Les plus jeunes ne connaissent probablement pas, mais Windjammers est une licence éditée à l’origine par SNK et sortie sur Neo-Geo en 1994. Il s’agit d’un jeu de sport compétitif qui a fait le bonheur d’une niche de joueurs et joueuses de l’époque, grâce à une proposition originale, les matchs de frisbees, ainsi qu’un gameplay à la fois exigeant et facile à prendre en mains. Dotemu, derrière l’excellent Streets Of Rage 4, et dont on attend avec impatience Teenage Mutant Ninja Turtles : Shredder’s Revenge, s’est donné pour mission de faire revivre cette œuvre culte, avec une suite, quelques années après avoir travaillé sur Windjammers premier du nom, en le remettant aux goûts du jour dans une version disponible sur PS4 et Nintendo Switch, profitant en plus des fonctionnalités online.
Au cas où vous l’auriez manqué, Dotemu a également profité de l’annonce de cette suite afin de partager un court documentaire donnant un aperçu des coulisses de création. Un petit film intéressant que nous vous invitons à découvrir. On y apprend que les créateurs originaux ont bel et bien été sollicités, au même titre que des joueurs professionnels, dans le but de garantir un aspect compétitif au titre et apporter les idées nécessaires pour retrouver les sensations de l’époque.
Condition de test : Test effectué sur PS4. Nous avons joué facilement 10 heures, le temps de faire le tour des personnages et tenter d’appréhender la profondeur du gameplay. A défaut d’avoir pu utiliser pleinement les fonctionnalités online, nous avons eu l’opportunité de s’affronter à deux joueurs entre membres de l’équipe, tout en profitant du cross plateforme entre PS4 et PS5.
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ToggleLa main de fer
Nous le disions en introduction, Windjammers 2 fait suite au célèbre jeu de frisbee, dont il garde la recette tout en la modernisant avec le petit plus nécessaire. L’objectif de Dotemu est de retranscrire les sensations de l’époque et de proposer des affrontements dynamiques et techniques. Car il s’agit avant tout d’un jeu compétitif porté sur le mode online. Ce dernier propose des parties classées, d’autres entre amis, ainsi que des matchs rapides sans enjeux. Comme dans n’importe quel jeu de combat en somme. Jeu de niche oblige, Windjammers tient sa réputation d’une communauté fidèle qui doit impérativement s’y retrouver dans cette suite.
Pour continuer sur le contenu, à part le mode online il faudra se contenter d’un mode arcade. Ce dernier affiche une jolie map sur laquelle vous affronterez un total de 5 adversaires. Les affrontements seront entrecoupés de deux mini-jeux abordables. Dog Distance, une marque de fabrique du titre, et un autre qui consiste à rattraper des disques lancés par une machine de tir. Un bon exercice pour améliorer sa défense en jeu. Leur intérêt est surtout l’obtention des gains d’exp. En effet, pour finir le mode arcade vous n’aurez le droit qu’à un nombre limité d’échecs, symbolisé par votre nombre de vies. Après chaque mini-jeux et chaque match, vous gagnez des points d’expérience en fonction de vos performances. Une fois que vous en avez suffisamment pour remplir votre barre, vous obtenez une vie supplémentaire. Par ailleurs, le nombre de vies à disposition en début de partie varie en fonction de la difficulté choisie. Une fois le mode arcade terminé, vous découvrez une courte séquence en images fixes propre à chacun des personnages.
Mais le mode arcade n’est pas une mince affaire. Certains matchs en difficulté normal peuvent être compliqués et vont demander de déjà bien maîtriser le jeu. De surcroît, cette suite ne propose pas de mode entraînement ou de tutoriels jouables pour aider à s’améliorer efficacement. La philosophie de l’exigence de l’arcade, entendez jeu sur borne arcade, est bien présente et il faudra expérimenter pour apprendre. Sans compter que les arènes peuvent avoir des spécificités qui complexifient les affrontements. Par contre, le titre souffre rapidement de ce manque de contenu. Car en plus du peu de modes de jeu, Windjammers 2 ne dispose que d’un roster limité à 10 personnages, et donc 10 niveaux. De fait, on en fait rapidement le tour et la lassitude apparaît bien vite.
Le secret des disques volants
Comme pour Streets Of Rage 4, visuellement c’est une petite claque. Bien que le character design peut laisser à désirer, de par son style rétro respectant la charte graphique initiale, le tout est harmonieux et jouit d’une modernisation réussie. Les personnages n’ont jamais paru aussi vivants. Qui plus est, les animations sont très convaincantes, le rendu 2D dessiné à la main flatte la rétine en tout point. De même que le mixe de 3D et 2D pour la modélisation des disques force le respect.
On retrouve également des arènes bien retranscrites, avec pas mal de détails pour rendre le tout plus impactant, sans pour autant porter préjudice à la lisibilité. Chaque arène possède une vraie identité, ancienne comme nouvelle. Rien à redire non plus vis-à-vis des attaques ou des effets visuels qui en découlent, tout est soigné et maîtrisé. La bande-son est peut-être le petit bémol, non pas qu’elle ne soit pas bonne, elle est très bien. Mais elle manque de morceaux vraiment marquants et reste finalement un peu trop en retrait. Pas de fausses notes, mais on aurait aimé un peu plus de présence pour habiller l’espace sonore.
Pour parler d’espace sonore, le travail sur le sound design est fidèle et distille ce qu’il faut d’informations cognitives aux joueurs et joueurs. Ceci étant, un effort aurait pu être fait sur les dialogues des personnages qui auraient pu être un poil plus ambitieux. Car le jeu souffre du manque d’intérêt et de personnalité de son roster. A l’instar d’un jeu de combat, et au vu des qualités du titres de Dotemu, il est nécessaire de travailler la façon de parler, la gestuelle et les visuels de ses personnages, cela permet de créer une identité, une personnalité marquée, nous donnant la possibilité de s’identifier à eux, de mieux les apprécier. Windjammers ne propose pas de lore et de profondeur à son univers.
Un seul bras les tua tous
Attaquons maintenant le point fort de la licence, son gameplay. La réputation de Windjammers s’est construite grâce à son gameplay atypique, sorte de Pong moderne et ultra nerveux. Une des forces, au-delà du concept de parties de frisbee survoltées, c’est le côté addictif. Addictif, parce que simple à manier. Vous dashez avec l’analogue et la touche X/A (en fonction de votre console), pour tirer c’est aussi avec X/A, suivi d’une direction. Il y a aussi une touche pour effectuer des tirs lobés, ainsi qu’une touche de saut. Une action qui donne accès au smash, une nouveauté de Windjammers 2. Enfin, vous pouvez déclencher votre attaque spéciale avec une gâchette. Autre nouveauté, les attaques spéciales peuvent aussi être utilisées de manière défensive. De quoi enrichir encore un peu plus le gameplay.
Rien de compliqué donc. Cependant, le jeu cache de la profondeur, notamment avec des subtilités à connaître et des manipulations à effectuer, à base d’arcs de cercle et de timing. La majorité de ces actions sont expliquées dans le bref tuto, mais les subtilités doivent être trouvées par soi-même. Heureusement, on progresse assez rapidement à force de jouer, et on développe des automatismes et ses réflexes. Ce qui participe fortement à l’addiction procurée par le gameplay. A vous donc de tester les coups, d’apprendre à gérer les patterns d’attaques spéciales de vos adversaires, etc. Les coups spéciaux, tout comme le roster, étant finalement assez limités, apprendre à les connaître est tout à fait abordable.
Côté équilibrage, c’est encore difficile de se prononcer sachant qu’à l’heure de ce test, nous n’avons pas pu profiter des fonctions online comme il se doit. Seul moyen de vraiment se rendre compte s’il est perfectible ou non. En l’état, le jeu paraît assez bien équilibré. Nous avons pu faire quelques matchs amicaux en ligne, et la connexion a tenu tout du long sans le moindre lag. Notez que le temps de chargement d’un match à l’autre est aussi très rapide, ce qui est assez plaisant. Nous ne manquerons pas de tester les parties classées contre différents joueurs à la sortie du titre, afin de constater la fiabilité de la connexion qui avait été pointée du doigt sur le premier Windjammers remasterisé par Dotemu.
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