Derrière ce tower-defense un brin particulier qu’est Unholy Heights, se cache en réalité un jeu rempli de très bonnes idées. Cependant, le tout est de savoir si elles sont biens exploitées ! Voyons ensemble ce que ça vaut dans ce test complet.
Les monstres aussi ont besoin d’amour !
Unholy Heights vous met dans la peau d’un seigneur du mal, qui a la bonne idée de devenir propriétaire d’un immeuble pour monstres (et autres créatures maléfiques). Ces derniers pourront venir s’installer chez vous, loin des humains qui cherchent à nuire à vos locataires, et qui accessoirement, viendront régulièrement tenter de chasser du monstre au sein de votre immeuble. Heureusement pour vous, les logeurs savent se battre, et n’hésiteront pas à prendre les armes pour continuer de vivre en paix. Votre tâche sera donc la suivante : bien loger vos occupants et assurer leurs survies pour croître afin devenir le roi des proprios !
Effectivement, tout machiavélique que vous êtes, les petites créatures qui viendront peupler votre immeuble auront des désirs qu’il vous faudra assouvir. Ainsi, un démon de feu ne se sentira bien chez lui que si vous lui achetez le mobilier nécessaire, que vous faites grimper la température et que vous posez le papier-peint adéquat, sans quoi, il partira aussi vite qu’il est venu. Il faut donc faire très attention aux besoins des résidents, et, dans la mesure du possible, les combler, et comme rien n’est gratuit, vous pourrez en profiter pour faire grimper le prix du loyer.
Cet argent accumulé vous permettra de satisfaire d’autres locataires, pour gagner toujours plus, et ainsi de bâtir d’autres étages. Plus d’appartements signifie plus de monstres, et donc une plus grande armée pour repousser les vagues d’humains qui ne cesseront de gagner en puissance et en nombre. Mais ce n’est pas tout, puisque vos combattants prennent aussi du galon afin de repousser au mieux les envahisseurs. Et pour accélérer les choses, le jeu propose un système de quête, représenté par un panneau d’affichage à l’entrée de l’immeuble. La plupart d’entres-elles vous demandent simplement de résister à plusieurs vagues d’ennemis, rien de bien nouveau de ce côté-là.
Unholy Heights est à prendre tel qu’il est : un petit jeu atypique et original !
La tâche vous incombera de gérer votre argent avec parcimonie, car entretenir un tel bâtiment coûte cher. Il faudra alors jongler entre défense et gestion, afin de progresser au mieux tout en continuant de trouver de nouveaux locataires. En ce sens, le jeu se débrouille assez bien, le bestiaire est varié, et propose assez de diversité pour vous creuser les méninges afin de trouver l’appartement idéal pour tel ou tel monstre.
Des vagues en veux-tu en voilà !
Que penser de cette formule pour le moins atypique ? La première chose à dire est qu’elle n’est pas destinée à tout le monde, surtout dans le cas de ce titre. En effet, le jeu présente des tutoriaux sommaires et rudimentaires, qui n’aident pas forcément à la bonne compréhension des mécaniques de jeu. Ce n’est qu’une fois passée la frustration des premiers débuts que le potentiel du soft se révèle, mais il faudra persévérer et ne pas se laisser rebuter par l’aspect austère du contenu. Vous avez là tout le sel d’Unholy Heights : un savant mélange de gestion, mêlé à du tower-defense !
Le principe reposant sur tout bon tower-defense qui se respecte, votre seul rôle sera de réfléchir, de manière stratégique, afin de surmonter les nombreuses vagues qui viendront vous assaillir. Redondant ? Probablement, pour les néophytes du genre, mais essentiel pour les aficionados. La touche gestion, trop peu vue dans ce style de jeu, relève vraiment le niveau, et ce n’est pas plus mal, car pour le reste, le titre reste malheureusement assez rugueux dans sa prise en main ainsi que dans sa compréhension.
En effet, le manque de tutoriels construits et clairs, couplé au contenu dense, mais non moins expliqué ne facilite pas l’immersion dans le soft. Ajoutez à cela une traduction française absente, et le moins courageux des joueurs rebroussera chemin sur le champs. C’est très dommage, car le concept est là, prenant et amusant à la fois, mais on ne peut s’empêcher de remarquer que le jeu donne l’impression de se freiner tout seul. Lui qui aurait mérité d’être plus connu repousse de lui-même celles et ceux qui seraient tentés par l’expérience.
Au niveau de la direction artistique, je n’ai personnellement rien trouvé à redire. C’est coloré, léché, et le côté « seigneur du mal avec son armée de monstres » est fortement adouci par le ton humoristique constamment employé. Oui, c’est simpliste, mais mieux vaut simple et efficace que beau et traînant la patte ! Petit bémol pour le sound-design, qui ne se renouvelle pas vraiment, et qui peut lasser lors de longues sessions de jeu.
La difficulté augmente progressivement, et les fins des parties sont souvent assez impressionnantes, car nous possédons notre propre armée, dans une véritable forteresse de guerre, et les dernières vagues sont souvent assez dures à contenir. De plus, vous ne pouvez prévoir les monstres qui accepteront de loger dans votre demeure, il en résulte une rejouabilité très appréciable, vu que chaque partie est différente. Bref, modeste et timide, Unholy Heights ne donne pas plus que ce qu’il n’est !
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