créatures oniriques à affronter. Bien que les combats soient globalement plaisants et dans la veine de ses aînés, ceux-ci finissent par inévitablement devenir relativement redondants, en sus d’être un poil moins percutants et brouillons. Cela, dit, on peut toujours varier les plaisirs avec nos personnages pour dézinguer les monstres de différentes façons.
Pour terminer, les combats de boss sont quant à eux plus intéressants. Hormis un boss de fin un peu décevant sous sa forme, les autres sont complètement enthousiasmants à affronter. En effet, il ne s’agira pas là de les frapper tout bêtement. Il faudra effectivement les étourdir d’une certaine manière d’abord pour ensuite leur faire perdre de la vie. Il y en a même un en particulier qui prend la forme de puzzles à résoudre, histoire de donner un petit vent d’air frais aux affrontements de boss.
Un système de progression et compétences cohérents
Comme les précédents volets, Trine 4 : The Nightmare Prince a un système de compétences. En récupérant des fioles comme les précédents Trine, vous débloquerez un point de compétence. Vous pourrez ensuite l’attribuer entre l’un de vos trois personnages, pour lui donner quelques capacités spéciales comme la balle rebondissante pour Amadeus, ou encore des tirs de flèches plus rapides pour Zoya, déjà bien armée avec ses flèches de feu et de glace.
En somme, rien n’est trop chamboulé dans ce système de compétences, mais force est de constater qu’il fait le boulot, et s’ancre bien dans le gameplay en fin de compte. Outre le système de progression, il y a aussi l’arbre à compétences. En tuant les divers monstres lors des combats vous gagnez des étoiles.
Celles-ci vous permettent de faire progresser vos personnages, et de leur donner la possibilité de gagner de nouveaux attributs comme le bouclier onirique pour Pontius, la corde enchantée pour Zoya et j’en passe. Le système de progression est du coup assez logique, bien amené, et vous ne cesserez d’apprendre à chaque fois de nouvelles capacités pour chaque personnage en cours de jeu. Voilà une feature qui vous donnera l’impression d’apprendre systématiquement de nouvelles capacités tout le long du jeu.
Concernant enfin la durée de vie désormais, elle est très correcte. Pour un jeu tarifé à 29,99 €, le soft se termine en 10h de jeu en normal, surtout si vous galérez sur certains puzzles. Pour rallonger la durée de vie, vous pourrez toujours continuer à y jouer en coopération, voire viser le 100 %. On regrettera en revanche l’absence d’un mode difficile, étant donné qu’il n’y avait seulement le mode facile et normale lors de notre test. Peut-être arrivera-t-il dans un patch day one ? Wait and see.
Des graphismes et un sound design somptueux ?
Les Trine ont toujours eu ce don de nous éclater la rétine autant visuellement qu’artistiquement. C’est encore le cas sur ce quatrième opus, qui déboîte clairement graphiquement. L’effet de profondeur des arrière-plans est toujours aussi dingue, et on apprécie tout bonnement la finesse des textures de toutes parts. Les animations sont crédibles, et les divers effets pyrotechniques et de lumière nous flattent littéralement la rétine.
Grosso modo, on restera à chaque fois pantois devant le moindre environnement. Car qu’on se le dise, ils fourmillent tellement de détails que l’on pourrait y rester de très longues minutes à observer les différents paysages en face de nous. Globalement, le jeu est beau, ultra propre, et optimisé correctement. Pour les points noirs, nous aurons des saccades intempestives en mettant le jeu à fond, et quelques bugs de collisions viennent s’incorporer dans le jeu. Ceci dit le reste est bien ficelé, et on espère un petit patch day one pour corriger le tout.
Enfin, il y a le sound design. Comme toujours, la VF reste de bonne qualité sur les personnages, excepté pour le narrateur qui est étonnamment mieux en VO. C’est le petit bémol, comme la synchro labiale qui part également en vrille sur certaines cinématiques. A contrario, les diverses musiques de Trine 4 : The Nightmare Prince sont toujours mélancoliques, mélodieuses, magiques, et collent bien à ce background tout simplement heroic fantasy de Trine.
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