Utawarerumono : Prelude to the Fallen est le remake de Utawarerumono sorti initialement en 2002. Bien implantée au Japon, la saga reste néanmoins fort méconnue chez nous, mais cela n’est pas forcément synonyme de mauvaise qualité. Voyons ensemble ce qu’il y a à retenir du jeu et de sa nouvelle itération.
Conditions de test : Test réalisé sur la version PlayStation 4, sur une partie d’une vingtaine d’heures de jeu.
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Utawarerumono : Prelude to the Fallen est donc vendu comme un remake. Cette idée est née de la volonté d’homogénéiser le titre et ses deux suites sorties bien des années plus tard. En effet, entre le premier et le troisième épisode, la licence a mis de côté ses sprites 2D pour un passage à la 3D, sans parler des nouvelles mécaniques implémentées. Le studio jugeait donc nécessaire de tout remettre à niveau pour former une trilogie plus cohérente.
Tout cela étant posé, passons à une présentation du titre en lui-même. Utawarerumono est un soft dans lequel nous alternons entre des phases de visual novel et de tactical RPG. Les premières représentent une partie non négligeable du titre, peut-être même la majorité (surtout durant les premières heures) tandis que les moments de gameplay purs sont plus en retrait.
Attendez-vous donc à lire énormément, parfois pendant plusieurs heures, avant de pouvoir participer à une bataille. Plutôt bien écrit, ces moments de lecture nous content l’histoire d’un homme sauvé par les hommes-bêtes d’un petit village. Notre héros, amnésique, tentera alors de payer sa dette auprès de ses bienfaiteurs en participant à la vie du village.
De fil en aiguilles, le récit prendra une tournure dramatique, qui mènera notre protagoniste et ses nouveaux amis vers des conflits sanglants au cœur de la guerre. Bien évidemment, les origines de notre personnage seront approfondies au cours de ce périple.
Si le scénario représente une force, c’est également le cas de l’univers du jeu. On en apprend toujours plus sur les croyances, les coutumes et les situations géo-politiques de ce monde, ce qui participe à sa cohérence et le rend presque tangible. Les personnages ne sont pas en reste. Bien qu’assez clichés, ils restent plutôt attachants grâce aux liens qui les unissent entre eux et à leur histoire personnelle.
Le côté visual novel est donc une réussite, même si l’on regrettera le peu d’illustrations et le manque de dynamisme global en l’absence ne serait-ce que de mouvement de lèvres des personnages (comme on peut en voir dans la série des Hyperdimension par exemple). Soulignons qu’il faut de plus un niveau correct d’anglais pour profiter du jeu, puisqu’il n’y a aucun sous-titres français.
L’Art de la Guerre
Mais comme dit précédemment, vous ne ferez pas que lire dans Utawarerumono. Il sera en effet question de combats tactiques au tour par tour. Peu nombreux au début de l’aventure, ils deviendront bien plus fréquents au bout de 5 ou 6 heures. Relativement classiques dans leur déroulement, ils se montrent plutôt efficaces.
Concrètement, vous commencez par sélectionner vos unités à déployer sur le terrain, puis chacune agit tour à tour. Il vous faudra alors les déplacer sur la carte et sélectionner leurs actions (attaquer, attendre, utiliser un objet, etc.). Le placement se révélera crucial (surtout en difficile) pour mener à bien vos missions, puisque se trouver près d’une autre de vos unité permet de lancer des attaques surpuissantes en coopération. De plus, selon l’orientation de l’ennemi (de face, de dos ou de côté), vos dégâts ne seront pas les mêmes.
A cela s’ajoute la gestion des équipements, les techniques spéciales, et surtout, la jauge de Zeal. Celle-ci permet de lancer les attaques coopératives, mais également les Final Strike, coups surpuissants à la fin des combos. Car en effet, il existe un système de combos dans ce jeu. Lors de vos attaques, un cercle apparaît. Si vous appuyez au bon moment, un coup supplémentaire sera donné par votre unité (le nombre de coups maximum à la suite dépend de votre niveau). Tout cela permet d’offrir un certain dynamisme aux combats malgré le genre, ce qui est un vrai plus.
Enfin, un système de « rewind » permet de revenir à n’importe quel moment à un tour précédent, évitant de devoir recommencer une bataille depuis le début en cas d’échec.
Tout n’est pas rose cependant. L’ergonomie est loin d’être optimale (absence de raccourcis par exemple) et surtout la caméra pose quelques problèmes puisqu’il est impossible de la faire tourner à 360 degrés. Ainsi, vous aurez parfois du mal à garder une vue d’ensemble sur certaines cartes où les ennemis arrivent d’un côté vers lequel vous ne pouvez tout simplement pas regarder.
Remake ?
Il faut bien le dire, le titre est daté techniquement parlant. Il faut savoir que le jeu existe à la fois sur PlayStation 4 et sur PlayStation Vita, et les deux versions sont très clairement basées sur le même modèle. Si vous jouez sur la console portable de Sony, aucun souci, le jeu vous semblera correct graphiquement. Malheureusement, une fois sur console de salon, le bat blesse. Les modèles 3D des personnages en version chibi sont tout juste corrects (et encore, ils ne sont vraiment pas très détaillés ni particulièrement bien animés) et les environnement sont quant à eux vraiment à la ramasse. Au moins, le jeu tourne bien dirons-nous.
Et en cela Utawarerumono ne propose pas un remake digne de ce nom d’après nous. Même s’il est désormais indéniable que cet opus est cohérent avec les deux autres épisodes, il n’aurait vraiment pas été de trop d’apporter un vrai lifting graphique au jeu. C’est d’autant plus dommage que les modèles 2D de l’époque sont finalement plus jolis que cette 3D low cost…
La mise en scène en pâtit également puisque peu de moyens sont déployés. Dommage. Fort heureusement, le jeu s’en tire bien en matière d’ambiance grâce à ses dialogues entièrement doublés en japonais et ses musiques réellement somptueuses. Notez d’ailleurs qu’il vous sera possible de choisir entre la bande-son de l’opus original et la même bande-son à laquelle viendront se greffer les musiques des deux autres épisodes (Utawarerumono : Mask of Deception et Mask of truth).
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