Un an, c’est visiblement le temps qu’il a fallu au studio Chinois Winking Entertainment pour développer une suite au jeu VR Unearthing Mars. Etant une suite directe du premier opus qui se dotait d’une fin en queue de poisson, Unearthing Mars 2 : The Ancient War parviendra-t-il à relever un peu le niveau de son aîné qui était plutôt ennuyeux ?
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ToggleRetour sur une ancienne guerre opposant deux civilisations martiennes
Chronologiquement parlant, Unearthing Mars 2 : The Ancient War se déroule au premier abord peu de temps après le premier opus. Effectivement, nous avons droit dans un premier temps à une cinématique nous propulsant en 2034. Cela fait quelque temps désormais que Katherine, la capitaine de notre héros, n’est plus à cause des événements du premier opus. Par la suite, le soft nous plonge quelques années plus tard soit en 2043, où un dispositif permettant de lire une arche récupérée sur Mars est créée. Notre personnage va pour le coup servir de cobaye, et voir ce qu’il se cache derrière cette mystérieuse arche, renfermant bon nombre d’informations.
C’est globalement le point de départ du scénario, qui nous emmènera dans les vestiges du passé de deux lointaines civilisations extraterrestres plutôt avancées. Ces dernières étaient en guerre, et nous apprendrons forcément peu à peu leur motivation au fil du jeu. En dépit d’un côté science-fiction qui aura le don de faire évidemment son petit effet, on déchantera une fois encore assez vite sur sa narration, franchement ratée. Le tout est raconté de manière assez brouillonne, plate, et surtout assez confuse pour que l’on prenne au moins la peine de s’intéresser un tant soit peu à l’histoire, qui a pourtant du potentiel. C’est franchement regrettable, surtout que revivre cette fameuse guerre via une sorte de dispositif d’activation d’arche ferait presque penser à un Assassin’s Creed.
Le scénario aurait pu paraître plus captivant si les personnages étaient intéressants, et si la narration n’était pas confuse, brouillonne, avec une fin encore une fois en queue de poisson.
Bis repetita également pour les personnages. On retrouve en globalité pratiquement les mêmes personnages que le premier opus, à quelques exceptions près. Hormis les personnages extraterrestres intéressants et stylés – Fusil Blanc est un bon mélange entre Black Panther et Warframe niveau design, les personnages humains ne sont clairement pas au niveau. Il y a clairement un manque de punch et de personnalité chez ces derniers, ce qui fait que l’on ne s’attachera à aucun moment à eux, et c’est bien dommage. De plus, même si on sent la volonté de Winking Entertainment d’apporter parfois une légère touche d’humour, le soufflet retombe vite, à cause de dialogues qui manquent clairement d’impact. On l’aura compris, le studio chinois manque peut-être encore d’expérience dans le domaine de la narration. Peut-être que le probable prochain volet corrigera le tir sait-on jamais ? En tout cas vu la fin, il y a des chances pour qu’une suite se profile à l’horizon. Ah oui, il faut savoir en sus que les choix de dialogues ont été enfin supprimés sur ce nouvel opus, ce qui n’est pas plus mal car ces derniers n’apportaient rien sur Unearthing Mars premier du nom.
Côté direction artistique, ce n’est pas encore ça pour les p’tits gars de Winking Entertainment. Malgré le bonne volonté des développeurs, il est assez effarant de parfois se retrouver sur des panoramas déjà vus dans les précédents volets. Il y a pour le coup un gros manque de variété dans les décors, qui manquent incontestablement d’inspirations. Bon, nous avons au moins quelques arrière-plans relativement sympas et dépaysant par rapport à son aîné mais cela ne suffit pas. Ce qui fait que l’on s’ennuiera assez vite à retrouver les mêmes décors, avec une construction pour le moins redondante et paresseuse.
C’était pas ma guerre !
Unearthing Mars 2 : The Ancient War, comparé à son prédécesseur, adopte une approche totalement différente. Effectivement, alors que le premier volet tentait de varier les phases de jeu avec des énigmes, de l’exploration et quelques rapides phases de shoot, cet opus-là s’orientera action tout le long du jeu. Très clairement, dans tous les niveaux, vous devrez avancer avec le système de téléportation, tirer sur tout ce qui bouge, continuer votre progression et ainsi de suite. Du coup, exit la variété et bonjour à la répétitivité sans nom. C’est décevant, car le titre avait quand même une bonne base de travail sur le premier jeu, mais Winking Entertainment a voulu jouer la carte de l’action pure et dure, sous forme d’un shooter pratiquement sur rails à la Time Crisis, qui est cependant loin d’être vilain.
En effet, le titre vous fera avancer avec votre PlayStation Aim Controller, ou votre manette Dualshock 4. Que ce soit avec la manette ou l’accessoire, la jouabilité reste néanmoins forte agréable, et sans signe de motion sickness ou de soucis de calibrage. On devra maintenir la manette de manière traditionnelle, et l’accessoire de Sony comme si vous teniez un vrai fusil d’assaut ou fusil à pompe. Vous aurez une jauge de santé – tuer des ennemis vous redonne de la santé par ailleurs – mais aussi une jauge bleue, représentant la jauge de bullet time. Une fois cette dernière activée via la touche croix, vous pouvez instantanément one shot vos ennemis, avec un petit cercle rouge indiquant le point faible de ces derniers. Les bullet time seront en revanche assez courts mais stylés, et il faudra par conséquent ajuster très rapidement vos cibles.
L’aspect shooter n’est absolument pas déplaisant, mais est plombé par une construction paresseuse, répétitive et beaucoup trop linéaire.
D’ailleurs, à certains endroits du jeu, vous téléporter déclenchera parfois de manière instantané ce bullet time quand ce sera possible. Dans sa globalité, le ralenti transpire la classe et le style pour ajuster nos cibles mais ce qui gênera globalement, ce seront les gunfights répétitifs, monotones, et surtout un bestiaire qui n’évoluera pas d’un poil. On avancera en clair de niveau en niveau, et de téléportations en téléportations en dézinguant des robots et de l’extraterrestre en masse. La progression s’effectue pratiquement sur des rails comme un Time Crisis en somme et tout se fera de façon linéaire, avec parfois des choix de chemins parfaitement illusoires, qui n’apportent rien à l’histoire et aux niveaux. La lisibilité en combat est parfois également un peu pénible, à cause de la distance d’affichage relativement limitée, notamment sur PS4 standard… On regrettera qui plus est qu’il n’y ait que très peu de décors destructibles…
Côté difficulté et boss, c’est correct. La difficulté de base sera en normal, mais sachez qu’en finissant le soft, vous pourrez de toute façon rejouer les dix chapitres du soft. Au passage, il est tout bonnement scandaleux de voir que deux ou trois chapitres ne sont juste que contemplatifs, et s’apparentent donc à des cinématiques justes immersives. C’est une mauvaise idée en soi, et heureusement que le challenge est parfois décent en normal, avec certains boss qui donnent un tant soit peu du fil à retordre. Mais malheureusement, le nombre de boss en question ne se limite qu’à trois mais au moins, les affrontements sont plutôt dantesques en l’état.
Pour la durée de vie du coup, sachez que le soft se termine en approximativement 2h30 à trois heures de jeu en fonction de votre façon de jouer. Pour 19,99 € sur le PlayStation Store, autant dire que ça fait mal vu que la rejouabilité est pratiquement inexistante. Six armes différentes sont aussi au programme dans le soft, à savoir un fusil d’assaut, une mitrailleuse, un lance roquette, et trois autres armes extraterrestres qui ne sont même pas déblocables ou trouvables sur notre première partie. Ces dernières s’offriront de plus un tir secondaire, qui aura le don d’un peu trop faciliter les gunfights.
Une bonne composition musicale !
Avant d’aborder le sound design, Unearthing Mars 2 : The Ancient War a-t-il fait de nets progrès sur sa réalisation graphique ? Alors d’ores et déjà, sachez que c’est le même moteur graphique que dans le premier volet, donc vous connaissez forcément la réponse, ce n’est pas le plus beau des jeux c’est certain. On le voit à des expressions faciales pas vilaines mais datées, un aliasing omniprésent, un effet de flou parfois pénible pour lire les sous-titres notamment, ou encore sa distance d’affichage particulièrement limitées. On ne parlera pas des arrières-plans archaïques, mais aussi d’une modélisation globale faisant penser à un titre sorti sur PS3. Farpoint fait largement bien mieux dans son genre comme le FPS multi Firewall : Zero Hour. Mais au moins, le jeu aura cela dit le mérite d’être fluide, mais cela ne suffira au jeu qui n’est pas véritablement beau, mais a le mérite de faire un peu mieux que le premier opus. Un changement de moteur graphique serait en revanche grandement apprécié sur le prochain volet d’Unearthing Mars, s’il y en a un. Outre cela, le jeu reste néanmoins plutôt immersif en soi.
On va arrêter tout de même de lui taper dessus assez méchamment, car Unearthing Mars 2 : The Ancient War surprend une nouvelle fois par son atmosphère purement sonore. Si on grincera des dents sur les doublages qui seront hélas uniquement en anglais cette fois-ci, ces derniers sont dans un premier temps relativement convaincants, sans non plus nous faire sauter au plafond. En revanche, on retrouvera à chaque niveau des musiques qui se marient parfaitement avec l’ambiance science-fiction. En effet, les thèmes musicaux épiques conviennent parfaitement avec l’ambiance d’Unearthing Mars 2 : The Ancient War. Voilà en somme un gros point fort que Winlking Entertainment a su conserver avec brio.
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