Si tout le monde attend avec impatience Final Fantasy XV, le prochain épisode de la série à succès de Square Enix, la franchise s’offre un spin-off où les développeurs tentent de renouer avec un système à l’ancienne tout en mélangeant l’univers de plusieurs opus de la licence. S’inspirant fortement du système de capture de Pokémon, World of Final Fantasy vous plongera dans un univers tout kawai avec de nombreux clins d’œil aux personnages emblématiques que l’on connait tous. Mais cette prise de risque va t-elle s’avérer judicieuse pour le studio ?
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ToggleUn jour, je serai le meilleur dresseur !
Qu’on se le dise, les derniers épisodes Final Fantasy ont tenté de prendre un chemin différent, apportant des originalités au gameplay, certains changements sur le plan scénaristique et bien d’autres prises de risque. Ode à la série, World of Final Fantasy met tout cela de côté et souhaite revenir délibérément à ses racines, reprenant à la fois les mécaniques de jeu d’antan tout en piquant le cœur nostalgique des fans. Le rendu est complexe sur papier mais finalement très bien retranscrit une fois manette en main.
Après une cinématique d’introduction pour le moins mystérieuse, vous voici directement propulsés dans l’aventure et vous ferez rapidement connaissance avec Lann et Reynn, nos deux protagonistes avec qui l’on passera l’intégralité de l’aventure. Mais même si l’on vous enverra directement valdinguer dans un scénario un peu bizarre au premier abord, on remarquera assez vite que le tout est gentillet et que même si l’on aura une masse d’information dès le début, tout se comprendra assez aisément.
Cependant – et c’est un point qui nous a tout de suite frustré, nous n’avons pas la possibilité d’opter pour les voix japonaises du jeu. En effet, bien que l’option soit disponible dans les menus, vous ne pourrez en profiter qu’en passant par la case DLC. Ainsi, bien que les voix en anglais sont de bonne qualité, on regrette amèrement ce choix des développeurs. Les voix japonaises ne sont ainsi disponibles qu’en téléchargement ou en ayant profité de l’édition day-one en précommande de World of Final Fantasy. Si l’on ne peut pas toujours avoir droit à la version originale dans un jeu de cette trempe, pitié, ne nous faites pas passer par ce choix, sachant que c’est une feature tant réclamée des fans.
Les voix anglaises sont très bonnes et le tout est sous-titré en français, pour bien comprendre les subtilités que nous proposent le jeu. Néanmoins, les joueurs qui ont un bon niveau en anglais remarqueront vite que les traductions françaises sont limitées et qu’il y a parfois une grosse différence entre ce que disent nos personnages et ce qui est noté en sous-titres. Décidément…
Un scénario un peu chiche mais un fan-service assuré !
Après avoir fait la rencontre de nos deux héros, vous allez vite comprendre l’aboutissement du scénario : vous avez perdu tous deux vos souvenirs et impossible de vous rappeler ce qui s’est passé et ce, malgré toutes les révélations qui seront faites sur vous au début. Cette perte de mémoire sera ainsi le prétexte de vous lancer en plein dans l’action tout en vous faisant découvrir l’univers de World of Final Fantasy. Vous allez vagabonder entre deux mondes : le vôtre, actuellement, et le Grymoire, lieu de toutes les fantaisies – et des meilleures rencontres, vous vous en doutez.
Dans le premier, vous garderez votre forme originale, appelée pour le coup, Gigantus. C’est votre forme humaine mais à celle-ci s’ajoute la forme chibi, prénommée Lilipuce. Cette forme vous octroie des pouvoirs que vous n’avez pas dans l’autre forme et inversement, amorçant déjà plusieurs possibilités au cours des combats et des actions à faire. Très clairement, le style chibi est vraiment mignon et voir tous les personnages sous cette forme est vraiment plaisant.
Le soft sera découpé en plusieurs chapitres et permet aux joueurs de suivre l’avancée de sa progression sans se prendre la tête. Il n’y a pas de véritable enjeu et aucune pression pour continuer. On avance ainsi dans une évolution scindée sur une structure narrative sans véritable profondeur et l’on pourra vagabonder comme bon nous semble, sans forcément devoir insister sur un lieu qui nous déplaît. Chaque volet du scénario nous emmènera dans une environnement bien différent et permet de varier le cachet artistique tout en nous faisant découvrir de nouveaux personnages.
La trame scénaristique se révélera plutôt plate et si le scénario est un peu chiche – pour ne pas dire vraiment bête, il sera surtout le prétexte à la découverte et au fan-service assuré qui viendront émerveiller vos sens. Que ce soit la bande-son qui titillera nos oreilles, la rencontre de personnages emblématiques comme Vivi, Tidus, Tifa ou encore Lightning et des lieux cultes comme le Réacteur Mako Numéro 5 de Final Fantasy VII. Mais l’on ne s’arrêtera pas trop sur ces nombreux clins d’œil puisque beaucoup d’éléments n’ont pas été dévoilés et l’on préfère vous laisser la surprise lorsque vous découvrirez le jeu et ses surprises au fil de votre aventure.
En tout cas, comme vous avez pu le comprendre, World of Final fantasy joue avec la nostalgie des fans et retrouver ces lieux iconiques nous fera forcément jubiler de plaisir devant notre écran, un sentiment que les nouveaux ne comprendront malheureusement pas. Mais ce ne sont pas les seules références puisque même au niveau du gameplay, nous aurons pas mal de subtilités, point sur lequel nous reviendrons un peu plus tard.
Attrapez-les tous !
Vous l’avez bien compris aux titres des paragraphes, mais le principe de World of Final Fantasy reprend énormément les bases des premiers jeux Pokémon. Le concept suit le même chemin où nos deux jumeaux devront capturer des créatures, appelées ici Myrages, à l’aide de leurs pouvoirs – des pouvoirs qu’ils avaient oublié, soit dit en passant. Ils auront ainsi une certaine quantité de prismes pour pouvoir obtenir ces fameux Myrages, des prismalithes, octroyés soit par une amie (précurseur de l’aventure lors du prologue), soit lors de la capture de ces derniers.
Pour ce qui est de la capture, il est bon de s’arrêter quelques instants sur ce système : si bien évidemment certaines créatures devront être capturées de façon classique, en diminuant ses points de vie, d’autres nécessiteront un peu plus de recherche. En effet, il ne suffira pas toujours d’affaiblir l’adversaire pour ensuite le capturer. Il faudra parfois qu’un événement se produise ou qu’une certain action soit effectuée avant de pouvoir lancer votre prisme. Du soin prodigué au sort néfaste, la capture demandera certaines fois d’avoir reçu une altération d’état spécifique. A chaque Myrage, une façon différente de le capturer et c’est une bonne chose, évitant le côté rébarbatif et répétitif.
Mais le système est bien plus complexe que ce que l’on peut croire. Bien qu’il soit rempli de possibilités et d’informations aux premiers abords, il s’avère drôlement addictif et est bien moins compliqué qu’il n’y paraît. Au lieu de compter sur les monstres individuellement, le véritable objectif est de combiner leurs compétences et d’essayer de trouver les meilleurs compromis possibles. Vous allez vite devenir accro à ce concept et vous serez ainsi tentés par essayer toutes les combinaisons possibles pour dénicher la meilleure stratégie.
Ces combinaisons ne sont pas juste d’ordre d’équipe : vous allez devoir former des pyramides. Mais première chose qui frappe, c’est bien sûr le côté ridicule de la chose : vous allez entasser les Myrages sur votre tête pour créer la meilleure pyramide possible. Avouons-le tout de suite, vos personnages payent vraiment pas de mine et on se demande bien où les développeurs avaient la tête à ce moment : un système de liens ou même, combattre main dans la main aurait été moins ridicule.
M’enfin, soit, passons : si visuellement, le système paraît un peu limite, le concept s’avère bien plus intéressant quand on commence à essayer les différentes combinaisons. Ainsi, vous remarquerez bien assez vite que mettre deux Myrages du même type peut se révéler intéressant puisque la puissance de ce dernier se verra bonifiée. Mais à contrario, la diversité pourrait également permettre d’autres stratégies, alors autant vous dire qu’avec plus de 200 Myrages au compteur, World of Final Fantasy vous incitera à essayer bien des choses.
Un système profond et stratégique aux mécaniques de gameplay bien ficelées
Au niveau du système de combat, le soft développé par Square Enix souhaite revenir aux sources en proposant un classique système de combat au tour par tour, comme on a pu notamment avoir dans Final Fantasy X. Vous devrez ainsi attendre votre tour et anticiper l’attaque de vos adversaires pour en placer une, une barre d’attente étant disponible sur la gauche de votre écran. Le reste est assez classique avec des attaques normales, des compétences, des sorts offensifs et de soin, la possibilité de se mettre sur la défensive… Bref, là où l’aspect stratégique se démarque, c’est bien évidemment sur le système de pyramides et les multiples possibilités de combinaison.
Petite note sur l’interface qui est, en combat certes, mais également dans les phases d’exploration et dans les menus, plutôt claire et lisible et les informations essentielles restent à l’écran. Toujours en combat, vous aurez la possibilité d’appuyer sur une touche de votre manette pour accélérer le temps et donc permettre aux animations de se dérouler plus vite. Une bonne chose pour les moins patients d’entre vous qui n’aiment pas attendre leur tour.
C’est choco-beau !
Mais la force d’un RPG ne réside pas seulement sur son scénario et son système de combat : il faut aller plus loin et analyser l’ensemble des éléments qui nous sont offerts et l’exploration et les activités annexes ne sont pas en reste. C’est d’ailleurs ce que l’on reproche de plus en plus à certains jeux de rôle japonais et force est de constater que nous serons agréablement surpris en découvrant tout ce que nous propose World of Final Fantasy.
Avec la possibilité de vagabonder plus ou moins comme on le souhaite dans les niveaux – même si certains font un peu couloir, l’exploration est un des points forts du titre puisque chaque endroit peut abriter une multitude de secrets. Vous reviendrez ainsi parfois sur vos pas pour y trouver un coffre ou tout simplement, pour découvrir un Myrage puissant sur lequel vous aviez fait l’impasse. Et même si les environnements restent assez simples, les décors riches et variés donnent franchement envie d’explorer, surtout que la direction artistique, soutenue par les couleurs vives et les nombreuses références à la licence, donne clairement envie de parcourir les vastes étendues proposées.
World of Final Fantasy : Une durée de vie colossale et un contenu annexe conséquent
Pour ce qui est de la durée de vie du titre, comptez environ 35 heures de jeu pour en venir à bout, voir un peu plus si vous prenez votre temps pour boucler la trame principale. Mais le contenu annexe est quant à lui, tout aussi important et n’est pas en reste. Si vous ne vous focalisez déjà que sur la capture des Myrages, je vous rappelle ainsi que vous en avez plus de 200 à obtenir et vu les conditions de capture de certains, je vous souhaite bien du courage. Les collectionneurs seront aux anges… tandis que les moins férus d’entre vous s’arrêteront bien avant de les avoir tous attrapés.
Nous avons bien évidemment droit à des quêtes secondaires, qui viendront instaurer un peu de contenus supplémentaires, vous permettant à la fois d’augmenter vos compétences, vos points d’expérience mais aussi de découvrir quelques endroits clés, mais ce ne sont pas les seules activités que vous pourrez faire à côté du scénario principal : un salon de thé vous permettra de vivre de petits scénarios mettant en avant des personnages de la série alors que le Colisée, lieu incontournable pour la plupart des épisodes de la série Final Fantasy, vous plongera dans des combats sous tension.
Listen to my story…
Techniquement, le soft n’est pas forcément au meilleur de sa forme. Si nous n’avons testé que la version PlayStation 4 au détriment de la version PlayStation Vita, nous remarquons que le jeu est sensiblement un peu en deçà de ce que l’on peut attendre avec la console actuelle. Quelques moments de chargement importants et une stabilité imparfaite. Mais si l’aspect graphique n’est clairement pas ce que l’on va rechercher ici – et encore moins dans ce type de jeux, notons que la direction artistique de haute volée et l’aspect chibi, que l’on a déjà énoncé précédemment, font partie des points clés.
Cependant, il est vrai – et c’est un point qu’il faut souligner, c’est que ce côté accessible se veut fort enfantin. Cet aspect chibi n’aide pas non plus et bien que beaucoup d’entre vous penseront que cette fantaisie permet de rafraîchir la licence tout en jouant sur notre âme de fan, certains pourront regretter l’absence de profondeur scénaristique que l’on a habituellement avec la série, elle qui n’hésite pas parfois à être bien sombre.
Pour ce qui est de la bande-son, vous vous en doutez, c’est un régal, comme toujours. Si l’on regrette encore une fois les voix japonaises, uniquement en DLC et bonus de précommande (oui, j’insiste, mais comprenez ma frustration), la musique, composée par Masashi Hamauzu qui a déjà œuvré sur Final Fantasy XIII notamment, nous berce une nouvelle fois dans l’univers Final Fantasy. Mais si certains morceaux frétillent nos oreilles, nous n’avons pas de thème particulièrement accrocheur et que l’on retiendra.
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