Il aura fallu un peu moins de deux ans pour revoir un nouvel épisode de la franchise, avec Wolfenstein : Youngblood. Après le trip années 60 sous un fond de dézinguage de nazis à la pelle, MachineGames s’attelle cette fois-ci aux années 80.
Et les développeurs ne sont pas seuls pour développer ce nouvel opus, car les bougres sont en collaboration avec les p’tits gars d’Arkane Studios, à qui l’on doit forcément les trois volets majestueux de Dishonored. Avec cette belle entraide entre les deux studios, allons-nous avoir droit au Wolfenstein ultime avec de vraies nouveautés, tout en gardant la continuité des précédents volets ? Réponse dans notre test.
Condition du test : Nous avons joué à Wolfenstein : Youngblood sur PC durant 9 heures pour voir le bout des missions principales, tout en faisant une infime partie des diverses missions annexes, et événements dynamiques présents sur les différents quartiers de Paris. Le jeu tournait sur 16 GO de Ram, une GTX 1070, et un Intel Core i5 cadencé à 3.5 GHZ.
Sommaire
ToggleA la rescousse de Papa Blazkowicz !
Pas moins de dix-neuf années se sont écoulées après les événements de Wolfenstein II : The New Colossus. Nous y retrouvons Joseph Blazkowicz, l’heureux papa de jumelles que sont Jess et Soph. Nos deux héroïnes s’entraînent très dur sous la houlette de leurs parents, afin surtout de se préparer à buter du nazi. A croire que c’est vraiment dans leurs gènes, et après cette cinématique se situant au printemps 1979, une nouvelle pas forcément des plus réjouissantes survient quelques mois plus tard.
Effectivement, nous y apprenons que Joseph Blazkowicz est porté disparu après une escapade à Paris, toujours sous l’occupation nazie. Du coup, Jess, Soph, et Abby Walker – la fille de Grace Walker qui dirige maintenant le FBI – partent à sa recherche dans l’espoir de le retrouver, et de savoir pourquoi ce dernier n’a soudainement plus donné un seul signe de vie. Le point de départ du scénario est là, avec quand même quelques petites surprises.
Quelques rebondissements sont de la partie dans cette narration tout bonnement aussi nanardesque que le précédent opus, à la sauce années 80 ce coup ci. On y trouve de ce fait des références à la pop culture que ce soit dans les dialogues, ou encore dans les décors. Cela en jette incontestablement, et puis le trio Jess, Soph et Abby a quand même un sacré côté badass qui dépote pour le coup. On est, soit dit en passant, vite séduit par les deux nouvelles héroïnes, totalement timbrées et avides de buter du nazi.
En revanche, on pourra peut être regretter des personnages un peu moins marquants que Wolfenstein II : The New Colossus, ce qui est dommage. Néanmoins, la direction artistique est intacte vis à vis du précédent opus. Nous ferons face à des bâtiments nazis en veux-tu en voilà, et un Paris futuriste en proie à l’occupation nazie qui fait fait son petit effet. En dehors des personnages un chouïa moins marquants, le background de Wolfenstein : Youngblood a de la gueule. Et entre nous, faire un tour dans les catacombes de Paris, ça n’a pas de prix.
Wolfenstein : Youngblood born in the 80S
Après Wolfenstein II : The New Colossus, on pouvait se demander comment MachineGames allait bien pouvoir réinventer la licence, tout en gardant ses bases solides. Eh bien, tout simplement en collaborant avec Arkane Studios. En effet, on retrouve indéniablement la patte du studio lyonnais sur cet opus avec en premier lieu, le côté RPG ajouté. Désormais, vous verrez les ennemis dotés d’une barre de vie, ornée d’un niveau.
Vous l’aurez compris, un système de leveling est donc logiquement disponible pour l’une de vos deux héroïnes que vous aurez choisi au début du jeu. En montant de niveau, vous pourrez gagner un point de compétence à répartir dans esprit, force ou pouvoir. Dans ces trois catégories, vous pourrez par exemple améliorer votre santé, utiliser vos armes en akimbo, porter des armes plus lourdes laissées par les ennemis, les plaquer etc.
C’est classique certes, mais efficace est franchement bien huilé. Du coup, dites donc adieu aux atouts du précédent volet, et dites bonjour à cette nouvelle mécanique de compétence, et cette interface plus intuitive. Au passage, l’amélioration de vos armes se fait désormais avec de l’argent. A la manière d’un Dishonored, vous pourrez parfois trouver quelques pièces qui traînent de ci de là dans les décors, en fouillant des coffres, ou en accomplissant des missions.
Une fois l’argent durement gagné, vous pouvez upgrader vos armes au niveau de son canon ou de sa crosse en l’occurrence, pour faire monter ses stats. De plus, il est aussi possible d’acheter de nouvelles armes blanches pour saigner du nazi, des boosters pour vous donner quelques avantages voire des signes, que vous pouvez utiliser en guise de compétences. Cela donnera quelques avantages à vous et votre sœur. Concrètement, l’aspect RPG de Wolfenstein : Youngblood est finalement assez touffu, et monter de niveau en niveau est toujours gratifiant.
En somme, le bébé de Machinegames parvient à se renouveler dans cet épisode orienté 80s. Aussi, le titre propose cette fois-ci un côté plus ouvert, et avec des missions secondaires. Si le soft avait pu expérimenter ceci de manière timide dans le précédent opus, il le concrétise dans Wolfenstein : Youngblood. Il y en a un paquet à réaliser, et certaines sont au service des missions principales. Cela débloquera notamment des raccourcis ou de petits éléments dans le QG des résistants. On notera aussi la présence d’événements dynamiques dans les niveaux, apportant une plus value.
Effectivement, comme dans Wolfenstein II : The New Colossus, un système de QG est bien de la partie. C’est ici que vous y accepterez vos quêtes, jouerez un peu sur le stand de tir, voire jeter un œil aux défis quotidiens. Au passage, une fois le titre terminé – dont la fin est très ouverte, le endgame proposera inévitablement pas mal de défis à réaliser, comme les missions secondaires en attente. Clairement, les développeurs sont parvenus à proposer un contenu bien plus long que son aîné, chapeau à eux.
Dézinguer du nazis à coup de hachette, un pur plaisir
Au delà de ces nouvelles mécaniques qui sont parfaitement bien huilées et qui prouvent que la franchise de MachineGames arrive à se renouveler, le gameplay de Wolfenstein : Youngblood est toujours un pur plaisir non dissimulé. On retrouve forcément un feeling ultra nerveux et jouissif dans les gunfights, et planter quelques hachettes dans des nazis est toujours un pur bonheur. Comme son prédécesseur, Wolfenstein : Youngblood se joue super bien, et on prend complètement un pied monstre à défourailler des nazis à la pelle.
En sus des gunfights survolté, on retrouve un level-design où Arkane Studios s’est aussi illustré. Sans surprise, le soft nous propose une construction un peu plus verticale, et surtout propice à de la plateforme, grâce à l’exosquelette de nos héroïnes, qui peut effectuer un double saut. De plus, le soft se dote de cette narration non-linéaire qui nous permet de nous balader comme bon nous semble dans les rues de Paris, et aussi utiliser les métros, mécanique bien pratique pour nous déplacer d’un quartier à l’autre.
L’influence Arkane ne s’arrête pas là, et continue de plus belle au niveau de la progression in-game. Si nous avons pu souligner la verticalité des niveaux encore plus prononcée, l’exploration est également de mise dans les niveaux. Vous y trouverez des coffres à codes, encore plus de documents que son prédécesseur et d’autres joyeusetés, qui étofferont un peu plus le lore de ce Wolfenstein : Youngblood. Des objets sont aussi à trouver, et servent d’ailleurs à quelque chose puisque cela vous permettra de grappiller un peu de point d’expérience.
Comme quoi, on peut en apprendre encore plus sur le soft rien qu’en farfouillant par ci par là les environnements, afin de trouver le moindre enregistrement audio ou disquette à décoder. Qui plus est, l’aspect coopération est quelque chose d’également mis en avant sur cet épisode. Le level-design arrive bizarrement à faire le parfait équilibre entre l’aspect solo et coopération. Du coup, même si le côté coopération est présent, il n’est pas pour autant des plus intrusifs.
On pourra certes parfois trouver quelques mécanismes à activer voir des portes à ouvrir à deux mais dans l’ensemble, le jeu semble aussi taillé pour le solo, avec l’IA qui se chargera de contrôler votre alliée. Mais pour le reste, l’architecture des niveaux est quand même orientée solo, histoire qu’il y en ait pour tous les goûts. Cependant, le jeu sera plus fun en jouant en coopération à deux, surtout pour entourlouper les ennemis, et y dénicher leur point faible pour les éliminer plus facilement.
Concernant l’infiltration par ailleurs, la production de MachineGames fait un peu mieux que l’opus antérieur. D’une part, parce que vous pouvez être avec un autre joueur – qui peut rejoindre votre partie sans avoir le jeu au demeurant – et d’autre part car vous pouvez vous rendre totalement invisible pendant quelques secondes via une compétence.
Bien entendu, c’est mieux amené pour le coup, mais encore imparfait à cause de l’IA ennemie et de votre alliée, qui manque encore de peaufinage et qui fait parfois capoter votre infiltration. Vous l’aurez compris, autant jouer avec un joueur pour y aller en douce, car il y a moyen de faire des phases d’infiltration intéressantes surtout si vous êtes coordonnés, et marquez tous les ennemis.
On finira sur une note un peu moins joyeuse avant de passer à autre chose. On a pu remarquer que MachineGames a pris un peu moins de risque au niveau des armes et du bestiaire, qui restent quasiment similaires au précédent volet. C’est un peu dommage, et on aurait vu d’un bon œil un ou deux nouveaux ennemis pour donner un petit vent de fraîcheur.
En sus, il n’est même pas possible d’agrandir la minimap, ce qui fait que l’on pourra parfois se perdre, ou même passer des minutes à trouver tel ou tel objectif sans que cela soit clair. Outre ces accrocs un poil agaçants, on se consolera avec la plupart des boss, qui donneront vraiment du fil à retordre aux joueurs, comme de simples ennemis blindés, dangereux si vous n’avez pas le niveau requis.
Durée de vie, graphisme, sound design… On fait le point
MachineGames a fait un sacré effort sur le plan de la durée de vie comparé à Wolfenstein II : The New Colossus. Pour finir ce nouvel opus, comptez au moins 9h dans un premier temps pour finir les missions principales, tout en faisant quelques événements dynamiques et missions annexes. Ensuite, l’expérience de jeu continuera pendant de très longues heures pour récupérer les collectibles qui vous rapportent de l’expérience, finir les missions secondaires, et accomplir les différents défis hebdomadaires qui s’offriront à vous. Pour 29,99 €, le contenu est largement honnête pour un FPS estampillé Wolfenstein.
Côté graphismes, le jeu est dans la même veine que la précédente production du studio. S’il peut avoir quelques rides, ou même se doter de quelques bugs divers dont de son, le titre reste toujours aussi propre, avec quelques petits effets de lumière et pyrotechniques qui dépotent toujours autant. Les modèles 3D restent dans la moyenne des standards actuels, tout comme les textures, relativement propres sur PC. L’optimisation est aussi aux petits oignons, l’action est ultra fluide, pêchue et la plupart des cinématiques sont loin d’être vilaines une fois encore. MachineGames maîtrise clairement son moteur graphique du bout des doigts.
On termine avec le sound design. Comme son aîné, Wolfenstein : Youngblood s’offre une fois de plus un doublage français de haute volée, avec un acting qui sonne encore et toujours juste. Au niveau des thèmes musicaux, on retrouve quelques petites notes de synthé dans les combats, comme dans l’atmosphère générale, et cela colle franchement bien avec l’univers 80s sous le joug dans nazis. Cela dit, les musiques sont peut-être un peu moins marquantes que dans Wolfenstein II : The New Colossus mais dans l’ensemble, on prend un malin plaisir à s’immerger dans le fond sonore de Wolfenstein : Youngblood.
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