Développée par Tamsoft, la saga des Utawarerumono est très bien installée au Japon mais beaucoup moins dans le reste du monde. Depuis quelques temps cependant, la firme nippone sort ses jeux aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe et les différents titres commencent à gagner lentement mais sûrement en popularité. Continuant sur sa lancée, Aquaplus, qui possède la licence, s’associe cette fois à NIS pour publier ce nouvel épisode qui s’éloigne énormément de ses aïeux, aussi bien en terme de narration que de gameplay. Mais était-ce vraiment une bonne idée ?
Conditions de test : Test réalisé sur PlayStation 4 et basé sur un peu moins de 10 heures de jeu. A noter qu’aucune traduction française n’est de la partie et qu’il faut un niveau correct pour comprendre l’intégralité des textes. Le mode coopératif en ligne n’a pas pu être testé, pour une raison évoquée plus bas.
Sommaire
ToggleUtawarerumono-cif pour la série
Utawarerumono : ZAN est donc le nouvel opus d’une saga déjà bien dense dont vous pouvez retrouver deux épisodes sur cette génération de consoles. Nous le précisons car ZAN est en réalité une reprise d’un de ces deux jeux, à savoir Utawarerumono : Mask of Deception, en tout cas en ce qui concerne l’histoire puisque le reste du jeu est l’antithèse de son prédécesseur.
L’histoire, parlons-en. Nous incarnons ici Haku, jeune homme amnésique qui va se retrouver au centre de conflits géopolitiques de grande ampleur. Au fur et à mesure que le scénario avance, de nouveaux compagnons le rejoindront afin de l’aider à défendre sa nation. Qu’on soit bien clair, l’histoire n’est pas inintéressante. Dans le jeu d’origine, elle est même bonne. Le problème de ZAN est que sa narration est complètement à la ramasse. Là où Mask of Deception prend le temps de mettre en place son scénario pour ensuite l’étaler sur des dizaines d’heures, ZAN expédie chaque séquence en à peine quelques lignes de texte.
Nous arrivons ainsi au terme du mode histoire en seulement 4 ou 5 heures, en n’ayant finalement rien compris à la bouillie d’informations qu’on nous a littéralement balancée au visage. Vous imaginez bien qu’en si peu de temps, des tonnes d’éléments scénaristiques passent à la trappe, sans parler des personnages du groupe, totalement sous-exploités. A peine sont-ils présentés que certains disparaissent tout simplement de l’histoire pour le reste de l’aventure, étant ainsi réduits à de simples éléments de gameplay.
Et ce n’est pas le seul souci de narration. Le jeu fait vraiment le strict minimum pour nous conter son histoire. Bien évidemment, nous sommes habitués à ce que ce genre de jeu de niche à petit budget soit limité quant à son ambition, mais avec ses plans fixes sans aucun dynamisme et ses dialogues interminables et sans intérêt (en plus de finir par être incompréhensibles à cause des coupes dans l’histoire), ZAN fait carrément pâle figure, même à côté de jeux du même acabit. Le jeu nous promettait pourtant mieux lors de sa brève introduction.
On finit par avancer en étant complètement désintéressé de ce qui se passe à l’écran, et seuls les 2 derniers chapitres du jeu (environ 25 minutes de jeu) viendront mettre fin à cette torpeur avec (ENFIN) de vraies cinématiques proposant de vrais enjeux clairs et précis menant à une conclusion qui est, pour sa part, réussie.
L’heure de trancher autre chose que le scénario
Comme expliqué plus haut, ZAN quitte les rangs du Tactical-RPG pour s’orienter vers le Musou. Le joueur progressera donc dans des missions composées d’arènes plus ou moins grandes dans lesquelles il passera son temps à massacrer des hordes d’ennemis toujours plus nombreux.
Bien que la répétitivité soit intrinsèquement liée au genre du jeu, force est de constater que le titre s’enfonce assez rapidement dans celle-ci de façon excessive. Non seulement il y a peu d’arènes différentes, mais en plus, et surtout, le bestiaire est fortement limité. Vous n’affronterez qu’environ 6 boss et autant de types d’ennemis (sans compter les color swap sans aucune différence autre que des statistiques gonflées). On tourne donc très vite en rond et l’ennui pointe le bout de son nez au bout de 2 heures, d’autant plus que le feeling manette en main, sans être une vraie purge, ne se révèle pas suffisamment convaincant pour pousser le joueur à s’acharner.
Pour apporter un peu de variété, nous avons accès à douze personnages jouables. Un joli chiffre, et si les personnages en question se montrent assez variés, leur faible nombre de combos ainsi que l’absence de réelles compétences spéciales (en dehors du coup ultime débloqué au niveau 25) empêchent toute profondeur de gameplay d’émerger. On passera donc son temps à spammer ou maintenir les deux mêmes touches afin de vaincre des ennemis tout sauf retors, le titre se montrant globalement très facile.
Reste qu’en lançant une partie, on passe quand même quelques minutes agréables grâce aux quelques subtilités de gameplay telles que les « chains » (des coups à accomplir en rythme) ou le changement de personnage à la volée qui fonctionne bien et assure un certain dynamisme grâce aux 4 personnages présents à l’écran simultanément.
On notera la présence d’un mode coopération à 4 en ligne, malheureusement les serveurs sont vides quel que soit le moment de la journée ou de la nuit, il nous a donc été impossible de tester cet aspect du jeu malgré nos nombreuses tentatives.
Un aspect RPG qui sauve les meubles
Là où le jeu s’en sort mieux, c’est sur son aspect RPG. Rien d’étonnant puisque les anciens Utawarerumono se plaçaient déjà dans cette catégorie. On trouve ainsi un aspect personnalisation et évolution de personnages assez poussé. Montée de niveaux pour augmenter les statistiques, distribution de points pour augmenter tel ou tel aspect du personnage, équipements aux propriétés passives, amélioration des objets, etc.. Le jeu est vraiment complet de ce point de vue-là et poussera les joueurs les plus assidus à s’organiser afin de créer les meilleurs builds qui serviront pour le mode missions libres et les arènes, voire le mode difficile débloqué en terminant l’histoire une première fois.
On citera également très rapidement la bande-son du jeu, plutôt réussie elle aussi et qui participe à instaurer une certaine ambiance lors de certaines scènes. Des points positifs qui, s’ils ne sauvent pas le jeu, lui évitent tout de même de sombrer dans les abîmes.
Cet article peut contenir des liens affiliés