Après les deux excellentes Vermintide, Fatshark continue sur sa lancée en proposant un nouvel épisode estampillé Warhammer, avec Warhammer 40.000: Darktide. Prenant place dans un tout autre endroit du lore très touffu de Warhammer, le FPS coopératif va nous entrainer littéralement dans une lutte sans merci entre l’imperium et le chaos. Le titre reste bien évidemment solide, tout en étant extrêmement discutable sur pas mal d’aspects.
Conditions de test : Nous avons joué durant une bonne trentaine d’heures à Warhammer 40.000: Darktide jusqu’à faire monter notre personnage au niveau 30, représentant la fin de la narration du soft. Nous avons ensuite testé les trois autres classes. Cela nous a paru suffisant pour tout débloquer et voir le plein potentiel de ce FPS coopératif en multijoueur. Le titre a été testé avec 16Go de RAM, une GTX 1070 et un i5-12400 (2.50 GHz).
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Warhammer 40.000: Darktide tente quelque chose de différent sur la narration après les deux excellents Vermintide, sans réellement convaincre. Après avoir choisi votre classe ainsi que le background de votre protagoniste, vous voici plongé dans un prologue qui pose les bases du soft. Vous êtes un prisonnier hérétique de l’imperium, jusqu’à ce que le vaisseau de la faction se fasse attaquer par les forces du chaos, libérant au passage leur capitaine. C’est ainsi que vous parvenez à vous enfuir avec une certaine Zola qui vous recrute. Vous arrivez par la suite sur le Mourningstar. Ici, les membres de l’imperium vous donneront pour objectif de faire leur sale boulot, à savoir se débarrasser via diverses missions dans le monde ruche d’Atoma Prime, des hordes du chaos qui corrompent tout ce qu’ils touchent alors qu’un traitre rode dans la flotte de l’Imperium.
Qu’on se le dise, la narration est dans un premier temps intéressante, mais devient finalement vite barbante et peu exploitée. Tout le jeu, agrémenté de quelques cinématiques en fonction de votre progression, tournera toujours autour de la confiance. Celle-ci s’aiguisera peu à peu entre l’imperium et votre personnage, considéré au début comme de la chair à canon. Finalement, tout est assez mal écrit sur cet aspect, bien que certains dialogues fan service fassent quand même le petit effet escompté. Autrement dit, nous restons sur notre faim de cette trame qui ne fait finalement qu’assez peu corps avec les missions que l’on effectue dans le jeu. De plus, la fin qui reste anecdotique, fait clairement office de « tuto » que d’une vraie histoire.
Autant dire que le côté plat de la narration et des personnages est décevant, mais on notera le petit effort sur l’édition du personnage, rendant un super hommage aux jeux de rôle papier. En sus de choisir votre classe parmi les quatre disponibles, vous pouvez également constituer son background. De sa planète d’origine en passant par la raison de son incarcération voire son enfance, Fatshark a voulu rajouter une petite feature qui permet de constituer un personnage à votre image. Seulement voilà, ceci n’est que de la poudre aux yeux, dans la mesure où cela n’apporte strictement rien dans le gameplay. Néanmoins, on retrouvera un éditeur de personnage décent, et permettant de personnaliser votre protagoniste à votre goût, sans que cela ne soit pas ultra poussé.
Un carnage à 4 fun et jouissif au système de progression ultra répétitif
Comme dans les deux premiers Vermintide, Warhammer 40.000 : Darktide reprend les codes d’un Left 4 Dead. Grosso modo, vous devez suivre les objectifs des diverses missions tout en survivant aux hordes du chaos, aux ennemis spéciaux mais également à d’immenses créatures ou hôtes démoniaques. Qu’on se le dise, le gameplay est dans un premier temps aussi bien ficelé sur les précédentes productions du studio.
En effet, on retrouve un système de corps à corps encore mieux peaufiné que sur les Vermintide. Les coups faibles ou lourds sont toujours de la partie, le système d’esquive des précédents jeux Warhammer est conservé tout en étant toujours efficace, et il en va de même pour la parade. Sauf qu’ici, cette dernière marche à l’endurance et non en boucliers comme sur les Warhammer : Vermintide 1 & 2. La feature est finalement mieux amenée, et il est aussi possible désormais d’assener d’autres coups spéciaux, différentes en fonction des armes. Autrement dit, tout le système de combat à l’arme blanche est conservé, tout en apportant quelques touches intéressantes comme l’épée tronçonneuse, diablement fun à manier
Warhammer 40.000: Darktide introduit également les combats à l’arme à feu. Peu présents sur les deux derniers volets du studio, les gunfights apportent eux aussi une plus value non négligeable au gameplay, donnant lieu à des affrontements nerveux et crescendo forts plaisants. Qu’on se le dise, le mélange corps à corps/armes à feu permet une certaine variété dans la jouabilité, et avec un certain impact fort plaisant dans les combats.
Si le tout est toujours aussi fun avec un aspect stratégique et coopératif bien huilé, le système de progression deviendra quant à lui, vite répétitif. La faute d’ores et déjà à un nombre de missions assez restreint – seulement huit actuellement -, ce qui fait que vous serez trop souvent amenés à refaire les mêmes missions inlassablement. Au passage, ces dernières disposent d’objectifs tantôt sympathiques, tantôt rébarbatifs. C’est le bât qui blesse sur ce Darktide qui n’arrive jamais à se renouveler, jusqu’à proposer à chaque fois des objectifs de missions visant à maintenir une position pour progresser, et ainsi de suite.
La déception vient de ce point là comme le levelling. En somme, si vous voulez atteindre le niveau 30 de votre protagoniste qui représente la niveau maximal et donc la fin du jeu, comptez facilement une quarantaine de missions à effectuer. Cela équivaut à devoir se taper les huit missions un bon paquet de fois jusqu’à les connaitre par cœur, même en difficulté 4 sur 5.
Voilà un aspect fort déplaisant sur le soft, qui a pourtant de très bonnes idées sur les ennemis spéciaux et le level-design. Effectivement, vous aurez parfois quelques créatures différentes à affronter. Attendez vous à affronter des mini-boss venant de nulle part, des squameuses qui peuvent mettre à terre votre protagoniste ou coéquipiers, des kamikazes semblables à des boomers, des snipers ou encore des ennemis beaucoup plus résistants comme des remparts, similaires à la classe Brisecrâne.
Le bestiaire est plutôt touffu de ce côté là, et chapeauté par un level-design assez inspiré. D’ailleurs, le génération procédurale des boss, des hordes d’ennemis du chaos voire des hôtes démoniaques similaires à des Witch dans Left 4 Dead, contribue à atténuer un chouïa ce sentiment de répétitivité. Toutefois, l’enchainement des missions malgré une direction artistique néo gothique et cradingue efficace, nous fera quand même méchamment tourner en rond.
Des classes qui ont du style
Outre les nombreux défauts que rencontre Warhammer 40.000: Darktide, les quatre classes proposées dans la production de Fatshark n’en restent pas moins complémentaires. Pour faire simple, vous aurez à disposition deux classes courtes et longues portée. En clair, voici les quatre classes disponibles dans le jeu :
- Fanatique : Nous avons ici une classe à courte portée. Il dispose d’un mode rage qui lui permet d’effectuer quelques coups critiques et de foncer sur ses adversaires pendant une courte durée. Il possède en général un lance-flamme voire un fusil d’assaut ou laser, une grenade étourdissant les ennemis, ainsi que d’une hache tactique, lourde ou tronçonneuse.
- Vétéran : Contrairement au fanatique, il s’agit d’une classe longue portée. Il a la possibilité de marquer les ennemis spéciaux, et peut faire +50% de dégâts dans cette posture. Le bougre dispose également au choix en fonction de votre set d’arme, d’une épée, une hache de combat, ainsi que d’une grenade basique et d’un pistolet mitrailleur, un fusil laser ou traditionnel.
- Brisecrâne : Le gros bourrin de la bande à courte portée. Ayant une compétence lui donnant la possibilité de charger les ennemis en masse, le bougre a dans son arsenal un lance-grenade, une grenade à balancer sur les ennemis ainsi qu’une dague ou masse avec bouclier.
- Psyker : Comme le vétéran, c’est une classe à longue portée. Armé d’une épée de force, d’un pistolet ou fusil laser par exemple, le Psyker peut également faire exploser des têtes avec sa psychokinésie. Bien évidemment, cette magie est dangereuse car elle peut surchauffer avec le péril qui peut lui faire des dégâts, mais cela est compensé par sa compétence qui repousse les ennemis d’une onde de choc, tout en épongeant sa jauge de péril.
Indéniablement, les classes dans Warhammer 40.000: Darktide se complètent aisément. Une partie est effectivement beaucoup plus plaisante avec une classe de chaque type, afin de gérer convenablement les diverses hordes d’ennemis basiques ou spéciaux, et ainsi progresser plus sereinement lors des missions. Bien évidemment, il y a toujours ce côté coopération où un joueur peut porter un kit de soin, voire des caisses de munitions trouvables un peu partout sur le niveau.
Le seul hic proviendra finalement des serveurs même, où il n’est pas rare d’avoir quatre fois la même classe sur une partie, ce qui n’est définitivement pas compatible. Il est en effet possible de vite se faire déborder par les nombreuses créatures spéciales qui sont soit sournoises, soit très résistantes faute à l’absence d’une classe spécifique qui peut être utile à l’instant T. On espère qu’un patch sera là pour corriger tout cela car pour l’heure, il est très rare de rejoindre des parties où vous avez une classe de chaque pour avoir une partie équilibrée.
Soit dit en passant, sachez que d’autres objectifs secondaires sont de la partie sur Warhammer 40.000: Darktide, bien qu’ils soient anecdotiques. Vous retrouverez évidemment les fameux grimoires à dénicher dans certaines missions, ce qui vous enlève un pourcentage de vie par grimoire glané, mais aussi des textes sacrés qui eux, n’ont pas cet effet néfaste. Dans l’absolu, c’est un plaisir de retrouver cette feature, bien qu’elle n’apporte rien aux récompenses que vous pouvez recevoir une fois la mission terminée…
Le mourningstar de Lucifer
Vient ensuite le fameux hub avant de vous lancer dans les missions, avec le mourningstar. Dans ce vaisseau, vous aurez d’abord le loisir de vous familiariser avec le jeu avec un petit entrainement à effectuer si vous le désirez. Par la suite, vous aurez bien entendu un magasin d’armes. Avec de l’or que vous obtenez en finissant les missions ou en les échouant, vous serez autorisé à acheter les nombreuses armes pour votre personnage, et ayant un code couleur classique en fonction de la puissance ou la rareté de l’arme.
Une fonctionnalité classique mais efficace, comme l’amélioration de ces dernières. Via des ressources avec le Plastacier ou la Dimantine récupérées dans les nombreuses missions du jeu, vous aurez la capacité d’upgrader vos armes au rang supérieur et donc à un nouveau code couleur, qui va jusqu’à l’or. Mieux encore, vous aurez aussi la possibilité de raffiner votre objet, ce qui aura pour effet de changer ou ajouter une bénédiction en plus, qui sont des bonus passifs.
Le système est bien huilé, bien que deux autre features manquent hélas à l’appel. Les options « gagner une bénédiction supplémentaire », voire « bénir l’objet » pour avoir de plus gros avantages sont encore en cours de développement, démontrant que le système de crafting n’est pas fignolé. En gros, Fatshark n’a peut être pas sorti le jeu réellement fini en faisant cela, et il faut avouer que c’est très discutable d’implémenter une fonctionnalité pas encore disponible sur ce côté crafting pourtant fort intéressant.
Mais bref, le soft s’offre tout de même un système de contrats. Sympathique au début pour vous permettre d’acheter des armes ou curiosités (qui sont des amulettes procurant des bonus), ce système est lui aussi mal exploité. Entre le fait que ce soit des contrats hebdomadaires qui ne se renouvellent pas une fois finis – il faut attendre une semaine à chaque fois – et qu’ils ne soient tout simplement pas variés, vous ne passerez au final pas beaucoup de temps dessus, faute de challenge et d’un vrai contenu varié…
Il est également possible de voir la progression de votre protagoniste. Un côté compétences est de la partie pour ce dernier avec les exploits. En passant à chaque fois 5 niveaux, vous pouvez sélectionner une compétence passive qui va améliorer votre personnage sur certains points comme votre grenade, aura ou compétence unique. Cela permet en sus de l’amélioration d’armes, de sentir la montée en puissance de votre classe, jusqu’à ce que vous rouliez sur pratiquement toutes les difficultés du soft. L’idée est franchement bonne, comme l’interface globale de l’équipement de notre personnage qui reste claire, concise et très bien ficelée.
Enfin dans les déceptions du mourningstar, le hub pourtant immersif offre un tableau des missions peu convaincant. S’il est possible de choisir au choix sa mission et sa difficulté en y jouant en mode privé, sachez que ce dernier vous offre aussi un tableau dynamique renouvelant les missions au bout d’une heure en général. Cela permet de choisir à l’envie les missions et la difficulté proposée sans se prendre la tête, tout en profitant d’événements dynamiques avec beaucoup ou peu d’ennemis sur la map. Bien que cette fonctionnalité soit agréable, nous en faisons vite le tour, la faute à des événements peu variés et des missions répétitives.
Les micro-transactions, une feature d’hérétique à purger
Vous l’aurez compris, le Mourningstar partait d’un bon sentiment, trop sous-exploité. Pour continuer dans les gros points noirs, il y a l’aspect personnalisation du personnage. Effectivement, il est possible de directement changer l’apparence vestimentaire et physique du personnage dans ce hub.
Cependant et vous vous y attendez, le titre est bourré de micro-transactions sans scrupule. Et pour obtenir ces fameux aquilas pour avoir de nouveaux skins tout neufs, il faudra obligatoirement passer à la caisse. Certes, il y a bien un moyen d’obtenir des skins en jouant – avec des prix un peu trop élevés quand même –, mais il reste quand même assez limite limite de mettre des micro-transactions dans un jeu vendu à 49,99 € de base.
Il s’agira clairement d’un point qui fera grincer des dents. Les p’tits gars de Fatshark auraient surtout mieux fait d’ajouter un contenu plus touffu plutôt que de mettre des micro-transactions. De plus, on rappelle que le jeu se finit littéralement au niveau 30, et doté d’un endgame pratiquement inexistant.
Technique, entre bugs et optimisation à bannir
Pour le côté purement technique, et si l’on fait abstraction de la direction artistique réussie – en même temps, difficile de se tromper sur un Warhammer… -, le FPS coopératif de Fatshark est de bonne facture, avec cependant de nombreux accrocs. Warhammer 40.000: Darktide reste sur les mêmes bases que les Vermintide, ce qui fait que le titre est encore joli, sans plus.
Quelques textures commencent par contre à sévèrement vieillir et les bugs sont plutôt légions, nous faisant penser que le jeu peut être un véritable gruyère sur certains aspects. Toutefois, il faut admettre que la plupart des panoramas ou effets en jettent vraiment, et ce côté néo-gothique et glauque nous fait clairement frétiller.
A contrario, Warhammer 40.000: Darktide déçoit sur son optimisation. Les chargements même sur un SSD sont encore trop longs – sur certains forums, pas mal de joueurs ont les même soucis -, et le jeu se paye le luxe d’avoir quelques petites baisses de framerate ou quelques mini-freezes à certains endroits. On espère que la version Xbox Series ne sera pas catastrophique car ce que l’on voit sur cette mouture PC fait peur.
Cela dit, terminons sur une note un peu plus joyeuse avec son sound design. La production de Fatshark réussit avec brio son coup en proposant de la dark electro et quelques chants diablement épiques qui collent parfaitement à l’ambiance bougrement malsaine que nous propose le titre. Qui plus est, les doublages sont une fois encore de qualité, et accentuent une fois de plus le côté très épique et stylé de la franchise Warhammer. Au moins, les joueurs ne seront pas en reste sur ce point là, indiscutablement une réussite.
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