Développé par le jeune studio indépendant Monokel, White Shadows est un jeu tout en niveaux de gris nous plongeant dans un univers dystopique bien hiérarchisé où les oiseaux prônent à la dernière place du classement. Bien évidemment, c’est au contrôle d’un de ces piafs, nommé Corneille, que le joueur va parcourir ce monde original représenté à travers une direction artistique toute particulière empreinte des œuvres cinématographiques.
Conditions de test : Nous avons fini la campagne au bout d’un peu plus de 3 heures de jeu. White Shadows a été testé sur un PC avec 16 Go de RAM, une RX Vega 56 et un AMD Ryzen 5 2600 cadencé à 3,40 GHz.
Une longue ascension…
« Ce jeu aborde des sujets sensibles et difficiles : Racisme, suicide, violence » etc… Voilà en partie le message préventif que l’on obtient avant de pouvoir commencer à jouer. Au vu du contexte cru mis en scène dans le jeu, on est en droit de se demander si ce message est légitime ou non. En effet, bien que très violent et un minimum hyperbolique, celui-ci se rapporte à un jeu qui met en place un univers certes dystopique, mais totalement fictif et qui sait laisser tomber son caractère sérieux et violent au profit d’un humour toujours bien amené et très présent.
C’est un conflit entre le sérieux et le comique que l’on retrouve tout au long de la campagne. Celle-ci permet d’explorer un monde très hiérarchisé, aussi bien dans son fonctionnement que dans son architecture. En tant que membre de l’espèce des oiseaux, on commence tout en bas ce qui nous permet d’avoir une vue d’ensemble durant l’ascension du protagoniste. On peut alors observer le rôle qu’ont ces espèces dépendantes d’une société où une seule ressource prédomine : la lumière. C’est dans ce contexte que l’on va être témoin d’une succession de scènes tantôt dérangeantes, tantôt comiques mais très souvent réussies.
Que ce soit la direction artistique, le sound design, les musiques ou l’histoire, Monokel nous propose ici une œuvre originale et cohérente dans tous ses aspects. On apprécie particulièrement les références aux autres formes d’art. En effet, White Shadows offre une belle prestation pour mettre en avant d’autres types d’arts. Cela a pour effet de diversifier les approches du jeu dans sa narration et rend le tout fluide et divertissant. On peut également parler de l’OST du titre qui décide de piocher majoritairement dans des classiques qui ont pour la plupart déjà fait leurs preuves dans des œuvres cinématographiques.
… Mais voici la chute !
Si on adhère totalement à l’histoire et au monde du titre, il est aussi correct de rappeler les quelques ombres qui sont venus se profiler à l’horizon durant le test. Notons en premier lieu le défaut souvent inhérent à ce type de jeu : la durée de vie. En effet, ne vous attendez pas à passer votre après-midi entière dessus puisque vous aurez vite fait le tour au bout de 3 ou 4 heures. Enfin, bien que le gameplay ne soit pas compliqué et se veuille accessible pour tous, on aurait quand même aimé la révision de certains contrôles ou au moins une très courte introduction à ces derniers.
Ces détails à part, on remarque aussi un manque de précision dans les animations et le feeling du saut qui peut paraître maladroit par moments, rien d’alarmant toutefois. On peut également évoquer que le jeu se joue sans fond musical dans sa majorité, ceci dans le but de maximiser l’impact des morceaux joués durant la campagne. Seul bémol, bien que le sound design du titre soit immersif et globalement de bonne facture, il arrive que certains sons soient un peu désagréables car trop soudains et agressifs.
Enfin, notons que le côté énigme du jeu est un peu décevant. Pour la plupart courtes, ces dernières trouvent réellement leurs justifications dans la partie « infiltration » de l’histoire où elles se confondent bien avec les épreuves que doit traverser le personnage. Celles-ci passées, on en retrouve peu qui soient réellement pertinentes et cohérentes dans l’aventure.
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