Après s’être fait connaître, non sans mal, grâce aux sagas que sont NieR et Drakengard, Yoko Taro nous revient avec Voice of Cards : The Isle Dragon Roar, un tout nouveau JRPG qui permet de voir le développeur de génie sous un nouveau jour.
Conditions de test : Test réalisé sur PlayStation 5 avec la version PS4 du titre, ce qui ne change rien aux performances. La partie a été complétée quasiment à 100% en environ 15 heures de jeu.
Sommaire
TogglePetite production, petit scénario
Voice of Cards, c’est un jeu de rôle japonais développé et édité par Square Enix avec à la tête du projet le fameux Yoko Taro, désormais connu et reconnu grâce à la bombe que fut NieR : Automata pour bon nombre de joueurs et joueuses. Nous incarnons ici un groupe de jeunes aventuriers qui va parcourir le monde à la poursuite d’un dragon. Ce dernier semble être la source de tous les maux de ce monde fictif, mais ce n’est pas cela qui vous pousse à chasser la créature mais bel et bien l’appât du gain, puisqu’une énorme prime est promise aux personnes qui arriveront à débarrasser le royaume de ce monstre gigantesque.
Comme vous pouvez le constater, le pitch est extrêmement basique, tout comme l’est une bonne partie de l’aventure. Néanmoins, le scénario, les situations et les personnages vous réservent quelques fulgurances apportant de la subtilité à cet univers. De même, quelques petites surprises viendront ponctuer des quêtes semblant, aux premiers abords, très manichéennes, mais en espérions-nous moins quand on sait qui est derrière le jeu ?
Malgré tout, ne vous attendez pas à des twists en pagaille ou à une seconde lecture comme le proposaient les anciens jeux de notre homme. L’intrigue restera ici assez classique et moins ambitieuse, mais il est bon de rappeler que Voice of Cards est avant tout une petite production (vendue environ 30€) qui sert, d’après nous, de projet de transition avant l’arrivée d’un plus gros jeu, dans l’univers de NieR ou non.
Yoko Tarot
Voice of Cards est un jeu de… cartes. L’originalité étant qu’ici, tout est représenté par des cartes. Les personnages sont des cartes, la world map est un ensemble de cartes, les ennemis et les PNJ sont des cartes… Vous avez compris l’idée. Ce choix à la fois artistique et pécunier (il est bien moins coûteux de réaliser quelques illustrations fixes que des modèles 3D par exemple) fonctionne à merveille et offre au titre un cachet certain.
Les différents dessins sont de qualité mais cela n’aurait pas été suffisant seul. Heureusement, beaucoup d’effets visuels et de petites animations viennent donner vie à ces cartes et dynamiser l’action et les différentes scènes qui se déroulent sous nos yeux. Ainsi, même les combats deviennent intéressants visuellement avec des feedback travaillés rendant le jeu assez « juicy » comme on dit dans le jargon.
L’ambiance qui se dégage du jeu est charmante grâce à tout cela, et les somptueuses musiques (bien que peu nombreuses) de Keiichi Okabe accompagné de Emi Evans viennent clôturer un spectacle déjà fort réjouissant.
Abattre ses cartes
Niveau gameplay et feeling manette en main, il y a des choses à dire. Le jeu prend la forme d’un jeu de rôle et propose une aventure au tour par tour, aussi bien dans les affrontements que dans l’exploration, puisqu’il faut bien dissocier ces deux aspects. Ainsi, vous allez alterner entre des phases de déplacements et de papotes dans les différentes villes afin d’obtenir des informations sur vos prochains objectifs, et des phases de combat durant lesquels chaque participant doit attendre son tour pour agir.
Sur la carte du monde, vous vous déplacez de case en case. Celles-ci sont toujours faces cachées tant que vous ne les avez pas découvertes en marchant dessus. Chaque fois qu’une case dévoile sa carte, elle peut être aléatoirement occupée par un vide (un chemin sans surprise si vous préférez), un combat, un coffre, ou un événement spécial tel qu’un ennemi spécial ou l’obtention d’information pour trouver un secret par exemple.
Sur le papier, parcourir le monde est donc un plaisir puisqu’on trouve une dimension exploration couplée à des éléments de hasard qui favorisent l’aspect découverte. Malheureusement, tout cela est en partie plombé par deux choses : la première est que les événements sont très peu nombreux au final, et le bestiaire est fortement limité, ce qui nous fait vite tourner en rond, installant un redondance malvenue. La deuxième, c’est la lourdeur excessive de l’enchaînement des actions. Si l’on peut s’accommoder de la vitesse de déplacement, il est bien plus ardu de faire fi de la lenteur de lancement des combats aléatoires ou des affichages de textes. Cela peut sonner comme un détail, mais croyez-nous, manette dans les mains, cela ruine le rythme du jeu.
De manière générale, le titre manque cruellement d’ergonomie et d’options de qualité de vie. Les menus sont lents, il est impossible de passer des dialogues (même déjà vus), la lecture automatique est absente, tout comme une option de combat automatique pourtant bien pratique et désormais répandue dans les jeux du genre et il est impossible de revoir les dialogues précédents. Encore une fois, cela peut s’apparenter à du pinaillage mais le ressenti global s’en retrouve affecté. Ces défauts sont d’ailleurs présents également en combat, aux côtés d’autres, comme le fait que les cartes, lors de la sélection d’une action, cachent parfois une partie de l’interface, ou bien le fait qu’il soit impossible de vérifier combien de tour nos buffs et débuffs vont encore durer, entre autres.
Fort heureusement, il y a aussi du positif dans les affrontements de Voice of Cards. Chaque personnage possède son propre style de combat et ses propres capacités, ce qui apporte un certain aspect stratégique à l’ensemble. De plus, à la manière d’un Pokémon, vos protagonistes ne peuvent équiper que 4 capacités différentes en même temp, il faut donc jongler entre ces dernières pour s’adapter aux différentes situations et avancer sans encombre.
Les combats reposent d’ailleurs principalement sur un système de forces et faiblesses élémentaires, classique mais efficace. Dommage que les rencontres soient un poil trop faciles pendant la majorité du jeu et que le tout manque de profondeur, instaurant une certaine torpeur au bout de quelques heures, combats de boss mis à part.
Cet article peut contenir des liens affiliés