Après Utawarerumono : Mask of Deception, le studio de développement Aquaplus rempile pour nous proposer une seconde itération sur PlayStation 4 de cette licence, sous le nom de Utawarerumono : Mask of Truth. Fort de la belle réussite que fut le grand-frère du jeu présentement testé, les créateurs japonais restent sur leur association pour le moins surprenante de visual novel et J-RPG tactique pour continuer l’histoire qu’ils nous avaient initialement envoyé le 23 mai 2017 sur la dernière console de salon de Sony. Si vous souhaitez vous en faire une idée, vous pouvez retrouver le test d’Alexandre Mistral ici-même. Particulièrement bon, ce premier soft laisse donc tout naturellement la place à son petit-frère pour nous proposer une histoire à nouveau d’une qualité, nous l’espérons, de haute voltige. Mais pour le savoir, il va bien entendu falloir se plonger dans la lecture de la suite de ce test du titre nippon disponible depuis le 05 septembre 2017.
Pour la gloire du scénario
Avant toute chose, sachez que ce premier titre ne s’intitule pas « pour la gloire du scénario » sans une véritable raison. Cette dernière est d’ailleurs tout à fait légitime puisque le soft vous proposera plusieurs dizaines d’heures de jeu grâce à un scénario profond, bien rédigé et surtout proposant pléthores de dialogues du début à la fin, entrecoupés de quelques phases d’action que nous aborderons dans la seconde partie de ce test. Cette narration pour le moins poussée jusqu’à un niveau de détails affolant saura vous faire passer par tous les états possibles et imaginables. Vous sourirez et rigolerez avec les personnages de la même manière que vous grincerez des dents et aurez le visage livide avec eux. C’est, en effet, une grande force de ce soft nippon, sa capacité à vous faire passer des émotions à travers un écran, une manette, en usant simplement d’images, de texte et de sons, sans pour autant briser le quatrième mur. Les développeurs de chez Aquaplus auront eu le temps de s’entraîner me direz-vous, puisque la licence s’est vue lancée sur le marché vidéoludique depuis la PlayStation 2 mais nous n’avions pas eu la chance de découvrir ces merveilles de créations avant leur arrivée sur PlayStation 4 en Europe.
Mais trêve de galimatias où nous pourrions nous étendre sur la capacité de s’améliorer des studios par moult affirmations et suppositions. Passons donc à ce qui nous intéresse réellement, c’est-à-dire contenu et histoire, tous deux maîtrisés avec autant d’aisance que la stratégie pour Sun Tzu. Loin d’être un vulgaire visual novel où la longueur n’a d’égal que les détails dont on se passerait bien, Utawarerumono: Mask of Truth nous propose un petit plongeon dans les affres d’un conflit où pléthores de protagonistes vont se mener la vie dure. Bien que le tout se montrera bien flou lors de votre début de partie, les éléments ne manqueront pas de se clipser les uns aux autres afin de vous rendre les idées plus claires. En effet, la profondeur hallucinante de ce récit, probablement écrit à la plume de phénix pour expliquer sa beauté, ne vous laissera pas de répit et vous demandera de rester alerte à la recherche du moindre détail qui vous permettrait de reconstruire le puzzle qui vous donnera toutes les clés de l’histoire.
Outre ces affirmations qui pourraient finir par tendre vers de la subjectivité exacerbée, il serait bon de vous replacer le contexte si vous désirez commencer l’histoire en cours de route sans passer par la case « Deception » de ce fameux masque que le titre du soft vous fredonne à l’oreille. Pris pour cibles, Haku et ses compagnons sont obligés de s’enfuir de la capitale impériale, Yamoto, et de chercher refuge dans une nation qui n’est pas la leur: Ennakamuy. Néanmoins, la tranquillité de ces terres ne va pas leur permettre de vivre sereinement bien longtemps, les ennuis et les conspirations retrouvant bien vite le chemin jusqu’à eux. Nous reprenons les choses en mains là où tout s’est terminé au mois de mai afin de mieux tenter de nous en sortir. Le puissant empire de Yamato est entre les mains d’un usurpateur et il ne tient qu’à vous, à l’aide de personnages déjà connus comme Kuon et Haku de ramener la paix et faire en sorte que tout rentre dans l’ordre. Vous aurez également l’occasion de découvrir de nouvelles têtes qui pourront prendre part à l’évolution narrative et aux combats face à des nouveaux antagonistes qui ne manqueront pas de tenter de faire échouer vos plans.
Accrocs à l’adrénaline, amoureux du sang et fanatiques des exécutions en place publique, passez tout simplement votre chemin car vous ne trouverez pas ici chaussure à votre pied. Mais pourquoi est-ce qu’il dit des choses pareilles le testeur ? Tout simplement car le soft aura beau vous tenir occupé plusieurs dizaines d’heures de jeu, vous passerez le plus clair de votre temps à lire et cliquer sur la touche croix de votre manette. La priorité de ce nouvel opus se situe au niveau des dialogues et non pas de l’action. Pour vous donner un simple petit exemple, vous passerez parfois 2 heures sans avoir la moindre phase tactique à effectuer. Il vous sera demandé de faire défiler vos yeux sur du texte anglophone durant 45 minutes avant de pouvoir tâter le système de combat, chose qui me plaît lorsque le scénario se prête au jeu … mais qu’en est-il de vous ?
Parce qu’on casse aussi quelques dents
Que serait un jeu classé parmi les J-RPG sans avoir sa petite dose d’aventure, de combats ? Son propre système et un peu de farming de temps à autres si cela s’avère nécessaire ? Reprenez votre souffle et sachez que ces dynamiques sont toujours présentes dans ce nouvel opus et on peut dire que c’est du solide. Ce système a tout pour réussir, si ce n’est qu’il n’est pas assez présent à cause du peu de batailles qui nous sont proposées. Une utilisation plus récurrente de ces combats addictifs et terriblement tactiques serait un point positif que le studio nippon devrait prendre en compte. Néanmoins, et comme pour vous aider si vous éprouvez des difficultés, les développeurs ont eu la bonne idée de rendre toutes les batailles jouables à l’infini, de sorte à obtenir un peu d’expérience supplémentaire mais ces points, un peu bonus, pour vos personnages seront bien moindres par rapport à ceux obtenus lors de la bataille originelle, mais ne crachons pas dessus, cela pourrait vous éviter une Bérézina sans nom dans la suite de la trame principale. N’oubliez simplement pas de sauvegarder, cette fonction étant accessible à n’importe quel moment du jeu.
Pour ce qui est de l’aspect de ces phases de guerre, sachez qu’elles se déroulent sur des cartes semblables à un échiquier où le joueur devra remplir des objectifs pour remporter la bataille. Vos personnages, à l’image des pièces d’une partie d’échecs, pourront se déplacer d’un certain nombre de cases et attaquer en fonction de leur arme. Et puisque nous parlons ici d’un J-RPG, sachez que vous verrez vos protagonistes prendre des niveaux à mesure qu’ils décimeront les rangs ennemis et remporteront leurs combats. Ces montées de level permettront à ces derniers d’améliorer leurs statistiques ou encore d’apprendre compétences et autres habilités. Vous obtiendrez également des BP que vous pourrez allouer dans les caractéristiques que vous désirez, de sorte à personnaliser et perfectionner vos personnages comme vous l’entendez.
Ensuite, pour ce qui est de l’attaque et de la défense, il faut bien comprendre comment fonctionne le système. A l’aide de vos habilités, compétences et autres, vous pourrez obtenir des chances d’esquiver les attaques ennemies en effectuant les bonnes actions, comme montrées à l’écran, au bon moment. De même, lorsque vous attaquerez, cliquer au bon moment vous permettra de faire des coups critiques. Néanmoins, vous ne pourrez pas faire vos combos à l’infini, certains requérant ce que l’on appelle du Zeal. Cette sorte de jauge de rage augmentera à mesure que le temps passe et que vous infligez/recevez des dégâts. Une fois la jauge à 100, vous pourrez d’ailleurs jouer deux fois avec un même personnage durant le même tour, ce qui est un avantage non-négligeable, il faudra donc bien réfléchir à comment dépenser ce Zeal dans vos attaques.
Pour en finir avec l’aspect tactique, sachez que chaque personnage possédera une affinité avec l’un ou l’autre élément, ce qui lui permettra d’avoir un avantage sur certains adversaires d’un élément bien défini, mais également le rendra plus faible face aux attaques d’autres adversaires d’un certain type. Il faudra en tenir compte lorsque vous déplacerez vos pions sur l’échiquier. De même, certains équipements, que vous obtenez en remportant une bataille, peuvent vous permettre d’augmenter votre résistance à certains desdits éléments et ainsi renverser la vapeur en votre faveur. En gros, beaucoup d’éléments à prendre en compte pour fournir un gameplay très complet et tactique mais trop peu exploité dans les faits…
Passons enfin à un volet tout à fait différent mais pas pour autant moins important que tout ce qui a déjà été approché ici : la bande-son. Cette dernière est, l’on commence à s’y accoutumer, d’une grande qualité. Elle parvient à agréablement accompagner votre lecture et à vous dynamiser lorsque vous passez par les phases d’affrontements. Vous pourrez, au gré des changements sonores, ressentir différentes émotions qui vous permettront une plus grande immersion dans le scénario qui se dévoile sous vos yeux, petit à petit, à mesure que vous usez de la touche croix.
Enfin, s’il fallait toucher quelques mots supplémentaires sur l’épopée que j’ai eu le plaisir d’effectuer afin de vous en tenir un compte-rendu, c’est que dans l’ensemble, nous sommes face à une conclusion d’histoire bien travaillée et palpitante au possible. Une combinaison J-RPG tactique et visual novel qui fait mouche, mais qui gagnera à encore effectuer un petit rééquilibrage entre la proportion de phases de combat et de lecture.
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