Bon nombre de joueurs espèrent un Left 4 Dead 3 depuis un moment maintenant. Et pourquoi attendre un titre pareil alors que l’on a à notre disposition Warhammer : Vermintide 2 ? J’en conviens, il n’y a pas meilleure introduction pour attirer votre curiosité mais la remarque n’est pas si déplacée que cela…
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ToggleDes Skavens toujours aussi perfides !
Développé par le studio Fatshark, Warhammer : Vermintide peut présenter son principe assez simplement : on part à quatre à l’aventure au travers de missions scénarisées où le but est de trancher un maximum d’ennemis en vue à la première personne avec son arsenal tout en poursuivant un objectif principal. C’était le pitch du premier volet et c’est le même ici ; la série adopte la formule d’un certain Left 4 Dead mais l’agrémente de nouvelles mécaniques tout en la marquant de l’univers si riche qu’est celui de Warhammer. Bien sûr, titre coopératif oblige, ne vous attendez pas à un scénario digne de certaines aventures solo, le titre puisant principalement sa force dans son ambiance et ses références au jeu de plateau de Games Workshop.
Ne vous attendez pas à une refonte complète avec ce nouveau volet et Warhammer : Vermintide 2 ne s’en cache pas. Les développeurs ont misé sur une amélioration globale de ce qui faisait le sel du premier opus et ont souhaité avant tout l’enrichir et tenter de le rendre encore meilleur. Et pourtant, malgré cela, Vermintide 2 respire la fraîcheur et se sent comme l’évolution naturelle et réussie de son prédécesseur.
Histoire de nous (re)mettre dans le bain, Vermintide 2 commence par un prologue rythmé où l’on se retrouve emprisonné des mains des Skavens, race ennemie déjà connue. On devra alors s’échapper en retrouvant nos trois compagnons et c’est la parfaite occasion pour assimiler les premières mécaniques de jeu. Une touche pour attaquer, une touche pour parer, une nouvelle compétence spéciale assignée par défaut à la touche F ; les bases sont là et c’est avant tout votre réactivité et votre coordination qui primeront dans vos affrontements. Mais nous y reviendrons plus tard, arrêtons-nous plutôt sur les différents héros que l’on peut choisir.
Cette suite reprend exactement les mêmes héros que son aîné : Marcus Kruber (le barde), Bardin Goreksson (le nain), Kerillian (l’elfe), Victor Saltzpyre (le soldat) et Sienna Fuegonasus (la sorcière) et il faut avouer que l’on est un peu déçu au premier abord. Pas de nouvelle tête ici, on reprend exactement les mêmes personnages que dans le premier volet et un nouveau compagnon de route n’aurait pas été de refus mais Vermintide 2 joue la carte de la spécialisation pour se diversifier. Chaque héros pourra alors choisir entre trois classes appelées ici carrières qui lui sont propres et qui devront être débloquées en fonction de son niveau (respectivement 7 et 12 pour les obtenir).
L’elfe, Kerillian par exemple, débutera en tant que Forestier qui lui octroie une régénération de santé au fil du temps ainsi qu’une capacité à l’arc. Archère à première vue, celle-ci pourra opter pour la carrière Servante plutôt axée corps à corps avec une lance ou la carrière Ombre qui est plutôt destinée à un style de jeu furtif avec dagues et infiltration (la compétence active permet d’ailleurs de disparaître quelques secondes). Chaque héros dispose ainsi de trois carrières différentes aux compétences uniques et aux mécaniques diverses. Après avoir fait le tour de l’ensemble des personnages, on peut le confirmer, le roster est finalement ultra-complet et permet véritablement d’avoir plusieurs styles différents.
Dératisation complète
Passé le prologue, l’objectif est clair, foncer sur le tableau d’activité pour choisir une mission et partir à l’aventure. Assez classique, la recherche de groupes est fluide et sans bavure grâce à un matchmaking digne de ce nom. Il suffit de choisir une Partie Rapide pour rejoindre ou créer une nouvelle partie et se lancer dans l’une des 13 missions scénarisées – divisées en trois actes – qui sont proposées au lancement du jeu. L’option Partie Personnalisée n’est pas à négliger et permettra de créer une partie sur invitation uniquement pour jouer entre potes sans être embêté par quelques perdus du matchmaking, tandis qu’un onglet Tâche Héroïque nous assignera une mission sur mesure avec un malus plus ou moins compliqué à gérer (davantage de hordes qui arrivent, une santé qui diminue continuellement…).
Avant même de lancer une recherche de parties, vous êtes prévenus, jouer seul à Warhammer : Vermintide 2 n’est pas une mince affaire. Si l’on pense bien sûr à la nécessité d’être coordonnés pour mener à bien ladite quête, les joies du matchmaking peuvent très bien vous inclure dans un groupe complètement à l’ouest. Vous savez, ce genre de groupes où le nain (pourquoi le nain, j’en sais rien) part en avant et déclenche tous les scripts ou celui qui traîne la patte et se fait finalement attaquer par un ennemi malintentionné et il est trop tard pour venir l’aider. Bref, attendez-vous à rager lors de vos premières heures de jeu, surtout si la chance n’est pas de votre côté et il faut le dire, Vermintide est un titre qui s’apprécie avant tout pour son aspect coopératif. Rien de tel que d’avoir au moins un compagnon pour se jeter dans la gueule des Skavens. Certes, il est tout à fait possible de jouer avec des bots pour compenser le manque de vrais joueurs mais il ne faut pas s’attendre à des folies. L’IA reste tout de même bien plus convaincante que dans le premier opus et l’on peut enfin réussir une mission sans que nos alliés partent dans tous les sens et sont parfois meilleurs que des joueurs mais à haut niveau, il est presque impossible de jouer avec des bots.
Warhammer : Vermintide 2 est un titre qui s’apprécie avant tout pour son aspect coopératif. Rien de tel que d’avoir au moins un compagnon pour se jeter dans la gueule des Skavens.
La difficulté est l’un des mots d’ordre du soft. Si les premières parties seront difficiles le temps de s’adapter, on finit tout de même par s’habituer surtout si l’on tombe sur un bon groupe. Mais quelques passages restent très ardues et il est vraiment nécessaire d’être particulièrement en adéquation pour mener à bien votre mission. Plusieurs modes de difficulté s’offrent à vous, proposant moult points d’expériences supplémentaires mais il sera sans doute nécessaire si ce n’est capital d’améliorer un peu votre personnage avant d’arriver à cette étape. Préparez-vous à enchaîner les missions à plusieurs reprises.
Chacune d’entre elles se termine entre 15 et 30 minutes selon votre niveau et votre réactivité et sont toutes fichtrement bien pensées. Si l’idée de base est la même à savoir traverser une partie de la carte, réussir un objectif final et s’échapper, les parties ne se ressemblent pas forcément. Même si les spots d’apparition restent à des emplacements similaires, les ennemis ne sont pas toujours les mêmes, les « spéciaux » et les mini-boss apparaissent à des intervalles différents et une nouvelle menace fait son apparition dans Vermintide 2. Les Skavens ne sont plus les seuls à vous taper dessus, ils sont rejoints par l’Armée du Chaos, apportant un peu plus de diversité au bestiaire.
Chaque mission scénarisée met en avant une mise en scène particulièrement spectaculaire. L’absence de réelle cinématique n’entache en rien la beauté de certains passages où l’on peut se délecter des nombreux environnements proposés. Paysages citadins, vastes plaines, décors chaotiques mis à feu et à sang, forêt touffue, Fatshark réussi à nous faire voyager dans un monde dépravé et post-apocalyptique qui retranscrit avec panache l’univers Warhammer. Mention spéciale à cette direction artistique réussie dans les moindres détails même si l’on peut pinailler sur certains arrière-plans qui auraient pu être parfois un peu mieux travaillés. Quoique, pas vraiment le temps de voir ce qu’il y a au-delà des montagnes avec toutes ces hordes.
La vermine doit être exterminée
Warhammer : Vermintide 2 ne tire pas sa difficulté que dans ses combats effrénés et son exigence niveau coopératif, c’est aussi à travers sa gestion pointue des potions et autres objets de soin. Le timing doit être parfait et il est souvent nécessaire de faire une halte pour prendre un remède ou dénicher une potion de soin avant de continuer vers un autre script. Chaque héros dispose d’un emplacement prédéfini pour chaque potion (santé, force, célérité) et pour d’éventuelles bombes. Mais les ressources sont rares et il est souvent bon d’attendre avant d’utiliser un remède plutôt que de l’entamer tout de suite et il faut aussi savoir juger ses priorités : peut-être que l’un de vos comparses en aura plus besoin que vous.
A cela s’ajoute la gestion des tomes et grimoires. Tout comme le précédent volet, il est possible de récupérer divers objets sur le terrain après une petite session de recherche ou de grimpette. Plus vous amassez d’objets de ce genre, plus votre récompense en fin de partie sera intéressante. Vous avez alors intérêt à en collecter quelques-uns au détour de votre mission pour engranger quelques gains supplémentaires. Le système ne s’arrête pas là, la subtilité ici, c’est qu’un tome prend le même emplacement qu’un objet de soin. Il faudra alors choisir entre garder le bouquin ou prendre une potion de vie, sachant que chaque héros ne peut porter qu’un item de chaque type d’emplacement à la fois.
Les grimoires quant à eux sont généralement plus complexes à trouver (détruire une porte cachée, grimper sur des plateformes) mais offrent des bonus bien plus intéressants. Il faut dire qu’une fois porté, le grimoire octroie un joli malus qui réduit la barre de vie maximale de chaque héros présent dans la partie. Si les grimoires et les tomes ne sont pas sur les mêmes emplacements prédéfinis, on comprend quand même vite toute la complexité de la chose et il faut parfois faire des compromis, choisir de ne prendre qu’un seul grimoire pour être sûr d’avoir une barre de vie suffisamment décente et espérer terminer la partie vivant. Le tout étant tout de même de ne pas prendre trop de temps : Vermintide 2 encourage la progression. Il ne faut pas foncer tête baissée pour tout déclencher mais ne pas traîner trop la patte au risque d’avoir une apparition plus fréquente des ennemis.
C’est en forgeant que l’on devient forgeron
Sans grande surprise, le soft garde aussi un système de progression quelque peu revu. Du côté de l’expérience gagnée, celle-ci permet de monter en niveau après chaque partie, en fonction de la difficulté de la mission et de votre réussite à celle-ci. Tous les cinq paliers franchis, vous aurez la possibilité de choisir un nouveau talent réparti dans trois arbres indépendants, vous permettant d’obtenir un bonus généralement passif. Il est possible à tout moment de changer de talent et d’essayer de nouvelles combinaisons, ce qui donne lieu à une spécialisation plutôt complète.
Côté équipement, le plus classique pour en obtenir, ce sont les gains en fin de partie. Des lootboxes sont ramassées après chaque gain de niveau mais peuvent aussi être obtenues en fonction de la réussite d’une mission avec des objets plus ou moins séduisants en fonction des objectifs secondaires réalisés. Trois objets sont contenus dans ces butins de guerre et il est possible de les ouvrir avec n’importe quel personnage et cerise sur le gâteau, les récompenses restent assez proches de ce que porte votre héros. Cela évite d’avoir des armes inutiles pour un personnage que vous ne jouez pas. Le système de progression est grisant et loin d’être frustrant, il encourage la participation et l’on ramasse tout de même de quoi s’équiper même en perdant.
Précision tout de même importante, il devient nécessaire si ce n’est obligatoire à haut niveau de ramasser ces objectifs secondaires (tomes, grimoires…) pour espérer obtenir de l’équipement intéressant. Cela devient plus complexe passé un certain cap et il faudra donc enchaîner les parties avec un groupe fortiche ou tenter la Forge. La Forge, qui n’est ni plus ni moins de l’artisanat classique, vous permet de démanteler vos armes et accessoires pour obtenir des matériaux et refabriquer de l’équipement. D’autres composants permettront de réassigner les divers attributs ou de monter le niveau de rareté d’une arme. Le système est bien fichu et plutôt complet.
Maintenant la grande question reste à savoir si Fatshark alimentera régulièrement le contenu du jeu. Le premier Vermintide proposait régulièrement de nouvelles mises à jour et autres DLC, on peut sans doute espérer la même fréquence ici et le jeu ayant franchi les 500.000 ventes en un week-end, on peut compter sur le studio pour suivre le mouvement. On a quand même quelques réticences pour le contenu à haut niveau qui, même s’il y a de quoi faire avant d’atteindre ce cap, reste relativement à la limite d’être suffisant.
Techniquement, Warhammer : Vermintide 2 n’est pas exempt de tout reproche. Quelques bugs et soucis résident encore même si l’on a déjà eu droit à un patch 1.04 au moment de l’écriture de cet article. Le suivi semble régulier et la production devrait se bonifier au fil des semaines et a déjà récolté un correctif pour les sous-titres français qui glanaient quelques coquilles par-ci par-là. Constat plus tiraillé pour la bande-son qui manque de punch par moment. Aucun souci lors des affrontements et des moments clés où l’on nous gratifie de morceaux épiques et particulièrement magnifiques mais ces derniers disparaissent très vite pour nous laisser quelques moments de vides. Même si le calme n’est pas une mauvaise chose en soi, le tout n’est pas parfaitement maîtrisé et laisse un certain sentiment d’inégalité.
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