Rescapé de Google Stadia, support sur lequel il est initialement sorti en 2021, Wavetale s’offre un second souffle sur PC et consoles depuis le 12 décembre. Edité par Zoink Games, le soft est développé par Thunderful, studio qui a récemment distribué LEGO Bricktales et qui soutient Planet of Lana attendu pour 2023.
Jeu d’aventure et de plateforme, plus que d’action, nous contrôlons une jeune fille sympathique et capable de se déplacer sur l’eau grâce à une ombre sous-marine l’accompagnant durant l’aventure. Si l’exploration constitue la majeure partie de l’expérience, des affrontements, bien que secondaires, sont également présents.
Conditions de test : Nous avons joué sur PS4 et atteint le générique de fin en 5 ou 6 heures.
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Porté par l’agréable douceur des mélodies concoctées par Joel Bille, nous incarnons la jeune Sigrid qui, accompagnée de sa grand-mère au caractère bien marqué, est chargée de l’entretien du phare les protégeant de la brume et de la mélasse qui s’y cache. Menace qui plane sur le monde de Wavetale. Alors qu’on apprécie des doublages en français de qualité, l’intrigue ne met que peu de temps pour se lancer et l’on rencontre bien vite l’ombre sous-marine qui va nous offrir le pouvoir de glisser sur l’eau.
Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités et donc notre héroïne est aussitôt propulsée comme sauveuse de ce petit monde, épaulée par sa fidèle grand-mère, toujours de bons conseils. Une histoire convenue, se laissant apprécier et qui nous invite à voguer d’île en île, surfant avec plaisir sur les eaux. Les développeurs ont fait du très bon travail pour rendre les déplacements agréables. Nous avons clairement pensé à ce que propose Solar Ash, bien que les ambitions créatives et de game design ne soient pas les mêmes. Malgré ses bonnes intentions et le plaisir de se mouvoir, l’exploration n’est finalement pas bien transcendante dans Wavetale.
Déjà, parce qu’on aurait apprécié un panel de mouvements plus élargi, car Sigrid ne possède qu’une accélération, un grappin, un double saut et le moyen de planer comme le Roi Singe, ainsi qu’un dash peu utile. Hormis surfer avec une mécanique de boost, peu de skills à se mettre sous la dent. En outre, si l’on peut croiser des éléments pouvant servir à prendre de la hauteur et de la vitesse sur les eaux, via des toboggans ou des points d’accroche pour le grappin, ces derniers ne sont clairement pas suffisants en nombre. En plus de ne proposer que de courtes portions exploitables. Un manque de créativité évident et frustrant, tant il y avait moyen de pousser le système de déplacement un cran au-dessus
La Reine de la glisse
Or, avec un grappin et un double saut, on s’attend à des séquences de jeu marquantes, au level design réfléchi. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Il faut se contenter du minimum, avec un peu plus d’ambitions sur le final, ainsi qu’une PNJ surfeuse qui vous proposera de participer à des courses pour tester votre habileté et votre vitesse de déplacement. Un intérêt moindre compte tenu de la pauvreté des situations proposées. On remarque ainsi que Wavetale peine à correctement exploiter ses bonnes idées. Et c’est un peu le constat général que nous pouvons faire.
Que ce soit sur les points soulignés juste avant, ou sur le level design et les environnement à la fois trop sommaires et répétitifs, le titre de Thunderful ne va pas au bout de son concept et manque de détermination dans sa proposition. Difficile, dans ces conditions, d’en vouloir à sa faible durée de vie, 5 heures grosso modo pour faire le tour, étendre l’aventure aurait fait plus de mal que de bien. Pour autant, du fait du plaisir lors des déplacements, ainsi que par le challenge relativement faible, pour ne pas dire inexistant, nous venons à bout du jeu tranquillement et sans encombre.
De quoi voir un cœur de cible se dessiner, les enfants. Bien que tout le monde puisse apprécier le soft de Thunderful, au vu du scénario et du ton posé, nous sommes sur quelque chose d’assez enfantin. Malgré des enjeux bien présents, les thématiques sont abordées avec légèreté et bienveillance. Les développeurs ont apparemment souhaité raconter une histoire avec du fond, qui parle de notre monde, avec une sensibilité écologique. Malgré un récit basique, peu subtile et plutôt prévisible, l’écriture n’en demeure pas mauvaise et, nous le disions, les doublages font du bon travail.
On notera que l’aspect visuel du titre est là aussi plutôt à destination des enfants, possédant un charme évident. Cependant, le parti pris graphique est radical, précisément pour le chara design général, et pourrait ne pas plaire à tout le monde. Côté technique pure, sans être vraiment préjudiciable, il faut relever des temps de chargement un peu longs, un framerate qui tremble légèrement sur la fin, quand ce ne sont pas des coupures abruptes en fin de cinématique ou bien notre Sigrid qui passe au travers des décors. Une fin de jeu qui manque de finition. On sera plus indulgent devant le clipping omniprésent.
The Lighthouse
Pour les combats, il s’agira principalement d’ennemis basiques, sortes de formes gélatineuses, à rapprocher une fois de plus avec la chair à canon de Solar Ash. Seulement trois ou quatre coups suffiront pour les vaincre. Ils sont peu dangereux et leur diversité se compte sur les doigts d’une main. Leur présence n’apporte pas grand chose au jeu, de surcroît avec une héroïne ne disposant que du strict minimum en matière d’attaque. Aucune compétence ne viendra renouveler le gameplay.
Il n’y a vraiment que sur la dernière heure que Wavetale tente des petites choses, sans réellement transcender cela dit. Même les phases de plateformes, parties intégrantes du soft, ne sont pas folichonnes, mais tout juste passables. En clair, c’est systématiquement la même chose, dans des lieux à peine différents les uns des autres. La redondance ne pèse pas plus que ça en jeu, mais c’est peu engageant et l’on remarque vite le manque de profondeur et de richesse de Wavetale. Enfin, la structure du jeu et les objectifs seront systématiquement identiques, continuant d’assombrir un voyage peu dépaysant.
Sans revenir sur la tristesse des décors et du level design, c’est surtout regrettable de ne pas exploiter pleinement cet univers. Durant toute la durée de l’aventure, Sigrid sera envoyée à droite et à gauche récupérer de l’énergie pour ensuite alimenter les phares et/ou activer des générateurs, ainsi de suite. Parfois, un PNJ vous demandera de lui rapporter un objet perdu aux alentours, sans récompense viable en contrepartie. Vous n’aurez que de la monnaie qui, excepté pour modifier visuellement l’héroïne, sera aussi futile que le mode libre débloqué une fois le générique de fin passé, puisqu’en terme d’activité, Wavetale n’a quasi rien à proposer. Parce que l’important, c’est le voyage.
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