Wolfenstein : Cyberpilot, c’est bel et bien le jeu VR censé prolonger le plaisir de Wolfenstein : Youngblood. D’ailleurs, on était plutôt surpris de voir que le jeu a très peu fait parler de lui par rapport à l’excellent FPS de Bethesda, alors qu’ils sont juste sortis simultanément. Et finalement, vu le résultat final, on comprend bien pourquoi.
Condition de test : Nous avons joué à Wolfenstein : Cyberpilot pendant une heure et demi sur PS4 Pro, qui est donc la durée de vie du jeu pour 19.99 €.
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ToggleUn Cyberpilot en vadrouille dans Paris
Si on sait que dans un Wolfenstein on aura tendance à passer très vite outre le scénario, Wolfenstein : Cyberpilot réalise quand même l’exploit de ne pratiquement pas en proposer. Effectivement, on vous présente rapidement comme un cyberpilot, soit un hacker pouvant prendre le contrôles de diverses machines nazies. Vous ferez d’ailleurs la connaissance de Jemma Atwood et Maria Laurent.
Ces dernières, déjà présentes en guise de PNJ secondaires dans Wolfenstein : Youngblood vous engage vous, le cyberpilot, à aller dézinguer du nazi. Votre mission ultime, si vous l’acceptez sera tout simplement mettre à mal les plans des nazis en rejoignant la résistance en plein paris. S’ensuivra des missions où vous devrez tout simplement faire du sabotage, détruire la section R&D des méchants nazis, et j’en passe.
Concrètement, voilà le point d’ancrage du scénario de Wolfenstein : Cyberpilot. Si on retrouve quand même un peu l’aspect déjanté qui est la marque de fabrique de la licence de Bethesda, il faut croire que le soft, développé également par Arkane Studios quand même, a semble-t-il oublié le scénario en route. Les missions s’enchaînent, il y a quelques dialogue de Jemma et Maria plutôt anecdotiques vous donnant les missions à effectuer et… c’est tout.
Le reste c’est le néant total, votre personnage ne parle pas et cerise sur le gâteau, le final est tout bonnement ignoble et sans vraie fin. Le tout s’apparente clairement à une simple expérience VR, sans que l’on ait une fin en bonne et due forme. De plus, on pestera sur la platitude des personnages et hormis le background des niveaux à la sauce occupation nazie, il n’y aura pas grand-chose à sauver du naufrage scénaristique que propose Wolfenstein : Cyberpilot, ce qui est bien regrettable.
Wolfenstein, pas adapté à la VR ?
Après le scénario, il y a inévitablement le gameplay. Là encore, les idées sont là dans un premier temps pour le soft. On notera qu’il est par ailleurs possible d’y jouer à la manette comme au PS Move, et dont la jouabilité à la manette sera bien entendu ignoble. Ce qui en devient une habitude étant donné que le jeu est optimisé fatalement pour le PS Move ni plus, ni moins. Mais bref, avant chaque niveau tout d’abord, vous aurez l’occasion quand on vous le demande de visiter quatre étages spécifiques du QG.
Vous aurez le cockpit virtuel pour commencer vos missions, la salle de réparation, de recherches – où vous n’irez qu’une fois pour fabriquer une pauvre tourelle… – et enfin le QG principal. Concrètement, vous irez le plus souvent à la salle de réparation, pour notamment pirater chaque nouvelles machines en insérant des puces piratées dans ces derniers.
Une fois cela fait, vous pouvez débuter les diverses missions, au nombre affolant de seulement quatre. Bien entendu, les trois premiers niveaux vous permettront de jouer chaque machine – le Zitadelle, le drone et le Panzerhund -, tandis que le dernier niveau sera un mélange des trois. On notera qu’il y aura au passage un didacticiel pour chaque tas de ferraille avant le début de chaque mission, ce qui casse bien entendu le rythme de jeu.
Finalement, force est de constater que les niveaux seront tout simplement mollassons en matière de gunfights. De plus, vos machines auront chacune trois attaques uniques. Cela n’aura donc pas le don de varier l’expérience, mais surtout de s’ennuyer à mort dans une progression très répétitive, sans saveur, et surtout doté d’une IA complètement aux fraises et pas vraiment dangereuse.
Effectivement, le soft nous fera avancer en tuant des nazis, pirater parfois quelques mécanismes via le drone, et ainsi de suite. Et ce n’est pas la possibilité de visiter les quatre étages du QG entre les missions qui nous fera palpiter plus que ça, car le tout est inintéressant au possible en définitive. Vraiment consternant, surtout quand on sait que le but d’un Wolfenstein c’est de proposer du fun et de la nervosité… Mais il n’y a rien de tout ça.
Le level-design qui plus est, restera le pire qu’on se le dise. On prend du Wolfenstein : Youngblood au niveau des décors, on redimensionne le tout pour que le level-design soit cohérent pour chaque créature métallique, et on obtient Wolfenstein : Cyberpilot. On dirait bien que ce coup-ci, Arkane Studios en s’est pas trop foulé en matière de décors et de linéarité pure. Le studio lyonnais nous avait habitué à bien mieux par le passé, et on les sent encore tâtonner la VR, à notre grand dam.
Au moins immersif malgré sa durée de vie maigrichonne ?
Pour l’immersivité, Arkane Studios a le mérite de faire le taf. Pas de trace de motion sickness – c’est déjà ça -, on est en immersion quand même totale à bord des cockpits de nos machines, mais ce sera tout. De plus, le calibrage sur PS4 Pro reste encore une fois en dent de scie, mais c’est loin d’être une catastrophe. Au niveau des sensations en sus, il n’y a un véritable manque d’impact dans les gunfights encore une fois, et les déplacements restent hélas dénués de sensations réalistes.
Voilà donc une immersion en demi-teinte, et heureusement que la partie graphismes n’est pas foiré. Sur PS4 Pro du moins, le jeu est ultra propre, avec quelques beaux effets pyrotechniques. On trouvera aussi quelques textures vraiment propres, ainsi qu’une bonne distance d’affichage. L’optimisation est très bonne, mais on regrettera quelques textures tantôt un peu grossières, en dépit d’arrières-plans pas vilains. C’est donc agréable visuellement, mais il y a à boire et à manger sur certains aspects.
Côté durée de vie, comme nous l’avons évoqué un peu plus haut, c’est la bérézina. Wolfenstein : Cyberpilot se finit en une heure et demi en mode normal, pas plus. Aucune rejouabilité au programme, sauf si vous avez encore envie de vous ennuyer à refaire les mêmes niveaux en mode difficile ou défi. Pour 19.99 €, ce n’est vraiment pas une bonne idée de l’acheter les yeux fermés, sauf si vous avez envie de subir une heure et demi d’ennui total.
On termine par la bande-son. Globalement pas de surprise, on retrouve un peu l’ambiance sonore de Wolfenstein : Youngblood, et cette atmosphère un peu électro synthé qui fait pas trop mal le taf pour tenter de nous immerger. Le doublage est quant à lui plus que bon, même s’il manque une personnalité à nos protagonistes. Au moins, il y a aura le sound design pour sauver les meubles en somme.
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