Comme nous vous l’avions annoncé lors de notre première présentation du jeu, ce Tropico 6 est tout d’abord marquant par le changement de studio. C’est à Limbic Entertainment qu’est venu la lourde tâche de proposer cette nouvelle version de la gestion d’île. La volonté du studio reste ici de ne pas chambouler les codes de la série vielle de 17 ans mais de proposer une évolution dans la continuité. Et on peut dire que le résultat est plutôt à la hauteur !
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En tant que grand président de votre nouvel archipel, vous devrez bien entendu rester élu le plus longtemps possible. Pour cela vous devrez tout d’abord, et ceci dès le début de votre aventure, être le plus charismatique possible. Eh oui, comme vous vous en doutez, votre arrivée dans Tropico 6 sera marquée par la création de votre personnage. Un éditeur assez simpliste mais tout de même efficace, qui permettra de choisir notamment votre trait de caractère, ayant un effet sur votre partie. C’est ainsi que vous allez vous retrouver avec le fameux pyromane qui déclenchera des incendies à chaque visite officielle par exemple. L’humour est, comme vous pouvez le voir, toujours aussi présent, ce qui n’empêche pas le titre d’être tout de même exigeant !
Et pour être réélu, il en faudra de l’exigence. Car c’est bien beau d’avoir un sublime palais, mais il faut également traiter dignement les tropiquiens (ou tout du moins les persuader) que vous êtes l’homme de la situation. A chaque fin de mandat, à vous de déclamer votre plus beau discours en concédant le souci de votre politique, en accusant vos rivaux et en faisant comme tout bon politicien : des promesses. Cette possibilité était par le passé déjà incluse et il est plaisant de la revoir ici. Cela montre que Limbic Entertainment a joué et digéré l’ensemble de la série pour proposer une nouvelle version.
De la multiplicité des îles pour un même dictateur…
Si il y a bien une nouveauté qui se note dès les premiers instants, c’est bien le concept d’archipel. Exit l’unique île des anciens Tropico, ici vous devrez gérer de nombreuses îles. De nouveaux bâtiments et ports seront proposés vous permettant de pouvoir relier et connecter les différents territoires. C’est ainsi que vous pourrez désormais créer des tunnels et des ponts, permettant maintenant de relier par la route votre archipel. On remarque en outre de nombreuses nouveautés tels que les bus, taxis et même des téléphériques. Toute cette gestion des transports est un ajout vraiment bienvenu ici, car elle est vraiment utile sur un tel niveau de gestion, qui est ici plus grand que dans aucun autre jeu de la série. C’est d’ailleurs une autre nouveauté de ce Tropico 6 permettant au designer du titre comme des joueurs, de véritablement jouer avec la verticalité d’une île. D’autant plus que ces technologies n’arrivent qu’à un certain moment dans le jeu, il est vraiment grisant de voir notre île évoluer avec son temps, quittant les bateaux pour les tunnels rejoignant un bout à l’autre de l’atoll.
Qui dit île caribéenne, dit pirates. Dans Tropico 6, la piraterie a pris une part importante, vous permettant de mettre en place de véritables actes spécifiques du drapeau noir : vol d’or, de monuments… Lorsque vous avancerez d’une ère à une autre, vous pourrez envoyer de véritables espions pirater des données sensibles, favoriser un camp plutôt qu’un autre… Cet aspect du jeu est plutôt bien pensé, amusant mais surtout utile. En effet, si de nombreuses missions font appel à ces rebelles contrôlables, vous pourrez voler des monuments historiques, ce qui vous octroiera des bonus non négligeables. Par contre, vous ne pourrez dérober qu’une merveille, le pillage étant particulièrement risqué pour nos boucaniers. Tout comme votre palace, votre baie des pirates pourra changer de position, demandant tout de même un certain coût.
De la gestion précise au désastre global
Mais bien entendu, Tropico 6 est avant tout un jeu de gestion. Pour cela, vous retrouverez l’ensemble des problématiques liées à la série. A vous de bien choisir en fonction de votre terrain ce que vous produirez, manufacturez afin de mettre en place une politique d’import/export qui vous sera profitable. Il faudra également loger tous ses travailleurs et ses citoyens, ce sera à vous de les contenter en proposant des logements pour tous, plus ou moins accessible, dépendant de la population que vous souhaitez dans votre ville, mais aussi que vous désirez montrer également aux touristes.
Plus vous progresserez, plus le tourisme de votre île pourra se développer. A vous de bien gérer quoi montrer et quoi cacher ici encore une fois. Mais, et c’est bien entendu la grande force de Tropico, avoir des touristes reste totalement de votre ressort. Si vous souhaitez avoir un archipel totalement fermée aux étrangers, ouvert aux immigrants, industrielle, touristique, c’est à vous qu’il incombe de décider. Tout dépendra de votre politique, de la carte de jeu, mais également de vos relations. La diplomatie reste encore, dans cet épisode, un des éléments centraux.
Tropico 6 est un vrai best-of de 17 ans d’histoire de la série.
Que ce soit entre les différents clans de vos îles, les puissances en place ou encore votre banquier suisse, toute la diplomatie du titre se joue à coup de concessions, de demandes, de chantages et d’espionnage. Vous devrez, dès l’époque coloniale; jouer entre le pays contrôlant votre île, mais aussi les révolutionnaires qui souhaitent renverser le pouvoir en place. A vous de vous placer politiquement intelligemment en répondant plus aux demandes d’un camps afin de pouvoir devenir littéralement « El Presidente » ! Du côté de votre banquier suisse, il vous permettra de stocker quelques sous dans un autre compte, mais aussi de réaliser des actions afin de débloquer des plans, saboter un parti ou encore obtenir les faveurs d’un autre.
Toute cette gestion est un point central du jeu, et équilibrer l’ensemble ne sera pas une partie de plaisir. Vouloir le bonheur ultime de nos citoyens peut rapidement nous coûter notre trésorerie si vous faites trop de décrets. A contrario, se moquer de leur exigences vous coûtera cher au moment du vote, voire même provoquer une véritable rébellion. Bon, si vous êtes un tyran, votre police militaire pourra faire régner l’ordre d’une main de fer et emprisonner les opposants au régime, mais tout cela à un coût…
Un jeu au contenu riche et modelable
Si on parle maintenant en matière de contenu pur, Tropico 6 possède tout de même quelques atouts dans sa manche. A commencer par un excellent didacticiel, parfait pour vous apprendre les rudiments du jeux et vous aider à vous lancer en douceur dans le titre. Le mode histoire vous proposera une quinzaine de missions variées, allant de la simple révolution à la création d’une véritable île-chocolaterie géante. De nombreux clins d’œil sont d’ailleurs fait par ce biais et sont plutôt sympathiques, et pour le coup assez original. Si vous avez fait le tour, le mode bac à sable est fait pour vous, avec la possibilité de choisir tout d’abord entre une vingtaine de cartes, ou d’en créer une aléatoirement. En plus de cela, vous pourrez décider de la taille ou encore de la masse terrestre. Tout est ici pour vous permettre de personnaliser votre expérience de la meilleure des façons.
De notre côté, nous avons particulièrement aimé la possibilité de personnaliser la taille de l’archipel. C’est très plaisant de pouvoir ainsi créer un conglomérat selon l’image que l’on peut se faire, de la gestion que nous souhaitons faire. Un autre aspect plaisant est celle de pouvoir varier sur la longueur de notre partie selon les conditions de victoire. Vous n’avez que deux heures devant vous ? Faites une partie où vous gagnez si vous arrivez à une certaine ère. Vous avez le weekend entier ? Faites une partie jusqu’à ce que vous soyez détrôné. Un mode multijoueur est également de la partie, proposant neuf cartes où vous pourrez jouer jusqu’à quatre joueurs. Le jeu n’étant cependant pas sorti à l’heure où nous écrivons ces lignes, nous n’avons pas eu l’occasion de l’essayer.
Pour finir sur une note plus technique, Tropico 6 est un jeu qui fonctionne plutôt bien sur une configuration actuelle moyenne, le jeu étant assez joli sans être un monstre de démonstration. La direction artistique est toujours une belle petite réussite et les illustrations nous plongent directement dans l’ambiance paradisiaque du titre. Et nous ne pouvons encore une fois que remercier les développeurs de nous proposer une bande son aussi plaisante, nous transportant dans les rues de La Havane, avec un bon petit verre de rhum.
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