Si vous ne connaissez pas encore Neocore Games, ce sont ceux qui ont réalisé jadis The Incredible Adventures of Van Helsing. Sa version Final Cut avait d’ailleurs été fort bien accueillie dans nos colonnes. Forcément, connaissant l’équipe, on se doutait bien que le studio n’allait pas s’arrêter en si bon chemin dans le genre hack’n’slash.
C’est à partir de là que les bougres se sont attaqués au développement de Warhammer 40.000 : Inquisitor – Martyr. Le soft était en accès anticipé pendant un petit moment, avant de finalement débarquer dans sa version définitive le 5 juin dernier sur PC dans un premier temps. Depuis, le soft est sorti depuis le 23 août dernier sur PS4 et Xbox One. C’est la version PS4 que nous avons pu tester et justement, ce hack’n’slash à la sauce Warhammer est-il un sacré bon mélange ?
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ToggleA la poursuite du « Martyr » !
On ne le sait que trop bien, l’univers Warhammer est riche, et arrive souvent à nous accrocher par son histoire, qui est plus profonde qu’il n’y parait sur ce Warhammer 40.000 : Inquisitor – Martyr. Le soft nous met dans la peau d’un inquisiteur, qui enquête dans un premier temps sur un vaisseau qui réapparaît sans raison des décennies plus tard, et se nommant « le Martyr ». Ce vaisseau abandonné renferme bien des secrets, notamment sur le lourd passé de l’inquisition. Vous devrez donc, en tant qu’inquisiteur, percer ses secrets et y affronter bien des créatures du chaos, pas forcément accueillantes…
C’est au passage sur le secteur de Caligari que le jeu nous entraînera principalement. Comme toujours, le background de Warhammer est tout bonnement riche, et sa narration tout aussi captivante. On ressentira cette grosse envie de savoir ce qu’il se trame dans le secteur de Caligari, avec des personnages débordants clairement de charisme. Le synopsis restera l’un des gros points forts du titre de Neocore Games, avec quelques cinématiques en CGI fort bien foutues. La seule ombre au tableau, ce sera sa fin, qui n’en est pas vraiment une. Car effectivement, on pourra continuer à jouer juste après, et des mises à jour arriveront en principe régulièrement pour ajouter du contenu…
Les joueurs auront le plaisir de retrouver l’univers de Warhammer avec Warhammer 40.000 : Inquisitor – Martyr, doté d’une narration plus qu’intéressante.
Dommage pour cette fausse fin donc, mais on pourra se consoler avec la direction artistique de Warhammer. En premier lieu, les fans hardcore de Warhammer devraient s’y retrouver en matière de décors. On parcourt avec plaisir des différents vaisseaux abandonnés, et totalement glauques dans le secteur de Caligari. En revanche, et même s’il est plaisant d’atterrir parfois sur quelques planètes, on observera que les décors se suivent et se ressemblent à chaque mission. C’est vraiment regrettable que Neocore Games n’ait pas fait un effort pour apporter toujours plus de variétés. La présentation du level-design de chaque mission finira aussi par être sans surprise, et devenir par conséquent systématiquement le même. La déception n’en est finalement que grande car la direction artistique partait bien, pour ensuite sombrer dans une spirale de répétitivité assez agaçante qui aura le don de refroidir.
Du hack’n’slash à connotation procédurale
Si vous avez déjà joué à la licence Diablo par le passé, alors vous ne serez certainement pas dépaysé par le gameplay que propose pour le coup Warhammer 40.000 : Inquisitor – Martyr. Mais avant de commencer à vous plonger dans l’univers spatial et sombre du soft, vous devez choisir la classe de votre choix. Vous en avez trois au total, à savoir le Psyker, le Croisé, ainsi que l’Assassin. Le Psyker sera une classe plutôt orientée magie, tandis que le croisé sera beaucoup plus spécialisé dans le corps à corps et les armes lourdes. Quant à l’assassin, elle optera pour le combat à distance avec son sniper, comme attaquer au corps à corps, avec ses fameuses lames. Notez également que chaque classe proposera trois styles de jeu. Par exemple, vous pourrez choisir l’assassin en mode sniper, elle aura le don de se servir d’un sniper et d’un pistolet mitrailleur. A contrario, elle pourra choisir un mode full corps à corps avec la spécification infiltrée. En clair, chaque classe vous donnera la possibilité entre trois spécifications, qui pourrait correspondre à votre propre style de jeu.
Une bonne idée en somme qu’on se le dise, mais qui n’est finalement qu’assez illusoire dans le fond. Effectivement, peu importe votre spécialisation que vous prendrez sur chacune des classes, vous pourrez de toute manière toutes les jouer une fois en jeu. Vous pourrez en effet récupérer les différentes combinaisons de chaque spécialisation de votre classe, ainsi que leurs différentes armes. De ce fait, on se demande vraiment à quoi cela sert de proposer des styles de jeu différents pour chaque classe, si on peut finalement tous les avoir en jeu… Ce choix de game design est pour le coup assez discutable, et Neocore Games aurait pu peut-être proposer plus de classes jouables, à défaut de proposer trois styles de jeu qui s’obtiennent en jouant pour chaque classe…
Mais bref, au-delà de ça, comment cela se passe en jeu ? Eh bien, si les cinq premières missions du jeu s’enchaînent sans répit et font office d’introduction, ce ne sera plus le cas par la suite. En effet, vous atterrirez directement sur un Q.G., où bon nombre de choses sont à faire, mais nous y reviendrons un peu plus loin dans notre test. Pour le reste, vous avez en premier lieu la fameuse carte spatiale. Cela vous permet de visiter les différents secteurs galactiques de Caligari. Chaque mission est ornée d’une évaluation de puissance allant du vert, en passant par le jaune, et le rouge. Cela indique plus ou moins le niveau de puissance que doit avoir votre personnage, afin de se frotter à cette mission. D’ailleurs, on appréciera la difficulté modulable du soft, qui vous permettra de choisir de normal à impossible, et cela changera évidemment l’évaluation de puissance pour ladite mission.
Warhammer 40.000 : Inquisitor – Martyr est un hack’n’slash fun, complet, et avec une génération procédurale plus qu’intéressante. Dommage que certaines mécaniques de gameplay manquent de précision, et que son aspect procédural devienne vite répétitif et lassant sur la longueur.
Au niveau des missions, autant dire que vous aurez largement l’embarras du choix. Elles sont relativement nombreuses, et sont qui plus est régulièrement mises à jour. Le seul gros problème que l’on reprochera à celles-ci, ce sera leur répétitivité constante. Vous devrez en général chercher tel cogitateur à activer, défendre quelqu’un ou un objet contre des vagues d’ennemis, escorter des prisonniers ou VIP, ou encore exterminer certaines zones. Pour ce qui est de l’originalité, on a vu mieux. Heureusement que les missions se terminent assez rapidement, soit en 10-15 minutes chacune. On notera néanmoins le système de missions prioritaires. Elles sont activables en parlant à un PNJ en particulier sur le Q.G.. Les missions prioritaires sont en général des missions générées procéduralement, et qui sont liées entre elles. Vous devrez même parfois prendre quelques mesures radicales ou non, qui pourront faire réussir petit à petit votre objectif principal de la série de missions qui vous seront proposées. Cette feature est complètement intéressante sur toute la ligne, et apporte un peu de variété néanmoins.
Concernant le gameplay pur, Warhammer 40.000 : Inquisitor – Martyr est un hack’n’slash classique, mais assez efficace. On commence sincèrement à être habitué des divers hack’n’slash qui arrivent sur consoles et comme prévu, la version PS4 du soft que nous avons testée, dispose d’une bonne interface. Si au début, on sera assez dérouté par certaines interfaces de l’inventaire ou des arbres à compétences qui manquent un peu de clarté, le reste est complètement différent en jeu. On déplace librement notre personnage au joystick, et on peut effectuer une belle palette d’attaques différentes avec nos deux armes à disposition dans chaque mission. Le dynamisme variera en revanche entre le croisé, l’assassin et le psyker, mais le feeling global est plus que correct. De plus, les combats restent funs, mais aussi assez tactiques pour ne pas vite se faire encercler par le tripotée d’ennemis rôdant dans le coin. D’ailleurs, on regrettera assez amèrement que les combats deviennent parfois trop vite illisibles à cause du trop grand nombre d’ennemis, en sus des pertes de FPS assez hallucinantes que le soft peut parfois se taper sur PS4 standard, quand il y a trop d’explosions ou d’adversaires à afficher. Rassurez-vous cependant, cela ne le fait pas tout le temps et encore heureux, sinon le jeu en serait injouable.
Sachez aussi que vous aurez une jauge de répression, et de vie. La jauge de répression vous sert à éviter de perdre trop de vie mais si elle vire un peu trop vers le rouge, vous serez en mode dépassé, et apte à voir votre vie chuter un peu trop rapidement. Ceci dit, vous pourrez toujours vous soigner à coup d’inoculateur, qui remontera votre vie, ou en vous cachant derrière un mur. Car oui, il y a un système de couverture, mais parfois assez imprécis, tout comme pour sélectionner ses cibles. La sélection de nos cibles de manière automatique est parfois calamiteuse et trop aléatoire. En revanche, elle sera beaucoup mieux amenée si vous les sélectionnez manuellement à l’aide de la touche R3. On sent que le portage n’est pas parfait, mais comme nous l’avons dit plus haut, le tout reste assez jouable.
Avant de passer à la durée de vie, un système de loot est de la partie. A chaque mission, vous ramassez dans des coffres ou sur les gros ennemis du chaos, bon nombre d’armes, d’implants, ou bien des armures. Vous les gardez à chaque fin de mission, et en sus de gagner de l’expérience, vous pouvez aussi ouvrir un coffre. Cela vous donnera instantanément du loot totalement aléatoire. En général, il faut avouer que la génération procédurale devient vite un peu lassante, car vous n’aurez jamais la chance de tomber sur un gros loot, pour améliorer votre personnage sur pas mal de statistiques, ou sur son niveau de puissance… Il y avait mieux à faire de ce côté-là…
Pour sa durée de vie sinon, il faut savoir que Warhammer 40.000 : Inquisitor – Martyr est long, extrêmement long à finir. La campagne principale vous prendra facilement entre 15 ou 20 heures de jeu pour en voir le bout, si vous n’allez qu’en ligne droite évidemment. Ce qui fait que vous pourrez mettre quelques heures supplémentaires à votre compteur pour voir le bout des missions de la campagne, si vous allez faire quelques missions secondaires de-ci de-là. Pour prolonger la durée de vie, vous pourrez continuer à faire les autres missions restantes et relativement nombreuses, mais sachez que Neocore Games ajoutera du nouveau contenu à chaque fois via des mises à jour totalement gratuites. Autant dire que la durée de vie de Warhammer 40.000 : Inquisitor – Martyr risque d’être colossale, voire infinie. Il faut noter qu’il y a un mode PvP, mais aussi la possibilité d’effectuer des missions coopératives avec trois autres joueurs, rien que ça !
Purge The Heretic !
Outre le gameplay et tout son système procédural, sachez qu’il y a donc ce système de Q.G.. Vous y reviendrez systématiquement à chaque fin de mission, mais sachez qu’en début de jeu, vous ne débloquez pas toutes les subtilités du soft. Ce ne sera qu’au bout de quelques heures que vous rencontrerez pratiquement tous les PNJs et là, vous pourrez voir toutes les features du jeu. Pour commencer, vous aurez un système de vente de loot assez basique, vous faisant gagner des points de gloire et de destin. Ces deux monnaies vous serviront notamment pour le fameux système de forge.
Outre le système de vente de loot, il y aura les fameux arbres de compétences. Dans un premier temps, vous en avez un, relativement basique, où vous pouvez répartir vos points de compétences dûment gagnés, et les répartir dans différents domaines comme tir de précision, déplacement, combat à distance, et j’en passe. Chaque classe aura des domaines grisés, et ceux-ci devront être débloqués en effectuant des actions héroïques. Dans un second temps, vous avez une fiche de personnages qui permet d’améliorer trois attributs vous rapportant des bonus – les attributs varient bien évidemment en fonction de la classe. Un rang d’inquisiteur est aussi de la partie. A chaque fois que vous montez en niveau, vous avez la possibilité de choisir entre un nouveau point de compétence, ou tout simplement du nouveau loot. Qu’on se le dise, tout le système est aussi complexe au début, mais diablement bien huilé pour le coup.
Pour terminer, nous aurons également l’artisanat, et la forge. Une fois de plus, on observe le savoir-faire du studio, qui semble habitué à proposer un aspect RPG assez complet, même pour un bête hack’n’slash. Le côté artisanat se fait aussi via le Q.G.. Il s’agira de choisir les compétences de l’inoculateur, soit la seringue que vous utilisez en combat. Le choix est une fois de plus cornélien, car vous serez libre de choisir les composants de ce dernier, qui vous donneront des bonus non négligeables lorsque vous vous soignez. L’idée est plus que bonne, tout comme la forge. Comme son nombre l’indique, vous serez libre de recycler, fusionner, ou bien encore fabriquer votre propre loot. Un techno arbre est implémenté également, et vous donne la faculté d’améliorer votre forge. Bien entendu, et comme tout système de forge, vous récupérerez dans les diverses missions des matériaux, qui vous donneront la possibilité de créer votre équipement tant désiré, à condition d’avoir appris le plan de l’objet en question trouvable auprès de la vendeuse, ou en fouillant les coffres en pleine mission.
Une version PS4 à la peine…
Quand on vous disait plus haut que la version PS4 souffrait de saccade durant les combats, ce n’est pas une blague. D’ailleurs, il n’y a pas que ça malheureusement. Effectivement, les chargements sont eux aussi assez longuets, et le soft se paie le luxe d’avoir à son actif quelques bugs d’affichage qui ternissent l’expérience de jeu. Graphiquement parlant, même si le tout est un peu plus propre sur PS4 Pro comme sur PC, on sera assez désabusé de voir que le soft s’offre un peu d’aliasing sur PS4 standard, et quelques effets visuels assez vieillots pour un hack’n’slash. La modélisation de loin n’est pas vilaine mais en zoomant, on ressent assez vite des textures manquant de détails et un peu de finesse… Heureusement que les animations tiennent la route en combat malgré quelques bugs mais très clairement, cette version PS4 et notamment sur une PS4 traditionnelle, reste assez limite… Il reste assez surprenant que Neocore Games propose une optimisation aux fraises, car ces derniers maîtrisaient pourtant bien leur sujet sur The Incredible Adventures of Van Helsing. Si vous jouez à Warhammer 40.000 : Inquisitor – Martyr, ce ne sera sûrement pas pour ses graphismes, mais sachez que nous n’avons pas pu voir le soft tourner sur Xbox One X.
Heureusement, le bébé de Neocore Games arrive à se sauver tant bien que mal sur la bande-son. Hormis des thèmes qui oscillent entre des musiques épiques et beaucoup trop effacées, les doublages V.O. font le boulot. Petite chose sympathique, il faut savoir que les personnages nous parlent parfois via le haut parleur de la manette, pour un côté immersif relativement efficace et appréciable. Au moins, les doublages seront de haute volée contrairement aux musiques, assez inégales.
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