La première fois que Trover Saves the Universe avait été annoncé, c’était pendant la conférence de Sony à l’E3 2018. Il s’agit d’ailleurs du troisième jeu du co-créateur de Rick & Morty à savoir Justin Roiland, qui est à la tête du studio Squanch Games. Effectivement, les développeurs avaient auparavant sorti Accounting+, mais également un jeu VR, Dr. Splorchy Presents: Space Heroes. Du coup, Trover Saves the Universe, situé dans un univers complètement loufoque, est finalement plutôt réussi malgré son classicisme.
Le jeu a été testé sur PS4 standard et PS4 Pro, en version VR comme non VR. Les trois dernières images du jeu dans la galerie d’images montrent la mouture VR.
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L’histoire du titre de Squanch Games est qu’on se le dise assez spéciale. Le soft commence sur une cinématique où vos chiens se font enlever par Glorkon, une créature repoussante dénuée d’orbites. C’est justement à ces deux endroits précis que le méchant va mettre vos toutous et s’enfuir par le suite, avec pour dessein de détruire l’univers et le cosmos tout entier. Vous vous réveillez ensuite chez vous et vous ferez la connaissance de Trover, un personnage violet doté de bébénergies à la place des yeux. A partir de là, votre mission avec Trover, sera d’empêcher Glorkon de mettre son plan machiavélique à exécution.
D’emblée, force est de constater que le fil rouge que propose Trover Saves the Universe est assez générique. Cependant, on ressent immédiatement la patte Justin Roiland. En effet, nous avons un background à la fois bizarre, joyeusement débile, et absurde qui marche du feu de dieu. Soit justement ce qui faisait le sel de la série Rick & Morty, dont Justin Roiland en est le co-créateur.
De plus, nous retrouvons également pas mal de similitudes avec Rick & Morty. Entre des aliens au design franchement étrange, les flopées de planètes que l’on visite tout au long l’aventure, mais également la plupart des dialogues potaches, comme diverses situations absurdes et trash au possible. Ce cocktail détonne bien, et on se marre bien sur le titre de Squanch Games qui manque pas d’humour. En somme, c’est globalement maîtrisé du début à la fin.
En voulant faire un jeu orienté comédie et aventure, Squanch Games a clairement réussi son pari.
En sus de son univers accrocheur, et dont Justin Roiland avait même affirmé que Trover Saves the Universe peut carrément faire partie de l’univers de Rick & Morty – et plus précisément des chaînes câblées interdimensionnelles -, l’écriture ne rate pas non plus. Sans détour, le bébé de Squanch Games est drôle à chaque ligne de dialogues. Le côté improvisation de la plupart des voix qu’a effectué Justin Roiland est juste parfait. Comme les autres comédiens du doublage. Si le côté bavard va se faire ressentir tout comme certaines blagues beaufs trop forcées, on ne pourra pas s’empêcher de hurler de rire à chaque contexte, allant de plus en plus dans le saugrenu.
La fin est d’ailleurs en parfait accord avec tout le reste du jeu, à savoir totalement arriéré et rigolo. Nous avons déjà hâte de découvrir le contenu supplémentaire qui arrivera par la suite gratuitement, histoire d’enrichir le contenu de Trover Saves the Universe. En voulant faire un jeu orienté comédie et aventure, Squanch Games a clairement réussi son pari. Le quatrième mur prend également cher avec ses tonnes de références, qui ne se cantonnent pas qu’à la vulgarité gratuite qui est présente certes, mais restant la marque de fabrique de Justin Roiland.
Un gameplay qui reste générique
La jouabilité de Trover Saves the Universe, quant à elle, ne fait pas dans le détail. Le jeu vous fait prendre le contrôle de Trover contrôlé par vous-même, appelé d’ailleurs « le Séant » dans le jeu. Grosso modo, vous verrez votre personnage assis sur un fauteuil avec une manette à la main, et en train de contrôler Trover. Et tout en déplaçant notre protagoniste violet, vous devrez systématiquement vous téléporter à lui via des halos lumineux en appuyant sur une touche, et ainsi continuer à progresser. Il faut concrètement s’habituer au premier abord à cette maniabilité, devenant rapidement intuitive comme efficace, et plus ou moins proche en version VR comme non VR.
L’alchimie interactive entre vous et Trover est au passage bien présente, et vous alternerez dans chaque niveau entre du combat, de la plateforme, et quelques puzzles. Du côté des combats rien de transcendant, il suffira en général de bourrer le bouton d’attaque, ou bien d’utiliser votre attaque sautée pour faire plus de dégâts sur vos ennemis. Le feeling est néanmoins agréable, et d’autres types d’ennemis plus résistants arriveront en cours de jeu pour vous donner du fil à retordre.
Dans l’ensemble, le gameplay est bien calibré, et trouve le parfait équilibre entre exploration, puzzles, combats, et plateformes.
Au niveau de son côté purement plateforme, c’est également quelque chose que l’on a déjà vu et revu dans certains titres VR. Trover devra en général résoudre quelques légers puzzles pour atteindre des plateformes inaccessibles, voire tout bonnement sauter de plateformes en plateformes, avec un saut ou double saut. Bien entendu, gameplay taillé pour la VR oblige, votre propre personnage du haut de son fauteuil manette en main, pourra tourner la caméra, mais aussi prendre de la hauteur avec son fauteuil, afin d’avoir une meilleure vue sur Trover, et que notre héros violet puisse bien progresser. Bien que ce soit classique, l’aspect plateforme est bien calibré, mais parfois légèrement terni par certains angles de caméra fixe éloignés et approximatifs.
Enfin, il y a bien l’aspect puzzle. Foncièrement ils ne sont pas si compliqués que ça, vu qu’ils seront à base de caisses à déplacer, ou bien de mécanismes à activer, via certains upgrades que votre propre personnage acquerra au fil du jeu. Il y aura même certains moments où Trover taclera divers jeux à bases de puzzles, preuve qu’une fois encore, Trover Saves the Universe est dans la parodie totale.
Dans l’ensemble, le gameplay de Trover Saves the Universe est bien calibré. Il trouve un bon équilibre entre puzzles, combats, plateformes et forcément exploration. Alors bien entendu, c’est relativement classique, mais le tout reste efficace. Malgré par moment une appréciation des distances qui reste un peu approximative, et quelques petits bugs de collisions tantôt agaçants. Mais concrètement, le tout se joue bien et ces petits accrocs ne pourrissent pas vraiment l’expérience de jeu.
Pimp My Power Babies
Un côté upgrade est aussi de la partie dans Trover Saves the Universe. Mis à part certains passages qui sont plus ancrés dans la narration, les niveaux traditionnels vous amènent à rencontrer divers protagonistes avec un stand upgrade. Ici, pas besoin d’acheter tel ou tel équipement, car tout vous est donné de manière automatique et scripté, histoire de vous apprendre de nouvelles aptitudes. Cela permettra à Trover de gagner de nouvelles compétences comme le double saut, ou encore la roulade. Concrètement, c’est bien pensé dans l’ensemble, et plutôt organique. Notez que votre personnage dans son fauteuil pourra aussi gagner des compétences de façon scriptée. Ces dernières apporteront évidemment une plus value coopérative sympathique entre Trover et vous-même.
Maintenant pour sa durée de vie, le soft est court. Loin d’être une simple expérience VR ceci dit, il faudra en revanche cinq heures de jeu pour en venir à bout, avec un seul mode de difficulté, accessible. On pourra ensuite éventuellement s’amuser à récolter ces fameux bébénergies dans chaque niveau en explorant les moindres recoins, histoire d’améliorer les points de vie de Trover une fois un certain seuil de bébénergies atteint. Mais au-delà de ça pour 24,99 € – et 29,99 € sur PS4 -, c’est limite comme durée de vie, même si du contenu gratuit arrivera prochainement pour prolonger l’expérience.
Sur la technique, le titre de Squanch Games est particulier. Si on pourra aimer comme détester la direction artistique assez étrange, les graphismes cartoons et colorés sont agréables à l’œil. On pourra aussi pester sur la limite de certaines textures, mais les panoramas restent assez variés, avec une assez bonne distance d’affichage en VR comme non VR. Les modèles 3D sont au passage assez soignés, et le style graphique cartoon aide à compenser le faiblesse technique un peu évidente du soft.
Au passage, sachez que le jeu est bien optimisé en VR avec une absence du motion sickness, et d’une immersion au poil. En revanche, on sera surpris de voir que le jeu a des chutes de framerate en version non VR, surtout quand nous sommes à l’intérieur de la télécapsule sur PS4 standard… Par contre, vous l’aurez compris, l’expérience de jeu est plus affinée et mieux optimisée sur PS4 Pro. On a un rendu plus propre, avec quasiment pas d’aliasing.
Un dernier mot rapide sur la bande-son. Comme évoqué plus haut, l’acting est franchement cool avec des doublages vraiment parfaits. Le jeu est d’ailleurs sous-titré en français sans réelles fausses notes. Néanmoins, il est vraiment agaçant de voir que les sous-titres passent tantôt trop vite. Ce qui empêchera les joueurs anglophobes de prendre le temps de les lire. Au niveau des musiques enfin, elles sont dans le ton de l’univers mais ne marqueront pas plus que ça, car elles restent vraiment banales pour nous marquer…
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