Lors du Tokyo Game Show 2015, nous avions eu droit à une véritable surprise lors d’une conférence. La société pharmaceutique phare dans le milieu de Resident Evil se met à l’honneur pour offrir un tout nouveau jeu de shoot compétitif, s’intitulant Umbrella Corps.
N’étant pas un Resident Evil mais ayant le mérite de reprendre tous les éléments esthétiques, c’est une variation du jeu que l’on retrouve ici sur le thème de l’action et surtout, de la tactique. Umbrella Corps aura su en surprendre plus d’un, notamment ceux qui attendaient un retour en force de la licence ces derniers temps, et fera partie du line-up des 20 ans de la franchise avec Resident Evil 7 et Resident Evil 2 Remake. Capcom semble vouloir marquer les esprits en proposant divers softs : de la nouveauté, de la nostalgie et de l’innovation !
Mais autrement dit, pourquoi avoir lancé Umbrella Corps ? Simplement parce que Resident Evil 7 se lance dans la vue FPS avec la VR, il semblerait donc que les spin-off et dérivés soient désormais les seuls à proposer le gameplay à la 3eme personne auquel nous étions habitués depuis bien dix ans maintenant. Capcom a donc eu la volonté de proposer quelque chose de nouveau, très certainement inspiré par le succès des modes secondaires parus après Resident Evil 4 (notamment le fameux mode Mercenaire). Umbrella Corps reprendra donc quelques idées d’Operation Raccoon City, et tentera d’en faire quelque chose de plus accessible et axé sur la compétition.
Une guerre civile bio-terroriste
Assez parlé, entrons dans la guerre bio-terroriste. Umbrella Corps vous plongera aux commandes d’un agent des forces spéciales de la société pharmaceutique d’Umbrella, étant à l’origine des nombreuses mutations génétiques de la franchise Resident Evil. Le jeu se montre exclusivement orienté multijoueur compétitif en proposant un mode secondaire se jouant entièrement en solo, mais n’ayant aucun vif intérêt… nous en ferons d’ailleurs l’anecdote détaillée plus tard. Déjà de nombreuses vidéos promotionnelles auront montré le concept des différents modes de jeu présent, ainsi que le gameplay dans sa globalité, il n’y aura donc pas de grandes nouveautés mais nous pouvons désormais en juger sur la qualité manette en main.
A premier abord, c’est une agréable surprise, il ne faut pas le cacher. Nous nous retrouvons aux commandes donc d’un soldat lambda d’Umbrella, qui ne sera donc pas Hunk ou la compagnie présente dans Operation Raccoon City, mais bien un personnage vous étant propre. Le gameplay reste relativement surprenant dans le bon et le mauvais : on se retrouve avec une caméra on ne peut plus collée au personnage avec l’impossibilité de régler ceci dans sa version PS4 avec des déplacements rapides. Autant dire que pour prendre ses repères au début, ce n’est pas gagné, mais au final, cela devient agréable quand on voit la simplicité et l’accessibilité du titre en terme de commandes. Grâce à la nervosité et l’intensité de l’action proposée à l’aide du mélange de zombies et militaires, on prend mine de rien un certain plaisir à jouer à Umbrella Corps. Les parties se caractériseront par l’arrivée des deux équipes à un point définit précis, puis aux affrontements, jusqu’à ce que les créatures présentes dans la map viennent se mêler au conflit à un certain moment. Si vous avez la possibilité d’utiliser l’une d’entre elles comme bouclier, on retiendra surtout qu’elles seront plus puissantes qu’elles en ont l’air, et que vous risquez de mourir plus souvent de la mâchoire d’un Cerberus plutôt que de la main d’un joueur. Les parties quant à elles durent environ trois minutes en partie classée, et jusqu’à cinq minutes en partie publique.
Une action avec une intensité jamais vue dans l’univers Resident Evil
J’ai été personnellement l’un des premiers à ne pas avoir été emballé par Umbrella Corps à cause des aperçus vidéo bien trop brouillons, pas très beaux et fait à la va vite. Mais manette en main, c’est une toute autre expérience qui surgit, puisque les commandes restent en adéquation avec le genre en proposant un gameplay très simple, mais avec une petite touche unique. Umbrella Corps ne prendra pas le parti de proposer un jeu « simulation », et s’orientera très clairement dans l’arcade, avec des déplacements toujours très (trop) rapides et des phases d’escalades assez abusives pour faciliter les déplacements ainsi que quelques balles de trop pour éliminer les ennemis. Il s’inscrira dans la lignée de ces jeux qui ne sont pas là pour faire tape à l’œil de par ses graphismes, mais plutôt dans l’énergie concentrée et la tactique en équipe, car ici, elle est de prime dans des affrontements à trois contre trois.
Dans les bonnes idées, je noterais particulièrement la vive surprise du mélange TPS – FPS. Au départ, je redoutais ce moment et m’attendais à quelque chose de difficile d’accès, d’avoir à jongler entre tir entre première et troisième personne pour les combats, alors que finalement pas du tout ! La vue en FPS est en réalité simple, puisqu’elle est automatique lorsque l’on appuie sur la touché de visée. Elle est généralement accessible à tout moment en partie, que vous soyez debout, allongé ou accroupis par la pression simple de la touche L2 sur PS4 mais ne sera pas possible si vous passez à couvert. On retrouve aussi un menu circulaire visant à donner des ordres qui varient à chaque début de partie en fonction du mode de jeu auquel on joue, ce qui peut s’avérer être un outil de communication très complet en regardant un peu toutes les possibilités. Par exemple, en partie à objectif, vous aurez des ordres en adéquation avec le mode de jeu, vous pourrez définir votre première approche lors de la manche jouée pendant le décompte, tandis que dans les matchs à mort, vous donnerez votre position pour le départ, à savoir si vous souhaitez faire immédiatement face à l’équipe, les contourner , vous replier, ou un tas d’autres options. On notera également l’appréciation de la fameuse caméra qui donne vue sur tout le terrain et révélant la position de vos alliés et ennemis lorsque vous mourrez pendant une partie. De quoi communiquer la position de chacun à ceux que vous voulez afin de réétablire une stratégie au besoin ! La communication est donc finalement importante dans cet Umbrella Corps.
Nous regretterons cependant pas mal de choses. Après avoir évoqué un gameplay nerveux et très axé tactique en équipe, Umbrella Corps n’est pas dépourvu de défauts, qui sont malheureusement assez conséquent pour l’expérience. Premièrement, on y note des phases de couvertures hypers brouillonnes, pour ne pas dire quasiment injouables. Si la facilité de la mise en couverture est mise en avant, puisqu’il ne faudra presser qu’une touche et que tous les recoins sont compatibles, il est cependant impossible de bouger une fois à couvert, hormis pour jeter un œil au combat. Le champ de vision est également très réduit une fois dans cette position, ce qui rend ce système très inutile – autant préférer l’ancienne méthode du tir accroupis ou allongé. Le mode Solo, intitulé « L’Experience » trouve timidement une place dans le jeu et il se montre tellement pauvre en originalité qu’il semblerait presque qu’il ait été développé au dernier moment. Comptez environ quatre heures grand maximum pour parvenir à bout d’une trentaine de niveaux absolument pas scénarisé, hormis un petit descriptif de chacune des missions dont l’objectif ne sera rien d’autre que de récolter des fioles d’ADN ou bien de tenir une position. Grosso-modo, c’est pareil que les modes multijoueur, mais seul face aux PNJ et donc bien moins excitant.
Rien n’est assez pour nous accrocher au jeu…
Techniquement, Umbrella Corps se débrouille… mal. C’est très étonnant dans la mesure où le jeu ne pèse déjà que 4Go, n’a pas totalement de quoi faire craquer une PlayStation 4 pour les images par secondes, et propose pourtant un 60fps étrangement mal optimisé. Il n’est pas rare d’observer quelques pertes d’images par seconde, entraînant des micro-ralentissements pas très agréable à l’œil. Pas méchant non plus, mais on y retrouve cette grande faiblesse qui ne rajoute pas plus de charme au jeu. On a évidemment droit à un Full HD 1080p, et tient graphiquement la route avec des textures et une modélisation de zombies honorables. Nous rejetterons juste la bande-son juste… atroce lorsque l’on entend le recyclage des sons de Resident Evil 6 et de mix electro en partie qui colle au thème, certes, mais dont on se passera. L’effort n’aurait pas été de refus, ne serais-ce que pour les bruitages quoi !
Enfin pour terminer dans les derniers dans les détails, nous parlerons évidemment du Brainer, la fameuse arme de mêlée. Utile sans être indispensable au gameplay comme mainte fois mis en avant, cette arme de mêlée servira aussi bien pour éliminer vos adversaires que pour escalader des endroits de la map. Vous aurez droit à trois Brainer différents et l’arme pourra être chargée pour effectuer… des choses inutiles. Etant donné que l’arme a déjà le privilège de tuer n’importe qui du premier coup, je n’ai personnellement pas trouvé d’utilité à charger l’arme. Peut-être pour tuer plus de zombies d’un seul coup ? Ou bien infliger plus de dégât à une arme biologique spéciale ? Quand on sait déjà les dégâts que ces ennemis envoient, on préfère se tenir à distance…
Ce n’est pas monstrueux pour autant
Ces points ne sont malheureusement pas suffisants pour établir une note correcte à Umbrella Corps. Oui, on a un gameplay assez différent ce que l’on connaît sur le marché et qui n’est pas mauvais (bien qu’il divisera de nombreux joueurs, cela peut ne pas plaire à tout le monde) et oui il y a des défauts qui pénalisent pas mal le jeu. Le problème encore, c’est que le contenu est très chiche et limité, bien qu’il ne fait aucun doute que Capcom proposera des mises à jours prochainement, on reste pour l’heure sur notre faim en n’étant pas très confiant pour la suite.
En effet, pour le mode multijoueur, on y compte pas plus de sept maps, toutes recyclées d’anciens opus. Dans l’ensemble, les cartes se portent plutôt bien, sauf peut-être Racoon City qui malheureusement n’est vraiment pas bien adaptée pour la situation. Bien trop pluvieuse, bien trop encombrée, cette map n’est pas totalement optimisée pour le style de jeu compétitif proposé ici. On y compte également un arsenal plutôt pauvre, ne se limitant qu’à plusieurs types de fusils à pompe et fusils d’assaut/mitraillettes, donnant un léger résultat d’environ une quinzaine d’armes… Où sont les fusils mitrailleurs et les fusils à lunettes ? Tant qu’à faire, autant proposer de nombreuses armes plus tactiques pour un tel volet. On se contentera d’armes qui se ressemblent un peu trop. Les armes de poings resteront de leur côté plutôt correctes, en proposant toujours les classiques que sont le Lightning Hawk et le Samuraï Edge.
On pourra cependant personnaliser toutes ces armes avec un large panel de camouflages et plusieurs viseurs aux réticules personnalisables, en y ajoutant également un silencieux ou non.
D’ailleurs, côté personnalisation de personnage, celle-ci n’est pas tant à la ramasse que ça il faut dire, mais n’est pas complète non plus. Réellement, il faudra compter pour l’heure sur une petite dizaine de masque, ajoutant également des visages des protagonistes des anciens opus (Wesker, Barry, Chris…) et une petite dizaine d’épaulières puis bien moins de tenues. Suite à cela, vous aurez la possibilité de coller des stickers sur vos casques, chose pas très esthétique qu’on se le dise, et de coller un sticker sur votre Brainer, se situant sur votre dos.
Malheureusement doté d’un contenu trop léger, Umbrella Corps a intérêt à vite se mettre à jour !
Le jeu comportera trois types de parties à son lancement : Classée, Publique et Privée. La partie classée vous donnera accès aux points d’expérience, au leveling et au déblocage d’éléments, tandis que la partie Publique ne comportera aucun de ces éléments et vous donnera immédiatement libre accès à tous les éléments d’armes et de personnalisation, sans avoir à les débloquer. Peut-être original, mais cependant, la recherche se montre peu accessible puisque l’on est imposé de choisir les règles de jeu (nombre de round, durée…) avant de lancer une recherche, et malheureusement, à l’heure où ces lignes sont écrites, il reste difficile de trouver du monde dans ces parties. De plus, il n’y a même pas l’option pour choisir aléatoirement !
La partie privée de son côté reste classique et vous offrira les mêmes choix de paramètres que la partie Publique, en plus de sélectionner la carte vous-même pour jouer avec vos amis.
Pour conclure, Umbrella Corps ne comporte à son lancement que très peu de modes de jeu. A vrai dire, il n’en a que deux, à savoir le mode Affrontement et Multi-Ops. Ce dernier mode a tout de même la particularité d’en proposer plusieurs en un, mais étrangement, aucun n’est disponible au détail. Il proposera donc des modes de jeu aléatoirement, comme l’élimination d’armes biologiques, capture de position, match à mort ou capture de fioles d’ADN ou de mallettes, et il est à se demander pourquoi ne sont-ils pas disponible tous au détail. Bien heureusement, il semblerait que le contenu soit considérablement amélioré dans les semaines, voire les mois à venir en proposant plus de maps et plus de modes de jeu. Disons que l’on attend que ça, désormais… ma note se verra, ainsi, soit aller vers la hausse, soit vers la baisse dans les quelques mois à venir.
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