Après une période de bêta fermée, Valorant, le FPS compétitif de Riot Games est sorti finalement ce 2 juin 2020 à la surprise générale. On ne pensait pas à un délai aussi cours entre la fin de la bêta et sa sortie officielle. Si cela est une bonne nouvelle pour les joueurs qui peuvent désormais avoir accès au free to play, on ne peut s’empêcher de penser qu’il est sorti un peu trop tôt.
Condition de test : Après avoir bien dosé la bêta, nous avons joué quelques dizaines d’heures supplémentaires après sa sortie. Nous vous conseillons d’ailleurs notre premier avis sur le titre afin d’avoir une meilleure vue d’ensemble par rapport à son évolution.
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ToggleRiot ouvre une autre Valve
Valorant ne s’en cache pas, son inspiration majeure est le célèbre FPS de Valve Counter-Strike dont le dernier en date, Counter-Strike : Global Offensive, est sorti en 2012. La critique majeure souvent faite à Riot Games est « qu’il n’invente rien », mais on ne peut nier le talent du studio de s’emparer d’un concept, puis d’y mettre les moyens afin de le transformer en une production attrayante. Pour preuve, si Dota et League of Legends sont tous deux des MOBA, on ne peut pas vraiment dire que le second soit un clone du premier.
Après y avoir longuement joué, on ne peut pas dire que Valorant soit un « Counter-Strike Killer », mais plutôt une alternative dans la même veine. Une version radicalement différente par la variété de ses champions et des sorts dont ils disposent. Ainsi, si vous êtes un joueur de Counter Strike, vous retrouverez des sensations familières mais certains n’apprécieront évidemment pas vraiment cette « Overwatchisation ». Il est aussi difficile de bousculer des habitudes de longue date (surtout si l’on a démarré avec Counter-Strike 1.6).
Si tout ce que l’on vient de dire ne vous parle pas, en tant que néophyte vous découvrirez un jeu de tir différent des standards actuels. Nous sommes loin de la sauvagerie d’un Call of Duty ou même d’un Overwatch contrairement aux apparences. Le soft offre une grosse marge de progression au niveau de la maîtrise des personnages et le talent pour bien viser. En outre, le potentiel stratégique du jeu en équipe et la connaissance des cartes lui donnent un gros potentiel compétitif très appréciable.
Quoi de neuf depuis la bêta ?
Depuis la bêta fermée, le constat est accablant, Valorant n’a pas vraiment changé. La sortie semble un peu précipitée tant il aurait mérité du peaufinage, et surtout plus de contenu de base. Des modifications ont été tout de même apportées. On pense aux portraits des agents un peu plus jolis de même que leurs animations lors de la sélection de personnages. Certaines mécaniques au niveau des sorts ont été revues comme la sphère noire de Omen qui peut désormais être placée plus facilement.
Entre outre, on note l’ajout d’une nouvelle carte, d’un nouvel agent (Reyna) et d’un nouveau mode de jeu (Spike Rush). Tout cela est tout de même bien maigre. Avec son statut de bêta on pouvait faire preuve de mansuétude mais en tant que jeu complet, il y a beaucoup de manques. Notamment des cartes qui sont au nombre de 4, en plus d’en faire vite le tour elles varient peu. Les matchs classés ne sont pas non plus disponibles au lancement, et on aurait aimé un mode de jeu pour entraîner sa visée sous forme de « deathmatch » histoire de s’échauffer avant de faire quelques parties.
Pour faire court, Riot compte sans doute sur la durée pour peaufiner son free to play, il faut donc s’attendre à des mises à jour ponctuelles apportant du contenu et des équilibrages, mais il est tout de même dommage de précipiter les choses. Comme bon nombre de jeux du genre, nous avons droit à un passe de combat et de nombreux cosmétiques pour les armes. Toutes ces choses n’ont bien entendu aucune incidence sur le gameplay.
De belles performances mais…
Valorant garde tout de même ses forces grâce à une synergie entre les agents appréciable (qui va s’enrichir avec les agents à venir), un netcode impeccable, des serveurs qui tiennent la route à ce jour (malgré un lancement tumultueux) et des graphismes épurés qui permettent des configurations plus modestes de le faire tourner sans problème. Toutefois, nous faisons bien le distinguo entre graphismes et direction artistique car sur ce dernier point, il ne brille décidément pas.
Les joueurs de League of Legends savent que Riot peut faire des merveilles avec de nombreux artistes de talent. Cet avis est certes quelque peu subjectif mais la compagnie aurait clairement pu faire plus original. On rappelle également que si vous installez le jeu, vous aurez d’office un système anti-triche se lançant au démarrage de votre ordinateur et ayant accès au kernel de Windows. Une pratique qui semble efficace afin de réduire le nombre de tricheurs (malheureusement ils existent et existeront toujours) mais qui fait tout de même polémique.
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