Disponible depuis le 15 novembre 2018 sur PC via Steam, Warhammer 40.000 : Mechanicus pointe enfin le bout de son nez deux ans plus tard sur PS4, Xbox One et Nintendo Switch. Ce nouveau titre estampillé Warhammer est développé par Bulwark Studios, studio français d’un peu moins de dix personnes basé à Angoulême.
Ces derniers avaient auparavant créé un certain Crowntakers, un jeu alliant RPG et stratégie au tour par tour dans un monde fantastique. Autant dire que le studio était déjà rodé en matière de tour par tour pour ainsi proposer plus ou moins la même chose sur ce Warhammer 40.000 : Mechanicus, la seconde production du studio. Qu’on se le dise, et plus de deux ans après sa sortie sur PC, le titre est en définitive maîtrisé de bout en bout, mais avec toutefois encore quelques lacunes.
Conditions de test : Nous avons terminé Warhammer 40.000 : Mechanicus en 17h de jeu en allant vite, en jonglant entre le mode normal et facile, ainsi qu’en ne prenant pas le temps de faire toutes les missions annexes se présentant à nous. Le titre a été testé sur PS4 Pro.
Sommaire
ToggleNécrons VS. Adeptus Mechanicus
Pour la narration de Warhammer 40.000 : Mechanicus elle est relativement classique, et à la sauce Warhammer. La production de Bulwark Studios vous place dans la peau de l’archmagos Faustinus, envoyant ses techno-prêtres en pleine expédition sur la planète Silva Tenebris.
Et comme bien souvent dans un jeu Warhammer, nos adeptus Mechanicus ont eu la mauvaise idée dans le monde-tombeau des Nécrons, d’y réveiller ces derniers. S’en suit donc une course contre la montre où vous devrez purger Silva Tenebris de ces Nécrons, et ainsi sauver l’humanité de leur domination.
En somme, nous retrouvons là une histoire hyper basique dans ce Warhammer 40.000 : Mechanicus, pour peu que vous connaissiez le background assez touffu de Warhammer. Le fan service est présent, le côté diablement épique aussi, et la direction artistique est respectée religieusement sans la moindre fausse note.
Qui plus est, et comme la plupart des titres estampillés Warhammer, Warhammer 40.000 : Mechanicus s’offre plus de quatre fins en fonctions de vos choix, histoire d’assurer une certaine rejouabilité. Elles sont assez prévisibles en revanche, ce qui est fort regrettable.
Néanmoins, ce point-là devrait satisfaire les néophytes en la matière, ne connaissant pas forcément l’univers. A boire et à manger sur le côté narratif de Warhammer 40.000 : Mechanicus qui restera agréable, mais bien trop classique et surtout affreusement bavard étant donné la tonne de textes à lire tout le long du jeu.
Un gameplay bien huilé, mais avec des objectifs trop répétitifs
Une fois votre première mission faisant office de didacticiel achevée, vous voilà dans une véritable course contre la montre. Effectivement, le but de la campagne solo du soft est simple : arriver jusqu’à la mission finale avant que la jauge de pourcentage du réveil des Nécrons n’atteigne 100 %, et signifiant le game over. Ce choix de game design est grisant car cela vous forcera à faire des choix judicieux afin de progresser le plus efficacement et rapidement possible, et ainsi vaincre le chef suprême des Nécrons.
En parlant de choix d’ailleurs, sachez que le titre en est bourré rien que sur la première partie de chaque mission, centrée sur l’exploration. A la manière d’un jeu d’un jeu de plateau, vous vous déplacez de salle en salle. Systématiquement, en avançant pièce par pièce, vous aurez en premier lieu la jauge d’éveil des Nécrons qui se remplira niveau par niveau, et conféreront à ces derniers des avantages – ressusciter plus vite, être plus nombreux en combat…
En clair, plus vous avancez dans le tombeau et plus vous serez en danger sur la partie combat. En allant d’ailleurs sur chaque salle du tombeau, vous ferez face à divers choix comme dans un jeu de rôle papier. En fonction de votre choix, vous pourrez récupérer des points de connaissances, des pierres noires, voire de vous faire perdre de la vie ou remplir la jauge des Nécrons. Cette partie-là est clairement captivante et bien amenée. Cependant, on remarquera vite que les situations se répètent un peu trop souvent et sont du coup trop prévisibles.
Qu’à cela ne tienne, une fois le point d’objectif atteint sur la partie exploration, vous passerez à ce moment en mode combat au tour par tour. Ici, tout ce qui vous permettra d’avancer votre personnage plus loin que la normale voire d’attaquer passeront par l’utilisation des points de connaissances. Vous pouvez en gagner d’office sur la séquence d’exploration, ou les glaner lors des batailles au tour par tour via vos techno-prêtres.
En soi, le gameplay reste plus ou moins similaire à un X-COM dans la manière de se déplacer ou avec le système d’opportunité qui n’est autre que le système de vigilance de la production de Firaxis. La seule différence, c’est qu’il n’y aura pas le côté purement statistique. A contrario de X-COM également, on retrouvera un aspect jeu de plateau avec les points de dégâts physiques, électriques, d’armure et j’en passe. Le tout, avec un côté punitif ou la moindre erreur de positionnement ou foncer tête baissée vous coûtera cher.
Très clairement, dans les compétences à utiliser comme les diverses attaques, Warhammer 40.000 : Mechanicus est jouissif, bien chorégraphié et terriblement addictif dans ses mécaniques de combat au tour par tour. Dans le fond c’est indéniablement classique certes, mais efficace et tout de même dans l’ambiance Warhammer, où le fan service fonctionne bien.
On appréciera d’ailleurs le portage console propre et intuitif en matière d’interface et même de caméra, ce qui ravira les joueurs côté ergonomie. Les deux ombres au tableau toutefois, ce seront les objectifs de missions comme sa difficulté. La plupart du temps, le jeu vous demandera en guise d’objectifs de bataille de soit tuer tous les ennemis, soit scanner où détruire des cibles précises.
Tout ceci n’est donc finalement que très peu varié, et les séquences de jeu que sont l’exploration et le tour par tour n’en resteront pas moins répétitives sur la longueur, à cause notamment de certaines maps qui ne changent pas d’un iota en matière d’ambiance et de level-design. On pestera aussi sur la difficulté des missions, aléatoire d’un niveau à l’autre. Une chose qui peut logiquement procurer un gros sentiment de frustration chez le joueur néophyte de la licence même en mode facile. Un petit équilibrage de ce côté-ci n’aurait pas été de trop.
Du RPG profond, bien exploité et assez long
Vient ensuite tout l’aspect jeu de rôle de Warhammer 40.000 : Mechanicus. Il n’y a pas à dire, les p’tits gars de Bulwark Studios ont bien bossé en proposant une personnalisation plutôt complète de nos bons vieux adeptus mechanicus. Moyennant quelques pierres noires que vous récupérez sur la partie exploration comme en combat via des caisses, vous pourrez apprendre de nouvelles disciplines à vos personnages, se découpant en plusieurs styles – explorateur, secutor, tech-auxilium, lexmechanic, enginseer, dominus et xenarite.
Ces dernières vous procureront de nouvelles compétences sympas pour vous permettre de mieux vous défendre en combats – tirer de plus loin, collecter plus de points de connaissance d’une même source … – mais aussi de vous donner de nouveaux équipements pour vos techno-prêtres une fois le palier d’une discipline atteint. Qui plus est, une fois la discipline achetée, vous gagnez automatiquement un emplacement d’équipement supplémentaire pour permettre à votre techno-prêtres d’équiper une nouvelle arme ou protection.
Il n’y a pas à dire, Bulwark Studios a parfaitement maîtrisé le côté RPG en proposant quelque chose de simple mais profond, et avec en plus une interface inspirée. Notez aussi que vous pourrez dans chaque mission obtenir des récompenses. Cela peut être de nouvelles armes, mais également de nouveaux techno-prêtres ou « serviteurs », qui serviront plus ou moins à protéger vos techno-prêtres comme à attaquer lesdits ennemis. L’aspect tactique va aussi reposer pour le coup sur le choix des missions et donc des récompenses à la clé, pour tenter de vous avantager tout le long.
On termine sur la partie purement durée de vie de Warhammer 40.000 : Mechanicus. Concrètement pour venir à bout de Warhammer 40.000 : Mechanicus, comptez facilement 16-17h de jeu en rushant un peu. En prenant son temps et en voulant presque tout faire comptez pratiquement le double de cette durée de vie. Pour un titre se voulant tactique au tour par tour avec un soupçon de RPG, c’est plus que convenable, en sachant que la rejouabilité est assurée avec les différentes fins du jeu, et les découvertes de toutes les compétences des techno-prêtres.
L’aspect technique et sonore à la rue
S’il y a bien un point qui déçoit dans Warhammer 40.000 : Mechanicus, c’est incontestablement la partie technique. On sent que le budget pour faire un moteur graphique était plus que serré. On se retrouve avec des textures clairement faibles pour un jeu qui arrive en fin de vie de la PS4, et une modélisation des personnages et des ennemis qui sont du même acabit. Le soft est par ailleurs un peu mal optimisé sur consoles avec des freezes, des bugs mais aussi des crashs auxquels nous avons pu assister lors de notre partie.
Autrement dit, il semblerait que les développeurs n’aient pas eu le temps de peaufiner cet aspect, ce qui est franchement dommage. Pour le reste, les animations restent convenables sans être folles, et les divers décors proposés sur chaque maps varient peu. Qu’on se le dise, on ne jouera pas à Warhammer 40.000 : Mechanicus pour ses graphismes, même si son style graphique peut parfois se doter de quelques effets sympathiques.
Enfin vient la bande-son. C’est très simple : Warhammer 40.000 : Mechanicus sera beaucoup trop silencieux dans son sound design. Hormis quelques musiques qui restent dans le ton du jeu, tout le reste sera beaucoup trop discret, et pratiquement dénué de doublages car vous aurez tout le long du jeu du texte à lire, ce qui peut devenir vite redondant à la longue. Qui plus est, il y a aussi quelques bugs au niveau des bruitages, parfois inexistants. C’est rageant, étant donné que les jeux Warhammer étaient toujours soignés à ce niveau-là…
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