Alors que Tate Multimedia travaille en ce moment même sur Steel Rats, le studio polonais en a profité pour sortir en ce début de mois d’avril un certain Urban Trial Playground. Nouvel épisode de la licence Motocross Urban Trial, réputée pour être une franchise convenable mais sans plus, est finalement du même acabit que son prédécesseur.
Du multijoueur en local, mais un mode solo rachitique
Contrairement à Urban Trial Freestyle qui proposait un contenu un peu plus convenable, Urban Trial Playground reste hélas un peu chiche de son côté. Mais dans un premier temps, la chose plutôt appréciable sera la mise à disposition d’un multijoueur en local. Au programme, vous pourrez faire du mode compétition ou poursuite en écran partagé avec un ami. Il faut bien admettre que le multijoueur en local est une chose bien moins en vogue ces temps-ci, et elle aura le mérite de ravir les joueurs jouant sur Switch. En revanche, on pourra malgré tout pointer du doigt le fait qu’il n’y ait malheureusement pas de multijoueur en ligne… Dommage, un mode coopération en ligne aurait eu de la gueule sur ce Urban Trial Playground.
Vient ensuite le mode solo que propose le soft, relativement décevant sur sa forme. A peu de choses près, on retrouve le même système d’étoiles pour débloquer les courses suivantes à la manière d’Urban Trial Freestyle. Cela reste classique mais efficace mais ce qui ne va pas du tout, ce sont les niveaux en question. Effectivement, on alternera trop souvent entre des phases de courses pas forcément très inspirées et basiques au possible, à des niveaux où vous devrez effectuer le plus d’acrobaties possibles pour faire un maximum de combos sur ces dernières, et dépasser le nombre de points que l’on vous indique pour finir la course à cinq étoiles.
Le contenu d’Urban Trial Playground est correct, mais il manque du multijoueur en ligne et le mode défis…
C’est globalement tout ce que vous aurez à vous mettre sous la dent sur ce mode solo, qui apporte seulement 54 circuits sur ce dernier et… c’est tout. On ressent même un level-design particulièrement paresseux sur cet opus, et Tate Multimedia nous avait habitué à une construction des niveaux plus ingénieuse dès Urban Trial Freestyle. Là malheureusement, cela manque d’obstacles un peu plus vicieux, et une certaine verticalité qu’il y avait chez son prédécesseur… En fait, ce n’est véritablement qu’à partir des 20 derniers circuits que l’on sent que les développeurs se reprennent un peu au niveau de la construction de ces derniers. C’est regrettable, tout comme le fait que les développeurs n’aient pas pensé à inclure un mode défis, qui aurait pu prolonger la durée de vie, qui peut avoisiner facilement les trois à quatre heures de jeu pour terminer une première fois tous les circuits du soft.
Au-delà de ça et comme son aîné, Urban Trial Playground s’offre une personnalisation de notre belle bécane, et de notre motard de surcroît. Moyennant quelques jetons que vous glanez en effectuant vos courses ou en complétant les objectifs qui vous sont donnés dans le mode solo, vous pourrez vous faire plaisir en donnant un coup de jeune à votre bécane – upgrader son moteur, ses freins, ses roues etc… – ou en choisissant au contraire de personnaliser cette dernière ou votre motard de façon purement cosmétique. En clair, la personnalisation reste vraiment assez minime, et Tate Multimedia aurait dû continuer à exploiter ce côté personnalisation. Au passage, on regrettera également que les développeurs n’aient pas mis en place un éditeur de circuits, chose qui aurait pu être grandement appréciée par les joueurs.
La motocross, c’est fun !
En dépit de ce contenu qui ne demandait vraiment qu’à être étoffé, le gameplay d’Urban Trial est étonnamment fun. On retrouve une jouabilité arcade plutôt proche de ses aînés, avec une conduite de notre bécane vraiment très crédible. On doit comme toujours gérer notre accélération, notre saut pour esquiver des obstacles ou réaliser des acrobaties sans se manger un sol, et bien évidemment les freins de notre moto. On peut également faire baisser notre motard en inclinant le joystick vers le bas pour éviter un obstacle notamment, tandis que les directions gauche et droite du joystick gauche vous permettent de garder l’équilibre de votre moto quand vous accélérez, afin de ne pas malencontreusement tomber et devoir recommencer le circuit au dernier checkpoint.
Il faut globalement un léger temps d’adaptation pour assimiler les touches et une fois cela fait, le gameplay devient intuitif. Réaliser des figures devient un pur bonheur, et le moteur physique de notre bécane est également on ne peut plus crédible, et sans fioriture. Et au passage, on ressent clairement que le système d’upgrade dont nous avons parlé plus haut a en définitive un certain impact sur l’accélération, l’agilité et les freins de notre moto. Le gameplay reste en somme un peu sublimé par cette feature-là, mais manque peut-être d’un peu de profondeur, notamment à cause du level-design qui ne nous met pas véritablement au défi, comme le faisait si bien Urban Trial Freestyle.
Fun, addictif et intuitif, Urban Trial Playground a un gameplay bien calibré, mais devenant vite répétitif, et manquant un poil de profondeur dans ses mécaniques.
Et pour ne rien arranger, Urban Trial Playground nous donne parfois la désagréable impression de toujours faire systématiquement les mêmes figures, avec un côté véritablement trop répétitif sur les objectifs des 54 circuits du soft en mode solo. On ne comptera bien évidemment pas la difficulté du soft, qui dispose d’un challenge pratiquement inexistant. Très honnêtement, Urban Trial Playground n’arrive jamais véritablement à nous proposer un challenge de taille. La faute certainement à des parcours justement un peu trop aseptisés si on le compare à un Trials Fusion, qui proposait lui une difficulté parfois relativement corsée et vicieuse dans sa construction des circuits. Mais bref, au-delà de ces quelques accrocs, cela reste un jeu de motocross où l’on reviendra souvent avec plaisir dessus, de par son côté relativement addictif et fun, au détriment d’une trop grande simplicité et répétitivité.
Côté graphismes maintenant, il y a boire et à manger sur cette exclusivité Switch. Tate Multimedia parvient dans un premier temps à nous gratifier d’effets de lumière particulièrement réussis, et notamment ce moteur physique de la moto que nous avons évoqué plus haut, assez bien foutu. Après pour l’ensemble global des graphismes, le soft reste dans le correct, comme dans le plutôt limite. C’est possible que cela soit peut-être dû à la puissance de la Switch qui on le sait déjà, est loin du niveau de la PS4 ou la Xbox One mais qu’à cela ne tienne, Urban Trial Playground tient néanmoins la route visuellement parlant, malgré un aliasing assez présent qu’on se le dise, et des arrière-plans parfois floutés pas franchement agréables. En sus, le titre en mode télé n’est pas franchement génial visuellement parlant à défaut du mode tablette, un poil plus plaisant. La fluidité en plein jeu reste cependant convenable, sauf quelques circuits en particulier qui peuvent parfois se taper des chutes de framerate qui se ressentent significativement. Nous avons eu quelques crashs également, mais il semblerait que depuis une mise à jour du soft, le problème soit résolu.
Pour terminer, nous avons le bande-son. Le tout reste plutôt bien en accord avec un jeu de motocross. Mais par contre, vous ne ressortirez pas nécessairement du soft avec quelques musiques qui vous resteront dans la tête, étant donné que ces dernières sont au final anecdotiques. A contrario, on pourra saluer les bruitages de notre bécane, crédibles pour le coup.
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