Polyslash est un petit studio polonais derrière We. The Revolution. Les développeurs sont basés en Pologne plus précisément à Cracovie, et sont composés d’anciens de chez The Farm 51, Reality Pump ou encore Bloober Team. C’est à partir de là que le studio s’est créé, et a d’ailleurs développé un premier jeu nommé Phantaruk, un survival horror aventure accueilli plutôt froidement par la critique. Et c’est donc en 2019, soit trois ans plus tard, que sort finalement leur seconde production, avec We. The Revolution. D’ailleurs, vous pouvez retrouver la présentation du soft dans notre chronique Indie Story à cette adresse. Se déroulant en pleine Révolution française à la fin du XVIIIe siècle, le titre de Polyslash est indéniablement un bon cru !
We. The revolution sacrebleu !
Comme nous l’avons évoqué juste un peu plus haut, We. The Revolution prend place effectivement à la fin du XVIIIe siècle, soit pendant la célèbre Révolution française. Le soft nous fera prendre le contrôle d’Alexis Fidèle, un juge d’instruction dont son boulot est logiquement de prononcer la prison ou la peine de mort aux accusés. Les événements se déroulent d’ailleurs entre la période de 1789 à 1799. En sus de devoir protéger sa famille, nous suivrons sans conteste l’ascension sociale de notre protagoniste, dont vos choix vous façonneront comme un véritable héros de la Révolution française, ou tout simplement une ordure notoire aux yeux du peuple, des révolutionnaires ou de l’aristocratie. Ce contexte historique dans We. The Revolution a été particulièrement soigné, des faits historiques à l’atmosphère crasseuse et sanglante qui s’y dégage.
C’est déjà un sacré bon point que nous offre We. The Revolution, qui s’offrent au passage plusieurs fins. Du coup, cela favorise grandement la rejouabilité sans faille du titre. Qui plus est, cela vous permettra d’y découvrir les divers choix qui pouvaient s’offrir à vous. Côté personnages historiques, vous rencontrerez par ailleurs quelques têtes bien connues comme Louis XVI alias Louis Capet, Marie-Antoinette, Maximilien Robespierre, ou bien encore Thomas Alexandre Dumas, un général de la Révolution française. Polyslash a clairement bien ficelé le tout, ce qui n’est pas plus mal et on assistera à toute cette époque sombre entre cruauté, hypocrisie, et la main mise de la haute bourgeoisie sur tout Paris. La narration est clairement captivante, et offre qui plus est une rejouabilité riche, et une durée de vie honorable pour une première run, soit entre 10 et 15 heures de jeu.
Un pur bonheur de plonger dans une Révolution française crédible historiquement parlant avec We. The Revolution !
Sa direction artistiquement n’est également pas mise de côté, car son cachet est clairement saisissant. Le soft nous propose des cinématiques sous forme de bande dessinée, avec une modélisation un peu polygonale qui donne finalement un aspect non seulement réaliste, mais aussi un habillage artistique qui fait ressortir toute la cruauté et l’aspect gore de cette Révolution française, qui n’a pas épargné grand monde. Franchement, Polyslash a bien rodé le background de la Révolution française. Soit dit en passant, le titre peut même tourner sur d’assez petites configurations. Au niveau de l’optimisation de plus, la fluidité est elle aussi très exemplaire, et il faut bien avouer que le studio polonais a pour le coup très bien maîtrisé son sujet dans l’esthétique, comme dans les faits historiques et les diverses phases de jeu.
Qu’on l’emmène à la guillotine !
We. The Revolution, dans son approche, est clairement un jeu de stratégie ultra poussé, notamment par ses couches de gameplay qui se rajoutent peu à peu, et varient l’expérience de jeu. En clair, si vous pensez qu’il s’agit d’un bête simulateur de jugement, il n’en est rien. Effectivement, le soft de Polyslash sait altérer les plaisirs, et demandera aux joueurs de gérer en premier lieu tout un tas de jauges. Tout d’abord sur le phase tribunal, il faudra faire attention aux jauges des factions qui représentent les gens du peuple, les révolutionnaires, et bien entendu l’aristocratie. Si l’une d’elles tombe à zéro suite à l’annonce de votre sentence, il vous arrivera des bricoles, et vous serez en danger de mort. Qui plus est, vous devrez également jeter régulièrement un œil aux jauges d’agacement du peuple, celle de la sentence conseillée du jury, ou bien encore une jauge qui montre le verdict conseillé des diverses classes, qui seront parfois éparpillées pour vous mener la vie dure dans votre décision finale.
Beaucoup de choses sont en somme à prendre en compte rien que sur la partie tribunal où il s’agira de lire l’affaire, rassembler les indices avec un système de mot croisés – parfois composés de fausses pistes pour vous induire en erreur – et ainsi poser toutes les questions débloquées à l’accusé(e). Cela permettra d’y voir plus clair sur le verdict à appliquer, et sur sa possible culpabilité ou non en faisant parfois entrer quelques témoins. Un rapport de l’affaire est également à remplir avant de prononcer votre sentence finale entre disculpation, prison ou peine de mort à la guillotine. La sentence à appliquer et votre rapport de l’affaire remplis auront fatalement une influence positive ou négative sur votre réputation. Certaines factions peuvent être fâchées tout comme votre famille via des bonus et ou malus qui vous colleront à la peau le temps de quelques jours, et qui seront visibles sur la partie tribunal.
Au passage, sachez qu’avant de guillotiner vos coupables, vous passez un discours en utilisant un système d’arguments. Vous pouvez choisir entre Plaisanterie, humilité, agression ou manipulation, et vous pouvez dans un premier temps les préparer pour vous donner un aperçu de l’efficacité de vos arguments. Par la suite, si certains ne sont pas bons, vous pouvez tout de même en changer en cours de route, et espérer faire monter la jauge du peuple afin de les calmer, et réussir avec succès votre discours sans vous prendre de malus. Indéniablement, le système d’arguments est bien fichu. En revanche, tous ces paramètres à prendre à compte – surtout au niveau des jauges – peuvent vite devenir imbuvables sur la longueur. Néanmoins, le système reste bien ficelé, même s’il perdra les novices en route. On pourra aussi regretter quelques affaires un peu scriptées, où vous êtes obligé de guillotiner telle ou telle personnalité historique comme Louis XVI en l’occurrence.
La seconde partie, et après une dure journée de labeur passée au tribunal, vous devrez la passer avec votre famille. Il est aussi parfois possible aller dans une taverne jouer à des jeux d’argent quand on vous le propose, afin de glaner quelques bonus de réputations et bien d’autres joyeusetés, si vous l’emportez. Mais les trois quart du temps, vous serez avec votre famille à la maison, et vous pourrez assister à quelques discussions, tenter de convaincre divers personnages historiques via le même système d’arguments à employer comme sur les foules en colère lors des guillotinages, mais aussi gérer les jauges de votre famille. Cela aura plus ou moins une influence sur votre réputation, ou sur les factions. Vous pourrez même vous taper de gros effets négatifs si vous ne prenez pas de bonnes décisions vis-à-vis de l’un de vos membres de votre famille. Il faudra par conséquent choisir les activités adéquates pour monter ou baisser la jauge de chaque membre. Une fois encore, cet élément de gameplay n’est pas à délaisser, et la suite est tout aussi excitante, bien qu’un peu floue.
We. The Revolution se révèle être curieusement un titre addictif, d’une variété sans faille, et surtout archi complet dans son approche !
En effet, il y a également une grosse partie stratégie à base de pions représentant vos alliés, et les différents secteurs de Paris à conquérir. Ce troisième aspect du gameplay vous autorise à déplacer vos pions chaque jour de chaque acte pour repousser les assaillants, foules en colère ou fouteur de merde, ou prendre petit à petit possession des différents secteur de Paris. Vous vous mesurerez d’ailleurs face à un ennemi qui pourrait bien vous surprendre qui plus est. Chacun de vos alliés pourra prendre différentes sections de Paris, faire taire vos adversaires, ou bien leurrer les brigands vous voulant du mal.
Il est possible de jeter aussi un œil à son Q.G.. Ici, vous pourrez vous emparer de diverses maisons vous donnant des avantages non négligeables comme soudoyer un jury, remplir le rapport automatiquement, et j’en passe. A partir de là, vous pourrez aussi utiliser des points d’influences glanés en jouant – consommables également sur les parties tribunal, argumentation et stratégiques – voir l’avancement de le construction de votre statue, avoir quelques avantages, comme soudoyer le jury par exemple, mais aussi passer du temps avec votre famille. C’est également dans cette section de gameplay que vous pouvez comploter contre les différents politiques de cette révolution via des choix à effectuer, ou en tentant de convaincre certaines personnalités historiques à se joindre à votre cause avec le système d’arguments abordé précédemment. Cela aura par exemple pour effet de faire tomber Robespierre en faisant circuler de fausses rumeurs, et j’en passe. En clair, même si le gameplay est ultra complet et ne vous lassera jamais, il faut bien avouer que les différents tutos des différentes parties du gameplay restent peu clairs, et pourra nous laisser dans un flou artistique sans nom.
Notez qu’il y a aussi quelques parties de stratégie au tour par tour cependant très rudimentaires, mais variant l’expérience. Pour faire simple, vous contrôlerez à certains moments du jeu une poignée de soldats de différentes classes. Vous pourrez adopter une tactique de votre choix entre tirs de suppression, défense, assaut frontal entre autres. Le but du jeu sera d’anéantir complètement les forces ennemies en adoptant la bonne stratégie, et en résistant bien sûr aux attaques de l’adversaire. Un peu floue sur la pratique, ce côté stratégie au tour par tour apporte une plus value au gameplay de We. The Revolution, déjà bien touffu de base. Bien entendu, cela reste rudimentaire, parfois un peu scripté, mais sachez que la dernière partie du jeu vous proposera assez souvent ces phases de jeu. Vous pourrez obtenir un nombre d’infanteries plus ou moins colossal en fonction de votre réputation. Quand on vous dit que votre réputation est le cœur du gameplay, ce n’est pas pour rien.
On termine par l’aspect sonore du jeu, très clairement mi-figues mi-raisins. Si certaines musiques collent bien à l’ambiance globale du jeu, force est de constater qu’elles se mettent un peu trop vite en retrait. Du coup, on peut les oublier très facilement, et notez que les sous-titres français sont traduits de manière parfois relativement imparfaite. Les doublages sont quant à eux correct, sans pour autant véritablement décoller. Cela dit, l’acting fait le strict minimum, sans plus lors des cinématiques.
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