En mai 2016, Sega nous offrait la possibilité de nous replonger dans le conflit opposant l’Alliance Impériale et la Fédération Atlantique. En effet, Valkyria Chronicles Remastered sortait le 18 de ce mois. D’abord disponible sur PC, puis sur PlayStation 4, cette version remasterisée nous permettait de retourner au front en compagnie de l’escouade 7. Alors que cette version était reçue avec toutes les louanges qu’elle méritait, la licence allait connaître une année en demi-teinte. Pourquoi ? Eh bien sans doute à cause de la sortie d’un Valkyria Revolution plus que moyen. Et il fallait bien un autre titre pour laver cette erreur. Valkyria Chronicles 4 est-il ce titre ?
Désireux de laisser de côté cette légère erreur de parcours, le studio nous annonçait, dès fin 2017, l’arrivée imminente d’un nouvel opus dans cette série si souvent bien accueillie. Nous voilà en septembre de 2018, et la date de sortie de cette nouvelle itération approche à grands pas. Il est donc plus que temps de nous plonger dans cette aventure originale, et rencontrer Claude Wallace, lieutenant de la section E, afin de voir si la Seconde Grande Guerre européenne n’a rien perdu de sa superbe. Alors équipez-vous et chargez votre fusil, car la Fédération Atlantique va avoir besoin de vous !
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ToggleValkyria Chronicles 4, retour sur la la Seconde Grande Guerre européenne
Comme sous-entendu dans l’introduction, Valkyria Chronicles 4 nous propose de replonger dans la Seconde Grande Guerre européenne. Ainsi, les joueurs auront la possibilité de revivre, sous un angle différent, le conflit qui faisait rage dans Valkyria Chronicles. Proposée du point de vue de Claude Wallace, et non plus de Welkin Gunther, cette adaptation, revue par les Japonais, de la Seconde Guerre Mondiale vous propose d’approfondir encore plus votre expérience de ce conflit important.
Là où Valkyria Chronicles se contentait de nous narrer l’histoire d’une unité et ses actions dans la guerre entre l’Alliance Impériale et la Fédération Atlantique, Valkyria Chronicles 4 vous invite à participer à l’une des opérations parmi les plus dangereuses qui ont été menées durant ce conflit armé. A la tête de la section E, vous devez éviter à tout prix la chute de la Fédération en conquérant la capitale de l’ennemi. Véritable mission suicide, vous prenez part à la campagne de la dernière chance avant l’effondrement complet de votre nation.
Pour relever un peu la difficulté, chaque mission, et chaque phase de combat sont totalement différentes des autres. […]. Les cartes ne se ressemblent pas, et vous aurez un véritable sentiment de stratégie géographique.
Et comme l’événement au cœur du jeu est le même dans Valkyria Chronicles 4 que dans Valkyria Chronicles, pourquoi ne pas parler tout de suite d’un autre point commun entre les deux softs ? Très rapidement, tout joueur ayant posé les mains sur le plus ancien des deux titres reconnaîtra une chose : le gameplay. En effet, on retrouve toujours la même recette pour ce domaine. Les combats se déroulent toujours au tour par tour, où le joueur et l’intelligence artificielle déplacent les personnages sur une carte plus ou moins grande. Le nombre d’unités disponibles est limité sur chaque carte, et les déplacer vous coûtera un point de commandement. Lorsque vous avez usé tous vos points pour le tour, c’est à vos ennemis de se mouvoir à travers la carte.
Bien entendu, vous pouvez toujours tirer une fois à chaque déplacement, et ces derniers se font en vue à la troisième personne. Petite différence intéressante, c’est que le tank ne vous coûte qu’un seul point de commandement pour être déplacé et tirer. Souvenez-vous, il en consommait deux dans Valkyria Chronicles. Et pour ceux ayant joué à Valkyria Chronicles 3, c’était encore pire, puisqu’il en coûtait encore un de plus. Mais puisque chaque unité possède ses forces et ses faiblesses, et que le tank n’est pas invincible, il vous faudra user de toutes vos unités, et l’usage abusif de votre véhicule lourd ne vous certifiera pas la victoire. Et de toute manière, un nombre limité de munitions sont disponibles à chaque tour, pour chaque unité, ce qui vous limitera dans votre nombre d’utilisation de chaque personnage.
Et ne pensez pas que vous pourrez utiliser la même stratégie à chaque instant. Pour relever un peu la difficulté, chaque mission, et chaque phase de combat sont totalement différentes des autres. Vous devrez apprendre à vous adapter à chaque sortie de votre escadron si vous désirez pouvoir sortir triomphant de la bataille. En parlant des batailles, les objectifs de ces derniers sont également plutôt variés, de même que l’environnement dans lequel vous allez évoluer. Les cartes ne se ressemblent pas, et vous aurez un véritable sentiment de stratégie géographique. Jouer avec la topographie est possible, et elle vous sera même d’une grande aide face à certains ennemis à la puissance inhumaine.
Le Tactic-RPG dans toute sa splendeur
En outre, ce Valkyria Chronicles 4 reste dans la continuité de ses prédécesseurs, Valkyria Revolution exclu, et renforce des fondations déjà bien solides. Si son gameplay n’a presque pas évolué, il reste toujours un exemple sur ce marché, en jouant avec des mécaniques que l’on ne verrait pas ailleurs. Car, en dépit de leur nombre important, quels autres RPG peuvent se targuer d’avoir un gameplay aussi riche, en proposant malgré tout de la simplicité ? Au diable les mécaniques complexes, qui n’apportent pas vraiment de profondeur au gameplay, et bienvenues les mécaniques au fond simple mais qui, travaillées par des gens compétents, peuvent donner naissance à une grande richesse de jeu.
Mais que voulons-nous dire par-là ? Tout simplement que, comme précisé dans la partie précédente, vous devrez tenir compte d’éléments plutôt inhabituels pour le genre. Lorsque vous jouez à un RPG au tour par tour, avec une carte quadrillée, vous ne devez pas jongler avec des éléments comme la topographie, chose que vous devez faire dans Valkyria Chronicles 4. Et ce, sans compter que chaque arme et chaque unité aura une portée de tir différente, avec une résistance différente face à chaque autre unité. C’est donc toute une stratégie qui doit être développée autour du choix de chaque soldat à emmener sur le terrain, et sur la manière de les faire se déplacer, en groupe, ou pas, en formation, ou pas. Couplés à des cartes très variées, ces éléments produisent une richesse dans le gameplay presque inégalée, et qui sauront apporter challenge et plaisir de jeu. Une simplicité de compréhension déconcertante, tout en conservant un challenge évolutif et bien équilibré, c’est ce que Valkyria Chronicles 4 a à offrir.
Néanmoins, des caractéristiques très communes au genre sont également présentes, comme la progression des personnages, ou plutôt de vos classes, via l’acquisition d’expérience. Outre cette montée en niveau, vos personnages pourront obtenir de nouvelles armes, ainsi que de nouvelles compétences, voire aussi ce que l’on appelle des « ordres », qui peuvent être donnés au beau milieu du champ de bataille. En passant par votre camp, vous pourrez aussi améliorer les tenues, les armes et autres de vos troupes, afin de les rendre plus résistantes et plus performantes. Votre tank peut, de la même manière, être amélioré, en augmentant le niveau de son châssis par exemple. Il y a donc moult choses que vous devez garder en mémoire, afin de progresser avec une escouade suffisamment puissante pour tenir face à des ennemis toujours plus redoutables.
Valkyria Chronicles 4 reste dans la continuité de ses prédécesseurs, Valkyria Revolution exclu, et renforce des fondations déjà bien solides.
De plus, les diverses unités proposées accentuent la sensation de contenu, de variété, et de possibilités stratégiques envisageables. Certaines de vos troupes seront très performantes face aux tanks adverses, tandis que d’autres vous permettront de couvrir de longue distance en un seul tour de jeu. Forcément, il n’y a pas que ces quelques détails qui entrent en compte, puisque chaque classe possède aussi des caractéristiques propres, comme une fourchette d’HP, ou encore une bonne défense ou une bonne attaque. Tout cela entre donc en ligne de mire lorsque vous passez à la construction de votre équipe de déploiement, ainsi que dans le choix de qui va jouer d’abord, servir de bouclier, ou encore faire une percée dans les lignes ennemies.
A tout cela, vous devez aussi ajouter les caractéristiques personnelles de chacun des individus, qui ont des capacités qui varient de l’un à l’autre. Certains sont apeurés lorsqu’ils sont seuls, et perdront alors de la précision au moment de tirer s’ils sont seuls sur la carte. D’autres auront un gain de dégâts au moment de tirer si leur jauge d’endurance est en dessous de la moitié. Et il existe bien d’autres possibilités, qui font la profondeur du gameplay de Valkyria Chronicles 4. Chaque personne est donc libre d’aborder le jeu comme bon lui semble, et d’évoluer en appréciant sa progression comme il l’entend.
Le doux son de la victoire ?
Qui dit affronter l’Empire dit aussi affronter des troupes surentraînées et prêtes à tout pour vous ôter la vie. Rien de bien nouveau là-dedans. Néanmoins, nous ne pouvons qu’apprécier la présence de boss toujours aussi puissants et laborieux à mettre au tapis. Ces boss qui, bien que s’intégrant parfaitement à l’histoire, manquent cruellement de charisme, de crédibilité. C’est bien là l’un des défauts de ce nouvel opus, le manque criant d’un antagoniste qui fait frissonner, d’un adversaire à vous faire froid dans le dos.
Néanmoins, ce petit bémol est vite effacé par le scénario, qui offre une histoire pleine de rebondissements, qui vous donnera l’impression de soulever des montagnes à chaque instant. La profondeur de l’écriture et les nombreux détails apportés permettent une immersion totale du joueur, tout en lui permettant d’aborder un conflit armé sous bien des angles. On laisse de côté l’envie de décimer les rangs ennemis pour la gloire, au profit d’une véritable réflexion sur les tenants et aboutissants de cet échange mortel, fusil à la main.
Le scénario […] offre une histoire pleine de rebondissements, qui vous donnera l’impression de soulever des montagnes à chaque instant.
La réalisation globale est de bonne qualité, tout en restant un peu en deçà de ce que l’on peut voir de nos jours. Bien évidemment, cet aspect du jeu se retrouve bien vite éclipsé par l’envie de vivre une aventure incroyable, en passant par des combats qui poussent à la réflexion.
La titre tire également sa force de ses nombreux personnages, chacun possédant sa propre mentalité, qui aura des répercutions à chaque instant, tant par ses compétences que par ses relations avec les autres personnages. Des missions annexes sont, par ailleurs, disponibles pour ces soldats, vous permettant d’en découvrir davantage sur eux. C’est donc tout un univers, tout un groupe qui est créé, et détaillé avec toute la précision qu’il est possible d’avoir. Et si le scénario peut se terminer assez rapidement, tous ces éléments annexes permettent de rallonger la durée du vie du soft sans lasser le joueur, en lui offrant du contenu intéressant et d’une qualité égale à celle de la trame principale.
Quoi de neuf côté Fédération Atlantique ?
Enfin, pourquoi ne pas terminer ce test par une partie totalement dédiée aux nouveautés apportées par cet opus ? Sachez d’ores et déjà que vous pourrez compter sur un nouveau type d’unité, afin de varier encore un peu plus les plaisirs. Et puisque les développeurs ne sont pas avares de bonnes surprises, les joueurs pourront compter sur l’aide de la marine de la Fédération Atlantique pour remporter plus aisément la victoire. Sans vous certifier le triomphe, ces alliés seront bien utiles dans certaines batailles, mais ce point ne sera pas approfondi, de sorte à vous laisser le plaisir de découvrir cette nouveauté tout ce qu’il y a de plus agréable.
Ensuite, vous pourrez donc compter sur l’unité artilleur pour compléter votre groupe armé. Très utile pour déloger des adversaires éloignés, ou pour ralentir un char qui fonce sur vous, elle reste une unité fragile, avec très peu de points de vie et, qui même si elle se défendra bec et ongle, ne saura rien faire si elle est laissée seule face aux troupes impériales. Et, puisque vous jouissez désormais de cette délicieuse unité, l’IA la mettra, elle aussi, très vite à contribution. Et si elle aussi plaisante à jouer, elle est au moins aussi détestable lorsqu’elle est utilisée contre vous. Cet ajout décuple donc encore les variations stratégiques possibles durant le combat, afin de vous offrir une expérience toujours plus complète.
La direction artistique conserve les traits de Valkyria Chronicles premier du nom, tout en proposant des personnages qui, bien qu’un peu clichés, sont tous suffisamment différents pour éviter toute sensation de redondance ou de fainéantise de la part de l’équipe artistique.
Et pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, Valkyria Chronicles 4 propose un élément prépondérant dans la mise en place d’une stratégie : la mort est définitive ! Bien que cet élément soit habituel dans la série, ce dernier est rendu encore plus fort ici, en ne laissant que quelques tours au joueur pour sauver son unité. Par ailleurs, une mise au sol trop violente, ou hors de la zone de communication rendra la perte du personnage inévitable et quasi instantanée.
Pour finir, Valkyria Chronicles 4 se détache aussi par son aspect visuel, et sa narration écrite d’une plume inspirée. Si les saynètes n’ont rien à envier à la concurrence, Sega met son titre encore plus en avant en proposant, à nouveau, des cinématiques d’une beauté à couper le souffle, dans un genre anime très attrayant. La direction artistique conserve les traits de Valkyria Chronicles premier du nom, tout en proposant des personnages qui, bien qu’un peu clichés, sont tous suffisamment différents pour éviter toute sensation de redondance ou de fainéantise de la part de l’équipe artistique. Et ce détail vaut également pour les grands noms du camp opposé, qui quittent les sentiers battus du clonage auquel sont soumises les troupes basiques de l’ennemi.
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