Wonder Boy est une franchise d’action-plateforme née à la fin des années 80, initialement composée de 3 jeux sortis sur Arcade. Au total, la saga regroupe pas moins de 6 titres. Forte de ses multiples épisodes, son influence peut se ressentir sur l’excellente licence Shantae, dont vous pourrez d’ailleurs récupérer l’ensemble des 5 opus prochainement sur PS5.
Après les remakes réussis du troisième épisode, Wonder Boy : The Dragon’s Trap paru en 2017 et supervisé par les développeurs de Lizardcube, ainsi que celui de Monster Boy and The Cursed Kingdom, c’est au tour du quatrième opus de revoir le jour, intitulé Wonder Boy : Asha in Monster World. Ce nouveau remake, édité par ININ Games et développé par Artdink, est actuellement disponible sur PC, PS4 et Nintendo Switch.
Condition de test ; Nous avons testé le jeu sur PS4. L’aventure principale a été complétée en environ 4h de jeu, nous avons également rejoué à la version originale, Monster World IV.
Sommaire
ToggleAsha et la modernité
Remaster bien plus que remake, Wonder Boy : Asha in Monster World reprend donc la protagoniste d’origine de Monster World IV, à savoir Asha. Accompagnée de son fidèle allié, la drôle de créature Pepelogoo, notre héroïne devra tenter de sauver le monde d’une terrible menace. Un scénario banal, identique à l’original et sans véritable intérêt.
Pour parler de quelques noms présents lors du développement, notez la présence de Ryuichi Nishizawa, qui n’est autre que le créateur de la franchise et le co-fondateur de l’ancien studio qui lança les Wonder Boy, le studio Westone. On va également retrouver les compositeurs et character designer iconiques de la licence, pour un rendu des plus fidèles à l’expérience originale.
Pour la première fois dans la série, cette nouvelle mouture embarque un doublage pour les divers personnages, importants ou non, que vous croiserez durant votre aventure. Une bonne chose qui apporte de la consistance et modernise un tant soit peu le titre de Nishizawa. Musicalement, les morceaux d’époque ont été conservés mais se sont vus remasterisés pour l’occasion, donnant des tonalités plus justes et mieux adaptées à l’oreille. On pourra tout de même se plaindre de l’absence de nouvelles musiques, ce qui aurait amené un peu de sang neuf à l’ensemble.
En l’état, les partitions sont peu nombreuses, en plus d’être enchevêtrées dans des boucles répétitives, certaines pouvant même devenir irritantes à la longue. Bien que cela soit exclusivement affaire de goûts et couleurs. A noter que dans ce Monster World, la sauvegarde manuelle fait son apparition, un geste nécessaire, compte tenu du fait qu’il n’y a pas de sauvegarde automatique intégrée. Cependant, sauver sa partie oblige à passer par un des onglets de son inventaire, un acte pouvant être fastidieux après plusieurs fois.
Les mille et une couleurs
Si le jeu tient plus du remaster, le changement graphique de ce Wonder Boy : Asha in Monster World est vraisemblablement ce qui frappe le plus en comparaison de l’épisode d’origine. En effet, nous passons d’une classique 2D à de la 3D. L’univers en devient plus impactant visuellement, avec sa myriade de couleurs chatoyantes et son ambiance persane qui prend vie grâce à des décors et à un character design cohérents. Le tout reste agréable à l’œil, un choix esthétique qui semble judicieux. Malheureusement, l’effort est vite oublié quand on voit la pauvreté des décors relativement vides.
Bien que la direction artistique ait le mérite de proposer des environnements plutôt variés et aux teintes de couleurs diverses, le manque de créativité est consternant. Nous sommes à un stade où la structure même des niveaux est totalement similaire de l’un à l’autre. Le travail sur le level design n’est rien de plus que de la duplication de niveaux, avec des thématiques esthétiques différentes. Et ce n’est pas l’ajout du système de navigation entre premier-plan et arrière-plan qui rattraperont les choses.
Les PNJ et le bestiaire ne sont pas en restes, entre des visages, certes cohérents, mais qui se ressemblent quasi tous et des créatures visuellement oubliables, le constat est mitigé. On a des éléments qui font carrément tâche dans le décor, au point de donner l’impression d’être issus d’un autre jeu. Ce qui contribue à casser l’immersion, et ce malgré notre protagoniste visuellement convaincante.
En outre, les animations sont terriblement vieillottes et manquent de fluidité, la palme revenant aux boss et à leurs patterns et design affreux tout droit sortis d’une époque révolue. Certes Wonder Boy : Ash in Monster World est une refonte d’une œuvre qui date, pourtant devant le travail fourni sur les autres remakes/remasters de la franchise, on ne peut qu’admettre qu’Artdink n’a pas su maîtriser son sujet.
Un désert de sensation
Au-delà des patterns mécaniques et peu diversifiés lors des combats de boss, les affrontements contre ces derniers sont assez expéditifs, répétitifs et peu engageants. Si on ajoute à cela l’horrible répétitivité qui suinte de tous les pores de Wonder Boy : Asha in Monster World, un sentiment d’ennui peu venir s’installer. Au moins, les phases de plateforme amènent quelques trouvailles sympathiques, notamment tout ce qui va tourner autour de l’utilisation de notre petit animal. Grâce à lui vous pourrez effectuer des doubles-sauts, pousser des éléments, ou encore vous protéger du feu, etc. A l’inverse d’Asha qui ne dispose d’aucun savoir-faire, si ce n’est de manier une épée, un bouclier et une sorte de pouvoir magique, le Pepelogoo va quant à lui pouvoir évoluer, d’abord physiquement, mais surtout dans ce qu’il permettra de faire au cours des niveaux.
Pourtant, les mécaniques de duo finissent rapidement par être rébarbatives. Certaines imprécisions gâchent l’expérience, d’autant que siffler pour rappeler son compagnon, par exemple, met un temps parfois trop long. Néanmoins, c’est surtout à cause du level design peu inspiré que l’expérience en devient redondante à souhait. Chaque niveau, chaque lieu sera agencé comme le précédent, faisant perdre de l’intérêt à l’ensemble. On préféra se dépêcher et esquiver les ennemis les moins dérangeants, surtout que malgré des collectibles, il n’y aura même pas la possibilité d’avoir un semblant de dimension metroidvania. Le jeu se complaisant dans la linéarité du début à la fin.
Si l’action est une part importante de ce Wonder Boy, les combats sont une déception absolue. Aucun dynamisme, aucun punch, et quand bien même la possibilité pour Asha d’attaquer par le bas, en l’air ou même en rebondissant sur un ennemi, il n’y a aucune sensation de jeu, pas de rythme, rien. La platitude sur tous les aspects. Puis, il faut parler de la 3D qui parfois complique l’action du joueur. On peine alors à bien visualiser des éléments ou même à frapper correctement les hitbox, souvent imprécises.
Ce souci avec la modélisation 3D est également visible sur les déplacements du personnage qui doit parfois faire un grand détour pour pas grand-chose, en partie à cause d’un système de direction pas pertinent du tout. Mention spéciale à la ville faisant office de hub principal avec ses chemins à sens uniques.
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