Utawarerumono : Mask of Deception est développé par le studio Aquaplus, connu pour Tears To Tiara 2: Heir of the Overlord, et le studio se lance une nouvelle fois dans l’art du visual novel mélangeant l’aspect J-RPG tactique. Le titre est disponible dès aujourd’hui, le 23 Mai 2017 exclusivement sur PlayStation 4.
Tout d’abord, sachez que la licence Utawarerumono a eu droit à son premier opus en 2001 sur PC au Japon et qu’il s’agit d’un jeu de type eroge (pour adulte). Ce dernier a été réédité par la suite sur PlayStation 2 et PSP et il est resté exclusif au pays du soleil levant sans jamais voir le jour chez nous. Néanmoins, Utawarerumono est une trilogie et ce Utawarerumono : Mask of Deception que nous avons entre les mains n’est pas le premier opus exclusif au Japon mais le second… Ainsi, même si on aurait aimé un remaster du premier avant de se lancer sur ce Mask of Deception, il faudra se contenter de cela. Néanmoins et rassurez-vous, étant un néophyte de la licence, cela ne m’a pas empêché d’apprécier ce Mask of Deception et d’en comprendre son scénario sans vraiment de difficulté. Merci au passage pour ces quelques informations obtenues par Akuma2002fr qui permettent d’y voir un peu plus clair. A noter également qu’un anime est disponible pour pouvoir comprendre les prémices. Cela étant dit, rentrons dans le vif du sujet.
Sommaire
ToggleHaku, un héros… ou une victime ?
Tout d’abord et avant de parler scénario, sachez qu’Utawarerumono : Mask of Deception est, comme on le disait, un jeu mélangeant les aspects Visual Novel et J-RPG tactique. Néanmoins, si vous comptez acheter le jeu car vous êtes en quête d’un J-RPG tactique, il faut savoir que ce jeu propose un aspect Visual Novel bien plus présent ! Effectivement, si l’aspect tactique est très intéressant, et nous y reviendrons, celui-ci se fait complètement écraser par les phases de dialogues.
Pour vous donner un ordre d’idée, au bout de plus de vingt heures de jeu, je devais avoir fait environ six/sept batailles durant environ dix/quinze minutes chacune en comptant le tutoriel. Cela fait donc peu et si vous êtes simplement un joueur souhaitant profiter beaucoup plus du gameplay plutôt que l’aspect scénaristique, vous risquez de vite en avoir marre. Autre défaut et pas des moindres, le titre est uniquement sous-titré en anglais ! Certes, nous avons d’excellentes voix japonaises mais à côté de cela, on met la langue française encore une fois aux oubliettes et c’est vraiment dommage étant donné l’excellent scénario que nous avons là.
Effectivement, celui-ci démarre avec notre protagoniste principal amnésique qui se retrouve perdu dans une forêt enneigée. Il va faire la découverte de créatures monstrueuses à l’image des Gigiri, des insectes géants très inquiétants, ou encore du Tatari, une sorte de flanc gigantesque que l’on n’a pas envie de rencontrer tous les jours. A ce moment-là, c’est la charmante Kuon qui le prendra sous son aile et qui deviendra sa protectrice. Grâce à elle, il portera d’ailleurs le nom d’Haku.
L’histoire nous fera traverser de magnifiques plans dotés de superbes artworks qui viennent appuyer la qualité de narration que le soft propose. On y découvrira des forêts, des décors enneigés ou encore, l’empire de Yamato et les différents lieux dont il regorge à l’image de l’auberge Hakurokaku, de ses ruelles ou ses bains. La direction artistique bénéficie de beaucoup d’attention et il faut avouer que les nombreux personnages vont bénéficier d’énormément de lignes d’écriture et au final, il est clair que les amateurs de visual novel seront aux anges tandis que ceux préférant les phases tactiques feront la grimace.
Le panel de personnages est d’ailleurs conséquent, qualitatif et il y en a pour tous les goûts ! Ceux-ci disposent d’un magnifique chara-design pour les illustrer pendant les discussions et ce, avec des artworks de toute beauté pour représenter, comme on le disait, les différents lieux où se passeront chacune des scènes. Nos personnages seront parfois également inclus dans des artworks et c’est dans ces moments-là qu’il sera difficile de ne pas tomber sous leur charme… Pour les plus curieux, vous trouverez aussi dans la galerie avant la conclusion un sympathique artwork de Kuon où elle se trouvera dans la plus légère des tenues… Forcément, n’oublions que la franchise donnait dans l’érotisme avant et ainsi, le nombreux panels de personnages porteront leur lot de fan service avec. Un régal !
Si le scénario sera riche en rebondissements, Utawarerumono : Mask of Deception maniera parfaitement ses aspects fan service, émotion, tristesse, rigolade et moments what the f*ck. Effectivement, l’humour est vraiment omniprésent et il permet de rythmer les nombreux dialogues qui peuvent venir assommer les joueurs n’étant pas habitués au genre. Evidemment, si vous êtes du genre à terminer Steins;Gate premier du nom ou Steins;Gate 0, il est clair que ce Mask of Deception est fait pour vous. Sachez tout de même que vous ne connaîtrez pas le véritable fin mot de l’histoire puisque pour cela, il faudra automatiquement opter pour la suite de l’aventure qui sortira chez nous sous le nom de Utawarerumono: Mask of Truth sur PS4 le 5 Septembre 2017.
Comme on le disait et pour en revenir à notre titre de paragraphe, avec Utawarerumono : Mask of Deception, vous allez éclater de rire un bon paquet de fois. On ne va pas en dire trop mais entre Haku qui deviendra vite un souffre-douleur, l’oiseau complètement barré, les allusions sexuelles ou autres sketchs complètement déroutants, on est sacrément bien servis et on passe notre temps à bien rigoler. D’ailleurs et comme on le disait, il y aura aussi des moments forts et de bonnes petites révélations comme on les aime ! Bref, ce Mask of Deception livre là une bien bonne expérience scénaristique et les amateurs de livre interactif seront servis surtout qu’en bonus, ils pourront profiter d’un excellent J-RPG tactique.
De temps en temps, on se la joue tactique
Si vous avez l’impression que l’aspect J-RPG tactique est absent tout au long de l’aventure, il est pourtant bel et bien présent et possède un système solide et addictif. Ainsi, on regrettera peut-être qu’il n’y ait pas plus de combats qui viennent rythmer un peu plus le titre mais dans tous les cas, les amateurs d’histoire trouveront leur bonheur.
Comme d’habitude, les batailles se déroulent dans des environnements avec un plateau quadrillé et les joueurs devront remplir les différents objectifs que propose le jeu. Cela peut être d’éliminer toutes les unités ennemies, une en particulier ou encore, attirer un adversaire à un endroit. Vos personnages prendront des niveaux en attaquant et en éliminant des ennemis mais aussi, en fin de bataille où des points d’expérience seront distribués à toute l’équipe. A noter tout de même que prendre un niveau pendant une bataille permet de restaurer tous les points de vie ce qui est parfois bien pratique !
Quand les personnages prennent un niveau, ils vont améliorer leurs statistiques, apprendre des skills et des habilités mais aussi, améliorer la fonction action chain. Les statistiques boosteront vos points de vie, votre défense ou encore, votre vitesse afin d’augmenter la fréquence des tours de vos personnages. De plus, vous gagnez aussi des BP (points bonus) et ceux-ci servent à augmenter les caractéristiques de votre choix. Les skills, quant à eux, vous offrent des possibilités d’esquive et de défense face aux attaques ennemies. Ainsi, lorsqu’un adversaire vous attaque, un cercle apparaîtra à l’écran et il faudra appuyer sur la croix dans le bon timing pour se protéger ou esquiver.
Pour ce qui est des habilités, elles se gagnent en prenant des niveaux ou en s’équipant de différents accessoires. Celles-ci donnent tout un tas d’avantages pour les combats comme par exemple, un gain de vitesse lorsque une unité est attaquée ou encore, des capacités utilisables sur le terrain pour booster vos alliés. Les action chain sont probablement les features les plus intéressantes puisqu’elles viennent apporter beaucoup de dynamisme aux attaques. En effet et là aussi, un cercle apparaîtra à l’écran et il faudra appuyer dans le bon timing pour effectuer un coup critique voire, rajouter aussi quelques altérations d’état.
A noter que les action chain prennent aussi des niveaux ce qui permet de pouvoir enchaîner des combos d’attaque et de pouvoir maximiser les coups critiques à condition, bien sûr, d’être dans le bon timing pour chacune des attaques. Au fil de l’évolution des action chain, il y aura aussi une attaque où il faudra maintenir la croix et relâcher dans le bon timing juste avant que le cercle ne se remplisse complètement. L’évolution des combos peut également permettre de guérir des alliers voire, de baisser les statistiques des ennemis, augmenter celles de vos personnages ou carrément, de pouvoir contre-attaquer ou ajouter un effet sigil (un effet bénéfique) sur une case. Bref, un excellent système et sachez également que les habilités s’améliorent de la même manière au fil du temps grâce au gain de level et il en va de même pour les skills de défense.
Pour utiliser les différents action chain ou autres skills, vous aurez besoin d’avoir des points de Zeal. Ceux-ci permettent d’utiliser les plus puissantes attaques mais sachez aussi que si vous les économisez jusqu’à leur maximum, soit 100 points, vous allez pouvoir obtenir un tour de jeu supplémentaire. En effet, si vous attaquez un ennemi et que vous obtenez en même temps 100 points de Zeal, vous pourrez rejouer avec une guérison automatique de vos altérations d’état et un bonus élémentaire suivant celui qui concerne votre personnage. En plus de cela, les action chain et les skills ne consommeront plus aucun point et vous pourrez aussi envoyer un coup final.
Les six saisons
Effectivement, que ce soit vos ennemis ou vos personnages, ils auront tous une affinité élémentaire et comme vous vous en doutez, chaque attribut a un avantage sur un autre. Il y a donc le feu, l’eau, le vent, la terre, la lumière, les ténèbres et l’élément neutre. A cela et de la même manière qu’un Tears To Tiara 2: Heir of the Overlord, on trouvera un système de saisons au niveau des affinités élémentaires. Néanmoins, ici, ils diffèrent quelque peu.
Effectivement, si auparavant, l’élément le plus puissant changeait à chaque tour de jeu, ici, c’est simplement selon le terrain où vous allez combattre. En effet, certains éléments primeront et si vous utilisez les personnages en question, vous débloquerez des capacités propres à ces éléments qui viendront grandement vous aider pour les combats. A noter également que tout comme dans Tears, une fonction rewind permet de remonter le temps jusqu’à 50 tours auparavant ! De quoi réparer rapidement certaines erreurs sans avoir à tout recommencer. Autre possibilité intéressante et ce, aussi bien grâce aux skills qu’aux habilités ou aux action chain, le fait de pouvoir invoquer des monstres pour vous aider sur le champ de bataille !
Enfin, à chaque fin de bataille, vous mettrez les mains sur de l’équipement à mettre sur vos personnages afin de leur apporter des résistances élémentaires, des bonus de statistiques ou encore, de nouvelles capacités.
Le titre possède plusieurs difficultés et si jamais vous aviez des problèmes lors de certaines missions, sachez que vous pouvez rejouer d’anciennes missions afin de pouvoir gagner quelques niveaux et parvenir à passer des combats difficiles. A cela, on ajoute la possibilité de pouvoir sauvegarder à absolument tout moment et ce, que ce soit pendant des dialogues ou pendant des batailles. Plutôt pratique étant donner que le jeu vous tient généralement pendant de longues heures avec les fameuses longues scènes de discussion.
D’ailleurs et à ce sujet, il faut avouer que la publicité n’est pas mensongère et que vous trouverez largement votre compte avec les 40 à 50 heures de jeu promises. Une très bonne chose donc et on ne se sent clairement pas lésé grâce à l’histoire vraiment sympathique et très prenante.
Pour assurer l’ambiance et nous immerger, on peut compter sur des compositions musicales de toute beauté enregistrées et masterisées par les légendaires Abbey Road Studios et EastWest Studios. On ne s’en lasse pas et chaque thème colle parfaitement aux ambiances. Une très bonne chose encore une fois pour nous propulser davantage dans les longues heures de dialogues qui vont vous attendre. En soi, les dialogues sont une très bonne chose car ils sont qualitatifs et contenteront les fans de visual novel, néanmoins, l’aspect tactique étant parfois bien trop absent, une certaine frustration s’installe.
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