Tous les fans de muso se souviennent du 13 février 2018. C’est à cette date qu’est sorti le neuvième opus de la licence Dynasty Warriors. Si nous avions plutôt apprécié cette première tentative en monde ouvert, ce choix des développeurs avait déclenché pas mal de débats autour du titre. Pour une légère piqûre de rappel, rendez-vous ici. Fortement critiqué par les habitués des softs développés par Omega Force, cet essai se devait de vite être oublié. Pour ce faire, les nippons se sont une nouvelle fois mis au travail afin de nous proposer quelque chose de mieux. C’est ainsi qu’est arrivé chez nous Warriors Orochi 4.
Perçu comme le crossover ultime, le titre recevait déjà une place dans le Guinness Book des records pour son roster gargantuesque comptant 170 personnages. Il s’agit également d’un retour en arrière pour l’équipe en charge du projet car il signe le retour au moteur précédent du studio, ainsi que le retour à une recette bien plus maîtrisée des cartes fermées. Mais si l’envie de proposer un opus qui rattrape le dernier échec ne manquait pas, l’objectif est-il atteint ? Warriors Orochi 4 est-il l’opus qui redorera le blason des musos version Omega Force ?
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ToggleLe crossover qui s’approche du divin
S’il est une chose que l’on ne peut certainement pas nier, c’est que la présence de 170 personnages dans le casting de Warriors Orochi 4 donne véritablement du crédit à ce dernier. On pourrait presque parler de fan-service ultime cherchant à rassembler devant un seul et même titre l’ensemble des fans des deux licences phares d’Omega Force. En effet, hormis quelques visages propres à la saga Warriors Orochi, les autres avatars jouables proviennent de Samurai Warriors et de Dynasty Warriors. Par ailleurs, il s’agit de la seule petite sauterie où vous pourrez voir Date Masamune et Xu Shu festoyer ensemble. Véritable aubaine pour celles et ceux apportant plus d’attention aux personnages présents qu’à autre chose, il n’en sera pas du tout pareil pour ceux qui sont à la recherche d’une aventure bien ficelée au scénario débordant d’originalité.
En effet, ce dernier est plus que moyen. Certes, le scénario propose une quête originale dans laquelle se retrouvent impliqués divinités grecques et nordiques, mais le tout n’est qu’un vulgaire prétexte à faire se rencontrer moult personnages d’horizons différents. Manquant cruellement de profondeur d’écriture, cette trame narrative peinera à faire prendre son pied aux différents adeptes de la licence. Des raccourcis scénaristiques sont empruntés, certains points manquent d’éclaircissement et le tout manque cruellement d’approfondissement si le but est de proposer une expérience narrative de qualité. N’en déplaise à certains, ce ne sont pas les quelques apparitions de Zeus, Athéna ou encore Odin qui vont aider à redorer le blason d’une histoire qui n’a reçu qu’une attention limitée. Oui elle a le mérite d’exister, oui elle plaira à certains (c’est notre cas), mais elle n’est certainement pas suffisante pour être considérée comme une véritable intrigue de qualité.
La présence de 170 personnages dans le casting de Warriors Orochi 4 donne véritablement du crédit à ce dernier.
Néanmoins, il est à noter que pléthores de saynètes et autres phases de dialogues viendront s’ajouter à l’aventure. Faisant office de fil conducteur, elle permettront au joueur d’avancer dans l’aventure tout en débloquant de nouvelles batailles principales et secondaires. Les cinématiques se font plutôt rares mais le travail apporté par l’équipe en charge du projet rend ces dernières délectables dès l’instant où elles se présentent à l’écran. Ne vous attendez cependant pas à en prendre plein les mirettes puisque le moteur graphique du jeu, sur lequel nous reviendrons plus tard, accuse vraiment le coup des années. Les saynètes sont agréables à parcourir et le soin dont ces dernières ont joui les rend appréciables. Attention cependant que rien n’est traduit en français et que les anglophobes perdront vite patience face à un titre dont l’entièreté du scénario se décante via du texte qui défile.
Fort heureusement pour les néophytes de la langue de Shakespeare, les textes ne sont pas difficiles à comprendre et les dialogues durant les saynètes sont à passer manuellement. De quoi vous laisser le temps d’incorporer toutes les informations. Et si vous n’aviez pas eu le temps de tout imprimer, il existe des rappels sur fond noir et imagés entre chacune des batailles auxquelles vous devrez participer. Donc, tout est fait pour que n’importe qui puisse apprécier le jeu.
Warriors Orochi 4 ne se résume pas qu’à ses 170 personnages
Bien entendu, le quatrième opus d’une saga déjà présente sur notre marché depuis quelques années ne peut pas se contenter de nous balancer 170 personnages au visage. Au-delà de cette envie de rameuter l’ensemble des héros des deux grandes licences du studio, Warriors Orochi 4 propose un gameplay complet et très carré dans lequel on retrouve toute la maîtrise des maîtres du muso. Très accessible mais également très intuitive, cette nouvelle entrée crossover garde des bases solides à coups de combos dévastateurs et d’attaques spéciales particulièrement efficaces. Les touches croix et carré continuent de faire leur œuvre afin de proposer des enchaînements démentiels alors que la touche rond déclenchera toute la puissance de chaque individu présent dans le titre. Particulièrement appréciée pour son aspect défouloir, cette recette est également enrichie grâce à une nouvelle donnée : la magie. Cette dernière se déclenche via l’utilisation de la touche R1 et les boutons habituels de frappe. Chaque configuration lance une attaque différente, plus ou moins puissante et efficace.
En outre, le titre conserve sa variété dans les personnages en proposant des move sets différents pour chacun d’entre eux. Si certains se rapprochent suffisamment pour parler de clonage, il n’en reste pas moins impressionnants de voir autant de styles de combat réunis en un seul et même titre. D’ailleurs, la nécessité de former une équipe de trois pour partir à l’aventure permet d’accentuer l’effet de variété dans les combats en passant d’un personnage à un autre au plaisir. Les attaques magiques et spéciales changent également en fonction du guerrier que vous décidez d’incarner. Ce trio peut se changer entre chaque bataille et offre ainsi un effet de diversité et de rejouabilité plutôt bienvenu pour le soft. A ces trois comparses s’ajoutent quatre personnages de supports qui pourront venir vous aider par moments. Grâce à eux, vous pourrez également lancer une attaque magique destructrice à sept. Touchant toute la zone d’action, cette dernière vous permettra de vous débarrasser des multiples péons qui pourraient vous barrer la route.
Le titre conserve sa variété dans les personnages en proposant des move sets différents pour chacun d’entre eux. Si certains se rapprochent suffisamment pour parler de clonage, il n’en reste pas moins impressionnants de voir autant de styles de combat réunis en un seul et même titre.
De plus, vous jouirez d’un aspect gestion plutôt intéressant avec le camp de base de vos personnages. Via ce dernier, vous pourrez améliorer votre équipe ainsi que ceux laissés sur la touche. Chaque personnage possède un arbre de compétences qui lui est propre ainsi qu’un type d’arme. A vous de bien gérer tout cela afin d’être le plus efficace et efficient possible. Un arbre de camp est également disponible, offrant pléthores de bonus à l’ensemble de vos guerriers contre un peu de l’argent que vous récoltez en combat. D’ailleurs, pour rester dans les combats, vous y récupérerez des armes pour vos personnages actifs. Souvent meilleures que celles déjà possédées, ces dernières vous rendront plus puissant et sont liées au niveau de difficulté auquel vous évoluez.
Pour aller plus loin, vous pouvez aussi décider d’améliorer vos armes grâce à la forge en y ajoutant moult bonus contre quelques matériaux et de l’oseille. Monnaie qui peut aussi vous servir à lancer un entraînement automatique pour trois de vos officiers restés en retrait. Ces derniers s’entraîneront durant votre absence (pendant une bataille pour être plus précis) et gagneront de l’expérience sans être joués. Cela diminue la quantité de farm nécessaire pour atteindre le niveau maximum avec chaque personnage. Ajout intéressant pour toute personne désirant maximiser la puissance de ses héros.
Un soft qui lave l’honneur des guerriers de la dynastie ?
Pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, il y a encore quelques bonnes petites choses à dire sur Warriors Orochi 4. Outre un moteur de jeu qui est fermement dépassé, l’ensemble du titre reste très fluide et les animations se lancent sans saccader. Il y a quelques années, cela aurait été loué quand on connait la quantité d’éléments à afficher à l’écran mais ce n’est aujourd’hui plus le cas. Nous pensons donc qu’il est plus que temps pour Omega Force de passer à un autre moteur afin de nous proposer quelque chose de plus à la page et respectant un peu plus ce que les consoles actuelles peuvent proposer. La fluidité c’est bien, mais il serait temps de rattraper le retard sur les autres éléments où les licences sont à la traîne.
Malgré tout, on ressent bien où l’équipe a porté son attention. En effet, les personnages ont joui d’un intérêt tout particulier de la part des employés du studio avec une esthétique de bonne qualité au niveau des visages et surtout au niveau des armures et/ou vêtements. Rien de bien surprenant de toute manière puisque ces fameux héros sont le plus gros argument de vente du titre mais nous souhaitions quand même revenir là-dessus. Il paraît encore plus important de la souligner quand on remarque le clonage de masse effectué sur les PNJ’s ainsi que la pauvreté des environnements qui sont malheureusement souvent décriés dans les musos. Un défaut qui n’a jamais changé et que l’on espère, un jour, voir s’améliorer ne serait-ce qu’un petit peu.
Les personnages ont joui d’un intérêt tout particulier de la part des employés du studio avec une esthétique de bonne qualité au niveau des visages et surtout au niveau des armures et/ou vêtements.
Ensuite, pourquoi ne pas parler un peu de la bande-son ? Cette dernière est composée de musiques plutôt rythmées comme nous en avons l’habitude avec les titres du genre. Pour la plupart, il s’agit de remix plutôt bien sentis des épisodes précédents, apportant ainsi une petite touche de fraîcheur dans une liste de musiques d’ambiance déjà très appréciée.
Enfin, nous aimerions saluer la présence d’un mode PVP. Ce dernier se déroule en trois contre trois et prend les allures d’une conquête de base comme nous pourrions le voir dans un Empires. Amusant au début, il est dommage que ce dernier devienne rapidement une guéguerre de « à celui qui contrera le premier ». Par aspect, ce mode devient vite délaissé au profit du mode coopératif bien mieux pensé et plus amusant. Une petite refonte de l’idée pourrait donc s’avérer utile afin de proposer un mode joueur contre joueur qui vaudra vraiment la peine d’être parcouru par tous.
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