Que dire de nouveau sur Street Fighter ? Après trente années d’existence, la série à réussi le pari de tenir, et de s’imposer aujourd’hui comme le jeu de combat incontournable de la scène eSport, et ceci véritablement depuis son quatrième épisode. Pourtant, la série avait débuté en 1987 par un premier épisode qui aurait pu faire sombrer dès le départ la série dans les oubliés du paysage vidéoludique. C’est avec ce deuxième épisode, sorti en 1991, que les choses vont changer.
De son succès en arcade, à son arrivée sur Super Nintendo et Sega Megadrive, Street Fighter II est devenu en l’espace de quelques mois la nouvelle référence du jeu de combat. Si Street Fighter II est un jeu qui peut paraître un peu rustique aujourd’hui (on joue par contre encore à ses incarnations futures tel que Super Street Fighter II ainsi que son édition turbo), ce jeu met en place une très bonne partie des mécanismes de game design et de gameplay de tout un genre entier. De l’utilisation des quarts de cercle, aux six boutons d’attaque, ainsi que la différenciation de différents archétypes de maniabilité par personnages, tout y est. C’est donc avec un tel héritage que Capcom décide, après un épisode Turbo HD en demi-teinte, de ressortir un nouvel épisode de son jeu culte, nommé Ultra Street Fighter II : The Final Challengers.
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Le jeu débute par une cinématique, empruntant sa mise en scène à celle de l’introduction de Super Street Fighter II : the new Challengers. Ici, pas de surprises, nous sommes en terrain connu. Le menu, somme toute classique, vous proposera les modes suivants : en outre les classiques modes arcades, versus, online et training, vous trouverez un tout nouveau mode coop et la voie du Hado.
Vous pourrez de plus accéder si vous le désirez à la galerie du jeu, très fournie, permettant aux fans de découvrir le travail de l’ensemble des artistes lié au jeu. Il vous sera possible également de personnaliser vous-même un ensemble de 10 sets de costume pour chacun des personnages du jeu. Plus d’excuse pour avoir des personnages aux couleurs différentes que votre adversaire !
Cerise sur le gâteau, il vous est dorénavant possible de choisir dans les options la possibilité de jouer à Ultra Street Fighter II avec les graphismes Super Nintendo, mais également l’ensemble du sound design et musiques de l’époque. On se rappelle de l’édition turbo HD qui ne permettait au final que de remettre les anciens décors, en nous obligeant de jouer avec les nouvelles animations des personnages.
On peut d’ailleurs souligner que les animations refaites pour l’occasion sont plutôt agréables à l’œil. Si en 1080p elles pourront être au final assez baveuses, la différence se verra véritablement que sur un très grand écran. Le retour aux graphisme originaux fait ainsi passer votre écran en format 4/3, comme les téléviseurs cathodiques de l’époque, pour un résultat plutôt correct, permettant de retrouver les véritables sensations de l’époque. Concernant le son, si les sons et compositions originaux sont présents, pour le bonheur des nostalgiques, les sonorités réenregistrées sont de leur côté plutôt réussies, proposant de nouvelles versions des thèmes cultes, et en proposant un sound design des personnages toujours plus complet, réutilisant les sons de Street Fighter IV.
La science du gameplay
Street fighter II est peut-être, aux yeux des fans, un des épisodes les mieux réussis, les plus équilibrés. Le challenge de ressortir un tel jeu aujourd’hui dans une nouvelle version est alors de savoir bien doser les changements pour qu’il y ait toujours cette balance. Avec l’ajout de Evil Ryu et Violent Ken, cette question de l’équilibrage se retrouve au milieu des questionnements des joueurs. Il est vrai que l’ajout de ces personnages risque de poser problème sur le long terme, ils possèdent une palette de coups véritablement plus puissante, mais compensent par une frame data un peu moins à leur avantage. Il reste au final que les différents affrontements, où chaque personnage possède ses points forts et ses faiblesses contre les différents personnages (matchup) restent similaires aux différentes versions de Street Fighter 2
Il est d’ailleurs très agréable de ressentir dès les premiers affrontements le même feeling si particulier de jouer à Ultra Street Fighter II. Peu de jeu possède ce supplément d’âme qui donne pour le coup un sentiment si spécifique dans un jeu. Sur cet aspect, la maniabilité reste très sensiblement la même qu’à l’époque : 3 boutons pour les poings, 3 pour les pieds. Pour effectuer les chopes, la pression de la direction et du poing ou pied est nécessaire, et quant aux coups spéciaux, ils se font comme auparavant à l’aide de combinaisons directionnelles dépendant des personnages.
Lorsque l’on parle de maniabilité, la manette est au final assez décisive concernant notre confort ou non face aux différentes mécaniques de gameplay. Et si la manette PS4 ou Xbox 360 font très bien le travail pour jouer à un jeu de combat, l’utilisation manette des deux joycon ensemble s’avère au long terme, dans une volonté de jouer de façon sérieuse voire compétitive sur ce Ultra Street Fighter II, assez difficile. Le problème principal est la position des gâchettes L et R beaucoup trop petite et trop collées par rapport au stick analogique. Le stick analogique se trouve du coup manquer de par notre position de la main assez imprécise, et il faudra véritablement un temps d’adaptation pour pouvoir sortir de nous même l’ensemble de la combos list des personnages. On conseillera ainsi assez facilement l’utilisation d’un contrôleur pro, ou d’un stick arcade plus classique.
Du contenu, du contenu, mais de qualité?
On vous faisait il y a peu la liste des modes disponibles dans le jeu. Si elle peut paraître plutôt dense pour un jeu de combat, il y a tout de même certaines grosses remarques à effectuer. Concernant le mode arcade, s’il peut paraître plutôt classique au premier abord, et même plutôt complet, avec notamment son choix de difficulté, il y a un gros reproche à faire à ce mode : les mini-jeux, entrecoupant tous les 3 combats le mode arcade, ont tout simplement disparu du jeu ! Si on a un si bon souvenir de Street Fighter II, c’était également pour ces bonus stage, où l’on devait casser une voiture avec nos poings !
Le mode coop de Ultra Street Fighter II propose de son côté quelques combats à 2v1, où les deux personnages partagent une seul barre de vie. Le but sera alors de combattre les personnages les plus forts du jeu, joués par l’IA. Chaque combat se déroule ainsi : vous devrez gagner avec 2 round gagnants, tandis que l’ordinateur n’aura besoin que d’un seul round pour remporter la partie. Le mode s’avère assez fun pour le peu que vous jouiez avec un pote, dans le cas où vous êtes seul, une intelligence artificielle sera là pour vous accompagner, mais elle ne s’avère pas très efficace.
Autre mode de jeu réservé quant à lui au joueur solo, le mode la voie du Hado se veut utiliser les différentes fonctionnalités de reconnaissance de mouvement des joy con. En effet, vous incarnerez encore une fois ce bon vieux Ryu, mais en vue FPS ! On vous conseille de lancer le tutoriel avant toute partie car le jeu utilise des mouvements assez spécifiques, et ne vous autorise pas d’utiliser des coups classiques. Le mode de jeu en lui même est un enchaînement de vague d’ennemis, de résistance changeante en fonction de leur couleur et de la difficulté de la partie.
Au final, ce mode de jeu s’avère véritablement dispensable, que ce soit de par ses imprécisions de gameplay, et son manque d’intérêt et de véritable but. Le jeu tente de vous proposer une jauge de progression, mais cela reste très artificiel et ne respectant aucunement les jeux de combat.
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