Ces derniers mois, comme depuis quelques années, le Japon envoie moult visual novels dans nos contrées européennes. Ou devrait-on plutôt dire que des éditeurs en activité chez nous tentent d’en localiser le plus possible. Bien entendu, ce n’est pas nous qui allons nous en plaindre. Et, aujourd’hui, nous revenons sur l’un des représentants de cette catégorie, sorti il y a déjà quelques semaines maintenant : World End Syndrome.
Si nombre de joueurs ont directement en tête des titres comme Phoenix Wright ou encore Danganronpa, voire Muv Luv pour les connaisseurs, il en existe pléthores comme le titre dont nous vous parlons aujourd’hui.
Bien que le studio derrière le développement de ce titre, à savoir TOYBOX Inc. reste assez obscur, l’éditeur n’est autre que PQube, bien connu pour localiser quelques softs de niche venus du pays du soleil levant. Mais, que vaut cette aventure narrative ? Car après tout, c’est ce que sont les visual novels, des aventures narratives où le gameplay n’a pas grande importance.
Condition du test : Nous avons joué à World End Syndrome durant une douzaine d’heures. Le test a été effectué sur PlayStation 4 Pro et nous avons pu terminer une route ainsi qu’en débuter deux, dans lesquelles nous avons bien avancé.
Une narration bien pensée, et heureusement
L’histoire de World End Syndrome nous plonge dans le village japonais de Mihate Town. Mais qu’a-t-il de particulier ? Eh bien les locaux ont de fortes croyances en les légendes urbaines qui font la « célébrité » du patelin. Moult étranges traditions sont toujours d’actualité et un livre à la renommée mondiale, ainsi qu’une émission de radio populaire sont également originaires de cet endroit. Cette émission, World End Syndrome, est d’ailleurs basée sur le livre qui a également inspiré un film du même nom. Incroyable synopsis de départ, le joueur est amené à incarner un jeune étudiant transféré au milieu de ce beau monde.
Mais, puisque le jeu ne peut se résumer à si peu, sachez que vous devrez investiguer sur les légendes locales, afin de découvrir que celles-ci sont peut-être plus que de simples mythes issus de la superstition des habitants.
Parmi ces croyances, on retrouve par exemple le retour des morts à la vie. En effet, tous les 100 ans, ces derniers reviennent dans notre monde. Et, comme nous le faisons pour Halloween, ces derniers font la fête en cet honneur. Bien entendu, les choses ne se passent jamais comme prévu et les morts ont la fâcheuse tendance à dévorer les vivants, dans le but de prendre leur place dans notre monde. Oui, cela commence à légèrement ressembler à un film d’horreur mais il n’en est rien.
World End Syndrome se rapproche plutôt d’un jeu tranche de vie, d’une comédie ayant quelques moments de sérieux.
A la place, cette légende va servir de fond scénaristique à un tout autre événement : la disparition d’un élève. Dès lors, on comprend très bien l’intention de l’équipe de proposer une trame complète et réfléchie, bondée de plot twists et autres phases de suspens.
Mais n’espérez pas pour autant tomber sur une aventure horrifique. Non, World End Syndrome se rapproche plutôt d’un jeu tranche de vie, d’une comédie ayant quelques moments de sérieux. Pour cela, le titre peut compter sur une large variété de personnages, avec lesquels le protagoniste pourra lier des liens plus ou moins forts. Oui, comprenez par-là que vous pourrez draguer moult demoiselles et devenir amis avec des personnalités bien diverses.
Dès lors, le joueur retrouve rapidement des scènes typiques du genre, comme le fait de partager son lit accidentellement avec une personne du sexe opposé. Oups. Bien entendu, le tout est toujours amené avec humour et légèreté. Et, forcément, les relations des différents « amis » entre eux sont suffisamment bien travaillées pour arracher un petit sourire lorsque ces derniers se chamaillent pour très peu, à l’image de Miu et Kensuke. Sexualité décomplexée, qui a parlé de Punch Line ? Et oui, on aurait pu en citer bien d’autres !
World End Syndrome, ou le syndrome du visual novel
De ce fait, on comprend très bien que, comme tout visual novel, l’accent est porté sur les personnages et la narration. Ainsi, les figures rencontrées sont pensées en profondeur et chacune est bien plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord. Si tous peuvent, au début, entrer dans des cases « personnages types », il s’avère rapidement que ce n’est pas le cas.
Mais, forcément, World End Syndrome souffre de problèmes récurrents pour un jeu du genre. Pour comprendre toute la profondeur du titre et s’en imprégner dans sa globalité, l’expérience est requise. Et par expérience, nous entendons avoir déjà parcouru d’autres softs du genre, ainsi qu’être baigné dans la culture des animes. Sans quoi vous pourriez passer à côté de pas mal de belles idées, voire même ne pas apprécier le titre à sa juste valeur.
Par ailleurs, cette production n’est disponible que dans la langue de Shakespeare. Pas évident quand on voit la quantité de texte à avaler si vous n’êtes pas habitué à celle-ci. Et, pour ne pas aider les anglophobes et non-initiés, le titre contient pas mal d’approximations de langue. Heureusement, cela n’entrave en rien la compréhension du jeu, puisque les erreurs sont plus proches d’un « ses » au lieu de « ces » que de mots mal traduits.
On comprend très bien que, comme tout visual novel, l’accent est porté sur les personnages et la narration
En outre, World End Syndrome reste une expérience agréable. Si vous aimez lire et que vous appréciez les histoires où vous avez votre mot à dire sur le déroulement de celle-ci, alors ce titre est fait pour vous (comme tout visual novel). Vos choix, comme toujours, afflueront vos potentielles romances avec les demoiselles disponibles, mais aussi le déroulement des intrigues du village.
Ces mystères, proches du surnaturel vous livreront leurs secrets en fonction de la manière dont vous les approchez. Et n’espérez pas tout survoler en quelques heures, à moins d’utiliser la lecture automatique et ultra rapide (en gros le jeu va à 300km/h et ne s’arrête que lorsque vous avez un choix à faire). En effet, il vous faudra plusieurs parties pour tout entrevoir et plusieurs dizaines d’heures. Alors soyez prêt à faire face à un mélange d’humour et d’étrangeté si vous vous lancez dans l’aventure.
Et, si l’expérience offerte ici vous a plu, n’hésitez pas à tester d’autres réussites du genre comme Steins;Gate, Chaos;Child, Our World is Ended ou encore Root Letter.
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