Wonder Boy : The Dragon’s Trap est un jeu de plate-forme initialement sorti en 1989, sur des machines d’un autre temps. Oui c’était il y a 28 ans, cette époque où les jeux 8bit ont bercé l’enfance des plus de 30 ans, notamment grâce à Wonder Boy III. Aujourd’hui, les développeurs de Lizardcude nous proposent son remaster; une nouvelle qui a sans doute de quoi réjouir bon nombre des joueurs nostalgiques. Mais qu’en est-il des autres, de ceux qui peuvent le découvrir ? Est-il tout aussi bon qu’à l’époque malgré nos exigences actuelles ?
Je suis beau and I know it
Qui dit ré-édition dit refonte graphique. Et c’est sans doute ce qui frappe d’entrée de jeu le joueur, peu importe son horizon, c’est-à-dire s’il a connu ou non le jeu de l’époque. Car le jeu est beau, et même très beau. On le sait dès notre entrée dans le menu principal, où les différentes formes bien connues du héros sont représentées et mises en avant (Lizard-Man, Mouse-Man, Piranha-Man, Lion-Man et enfin Hawk-Man). Ces dernières sont dessinées à la main avec un charme et une légèreté incontestables. Chose qui se vérifie immédiatement en jeu. En effet, la direction artistique respire la fraîcheur. Certes la formulation paraît un peu pompeuse, mais il est difficile de trouver quelque chose à redire. Ce n’est peut-être pas une fracture de la rétine, mais c’est maîtrisé et sans grand défaut.
Si vous n’êtes pas convaincus par ce travail, il y a une façon simple d’admettre ce qui a été réalisé au niveau artistique : switcher de version en plein jeu et ainsi passer des graphismes actuels à ceux en 8-bits. Et là, ceux qui ne connaissaient pas le titre original ne pourront pas contester la refonte totale du jeu. Les autres, les nostalgiques, ceux qui ont connu le jeu en 1989, seront sans doute ravis de découvrir le titre avec les graphismes qu’ils s’imaginaient à l’époque. Si ce n’est pas le cas, rien ne les empêchera donc de jouer à Wonder Boy tel qu’ils le connaissaient. Mais on ne vous cachera pas qu’il sera sans doute difficile de retourner en arrière tant les animations et les décors ont fait un bond en avant.
De plus, le joueur à la possibilité de paramétrer séparément la bande sonore du jeu qui est « évidemment » remastérisée elle aussi. Ainsi, il est possible de jouer avec les graphismes actuels accompagnés de ses nouvelles musiques, ou les anciennes et inversement. La nouvelle bande son est assez entraînante, très féerique, on constate là aussi une véritable actualisation de la bande sonore originale. Toutefois il est vrai qu’on a la sensation de vite faire le tour en terme de plaisir auditif. En effet, de manière générale, on se laisse porter et on finit par oublier cette musique quand on rentre dans une des régions du jeu. Mais ces régions sont assez rapides à parcourir, et on y revient souvent ; ce qui a tendance à nous faire remarquer le faible nombre de variation sonore.
Court, comme un café
Après avoir choisi le sexe de votre personnage (une nouveauté), le jeu vous lance dans une aventure où il faut terrasser un dragon maléfique. Cette créature va vite vous maudire et vous transformer, et ce sera bien évidemment à vous de retrouver votre forme d’origine, ainsi que tuer tous les méchants dragons pas beaux. Voilà le contexte est posé comme à l’époque. Et en cela rien n’a changé. En effet, la mise en scène ou la narration reste sommaire, voire inexistante. Et c’est bien dommage, car là où le jeu de l’époque pouvait laisser l’imagination du joueur faire le travail pour des raisons… techniques ? Le remake/remaster, lui, aurait pu nous offrir quelques lignes de dialogues supplémentaires afin de rendre le titre plus vivant (même si ça a son charme) ; et surtout plus long.
Plus riche. Néanmoins, on a du mal à imaginer que cela soit possible sans modifier le contenu original ; sans quoi switcher entre les deux versions aurait été compliqué. Pour terminer le titre, comptez moins de 6h. Oui c’est court, mais le plus regrettable dans tout ça est la répétitivité du titre et les allers retours très nombreux qui nous donnent la certitude de jouer à un jeu de petite envergure en ce qui concerne la taille de son monde. Mais ça n’empêche pas le level design d’être intelligent, rassurez-vous. Simplement, il s’épuise beaucoup trop vite. De ce fait, le joueur traversera tous les environnements classiques des jeux de plate-forme : la jungle, la mer, le désert etc …
Tous ces niveaux, le joueur les traversera plusieurs fois et cela pour plusieurs raisons. Premièrement, parce qu’il va mourir pas mal de fois et réapparaîtra systématiquement au village, là où tous les différents niveaux sont connectés. Du coup, il devra se retaper toute la séquence qu’il n’aura pas réussi à traverser ; et à la longue c’est assez pénible.
La deuxième raison c’est que c’est voulu ! Comme un Metroïd, il vous faudra faire évoluer votre personnage en récupérant des cœurs pour augmenter sa vie, acheter des armes et amures plus performantes avec de l’or etc… Mais aussi et surtout : il vous faudra parfois adopter la bonne forme pour emprunter de passages bloqués. Par exemple, il ne sera pas rare de traverser un niveau et se retrouver bloqué devant un mur que le personnage ne pourra pas franchir. Et pour cause, il n’est qu’un lézard à ce moment-là et votre seule capacité est de cracher du feu. C’est en toute logique que le joueur gardera ce passage dans un coin de sa tête pour y revenir plus tard une fois qu’il aura la forme adaptée : celle d’une petite souris capable de grimper sur des murs bien précis.
Pour débloquer les nouvelles formes citées dans l’introduction, il vous faudra toujours procéder de la manière suivante : trouver le dragon de la zone, et le battre. Et c’est sans doute cet aspect du jeu qui est le plus décevant. En effet chaque boss, comme dans le jeu original, est en fait une copie du précédent sans réelle modification en termes de patterns et surtout en terme de stratégie pour l’abattre : viser la tête. Ce qui est en plus assez fastidieux puisque la portée des sauts souffrent d’une certaine rigidité, et que les hits box semblent parfois franchement limites.
Après, le système de combat fait quand même le job pour ce qui est des ennemis communs (nombreux et assez variés). Pour vous aider, le jeu propose quelques petits bonus comme un boomerang, des flèches, des petites tornades qui rebondissent etc… que vous pouvez looter la plus part du temps une fois un ennemi terrassé ou bien les acheter en boutique auprès d’un cochon pirate.
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