Décidément, les petites pelotes de laine inspirent grandement les amateurs d’histoire, à l’instar de notre sackboy dans LittleBigPlanet ou de Yoshi’s Woolly World. Mais si ces deux titres se veulent particulièrement axés soit sur le partage, soit sur son gameplay, Unravel lui propose une escapade poétique, une balade, un style particulier.
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ToggleUnravel, nos impressions
Unravel est poignant. Presque déchirant. Mais ce n’est pas de manière triste ou déprimante, non, c’est une réflexion introvertie que le joueur se fera par lui-même sur la vie et les relations humaines. Un sentiment profond qui charmera le joueur à travers ce jeu de plateforme parsemé de petits puzzles.
Vous allez incarner Yarny, une petite créature faite de laine et qui aura la particularité de n’émettre aucun bruit. Oui, oui, notre protagoniste est muet. Et si celui-ci est introduit un peu rapidement avec une cinématique nous présentant son domicile initial, on découvrira peu à peu l’intrigue du soft dans une histoire contée par ses décors, ses musiques et ses animations. Et pour ceux qui auraient loupé la coche, Yarny est la représentation visuelle d’une vieille femme qui replongera dans ses souvenirs et assistera à des moments clés de son passé entre amour et perte, déception et joie.
Unravel est poignant, presque déchirant et emporte le joueur dans un univers enchanteur et touchant
Cette volonté de rendre note protagoniste muet partait pourtant d’un risque de la part de l’équipe de développement et pourtant, ce risque est justifié : on nous force à découvrir les environnements et son univers en se basant seulement sur des sensations auditives et visuelles. Et l’on est forcé de constater que le pari est réussi : l’une des plus grosses forces du titre réside dans sa direction artistique de haute volée et l’histoire que l’on souhaite nous raconter.
Pas besoin de s’éterniser, cela serait vous mentir de ne pas applaudir les magnifiques tableaux que nous proposent les p’tits gars de chez Coldwood à travers lesquels Yarny se promènera. Chaque niveau est une œuvre d’art, nous plongeant dans une ambiance et une atmosphère bien spécifique. Et c’est véritablement l’une des qualités indéniables de ce Unravel et qui m’a sincèrement plu, tout est beau, tout est agréable à parcourir, je me suis senti transporté dans l’univers de Yarny, lui aussi particulièrement séduisant. Le tout est soutenu par une bande-son au top. Parce qu’avouons-le, sans sa musique, Unravel perdrait beaucoup de son intérêt. Même si celle-ci ne colle pas toujours à l’environnement proposé.
Diablement enchanteur
L’ironie dans tout cela, c’est que si le titre nous présente l’aventure comme une réflexion sur la vie, notre boule de laine n’est qu’une petite créature. Mais rassurez-vous, elle se veut bien plus que maligne.
Ainsi, et c’est la principale composante du gameplay, notre héros pourra user de son propre corps et de ses fils de laine pour avancer dans ces milieux si hostiles. Vous pourrez de ce fait utiliser un lasso, vous balancez avec celui-ci pour atteindre des plateformes plus élevées, vous accrochez ci-et-là pour tirer sur le fil et ainsi revenir en arrière ou plus haut mais également attacher votre fil à deux endroits pour vous en servir en tant que trampoline et sauter ou faire passer tel ou tel objet.
Un gameplay plutôt simple à prendre en main et qui se verra parsemé de petites énigmes ci-et-là, vous réclamant parfois d’user toutes les facultés de Yarny l’une après l’autre pour passer un endroit clé. Mais attention, nous n’aurons pas un nombre illimité de laine. Il faudra parfois faire quelques détours pour en récupérer un peu ou trouver un compromis pour déclencher tel ou tel mécanisme.
Unravel propose également de mêler subtilement votre épopée et vos péripéties aux sentiments. Qu’il est difficile de voir notre protagoniste tomber dans l’eau après avoir loupé la partie plateforme et se noyait peu à peu. On ressent un pic à le voir mourir à petit feu. Parce qu’au-delà d’être responsable, on se sent responsable. Et c’est là que l’on se sent mal, comme si la mort de notre héros était véritablement de notre faute.
Chaque mouvement et chaque action reflète toute la subtilité et l’amour que l’on peut porter au jeu, et ne fait que renforcer un certain sentiment d’immersion. Et si il n’y aura pas de réelle frustration à louper un endroit de par la proximité de ses checkpoints, cela nous affecte forcément en cas d’erreur. On ne souhaite pas voir souffrir Yarny et cela rajoute une fois de plus une couche émotionnelle supplémentaire. Ce qui est bien dommage cependant, c’est sans aucun doute le manque de véritables menaces. Parce que si l’on peut mourir après avoir mal géré les obstacles, on ne sent pas de réelle difficulté.
Sur le fil de la vie
A vrai dire, difficile de trouver de véritables défauts à Unravel. On pourra très certainement lui reprocher une triste sensation de déjà-vu dans les énigmes et puzzles présents dans votre aventure mais finalement contrecarrée par une épopée touchante. De plus, le jeu n’étant pas très long (5/10 heures selon le temps passé à s’émerveiller), on n’aura pas vraiment le temps de se lasser. Et si la durée de vie peut paraître courte pour certains, n’oubliez pas que le titre édité par Electronic Arts n’est vendu qu’à une petite vingtaine d’euros. Et c’est peut-être pas plus mal, au risque de me faire fouetter, si Unravel durait 10 heures de plus, je doute que l’on prendrait le même plaisir.
En effet, le manque de véritable trame scénaristique et de côté découverte qui s’efface au fil (vous avez vu ce jeu de mot ?) des niveaux vient doucement chagriner le soft, nous prouvant qu’il manque ce petit quelque chose, une certaine profondeur que l’on peut retrouver dans des titres comme Ori and the Blind Forest. Mais bon, on notera aussi la présence de plusieurs éléments de collection et quelques défis supplémentaires pour les collectionneurs de trophées et de jeu fini à 100%. Une petite composante supplémentaire pour ceux qui aimeraient plonger une nouvelle fois dans l’univers enchanteur du titre.
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